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Vendredi des quatre temps de carême

L’Introït tire du psaume 24 de graves accents de pénitence : « Regarde vers ma misère et ma souffrance, pardonne tous mes péchés. » Nous entendons le malade (que nous sommes) crier vers le Seigneur. Dans la leçon, notre prédicateur de Carême, Ézéchiel, inscrit dans notre cœur deux paroles lapidaires, une parole de consolation et une parole d’avertissement : « Dieu te pardonnera tous tes péchés si tu te convertis sérieusement ; Dieu rejette le juste, quand il se détourne du bien. » Pas de certitude pharisaïque du salut, pas d’orgueil des mérites passés. Le graduel fait la liaison entre la leçon et l’Évangile : c’est une prière pour obtenir la guérison et la véritable vie. L’Évangile est le modèle classique d’une action dramatique, c’est un « mystère ». Le malade, c’est chacun de nous : le sabbat de la guérison est le grand samedi de la nuit pascale que nous anticipons, aujourd’hui, au Saint-Sacrifice. Dans l’Évangile, nous comprenons clairement que les deux sacrements, le Baptême et l’Eucharistie, se complètent, que ce sont les deux sacrements de Pâques qui, d’un homme pécheur, font un homme nouveau exempt de péchés. Dans le Baptême, l’homme reçoit la grâce en germe ; dans l’Eucharistie, il la reçoit dans son achèvement. Que l’on approche des fonts baptismaux ou de la table sainte, c’est toujours la même grâce de Rédemption qui nous est accordée. Cette constatation est importante pour bien comprendre les messes de Carême. A l’Offertoire, nous remercions Dieu, avec émotion, de la grâce du Baptême et de la vocation. Dans le sacrifice, nous recevons, comme dans le Baptême, « une jeunesse nouvelle et florissante ». Les versets, avec la répétition : « Ta jeunesse se renouvellera semblable à l’aigle », sont d’une grande beauté. A la Communion, retentit le psaume 6 qui est un psaume de pénitence, mais dont la tristesse s’éclaire de la conscience de la guérison et du pardon. Nous portons le Christ en nous ; il confondra, par sa présence, tous les ennemis du salut. C’est aussi l’impression du malade guéri que le psaume exprime parfaitement. « Je suis malade, guéris-moi... je baignais ma couche de larmes... »

Dom Pius Parsch

Sur l’évangile de ce jour (la « piscine probatique »), voir ici.

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