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laïcité

  • La mosquée d’Alfortville

    Une mosquée est en construction à Alfortville. La municipalité avait voté le financement d’un centre culturel algérien, mais il est bientôt apparu qu’il s’agissait d’abord d’une mosquée. Le plan ne laisse aucun doute, et le député-maire socialiste René Rouquet a fini par le reconnaître. Néanmoins il persiste et signe, comme le fait savoir Romain Vincent sur son blog (cité par Vox Galliae), alors même que deux référés sont en cours (et l’avocat de la mairie continue de prétendre qu’il s’agit d’un centre culturel). Si le député-maire d’Alfortville viole allègrement la loi de 1905 en faveur des musulmans, il la respecte à la lettre quand il s’agit des catholiques, constate Romain Vincent : les fidèles catholiques doivent supporter entièrement les frais de la reconstruction de l’église Saint-Pierre.

    C’est une nouvelle illustration du principe édicté par Jean Glavany : « Aujourd’hui être un bon laïque, c’est encourager la construction de mosquées en France ».

  • Les problèmes du laïcisme roumain

    Le 21 novembre dernier, j’avais signalé que le Conseil roumain anti-discrimination (CNCD) avait demandé au ministère de l’Enseignement de retirer les signes religieux (en l’occurrence les icônes) des murs des établissements scolaires afin de « respecter le caractère laïque de l’Etat ». Le CNCD avait été saisi par un professeur de philosophie, Emil Moïse, qui dénonçait la présence d’icônes dans les classes comme une « forme de discrimination envers les élèves agnostiques ou appartenant à une autre confession ».

    Nous sommes tellement habitués au laïcisme d’Etat que cette recommandation nous paraît d’une banale évidence. Tout au plus peut-on s’étonner qu’il y ait encore des pays où l’on puisse apposer des symboles religieux sur les murs d’une école d’Etat.

    Mais en Roumanie il n’en est pas ainsi. Les réactions ont été très vives, notamment de la part du patriarcat orthodoxe, qui accuse notamment le CNCD d’avoir « enfreint la Constitution , qui garantit la liberté de conscience et d’expression, ainsi que la législation européenne ». Mais ce sont aussi plusieurs centaines d’intellectuels, qui à l’appel de l’association Civic Media, ont signé une lettre demandant au CNCD de revenir sur sa recommandation, « fruit des pressions d’une minorité extrémiste », « blasphème à l’adresse des jeunes qui sont morts en décembre 1989 en luttant contre l’athéisme communiste ». L’un d’eux, l’écrivain Horia Roman Patapievici, dénonce le « fanatisme » du professeur de philosophie et « la tentative acharnée de dissoudre par des mesures coercitives imposées par l’Etat le consensus social autour d’une pratique entérinée par la société civile ». (Cela rejoint ce que disait tout récemment Benoît XVI : la vraie laïcité ne comporte pas l’exclusion des symboles religieux des bureaux, des écoles, des tribunaux, des hôpitaux, des prisons… Le devoir de tous les croyants est de « contribuer à élaborer un concept de laïcité qui reconnaisse à Dieu et à sa loi morale, au Christ et à son Eglise, la place qui leur revient dans la vie humaine, individuelle et sociale ».)

    Mais voilà que les laïcistes roumains ont un nouvel os à ronger : les députés viennent d’adopter un projet de loi sur la liberté religieuse et le régime des cultes, qui contient, clament-ils, des articles « discriminatoires » favorisant l’Eglise orthodoxe ou qui « enfreignent la liberté d’expression en punissant les offenses aux symboles religieux ». Et ils appellent à une marche de protestation, dimanche à Bucarest…

  • La saine laïcité et le laïcisme

    Le pape Benoît XVI a prononcé samedi, devant le congrès des juristes catholiques italien, une importante allocution sur la laïcité. Le texte n’est aujourd’hui disponible qu’en italien sur le site du Saint-Siège. En voici de larges extraits, donnés par l’agence APIC.

    Interdire les symboles religieux dans les lieux publics ne correspond pas à une idée "saine" de la laïcité, a martelé samedi le pape Benoît XVI en recevant en audience les participants à une conférence nationale des juristes catholiques italiens.Le pape a ainsi fustigé le laïcisme et donné la définition d’une "laïcité saine", devant ces juristes.
    Benoît XVI a condamné la “dégénérescence“ de la laïcité en “laïcisme“, lors d’une intervention devant plusieurs centaines de juristes catholiques italiens, le 9 décembre 2006 au Vatican. Dénonçant “l’exclusion des symboles religieux des lieux publics“, le pape a donné la définition d’une “laïcité saine“ où l’Eglise ne soit pas confinée dans la sphère privée, où elle puisse se prononcer sur les questions morales et exercer librement le culte.
    “L’hostilité à toute forme d’importance politique et culturelle de la religion, particulièrement à la présence de tout symbole religieux dans les institutions publiques, n’est certainement pas une expression de la laïcité, mais de sa dégénérescence en laïcisme“, a ainsi affirmé le pape devant les participants au 56e congrès de l’Union des juristes catholiques italiens, reçus en audience au Vatican. “Refuser à la communauté chrétienne et à ceux qui la représentent légitimement le droit de se prononcer sur les problèmes moraux qui interpellent aujourd’hui la conscience de tous les êtres humains, particulièrement des législateurs et des juristes, n’est pas non plus le signe d’une laïcité saine“, a ajouté Benoît XVI. A ses yeux, “sans Dieu, l’homme est perdu“ et “l’exclusion de la religion de la vie sociale, en particulier la marginalisation du christianisme, mine les bases mêmes de la coexistence humaine“.
    Benoît XVI a noté qu’aujourd’hui “la laïcité est communément considérée comme l’exclusion de la religion des divers domaines de la société et comme son confinement dans le domaine de la conscience individuelle“. Ainsi, a-t-il regretté, “la laïcité s’exprimerait dans la totale séparation entre l’Etat et l’Eglise, sans que cette dernière n’ait le droit d’intervenir sur des thématiques relatives à la vie et au comportement des citoyens“. De même, “la laïcité comporterait aussi l’exclusion des symboles religieux des lieux publics destinés au déroulement des fonctions propres à la communauté politique : les bureaux, les écoles, les tribunaux, les hôpitaux, les prisons…"
    A partir de ces multiples manières de concevoir la laïcité, a encore expliqué le pape, “on parle aujourd’hui de pensée laïque, de morale laïque, de science laïque, de politique laïque“. Il s’agit selon lui d’une “vision dans laquelle il n’y a pas de place pour Dieu“ et il semble que cette laïcité soit devenue “l’emblème qui qualifie la post-modernité, en particulier la démocratie moderne“. Pourtant, selon Benoît XVI, “le devoir de tous les croyants“, en particulier des chrétiens, est de “contribuer à élaborer un concept de laïcité qui, d’une part, reconnaisse à Dieu et à sa loi morale, au Christ et à son Eglise, la place qui leur revient dans la vie humaine, individuelle et sociale, et, de l’autre, qui affirme et respecte l’autonomie légitime des réalités terrestres“.
    Le pape a alors proposé la définition d’une “laïcité saine“. “L’Eglise, a-t-il expliqué, ne peut indiquer quel système politique et social il faut préférer, mais c’est le peuple qui doit décider librement les modalités les meilleures et les plus aptes à organiser la vie politique“. “Toute intervention directe de l’Eglise dans tel domaine serait une ingérence illégitime“. D’un autre côté, selon Benoît XVI, “une ‘laïcité saine' implique que l’Etat ne considère pas la religion comme un simple sentiment individuel que l’on pourrait confiner uniquement dans la sphère privée“.
    “Ceci implique que le libre exercice des activités de culte - spirituelles, culturelles, éducatives et caritatives - de la communauté des croyants soit garanti pour chaque confession religieuse (tant qu’elle n’est pas contraire à l’ordre moral et n’est pas dangereuse pour l’ordre public)“, a encore souligné le pape devant les juristes catholiques italiens.
    Dans sa longue intervention autour du thème choisi par les juristes italiens lors de leur congrès - ‘la laïcité et les laïcités’ - le pape a indiqué qu’il n’y avait pas “une seule laïcité, mais plusieurs“, et même “de multiples manières de considérer et de vivre la laïcité, des manières parfois opposées et même contradictoires entre elles“. Benoît XVI a ainsi expliqué qu’au Moyen-Âge, la laïcité marquait “l’opposition entre les pouvoirs civils et les hiérarchies ecclésiastiques“. “A l’époque moderne“, a précisé le pape, elle prend le sens de “l’exclusion de la religion et de ses symboles de la vie publique au moyen de leur confinement dans la sphère du privé et de la conscience individuelle“. Selon le pape, “c’est ainsi qu’a été attribué au terme de laïcité une acception idéologique opposée à celle qu’il avait à l’origine“.
    La distinction entre laïcisme et laïcité revient souvent dans la bouche de Benoît XVI. Il avait aussi déjà établi cette distinction avant même d’être élu pape. Plus récemment, dans l’avion qui le menait en Turquie, le 28 novembre dernier, Benoît XVI avait affirmé devant les journalistes qui l’accompagnaient que le laïcisme était “une idée qui sépare totalement la vie publique de toutes les valeurs des traditions“ et “une voie sans issue“. Il invitait alors à “redéfinir le sens d’une laïcité qui souligne et conserve la vraie différence et l’autonomie des sphères mais aussi leur cohérence et leur responsabilité commune“.

  • Le rapport Machelon en marche : pour l’islam

    En marge d’un colloque sur l’enseignement théologique universitaire de l’islam qui s’est tenu en fin de semaine dernière à Strasbourg, on a appris qu’une association de chercheurs s’est constituée pour lancer une initiative en vue de la création d’un établissement privé d’enseignement de théologie musulmane en Alsace.

    Cette démarche s’inscrit dans le cadre du rapport de Jean-Pierre Machelon sur la « laïcité » : la commission Machelon s’était prononcée pour une quasi-obligation des communes à construire des mosquées, et (notamment) en faveur d’une reconnaissance du culte musulman en Alsace-Moselle, au même titre que les cultes protestants, catholique et israélite.

    Le chef du bureau des cultes au ministère de l’Intérieur a exprimé son soutien à cette initiative. Ou plutôt le soutien de Sarkozy, car par lui-même il n’a pas à soutenir quoi que ce soit. On a sorti l’islam des caves en construisant des mosquées. Il faut de même sortir l’islam « des caves et des garages de l’esprit »…

    On remarque qu’on en est à prétendre traduire dans les faits le rapport Machelon, alors qu’il ne s’agit que d’un rapport ouvrant des pistes pour des modifications législatives qui n’ont pas encore fait l’objet du moindre début de projet.

    On constate aussi que le « colloque » était organisé par le CNRS, l’Université Robert Schuman (Strasbourg III) et la Faculté de théologie catholique… Autrement dit c’était un colloque de promotion de l’islam organisé par l’Etat laïque et des institutions catholiques.

    L’association qui porte le projet d’établissement supérieur d’enseignement de la théologie islamique est présidée par Francis Messner, directeur de recherche au CNRS (spécialiste du « droit comparé des religions »…) et membre de la commission Machelon.

  • Effet de mode…

    Le projet de grande mosquée a été signé à Gennevilliers. Les travaux débuteront le 20 janvier : plus de 4000 m2 en plein cœur de la ville, qui compte 42.000 habitants, dont… 15 à 17.000 musulmans, selon l’association Ennour qui pilote le projet.

    Les démarches ont commencé en 1995. A l’époque, explique le représentant d’Ennour, « nous nous sommes retrouvés face à un refus de la municipalité, notamment sur le point du financement, car ce n’était pas de sa compétence ». Autrement dit, la loi de 1905 ne le permettait pas. Mais la « réflexion » a continué, et peu à peu la municipalité « a aussi senti ce besoin », notamment à cause de… « ce désordre au sein de la ville, voyant tous ces locaux transformés en salles de prière »… Et puis « les mentalités ont évolué, avec ce que j’appelle personnellement l’effet de mode des mosquées »… Finalement, « cette volonté d’intégrer une mosquée dans le paysage de la ville est venue aussi avec l’actualité nationale, les questions de laïcité, de l’islam en France »…

    Voilà une belle illustration, quasiment naïve, du processus en cours. La « laïcité » faisait obstacle à la construction de mosquées. La même laïcité, claironnée et faisant l’objet d’une nouvelle loi (contre le voile islamique à l’école), mais flanquée du CFCM et des innombrables déclarations sur l’islam qui doit sortir des caves, devient une incitation à la construction de mosquées. C’est l’effet de mode des mosquées. L’effet Sarkozy. Et comme dit le socialiste Glavany, « aujourd’hui être un bon laïque, c’est encourager la construction de mosquées en France ».

    Finalement, la négociation a tourné autour de la… taille des minarets. Et il a été décidé qu’ils ne devraient pas dépasser… la tour de la mairie (15 mètres). Ce qui témoigne en effet d’un vrai respect pour la République laïque…

  • La Roumanie en route vers l’Union européenne…

    Le Conseil roumain anti-discrimination (CNCD) appelle le ministère de l'Education à « respecter le caractère laïque de l'Etat et l'autonomie des cultes, et assurer la liberté religieuse, de conscience et de convictions de tous les élèves ». Concrètement, il invite le ministère à demander aux directeurs d'écoles d'« afficher les symboles religieux uniquement pendant les cours de religion ou dans les espaces spécialement destinés à l'instruction religieuse ».

    Ces « recommandations » font suite à une plainte déposée par un professeur de philosophie, selon lequel la présence de symboles chrétiens dans les classes et les halls de l'école représente une « forme de discrimination envers les élèves agnostiques ou appartenant à une autre confession ». Cette plainte s'inscrit dans une campagne lancée par le lobby "Solidarité pour la liberté de conscience", qui dénonce les messes célébrées dans les écoles, notamment à l'occasion de la rentrée, ainsi que le « caractère quasi-obligatoire » du catéchisme dans le cursus scolaire.

    Bref, la Roumanie va intégrer l’Union européenne, et elle s’aligne d’emblée sur le pays le plus laïciste de l’Union : la France, se faisant ainsi en outre le « bon élève » de la lutte contre les discriminations, ce qui conduira les autorités européennes des « droits de l’homme » à réclamer que les crucifix soient enlevés de salles de classe en Italie, en Allemagne, en Irlande, en Pologne, etc.

    Ce même jour, Jacques Chirac a annoncé devant le Congrès des maires de France que l'Observatoire national de la laïcité, qu’il avait promis en décembre 2003, serait installé dans les prochaines semaines. La loi sur la laïcité à l'école publique de mars 2004 « a permis de pacifier les tensions qui traversaient l'école », a déclaré Chirac. Mais « nous devons rester vigilants », et faire appliquer ce principe républicain dans les hôpitaux et les services publics. En fait il s’agit ici de limiter l’influence de l’islam. Mais le fait de vouloir contenir l’islam en dehors de l’école, de l’hôpital et des services publics, est une façon de verrouiller la laïcité anticatholique encore plus strictement, tandis qu’on favorise l’islam partout ailleurs…

  • A Ploërmel

    medium_clip_image004_002.jpgQuelque 500 personnes ont manifesté à Ploërmel contre le projet d'érection d'une statue de Jean-Paul II, offerte à la ville par un sculpteur russe. La polémique fait rage depuis quelques jours. Ces laïcards qui font honte à la Bretagne ne veulent pas de la statue d'un pape sur une « place publique ». Laquelle place porte déjà le nom de Jean-Paul II. Ils sont d'autant plus remontés que Delanoë, peu suspect de bigoterie, a lui-même baptisé le parvis de Notre-Dame du nom de ce pape, malgré les objurgations des Verts et surtout des radicaux de gauche, farouches héritiers de l'esprit de 1905. A Ploërmel, la polémique est d'autant plus vive que le maire, Paul Anselin, honneur à lui, a prévu d'inaugurer la statue le 9 décembre, jour anniversaire de la loi de guerre contre l'Eglise, dite de séparation des Eglises et de l'Etat.

    Si les manifestants étaient cohérents, ils devraient aussi, et d’abord, demander la destruction de l’église, qui se trouve au centre de la ville, sur la voie publique, visible par tous, insupportable témoignage de l’obscurantisme religieux du XVIe siècle, comme aussi des sombres époques d’oppression politique et sociale, puisque s’y trouvent les tombeaux de deux ducs de Bretagne. Ce serait faire d’une pierre deux coups. Et ils devraient demander aussi que la ville soit débaptisée, puisque son nom veut dire : ermitage de saint Armel, ce qui est une atteinte permanente à la laïcité.

    Mais les laïcards passent, et saint Armel demeure. Il continuera de traîner, par son étole, le dragon qu'il a vaincu...