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  • Ne vous météorisez pas !

    Luc 12,29.

    Bible de Jérusalem :

    « Vous non plus, ne cherchez pas ce que vous mangerez et ce que vous boirez; ne vous tourmentez pas. »

    TOB :

    « Et vous, ne cherchez pas ce que vous mangerez ni ce que vous boirez, et ne vous tourmentez pas. »

    Osty :

    « Et vous, ne cherchez pas ce que vous mangerez et ce que vous boirez, et ne vous tourmentez pas. »

    On voit que les trois sont bien d’accord : « Ne vous tourmentez pas. » Le problème est que le verbe grec ne veut pas dire « se tourmenter », et que si saint Luc, ou le Seigneur, avait voulu dire « se tourmenter », il aurait utilisé l’un des verbes qui veulent dire « se tourmenter »…

    Ni la Bible de Jérusalem ni la TOB ne justifie sa « traduction », comme si elle allait de soi… Osty, quant à lui, en profite pour se livrer à son petit jeu favori : ironiser sur la Vulgate : « Au v. 29, “ne vous tourmentez pas”, contresens célèbre de la Vulgate, qui a traîné dans bien des livres et entretiens de spiritualité : nolite in sublime tolli. »

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  • Samedi après les Cendres

    Dans un texte que j’ai déjà reproduit (voir ici), dom Guéranger résume admirablement la signification de l’évangile de ce jour en ce temps liturgique. La barque sur la mer, c’est l’Eglise avec ses fidèles qui vont peiner pendant les 40 jours que dure la traversée. Quarante jours qui « pèseraient à notre lâcheté, si le Sauveur lui-même ne venait les passer avec nous ». Il prie avec nous, il jeûne avec nous, et nous pouvons avoir confiance : il est déjà passé par là, il a jeûné 40 jours et vaincu le démon.

    On peut ajouter qu’en marchant sur la mer Jésus s’affirme comme Dieu. Car Job (9,8) avait dit de Dieu : « C’est lui seul qui a tendu les cieux et qui marche sur la mer comme sur le sol » (Septante) ; « qui seul a tendu les cieux, et marche sur les flots de la mer » (Vulgate).

    D’autre part Marc note de façon aussi originale que mystérieuse : « Et il voulait les dépasser ». Tel est le texte, travesti par Osty, la Bible de Jérusalem et la TOB, qui disent : « Il allait les dépasser. » Il voulait les dépasser, parce qu’il est Dieu et que l’on voit Dieu de dos comme Moïse l’a appris (c’est à dire en le suivant), et parce que ce « passage » de Jésus sur la mer renvoie au passage de la mer Rouge, donc à la Pâque, à la fête qui sera le terme de la traversée.

  • Tres vidit

    Dans l’histoire d’Abraham, que l’Eglise nous donne à lire depuis la Quinquagésime, il y a la mystérieuse apparition de Mambré, quand Abraham voit trois hommes qui viennent à sa rencontre et qu’il l’adore, au singulier.

    La Bible de Jérusalem, dans son édition de 2001, « augmentée de clefs de lecture », disait exactement ce qu’il faut dire. Dans la note en fin de chapitre : « Ce n’est pas une “adoration”, un acte de culte, mais une simple marque d’hommage. Abraham ne reconnaît d’abord dans les visiteurs que des hôtes humains, et leur témoigne une magnifique hospitalité. Leur caractère divin ne se révélera que progressivement, vv. 2, 9, 13, 14. » Et dans la note en marge (la « clef de lecture ») : « 18, 3 : Il dit Monseigneur : Abraham adore et prie un seul Seigneur, alors même qu’il s’adresse à trois personnes. Il annonce ainsi la révélation du mystère de la Trinité divine. »

    Mais c’était trop beau. Dans l’édition de 2005, les « clefs de lecture » ont été supprimées, et la note de fin de chapitre, devenue note de bas de page, est un long exposé où l’on tente de nous expliquer (je résume) qu’il a pu y avoir un texte avec le seul « Yahvé » et un texte avec trois hommes ou avec trois anges et que l’auteur du texte final a tout mélangé… On ajoute toutefois : « Dans ces trois hommes auxquels Abraham s’adresse au singulier, beaucoup de pères ont vu l’annonce du mystère de la Trinité, dont la révélation est réservée au NT. » Vu ce qui précède, et ce qui suit immédiatement sur la « vieille légende de la destruction de Sodome », on suggère manifestement au lecteur de laisser aux pères la responsabilité de leurs propos…

    Osty, lui, va plus loin, en maniant l’ironie dont il est coutumier dès qu’il évoque la tradition : « Un courant de tradition patristique chrétienne [pour la distinguer de la patristique bouddhiste, sans doute…] s’est plu (sic) à reconnaître dans ce texte une annonce du mystère de la Trinité. » N'en croyez rien...

    Mais ce n’est pas un hasard si la TOB décroche le pompon : « Le récit est tantôt au singulier tantôt au pluriel puisqu’il se réfère parfois à Dieu seul et parfois aux trois hommes [rien de plus simple, donc] ; mais l’auteur reste discret sur la manière dont se manifeste la présence divine. On imagine souvent qu’il s’agit du SEIGNEUR, accompagné de deux anges. L’iconographie orthodoxe y voit fréquemment trois anges, figure de la Sainte Trinité. »

    L’intérêt d’une traduction œcuménique, c’est qu’il y a eu un orthodoxe pour montrer l’icône de la Trinité d’Andrei Roublev. Alors, pour lui faire plaisir, on l’a ajouté à la note. Mais même l’orthodoxe de service ne voulait pas savoir que de nombreux pères grecs voient dans l’apparition de Mambré une figuration de la Trinité (sinon il n’y aurait pas l’icône). Et les catholiques n’en ont pas dit un mot non plus, et n’ont pas signalé la tradition patristique latine qui s’est cristallisée dans le mot de saint Ambroise plusieurs fois repris par saint Augustin : « Tres vidit et unum adoravit » : Abraham vit trois (personnes) et adora un seul.

    On remarque enfin, comme d’habitude, dans les trois Bibles, le refus absolu de toute référence à la liturgie. En l’occurrence au répons de la Quinquagésime, qui a malheureusement été supprimé de l’office du dimanche en 1960, mais qui était (de nouveau) chanté aux matines d’hier :

    ℟. Dum staret Abraham ad ilicem Mambre, vidit tres viros ascendentes per viam:
    * Tres vidit, et unum adoravit.
    ℣. Ecce Sara uxor tua pariet tibi filium, et vocabis nomen ejus Isaac.
    ℟. Tres vidit, et unum adoravit.

  • Bravo Doritos !

    Une publicité de la marque de chips tortillas Doritos diffusée pendant le fameux Superbowl a mis en fureur le lobby de la culture de mort. D’autant qu’elle est très drôle et que ces gens-là sont des pisse-vinaigre.

    Plutôt que de la décrire, regardez-là, ça dure 30 secondes. Mais je suis sûr que vous voudrez la revoir. Je n’avais pas encore vu une pub pro-vie aussi marante. Or ce n’est pas une pub pro-vie, c’est pour des chips…

    Donc, la Ligue d’Action Nationale pour les Droits relatifs à l’Avortement (NARAL) est intervenue pour dénoncer cette publicité comme une « tactique anti-choix d’humanisation du fœtus ».

    Attention, là ce n’est pas de l’humour. Ces cinglés s’indignent qu’on voie un fœtus comme un être humain. Or on ne doit pas « humaniser » le fœtus : faire comme s’il était humain alors qu’il s’agit d’un amas de cellules qui pourrait peut-être ressembler à un bébé mais qui n’en est pas un puisqu’on a le droit de s’en débarrasser alors qu’on n’a pas le droit de tuer un bébé…

    C’est ce qu’a relevé Mgr Robert Barron, le très médiatique évêque auxiliaire de Los Angeles : « Selon la NARAL, l’enfant dans l’utérus ne doit pas être humanisé, de peur que le droit absolu d’assassiner cet enfant à n’importe quel stade de son développement prénatal ne soit nié. (…) S’il est stupide de dire que 2 et 2 pourraient faire 5, il est tout aussi stupide de dire que l’enfant dans l’utérus est tout sauf humain. »

  • La justice et ses fantasmes

    Un homme a été condamné à quatre ans de prison dont trois avec sursis pour « exhibition sexuelle » sur internet.

    Il envoyait des messages via des sites pour adolescentes : « Je suis un beau gosse très pervers. Donne moi ton adresse MSN. Je vais me déshabiller devant toi. J'ai un gros sexe. » Une mère de Valence avait porté plainte.

    Le procureur a estimé les faits « gravissimes » : « Une relation sexuelle avec une gamine sous emprise, ça s'appelle viol sur mineur... Là, la seule différence, c'est qu'il y avait un écran entre vous. »

    La seule différence ? Mais il n’y avait exhibition sexuelle que lorsque la « gamine » répondait en donnant son adresse, en sachant qu’elle allait voir « un gros sexe »…

    L’exhibition sexuelle est passible d’un an de prison et 15.000 € d’amende.

    Cet homme écope de quatre ans… avec mise à l'épreuve de trois ans, obligation de soin, d'indemniser la partie civile (3.000 euros), interdiction d'entrer en relation avec des mineurs. Et son nom va être inscrit au fichier national des auteurs d'infractions sexuelles.

    Ce jugement est typique de la dérive de notre société, illustrée d’autre part par François pour qui les pires péchés – il y revient sans cesse – sont les abus sexuels sur mineurs (ce qui va du viol à la caresse plus ou moins déplacée) et la corruption. Il n’est évidemment pas question de minimiser les crimes sexuels, mais quand une provocation sur internet est qualifiée de « viol » par un homme de loi, et se trouve condamnée à quatre fois le maximum de la peine, c’est qu’il y a vraiment quelque chose qui ne va pas. Nous sommes aujourd’hui dans une société où il est très risqué pour un moniteur de colonie de vacances de consoler innocemment un enfant, mais où c’est un droit fondamental de tuer un enfant dans le ventre de sa mère.

  • Une autre Marocaine au gouvernement

    Le nouveau ministre de la Culture, Audrey Azoulay (proche du Président et de sa concubine du moment) est marocaine. Et de trois. Mais celle-ci n’est pas musulmane…

    Audrey Azoulay est née au Maroc de parents marocains. Son père est André Azoulay, le Conseiller Royal de Sa Majesté Mohammed VI après l’avoir été de Hassan II, et auparavant vice-président de Paribas pour le Proche Orient et l’Afrique du Nord, il est aussi président de la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures, membre du comité des sages pour l’Alliance des civilisations à l'ONU, président délégué de la Fondation des trois cultures et des trois religions (Séville), administrateur du Forum méditerranéen et du centre Shimon Peres pour la paix, membre du Haut Conseil de l’Alliance Israélite Universelle (AIU), et bien sûr du Siècle, etc., etc.

  • Vendredi après les Cendres

    Le mercredi des Cendres, l’Eglise proclame le jeûne. Le lendemain, elle évoque la prière. Aujourd’hui elle souligne le troisième pilier du carême, l’aumône. Dom Pius Parsch:

    Nous nous rendons, aujourd’hui, en pèlerinage dans la basilique de deux saints bienfaiteurs des pauvres, saint Jean et saint Paul. Cette église était précédemment une diaconie (maison des pauvres au sens chrétien). A l’origine, c’était la maison privée des deux saints frères, par conséquent un lieu de miséricorde et de charité. Les deux martyrs sont très honorés à Rome ; le bréviaire les appelle « les hommes de miséricorde, deux oliviers et deux candélabres brillants devant le Seigneur ». Ils partagèrent eux-mêmes leurs biens entre les pauvres, « afin de pouvoir entreprendre plus aisément le voyage de l’éternité. » Il convenait donc que les lectures de la messe traitent de l’aumône. L’aumône, en effet, est un des trois exercices principaux du Carême. Le jeûne et l’aumône se complètent. Faisons donc régulièrement, pendant le Carême, notre offrande de Carême, si petite soit-elle. Mais l’Église, qui entreprend notre renouvellement spirituel, nous explique immédiatement quel doit être « l’esprit de l’aumône ». L’aumône n’est, pour ainsi dire, que le fruit de l’arbre ; l’arbre c’est l’amour du prochain. Nous nous rappelons que, le dimanche de la Quinquagésime, l’Église nous a prêché l’Épître de la charité. Elle voulait nous faire comprendre que le centre vital du travail de Carême c’est la charité, la divine charité qui supporte tout, qui fait abnégation de soi-même et qui ne cessera jamais. Les deux lectures traitent principalement de la charité. Quelles belles pensées n’exprime pas la leçon ! « Délie les nœuds de la méchanceté, déchire les liens de l’oppression, affranchis les esclaves et brise tout joug. Offre ton pain à celui qui a faim. » Ce que le Prophète exprime d’une manière plutôt négative, le Christ l’expose d’une manière positive : il annonce le précepte de l’amour des ennemis. En ce jour, notre Mère l’Église implore aussi pour ses enfants, comme fruit du Saint-Sacrifice, la charité : « Verse dans nos cœurs l’esprit de ton amour et fais que tous ceux que tu rassasies d’un seul pain soient un seul cœur dans ta bonté » (Postcommunion). Par l’aumône, nous combattons également un mauvais esprit et nous le chassons : l’esprit de l’amour propre, de l’avarice. C’est ce mauvais esprit qui dévore la substance du christianisme et c’est pourquoi le Christ l’a si vivement combattu. L’égoïsme, en effet, enlève leur valeur aux saints exercices du Carême : la prière, le jeûne et l’aumône. Aussi, dans l’Évangile, le Christ nous met en garde contre ce danger. Et l’Église fait ressortir, dans le bréviaire, deux paroles qui doivent écarter l’esprit d’égoïsme : « Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait la droite »(Laudes). « Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ainsi ton Père » (Vêpres). Réfléchissons à ces pensées pendant tout le jour : l’aumône entretient l’esprit de charité et fait disparaître l’esprit d’égoïsme.

  • Et Jean-Yves Le Drian

    reste ministre de la Défense. Tranquillement. Bras d’honneur au peuple. Et d’abord aux Bretons. Il est vrai qu’ils n’avaient qu’à pas voter pour lui…

  • En Chine

    Après avoir fermement rappelé (notamment à la fin de 2014) qu’il était interdit aux membres du parti communiste d’avoir une quelconque activité religieuse, les autorités chinoises soulignent maintenant qu’il en est de même des membres du parti qui ne sont plus en activité.

    L’agence de presse Xinhua rapporte que la circulaire « indique clairement que les cadres et membres retraités du parti ne peuvent pas croire en une religion, ne peuvent pas participer à des activités religieuses, et doivent lutter résolument contre les sectes ».

    C’est une application de la maxime de Mao que le parti prend soin des gens du berceau à la tombe…

    D’autre part, le président de la soi-disant Conférence consultative politique du peuple chinois, Yu Zhengsheng (membre du politburo et chef du parti à Shanghai), a récemment rencontré les dirigeants des diverses religions officiellement présentes dans le pays, et il a « appelé les groupes religieux à continuer d’accroître leurs caractéristiques chinoises, de puiser dans leur religion les éléments positifs et de faire davantage d’efforts pour construire une idéologie religieuse pourvue de caractéristiques chinoises ».