« Ordonné prêtre, il célébra sa première Messe avec grande ferveur et gagna peu après le désert où il vécut en grande abstinence, réconforté par l'abondance des grâces du ciel. Il y fut trouvé par saint Jean de Matha, docteur de Paris, qu'une inspiration divine avait poussé à sa recherche. Tous deux vécurent là très saintement quelques années, jusqu'à ce qu'un Ange les avertît de la part de Dieu qu'ils eussent à se rendre à Rome pour obtenir du Souverain Pontife une règle de vie. C'était alors Innocent III, lequel pendant la Messe solennelle eut révélation du nouvel Ordre et institut qu'ils devaient fonder pour la rédemption des captifs. Le Pape revêtit lui-même Félix et Jean du vêtement blanc avec la croix rouge et bleue sous lequel l’Ange était apparu, et il voulut que leur famille religieuse, en raison de ces trois couleurs de son habit, fût honorée du nom de la très sainte Trinité. » (Il s’agit de l’Ordre trinitaire pour le rachat des captifs des musulmans, fondé en 1198.) (extrait du texte du martyrologe, dans l'Année liturgique de dom Guéranger).
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24e dimanche après la Pentecôte
« Nourris des délices célestes, Seigneur, nous te demandons d’avoir toujours faim de cet aliment par lequel nous avons la vie véritable. »
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A Ploërmel
Quelque 500 personnes ont manifesté à Ploërmel contre le projet d'érection d'une statue de Jean-Paul II, offerte à la ville par un sculpteur russe. La polémique fait rage depuis quelques jours. Ces laïcards qui font honte à la Bretagne ne veulent pas de la statue d'un pape sur une « place publique ». Laquelle place porte déjà le nom de Jean-Paul II. Ils sont d'autant plus remontés que Delanoë, peu suspect de bigoterie, a lui-même baptisé le parvis de Notre-Dame du nom de ce pape, malgré les objurgations des Verts et surtout des radicaux de gauche, farouches héritiers de l'esprit de 1905. A Ploërmel, la polémique est d'autant plus vive que le maire, Paul Anselin, honneur à lui, a prévu d'inaugurer la statue le 9 décembre, jour anniversaire de la loi de guerre contre l'Eglise, dite de séparation des Eglises et de l'Etat.
Si les manifestants étaient cohérents, ils devraient aussi, et d’abord, demander la destruction de l’église, qui se trouve au centre de la ville, sur la voie publique, visible par tous, insupportable témoignage de l’obscurantisme religieux du XVIe siècle, comme aussi des sombres époques d’oppression politique et sociale, puisque s’y trouvent les tombeaux de deux ducs de Bretagne. Ce serait faire d’une pierre deux coups. Et ils devraient demander aussi que la ville soit débaptisée, puisque son nom veut dire : ermitage de saint Armel, ce qui est une atteinte permanente à la laïcité.
Mais les laïcards passent, et saint Armel demeure. Il continuera de traîner, par son étole, le dragon qu'il a vaincu...
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Le mariage, la liberté, l’amour
Recevant des cardinaux allemands au Vatican, le pape Benoît XVI a notamment déclaré à propos des jeunes et du mariage : « Il est très important d'aider les jeunes à se dire le oui définitif, qui n'est pas contraire à la liberté, mais représente au contraire sa plus grande opportunité. L'amour atteint sa véritable maturité lors d'une vie passée ensemble. » Lumineux résumé de la vérité du mariage.
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Dédicace de Saint-Pierre et Saint-Paul
L’actuelle basilique Saint-Pierre de Rome a été consacrée par le pape Urbain VIII le 18 novembre 1626. Cet édifice, dont la construction avait commencé en… 1506, remplaçait la basilique édifiée par l’empereur Constantin au IVe siècle au-dessus du tombeau de saint Pierre, et qui avait été consacrée par le pape saint Sylvestre (celui qui n’est pas toujours fêté très chrétiennement le 31 décembre…) le 18 novembre 326.
La première basilique Saint-Paul-hors-les-murs, édifiée sur le lieu du martyre de saint Paul, également par Constantin et consacrée par saint Sylvestre, dut être reconstruite dès la fin du IVe siècle, et elle fut consacrée le 18 novembre 390. Ravagée par un incendie en 1823, elle fut de nouveau reconstruite, et consacrée par le bienheureux Pie IX le 10 décembre 1854, en présence des 185 évêques venus assister à la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception, qui avait eu lieu l’avant-veille.
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L’art contemporain…
Le journal Sud Ouest rapporte que le directeur de l’Ecole nationale supérieure des beaux Arts de Paris, Henry-Claude Cousseau, a été mis en examen pour avoir organisé en 2000 une exposition ayant porté atteinte à la protection de l’enfance.
A l’époque il était directeur du CAPC, le musée d’art contemporain de Bordeaux. Il avait organisé une exposition intitulée « Présumés innocents. L’art contemporain et l’enfance », qui avait à juste titre fait scandale. Citons simplement Sud Ouest : « Il lui est notamment fait grief d’avoir diffusé des images de mineurs attentatoires à la dignité humaine et revêtant un caractère pornographique et violent mais aussi d’avoir permis leur vision par des enfants et adolescents, l’exposition étant ouverte à tous publics ». Il y avait par exemple des dessins mêlant des enfants et des animaux à sexe humain, des peluches en train de copuler, ou cette vidéo passant en boucle et montrant une femme en train de se masturber (l’« artiste » elle-même), dans une installation en forme de maison d’enfant.
Les enfants étaient du reste particulièrement invités à parcourir cette exposition, des « installations » leur étant spécialement dédiées, comme celle qui consistait en un amoncellement de coussins de diverses formes et couleurs dans lesquels ils pouvaient librement se vautrer.
C’était tellement ignoble que le maire de Bordeaux, Alain Juppé, contrevenant au dogme qui veut que tout élu doive s’extasier devant les immondices de « l’art contemporain » (sous peine de se faire traiter de fasciste), avait refusé d’assister au vernissage, et avait interdit à ses adjoints d’être présents.
Une information judiciaire avait été ouverte en décembre 2000, sur plainte d’une association de protection de l’enfance. Il aura fallu attendre six ans pour que cette plainte débouche sur la mise en examen du principal responsable de cette infamie. Lequel entre temps a pris du galon, jusqu’à devenir le directeur des Beaux Arts à Paris, autrement dit l’une des principales autorités artistiques françaises…
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Décentralisation et socialisme
Le conseil régional d’Ile-de-France a voté mercredi une hausse de 80 millions d’euros de la taxe sur les produits pétroliers (TIPP). Car à partir de 2007 les conseils régionaux peuvent désormais « moduler » la part de la TIPP qui leur revient. La plupart des autres régions (presque toutes à exécutif socialiste) ont voté ou vont voter cette modulation, et jusqu’au plafond autorisé, soit 1,77 centime d’euro par litre de sans plomb et 1,15 centime pour le gazole. Soit grosso modo un euro de plus par plein, ce qui n’est pas du tout négligeable, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire (en tout cas pour ceux qui doivent utiliser leur voiture de façon relativement intensive).
C’est un exemple concret, d’une part de la malfaisance de la régionalisation telle qu’elle a été hypocritement conçue (les charges des régions soi-disant compensées par des dotations de l’Etat), d’autre part de la malfaisance de la gestion socialiste, qui ne connaît que les hausses d’impôts (par exemple de 23 % dans le budget 2006 du conseil régional d’Ile-de-France).
Rappelons que les socialistes qualifiaient encore la TIPP de « racket sur les automobilistes », juste avant l’élection de François Mitterrand, et que la première mesure du gouvernement socialiste fut d’augmenter cet impôt, donc d’aggraver le racket. Aujourd’hui, ils ont régionalisé le racket…
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Le Pen chez Arlette (Chabot)
Un Le Pen souriant et pétillant, face à un Bayrou coincé et à une Chabot morose. Ce fut un grand moment de télévision, hier soir sur France 2. Bayrou croyait pouvoir se présenter comme le grand donneur de leçon, celui qui dévoile au grand jour les turpitudes racistes et antirépublicaines de Le Pen. C’est lui qui a pris une leçon, et s’est retrouvé KO. Il avait pourtant bien préparé son coup, mais c’était raté. D’autant plus raté qu’il ne cachait pas son dépit face à un Le Pen serein et rayonnant. On aura appris au passage que ce Bayrou qui s’affirme patriote français mais rêve d’une Europe politique supprimant la souveraineté française est aussi un catholique qui place les droits de l’homme au-dessus des religions…
Un moment d’anthologie, aussi, lorsque Jean-Marie Le Pen a raconté et expliqué le phénomène Ségolène Royal. Comment il en était venu, bien avant tout le monde, à penser qu’elle pourrait être la candidate du PS (et c’était un sketch irrésistible, à la Devos : ce sera une femme, parce que c’est la mode, mais non, ce n’est pas Martine, c’est Ségolène, elle est énarque, elle a été ministre mais pas trop, elle est la compagne du premier secrétaire, son nom a une connotation subliminale…), comment elle a été mise en piste dans le Poitou par Raffarin qui voulait empêcher Le Pen d’arriver en PACA, et finissant, en poète de l’ironie, par constater que la libellule a pris son envol mais qu’elle a les ailes fragiles…
La tête que faisait Arlette Chabot (qui s’est elle aussi cassée les dents sur Le Pen, malgré sa grande expérience) était en soi la preuve que l’émission était une formidable promotion de Jean-Marie Le Pen, qui a pu non seulement laminer François Bayrou, amuser les téléspectateurs, réduire à néant (une fois de plus…) quelques-unes des calomnies récurrentes, mais aussi dire l’essentiel de sa pensée politique, et présenter (sommairement mais efficacement) les axes de sa campagne présidentielle.
Il y a des soirs où l’on ne regrette pas d’avoir regardé la télé…
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Sainte Gertrude
Sainte Gertrude, parfois appelée « la Grande » pour la distinguer de plusieurs homonymes, est morte le 17 novembre 1302 en son monastère de Helfta. C’est pourquoi, au calendrier monastique, c’est ce jour qu’elle est fêtée, par une fête « double de deuxième classe », comme dit le bréviaire traditionnel, c’est-à-dire à l’égal des apôtres. Dans le calendrier romain, sa fête avait été établie au 16 novembre parce que le 17 était déjà pris. Dans le nouveau calendrier, le 16 comme le 17 sont des jours ordinaires de semaine ordinaire, et sainte Gertrude a disparu comme tant d’autres saints qui seraient pourtant si nécessaires…
Sainte Gertrude a été parfois nommée « le premier théologien du Sacré-Cœur ». Elle l’est assurément. Dans les deux sens du mot premier : sur le plan chronologique, et sur le plan de l’éminence. Et dans tous les sens du mot théologien, d’abord dans le sens oriental lié à la contemplation mystique.
Sainte Gertrude a été la première mystique à avoir bénéficié de visions du Sacré-Cœur (étroitement liées, il n’est pas inutile de le souligner, à la liturgie). A un tel niveau spirituel et avec une telle abondance de symboles, une telle profusion d’images, une telle conscience de révéler le cœur de Dieu, le centre de la divinité, et de chanter le cœur à Cœur entre le centre de la personne humaine et le saint des saints de la Trinité , que la brave Marguerite-Marie Alacoque fait pâle figure à côté d’elle. Mais il devait revenir à sainte Marguerite-Marie de faire du culte du Sacré-Cœur, pour les temps de décadence, une très légitime et bienfaisante dévotion populaire, quand il s’agissait pour sainte Gertrude et ceux qui allaient s’abreuver discrètement, dans les cloîtres, à ses révélations, d’une voie privilégiée de contemplation.
« Là, là, dans l’encensoir d’or de ton divin Cœur, dans lequel à ta gloire brûle sans fin le très doux parfum de l’amour éternel, là je jette moi aussi un tout petit grain, mon cœur, souhaitant et désirant que, malgré sa petitesse et son indignité, il reçoive le souffle de ton esprit et par lui une vie très puissante, afin qu’il entre dans l’unique brasier de ta louange; et que ces longs soupirs que je lance vers toi du fond des abîmes de la terre, à cause du long temps qu’il me faut attendre, soient pour toi une louange et une gloire éternelle. Amen. »
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La loi antiraciste contestée. En Suisse
Le parti de la « droite populiste » suisse UDC demande l’annulation de la loi soi-disant antiraciste (et anti-négationniste, etc.), ainsi que la dissolution de la Commission fédérale contre le racisme. « Une telle suppression pourrait réunir une majorité en l’état actuel », estime le président de l’UDC, Ueli Maurer, au regard du récent référendum sur l’immigration (68 % des voix pour une politique très restrictive, alors que toutes les autorités morales et médiatiques appelaient à voter non). L’intérêt du propos de Maurer est qu’il ne s’agit pas d’une protestation émanant d’une opposition marginale : l’homme fort de l’UDC, Christoph Blocher, est aujourd’hui ministre de la justice et de la police…