Dans l’antiquité cette messe était l’une des plus solennelles de l’année. C’était une messe d’ordinations sacerdotales, qui se déroulait à Saint-Pierre de Rome et durait toute la nuit du samedi au dimanche. Il y avait alors 12 lectures en grec et en latin, entrecoupées de psaumes.
L’introït de cette messe, paradoxalement, est bref. Et il est en troisième mode, le mode « mystique », contemplatif, donc a priori intime. Pourtant son insistance sur la dominante omniprésente, ce do très haut par rapport à la tonique, et le rythme de la mélodie, évoquant une imposante procession, lui donnent bien une allure solennelle, tout en renforçant son côté contemplatif dans les hauteurs mystiques.
Intret orátio mea in conspéctu tuo : inclína aurem tuam ad precem meam, Dómine.
Dómine, Deus salútis meæ : in die clamávi, et nocte coram te.
Gloria Patri…
Que ma prière pénètre jusqu’à vous, Seigneur, prêtez l’oreille à ma supplication.
Seigneur, Dieu de mon salut, devant vous j’ai crié le jour et la nuit.
Malheureusement je n’ai pas trouvé cet introït chanté par le chœur qui le mettrait pleinement en valeur (bien que dans la néo-liturgie il ait été promu au rang d’introït d’un dimanche). Le voici donc correctement chanté, mais par un soliste (trouvé sur cette page de L'Homme nouveau, avec un long et intéressant commentaire).
Commentaires
Cher M Daoudal, un grand merci pour les superbes pièces grégoriennes que vous nous faites régulièrement découvrir, ainsi que pour vos notes liturgiques si intéressantes.
J'aurais, à ce sujet, quelques questions à vous poser, bien que pas en rapport avec le samedi des Quatre-Temps:
1) pour la fête de l'Ascension, je crois, vous aviez posté un chant d'une beauté toute céleste, où les neumes s'enchainaient de haut en bas et de bas en haut, on aurait dit le chant des Anges. Je n'arrive pas à le retrouver... pourriez-vous m'y aider ?
2) Que signifient les lettres "E u o u a e" que l'on retrouve souvent à la fin des morceaux sur les partitions ?
3a) Connaissez-vous la technique je dirais alternative d'un chanteur de grégorien (entre autre), qui, se mettant en quelque sorte au diapason de l'édifice où il chante, le fait résonner ? C'est très évident avec des lieux comme l'Abbaye du Thoronet; la personne en question se nomme Igor Reznikoff. C'est très intéressant, bien que non monacal ni directement liturgique. Si cela vous dit quelque chose, qu'en pensez-vous ? Vous pourrez entendre ici un récital qu'il fit à la basilique d'Assise: https://www.youtube.com/watch?v=NY4Pfx9hMYU
et ici d'autres chants du même: https://www.youtube.com/watch?v=lFAB_aibwrU
3b) Dans le même esprit, avez-vous écouté le "nos autem" et le "Christus factus est pro nobis" du contre-ténor Eric de Fontenay ? Vous les trouverez ici: https://www.youtube.com/watch?v=G12aIalhd-w
et ici: https://www.youtube.com/watch?v=ZVxKb0mvEB0
Là encore, qu'en pensez-vous ?
4) Avez-vous eu vent d'une tradition disant que, pour ce qui concerne les Improperia maiora, des enfants ont été ravis au ciel, et, ayant entendu les Anges chanter le passage "Agios o Theos*, en redescendant de leur extase, ont indiqué la mélodie pour être retranscrite ? Si oui, auriez-vous des infos à ce sujet ?
Merci d'avance pour vos réponses, cher Monsieur. Je vous souhaite une bonne et sainte continuation de Carême.
1 - Non, je ne vois pas. Peut-être sainte Hildegarde ?
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2015/05/27/jeudi-de-la-pentecote-5629653.html
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2015/09/17/sainte-hildegarde-5685981.html
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2013/09/16/sainte-hildegarde-5168689.html
2 - Ce sont les voyelles de la fin de la doxologie:
Et (in saecula sae)cUlOrUm AmEn.
(Ce qui est entre parenthèse se chantant sur une même note, la même que le E qui précède et le u qui suit.
3 - Je n'aime pas du tout ce genre d'interprétation. Pour moi ce sont des inventions de gens qui font passer leur égo avant la musique sacrée. Le chant grégorien est un chant choral anonyme.
4 - Je ne connais pas cette jolie tradition. En tout état de cause elle ne peut guère concerner les impropères, car le Agios ho Theos vient directement de la liturgie byzantine. Vos enfants ne pouvaient qu'être grecs...
Merci pour vos commentaires, cher Monsieur !!!
Après de longues recherches, j'ai enfin trouvé le 1): c'est cela:
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2015/05/09/cinquieme-dimanche-apres-paques-5619097.html
J'ai mis du temps à trouver, car je recherchais avec comme mot-clef "ascension"... Mais c'était le 5è après Pâques...