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  • Le miracle confirmé

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    Au cours d’une conférence de presse, jeudi, l’Eglise maronite, l’évêque latin de Phoenix et un comité médical ont officiellement confirmé que la guérison de Dafné Gutiérrez est un miracle attribué à saint Charbel.

    Complètement et irréversiblement aveugle, Dafné Gutiérrez était allé vénérer les reliques de saint Charbel exposées en l’église maronite de Phoenix à l’occasion du 50e anniversaire de la béatification du moine libanais. Au cours de sa visite, elle s’est confessée, a reçu la bénédiction et on lui a mis dans les yeux de l’huile qui a touché le tombeau de saint Charbel. A la messe, elle a communié, et alors elle a senti que son corps était différent, et elle se demandait ce qui se passait. C’est le surlendemain matin qu’en se réveillant elle a découvert qu’elle voyait.

    Quatre médecins ont examiné Dafné Gutiérrez et ont constaté que ses deux yeux étaient parfaitement normaux. Ce qui est médicalement inexplicable.

  • Ce qu’a obtenu Cameron

    Pour évaluer ce que David Cameron a obtenu, on peut mettre côte à côte le premier « principe » qu’il voulait voir reconnu, et la première phrase de la réponse du Conseil européen. Le premier principe était : « L’UE a plus d’une monnaie ». La première phrase de la réponse est : « Afin d'atteindre l'objectif des traités consistant à établir une Union économique et monétaire dont la monnaie est l'euro, il est nécessaire d'approfondir cette union. »

    Non seulement il y a une monnaie unique, mais il faut absolument approfondir l’union monétaire…

    Ensuite, la réponse rappelle qu’il y a des Etats qui se sont exemptés de l’euro, dont le Royaume-Uni, et que ceux-là ne participent donc pas à l’approfondissement, mais… qu’ils doivent la faciliter.

    Et l’on rappelle, à l’intention de la Pologne, de la Tchéquie, de la Hongrie, de la Roumanie, de la Bulgarie, mais aussi de la Suède, que ceux qui ne sont pas exemptés « sont tenus, en vertu des traités, de progresser en vue de remplir les conditions nécessaires à l'adoption de la monnaie unique ».

    Bref il n’y a rien de nouveau, sinon des rappels sévères des termes du traité.

    La deuxième demande concernait le renforcement de la compétitivité. Cela ne posait aucun problème et la réponse est conforme à ce qu’on pouvait attendre : un discours de campagne électorale. On va évidemment tout faire pour renforcer la compétitivité… (C’est le paragraphe le plus court de la réponse.)

    La troisième demande concernait la souveraineté. Cameron demandait 1- que l’obligation d’aller vers « une union sans cesse plus étroite » ne s’applique pas au Royaume Uni, et que cela soit stipulé d’une façon juridiquement contraignante. 2 – que les parlements nationaux, agissant ensemble, puissent bloquer des processus législatifs. 3 – que des engagements soient pris, avec des propositions claires, pour qu’il y ait une véritable subsidiarité, « l’Europe quand c’est nécessaire, le national quand c’est possible ».

    Ici, David Cameron a obtenu la reconnaissance que « le Royaume-Uni n'est pas tenu de prendre part à une intégration politique plus poussée dans l'Union européenne », et cela sera intégré dans le traité lors de sa prochaine révision. On ajoute que la référence à une « union sans cesse plus étroite » n’est pas, de toute façon, « une base légale pour étendre la portée des dispositions des traités ». Sur la subsidiarité, Cameron n’a rien obtenu, sauf au sujet de l’action des parlements nationaux. Ceux-ci vont pouvoir intervenir de façon plus précise s’ils considèrent qu’un projet législatif est contraire au principe de subsidiarité (c’est l’unique motif possible). Un refus représentant plus de 55% des voix attribuées aux parlements nationaux aboutira à un rejet du projet. Ceci n’est pas dans le traité européen. Mais le traité de Lisbonne a prévu que les parlements nationaux pouvaient donner un avis, si cet avis recueillait 33% des voix (chaque chambre législative nationale a une voix, ou deux voix s’il n’y a qu’une chambre). Il faut modifier le traité ? Par chance, ce mécanisme ne figure pas dans le traité lui-même, mais dans un « protocole ».

    La quatrième demande était la revendication d’une période de quatre ans pendant laquelle les immigrants en provenance d’autres pays de l’UE n’auraient pas les avantages sociaux britanniques. C’était la plus difficile, selon les médias. Mais non. On pouvait très bien accéder à la demande de Cameron, en spécifiant simplement qu’il s’agit d’une mesure prise en raison d’une situation exceptionnelle. C’est ce qui a été décidé, et cette possibilité de dérogation sera inscrite dans les règlements européens.

    Objectivement, tout cela ne donne à Cameron que de bien maigres arguments pour faire campagne contre le Brexit.

    Et affirmer comme il le fait que c’est là « l’Europe réformée » que l’on voulait, c’est vraiment pousser le bouchon très loin…

    Le référendum aura lieu le 23 juin.

  • Des murs et des ponts

    François : « Une personne qui pense seulement à faire des murs, encore et encore, et non a faire des ponts, n’est pas chrétienne. »

    Enrico Maria Radaelli : « En ce qui concerne les murs et les papes, il serait assurément très intéressant de savoir ce que le pape Bergoglio pense des fameux Murs léonins, érigés par son prédécesseur le pape saint Léon IV en 847 pour défendre Rome et la résidence du pape contre les Sarrazins, les musulmans de l’époque. Est-ce que le pape Léon, saint et auteur de nombreux miracles au long de sa vie, n’était pas chrétien ? »

    On ajoutera que, suite à l’initiative de saint Léon IV, le Vatican est le seul Etat du monde entièrement clos de remparts (en dehors de la place Saint-Pierre). Et entièrement dépourvu de pont. Quelle honte…

  • Samedi des quatre temps de carême

    Dans l’antiquité cette messe était l’une des plus solennelles de l’année. C’était une messe d’ordinations sacerdotales, qui se déroulait à Saint-Pierre de Rome et durait toute la nuit du samedi au dimanche. Il y avait alors 12 lectures en grec et en latin, entrecoupées de psaumes.

    L’introït de cette messe, paradoxalement, est bref. Et il est en troisième mode, le mode « mystique », contemplatif, donc a priori intime. Pourtant son insistance sur la dominante omniprésente, ce do très haut par rapport à la tonique, et le rythme de la mélodie, évoquant une imposante procession, lui donnent bien une allure solennelle, tout en renforçant son côté contemplatif dans les hauteurs mystiques.

    Intret orátio mea in conspéctu tuo : inclína aurem tuam ad precem meam, Dómine.
    Dómine, Deus salútis meæ : in die clamávi, et nocte coram te.
    Gloria Patri…

    Que ma prière pénètre jusqu’à vous, Seigneur, prêtez l’oreille à ma supplication.
    Seigneur, Dieu de mon salut, devant vous j’ai crié le jour et la nuit.

    Malheureusement je n’ai pas trouvé cet introït chanté par le chœur qui le mettrait pleinement en valeur (bien que dans la néo-liturgie il ait été promu au rang d’introït d’un dimanche). Le voici donc correctement chanté, mais par un soliste (trouvé sur cette page de L'Homme nouveau, avec un long et intéressant commentaire).

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    podcast

  • Ça craque de partout…

    L’Arabie saoudite annonce qu’elle interrompt son aide de trois milliards de dollars à l’armée libanaise, à cause des violentes prises de position du Hezbollah contre la « famille Saoud », et l’influence du Hezbollah sur la vie politique libanaise : le Liban n’a pas condamné l’attaque contre l’ambassade d’Arabie saoudite à Téhéran.

    C’est une nouvelle pièce dans le dossier de plus en plus lourd des conflits dans la région, alors que le ton monte entre la Turquie et la Russie.

    Mais c’est d’abord la France qui subit la punition. Car il s’agit de trois milliards de dollars d’armement français. Un contrat signé en novembre 2014.

    Des commandes ont déjà été honorées, mais d’autres étaient en cours et d’autres ont été retardées.

    Etrange de punir la France à cause du Hezbollah, alors que le grand allié libanais de notre grande amie l’Arabie saoudite, Saad Hariri, vit à Paris (le chef politique des sunnites libanais va une fois par an au Liban, le jour anniversaire de l’assassinat de son père…)

  • Les trains de la mort et l’avortement

    Mgr Juan Antonio Reig Pla, l’évêque d’Alcala de Henares, près de Madrid, était poursuivi pour avoir comparé l’avortement à la Shoah : il a été relaxé.

    C’était en 2014, quand les « féministes » de l’organisation « Les Camarades » avaient fait circuler un « train de la liberté », la liberté de tuer les bébés, au moment où la droite faisait mine de vouloir revenir sur la loi socialiste sur l’avortement. Mgr Rei Pla avait publié une tribune intitulée : Appeler les chose par leur nom : un vrai défi pour les catholiques. Et il donnait l’exemple en appelant le « train de la liberté » « le train de la mort, du plus infâme holocauste : la mise à mort directe et délibérée des enfants innocents à naître », soulignant que ce train était comme « les trains d’Auschwitz qui conduisaient à un camp de la mort ».

    Les « féministes » avaient porté plainte au motif que les propos de l’évêque constituaient « une grave injure et une humiliation publique, faite pour discréditer les femmes et les hommes qui, comme le stipule l'Organisation des Nations Unies, défendent les droits sexuels et reproductifs en tant que droits de l'homme ».

    Le jugement déclare : « Il est évident que l'évêque qui fait l'objet de la plainte, en conformité avec les principes de la doctrine sociale de l'Eglise catholique et dans l'exercice de la liberté d'expression et de religion, comprend, et indique ainsi que le droit exigé par certaines femmes est équivalent à la mise à mort directe et délibérée des enfants à naître. Selon son opinion, sa conviction ou sa croyance personnelle, le “Train de la Liberté” est similaire aux trains d’Auschwitz, or une telle estimation ou évaluation personnelle, même quand elle pourrait être gênante ou inquiétante, blessante, ou déplaisante... est protégée par la liberté d'expression. »

    Les Camarades font appel.

    En 2012 déjà cet évêque avait fait l’objet d’une plainte de la Confédération espagnole des associations LGBT pour avoir dit que les homosexuels « trouvent l’enfer » dans les boîtes de nuit qui facilitent leurs ébats. Il avait répondu à la polémique en publiant le témoignage d’un ancien pratiquant de la chose. De toute façon la plainte avait été rejetée au nom de la liberté d’expression.

  • François tel qu’en lui-même

    Petit résumé, à peine caricatural, des propos de François dans l’avion revenant du Mexique.

    « Aristote a dit que l'homme est un animal politique. Etant homme je dois être politique ! » Donc il est de mon devoir de m’immiscer dans la campagne électorale américaine pour dire que Donald Trump « n’est pas chrétien ». Et là permettez-moi de vous dire que je peux juger !

    Si vous me parlez du projet de pacs en Italie, là je vous réponds tout de suite que « le Pape ne doit pas interférer dans la politique italienne » - du moins sur ce sujet-là, parce que sur l’immigration j’interviens plein pot et plutôt deux fois qu’une – et donc quand il s’agit de la famille et de la vie « je ne sais pas ce qui se passe au Parlement Italien ».

    Est-ce que les femmes doivent avorter ou prendre un contraceptif face au danger Zika ? Pas avorter, parce que « l'avortement n'est pas un moindre mal, c’est un crime, c’est éliminer l’un pour sauver l’autre. C’est ce que fait la mafia. » Il faut toujours en revenir à la mafia. La mafia, c’est l’étalon du mal absolu. Donc l’avortement c’est comme la mafia. En revanche, la contraception « n’est pas un mal absolu ». « Dans certains cas », pourquoi pas. Donc dès qu’il y a un quelconque éventuel risque on peut utiliser la contraception. Comme disait « Paul VI ».

    Vous m’agacez à revenir encore sur la loi en discussion au Parlement italien, et à brandir un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui dirait que les parlementaires catholiques ont le devoir de ne pas voter de telles lois. « Je ne me rappelle pas bien ce document de 2003, mais un parlementaire catholique doit voter selon sa propre conscience bien formée : je dirai seulement cela. Je crois que c'est suffisant... »

    Cf. Benoît et moi, Jeanne Smits.

  • Vendredi des quatre temps de carême

    L’Introït tire du psaume 24 de graves accents de pénitence : « Regarde vers ma misère et ma souffrance, pardonne tous mes péchés. » Nous entendons le malade (que nous sommes) crier vers le Seigneur. Dans la leçon, notre prédicateur de Carême, Ézéchiel, inscrit dans notre cœur deux paroles lapidaires, une parole de consolation et une parole d’avertissement : « Dieu te pardonnera tous tes péchés si tu te convertis sérieusement ; Dieu rejette le juste, quand il se détourne du bien. » Pas de certitude pharisaïque du salut, pas d’orgueil des mérites passés. Le graduel fait la liaison entre la leçon et l’Évangile : c’est une prière pour obtenir la guérison et la véritable vie. L’Évangile est le modèle classique d’une action dramatique, c’est un « mystère ». Le malade, c’est chacun de nous : le sabbat de la guérison est le grand samedi de la nuit pascale que nous anticipons, aujourd’hui, au Saint-Sacrifice. Dans l’Évangile, nous comprenons clairement que les deux sacrements, le Baptême et l’Eucharistie, se complètent, que ce sont les deux sacrements de Pâques qui, d’un homme pécheur, font un homme nouveau exempt de péchés. Dans le Baptême, l’homme reçoit la grâce en germe ; dans l’Eucharistie, il la reçoit dans son achèvement. Que l’on approche des fonts baptismaux ou de la table sainte, c’est toujours la même grâce de Rédemption qui nous est accordée. Cette constatation est importante pour bien comprendre les messes de Carême. A l’Offertoire, nous remercions Dieu, avec émotion, de la grâce du Baptême et de la vocation. Dans le sacrifice, nous recevons, comme dans le Baptême, « une jeunesse nouvelle et florissante ». Les versets, avec la répétition : « Ta jeunesse se renouvellera semblable à l’aigle », sont d’une grande beauté. A la Communion, retentit le psaume 6 qui est un psaume de pénitence, mais dont la tristesse s’éclaire de la conscience de la guérison et du pardon. Nous portons le Christ en nous ; il confondra, par sa présence, tous les ennemis du salut. C’est aussi l’impression du malade guéri que le psaume exprime parfaitement. « Je suis malade, guéris-moi... je baignais ma couche de larmes... »

    Dom Pius Parsch

    Sur l’évangile de ce jour (la « piscine probatique »), voir ici.

  • Jeudi de la première semaine de carême

    Aujourd’hui jeudi, l’Église pense au pain divin de l’Eucharistie. Cette pensée se poursuit à travers toute la messe. Déjà, quand la Chananéenne parle des miettes qui tombent de la table des enfants, nous pensons au pain des enfants de Dieu. Nous sommes si heureux, dans ce temps de carême, de recevoir, en mangeant ce pain, une vie divine renouvelée, alors que les pénitents sont exclus de la table sainte ! Comme les pénitents devaient quitter l’église après l’Évangile, les fidèles pensaient encore davantage, à l’Offertoire, au pain divin ; c’est pourquoi ils chantent l’ancien psaume de communion avec le refrain connu : « Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux. » A l’antienne de communion, ils chantent : « Le pain que je donnerai est ma chair pour la vie du monde ». Dans l’oraison sur le peuple, le prêtre demande « que nous aimions les dons célestes que nous recevons si souvent ».

    Dom Pius Parsch

    Voir aussi mes notes des années précédentes : 2013, 2014, 2015.

  • Mercredi des quatre temps de carême

    Ex more docti mýstico
    Servémus hoc ieiúnium,
    Deno diérum círculo
    Ducto quater notíssimo.

    Instruits par une tradition mystérieuse,
    gardons avec soin ce jeûne
    célèbre qui parcourt le cercle
    de quarante journées.

    Lex et prophétæ prímitus
    Hoc prætulérunt, póstmodum
    Christus sacrávit, ómnium
    Rex atque factor témporum.

    La Loi, d’avance, et les Prophètes
    en ont jadis montré le sens ;
    le Christ enfin l’a consacré,
    lui, des temps le Maître et le Roi.

    Telles sont les deux premières strophes de l’hymne des matines au temps du carême. Le Christ a consacré les 40 jours de jeûne en jeûnant lui-même 40 jours et 40 nuits. C’était l’évangile de dimanche dernier. Ce mercredi des quatre temps, les deux lectures avant l’évangile nous présentent « la Loi », c’est-à-dire Moïse, et « les Prophètes », c’est-à-dire Elie, préfigurant le Christ en jeûnant eux aussi 40 jours sur la montagne.

    Et dimanche prochain (dès samedi, en fait) nous retrouverons Moïse et Elie entourant le Christ, sur une autre montagne, celle de la Transfiguration. Raccourci de toute l’histoire sainte, de l’Exode à la Passion et à la Résurrection. « Ils parlaient de sa “sortie” qu’il allait accomplir à Jérusalem », précise saint Luc. En grec exodos… En latin excessus, un mot qui désigne aussi la mort.

    Or dans l’évangile de ce jour Jésus répond à ceux qui lui demandent un signe qu’il ne leur sera pas donné d’autre signe que celui de Jonas. Ce n’est qu’un aspect de cet évangile composite, mais l’aspect le plus important, parce qu’il est prophétie de la mort et de la résurrection du Christ au bout de chemin de carême, et cela est souligné par les antiennes des deux cantiques des laudes et des vêpres.

    Au Benedictus :

    Generátio hæc prava et pervérsa signum quærit : et signum non dábitur ei, nisi signum Jonæ prophétæ.

    Cette génération dépravée et perverse demande un signe : et il ne lui sera pas donné de signe, sinon celui de Jonas.

    Au Magnificat :

    Sicut fuit Jonas in ventre ceti tribus diébus et tribus nóctibus, ita erit Fílius hóminis in corde terræ.

    De même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, de même le Fils de l’Homme sera dans le sein de la terre.

    On remarque que les adjectifs qualifiant cette génération : « prava et perversa » (dépravée et perverse) ne sont pas ceux de la Vulgate (mala et adultera : mauvaise et adultère). Ni des anciennes versions latines, qui disent en général comme la Vulgate : c’est la traduction normale des deux mots grecs.

    L’expression renvoie au psaume 77, qui fustige une « génération dépravée et exaspérante » (Vulgate). Le verbe grec traduit en latin par « exasperans » peut aussi se traduire par « rebelle », ou par « amer ». Ainsi saint Augustin avait-il dans son psautier : « generatio prava et amaricans » : participe présent : qui rend amer parce qu’elle est amère. Un mot rare que saint Augustin aime bien et utilise volontiers, pour évoquer les eaux amères de l’Exode (en lien précisément avec une rébellion du peuple) ou la mer (à la fin des Confessions). Du coup, quand il cite le passage de l'évangile sur le signe de Jonas, dans son commentaire du psaume 65, puis dans son commentaire du psaume 85, ce n'est pas l'expression rapportée par saint Matthieu qu'il emploie, mais celle du psaume 77 : « generatio prava et amaricans »…