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  • Un ambassadeur

    Un ambassadeur a osé demander au gouvernement chinois, par un message sur le site internet de son ambassade, la libération de l’évêque de Wenzhou Mgr Peter Shao Zhumin. Et pour faire bonne mesure il critique le projet de nouvelles règles en matière religieuse (pas encore promulgué mais considéré comme définitif), qui en l’état mettrait en œuvre « de nouvelles restrictions au droit à la liberté religieuse ».

    Hélas, comme on s’en doute, ce n’est pas l’ambassadeur de France. C’est l’ambassadeur d’Allemagne à Pékin, Michael Clauss. Comme il est ambassadeur « extraordinaire et plénipotentiaire », il a clairement l’accord complet du gouvernement allemand.

  • Président dhimmi

    Et d’une ignorance criminelle :

  • In odorem unguentorum tuorum

    Trahe me, post te curremus
    in odorem unguentorum tuorum.

    Entraîne-moi, derrière toi nous courrons à l’odeur de tes parfums.

    Ce célèbre verset du Cantique des cantiques, qui chante au cœur de tous les mystiques (et apprentis), est mutilé dans toutes les traductions modernes. On a enlevé la deuxième partie. Parce qu’elle ne figure pas dans le sacro-saint texte massorétique.

    Plus fort encore, elle a été enlevée de la Vulgate de Stuttgart. Cette Bible réalisée par des protestants qui désormais paraît faire autorité partout chez les catholiques en matière de Vulgate. C’est notamment la Bible de référence des éditeurs des textes de saint Bernard aux Sources chrétiennes. On constate ainsi dans les notes, quasiment à toutes les pages, que saint Bernard... s’écarte du texte de Stuttgart. Pour le verset qui nous occupe ils font fort :

    Vingt-cinq fois environ, Bernard cite ce verset, ou y fait allusion. Chaque fois, c’est avec cet ajout au texte critique : in odore unguentorum tuorum. Le plus souvent il écrit odore, et non odorem.

    Bref, saint Bernard, de Clairvaux, avait donc commandé chez Amazon la Vulgate de Stuttgart. Mais ce verset du Cantique ne lui plaisait pas, alors il a ajouté une expression. Comme la première version de la Vulgate de Stuttgart est de 1969, on aimerait savoir comment il a fait pour y ajouter quelque chose au XIIe siècle.

    Cela dit on poursuit tranquillement :

    L’une et l’autre divergence avec notre texte édité se lisaient alors, tant dans les bibles que dans les textes patristiques (Jérôme, Ambroise, Grégoire le Grand, etc.) ou liturgiques.

    En effet. Et saint Bernard aurait été bien étonné d’apprendre qu’au XXe siècle on allait éditer une Bible latine avec cette version-là du Cantique des cantiques.

    Il se trouve cependant que l’expression in odorem unguentorum tuorum ne se trouve pas dans tous les manuscrits latins.

    Pour le Cantique des cantiques, les experts de Stuttgart ont choisi comme références principales le Cavensis et l’Amiatinus (qui sont les références principales, seules ou avec d’autres, pour tous les livres de la Bible). Puis il y a des références secondaires, mais qui sont choisies parmi des centaines de manuscrits : cinq références secondaires.

    Or l’expression qui nous occupe figure dans une des deux références principales (l’Amiatinus) et dans trois des références secondaires. L’une de ces références est le consensus d’Alcuin, qui fut l’édition critique réalisée par le directeur de l’école de Charlemagne. Alcuin s’est servi de sept codex que nous avons toujours. Cela fait donc, pour les références secondaires, dix manuscrits qui ont l’expression litigieuse, contre deux qui ne l’ont pas.

    Je suppose que les experts de Stuttgart ont jugé que si l’expression manquait dans certains manuscrits c’est qu’elle avait été ajoutée par assimilation avec les textes latins qui existaient avant saint Jérôme, puisque l’expression figure dans le texte grec de la Septante et donc dans les traductions latines de la Septante. Et je suppose que l’on peut ajouter que, vu que le texte hébreu dont disposait saint Jérôme est proche du texte massorétique, l’expression ne figurait pas dans ce texte.

    Il manque ici un aspect essentiel de la question, qui s’appelle la tradition. L’expertise scientifique ne fait pas tout, surtout quand elle se fonde sur ce qui reste des hypothèses.

    Il se trouve que l’expression se trouvait à coup sûr dans le texte hébreu traduit en grec par les Septante : il y aurait eu assez de rabbins, à l’époque, pour faire remarquer l’erreur et la faire rectifier.

    Elle s’est donc trouvée légitimement dans les traductions latines. Donc chez tous les pères latins. Pas moins de neuf fois chez saint Augustin. Et chez saint Grégoire le Grand, et chez saint Ambroise : on la cite et on la commente. On la retrouvera donc aussi chez saint Bernard et Guillaume de Saint-Thierry, puis chez saint Thomas d’Aquin, saint Jean de la Croix, etc., et tous les auteurs spirituels qui utiliseront à partir de la fin du XVe siècle la Vulgate sixto-clémentine, texte officiel de l’Eglise latine jusqu’à l’effondrement récent.

    Expression qui, faut-il le préciser, figure toujours, évidemment, dans toutes les Bibles grecques.

    Au témoignage unanime des manuscrits grecs, des premiers manuscrits latins, et des pères grecs et latins, il convient d’ajouter la liturgie. Les modernes experts ne s’en soucient pas, bien sûr (pas plus que du rythme de la phrase). Mais un catholique qui prie selon la liturgie de l'Eglise ne peut que remarquer que l’expression in odorem unguentum tuorum se trouve dans une antienne de l’office de l’Immaculée Conception, et avant l’unification liturgique se trouvait dans diverses fêtes de la Sainte Vierge. Quand on lit la Bible on doit aussi tenir compte de la liturgie : c’est aussi un « lieu » biblique.

    Enfin, on aura remarqué que la note des Sources chrétiennes signale que l’expression se trouve chez saint Jérôme. Autrement dit l’auteur de la Vulgate, qui selon nos spécialistes avait donc supprimé ces mots.

    De fait saint Jérôme cite cette expression. Et pas en passant. Ce sont les derniers mots, la conclusion, d’un passage bouleversant et célèbre où il explique que malgré toutes ses austérités en Palestine son esprit divague encore vers les belles Romaines.

    Voici ce passage (dans la traduction des Belles Lettres). C’est dans une très longue lettre (à Eustochium) écrite peu avant qu’il commence la Vulgate. A-t-il alors supprimé cette expression qui avait pour lui tant d’importance, au motif qu’elle ne figurait pas dans son exemplaire hébreu ? Ce n’est pas impossible. Mais ce n’est pas forcément l’hypothèse la plus solide.

    Oh ! Combien de fois, moi, qui étais installé dans le désert, dans cette vaste solitude torréfiée d’un soleil ardent, affreux habitat offert aux moines, je me suis cru mêlé aux plaisirs de Rome ! J’étais assis, solitaire, car l’amertume m’avait envahi tout entier. Mes membres déformés se hérissaient d’un sac. Malpropre, ma peau rappelait l’aspect minable de l’épiderme d’un nègre. Chaque jour pleurer, chaque jour gémir ! Toutes les fois que, malgré mes résistances, le sommeil m’accablait soudain, mes os, presque désarticulés, se brisaient sur le sol nu. De la nourriture et de la boisson, je ne dis rien : les malades eux-mêmes n’usent que d’eau froide ; accepter un plat chaud, c’est un excès. Or, donc, moi, oui, moi-même, qui, par crainte de la géhenne, m’étais personnellement infligé une si dure prison, sans autre société que les scorpions et les bêtes sauvages, souvent je croyais assister aux danses des jeunes filles. Les jeûnes avaient pâli mon visage, mais les désirs enflammaient mon esprit, le corps restant glacé ; devant ce pauvre homme, déjà moins chair vivante que cadavre, seuls bouillonnaient les incendies des voluptés !

    Privé de toute aide, je gisais donc aux pieds de Jésus, je les arrosais de mes larmes, je les essuyais de mes cheveux ; ma chair rebelle, je la domptais par une abstinence de plusieurs semaines. Je ne rougis pas de mon infortune ; bien plutôt, je déplore de n’être plus ce que j’étais alors. Il m’en souvient : fréquemment, mes cris joignaient le jour à la nuit, et je ne cessais de me frapper la poitrine que quand les menaces du Maître avaient ramené le calme. Ma cellule elle-même, j’en venais à la redouter, comme si elle était complice de mes pensées impures. Irrité contre moi, dur à moi-même, j’allais seul plus avant dans le désert. Une vallée profonde, une âpre montagne, des rochers abrupts étaient-ils en vue, j’y installais ma prière et l’ergastule de ma misérable chair. Le Seigneur même m’en est témoin : après avoir beaucoup pleuré et fixé mes regards au ciel, il me semblait parfois être mêlé aux cohortes des anges ; alors, plein de joie et d’allégresse, je chantais : « Après toi nous courons, à l’odeur de tes parfums ! » (Cant 1, 3).

    Une autre note sur la traduction du Cantique des cantiques : ici.

  • La Cour des droits de l’homo

    La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) condamne la Russie pour sa loi de 2013 interdisant la « promotion des relations sexuelles non traditionnelles auprès des mineurs ».

    La Cour avait été saisie par trois provocateurs sodomites qui avaient notamment déployé devant un lycée une banderole proclamant que l'homosexualité est « normale ».

    Ayant évidemment perdu tous leurs procès en Russie jusque devant la Cour suprême, ils se sont adressés à la Cour européenne des droits de l’homo qui leur a évidemment donné raison.

    Résumé de l’arrêt selon la Cour elle-même, admirable concentré de mensonge et de mauvaise foi :

    La Cour juge en particulier que, bien que les lois en question visent principalement à protéger les mineurs, les limites de leur portée n’ont pas été clairement définies et leur application a été arbitraire. De plus, le but même des lois et la manière dont elles ont été formulées et appliquées dans le cas des requérants ont été discriminatoires et, globalement, n’ont servi aucun intérêt public légitime. En effet, en adoptant ces lois, les autorités ont renforcé la stigmatisation et les préjugés et encouragé l’homophobie, qui est incompatible avec les valeurs d’une société démocratique.

    La Russie est condamnée à verser 43.000 euros aux trois provocateurs, au titre du… dédommagement moral.

    L’arrêt a été rendu par une chambre de sept juges composée de :

    Helena Jäderblom (Suède), présidente,
    Luis López Guerra (Espagne),
    Helen Keller (Suisse),
    Dmitry Dedov (Russie),
    Alena Polácková (Slovaquie),
    Georgios A. Serghides (Chypre),
    Jolien Schukking (Pays-Bas).

    On notera que seul le juge russe, Dmitry Dedov, a osé contester l’arrêt, et a fait annexer au texte sa propre analyse. On y lit notamment que la Cour « n’a pas pris sérieusement en compte le fait que la vie privée des enfants est plus importante que la liberté d’expression des homosexuels ».

    Addendum

    Le ministère russe de la Justice annonce qu'il fera appel.

    L’un des principaux parrains de cette loi, le député Vitali Milonov, a qualifié la décision de la CEDH d’«acte de propagande». «La CEDH n’est rien d’autre qu’une branche de la machine de propagande qui sert aux milieux européens néolibéraux. Elle a déjà cessé de protéger les droits de l’homme et les libertés, maintenant ils l’utilisent comme une matraque pour faire des menaces», a-t-il confié à RT.

  • Soyez solidaires, faites une overdose

    Selon le service des donneurs d’organes de Nouvelle-Angleterre (les 6 Etats américains de la pointe nord-est), le taux de donneurs d’organes suite à une overdose est passé en 5 ans de 4% à 27%. Et à plus de 30% dans le New Hampshire.

    Pour la directrice du service, on ne peut certes pas voir cette « épidémie d’opioïdes » comme « positive », mais sa mission est de sauver des vies en trouvant des organes. Donc continuez à vous shooter, s’il vous plaît…

  • Parfaire le génocide des trisomiques

    Au Royaume-Uni, selon le rapport annuel du ministère de la Santé (sic) sur les statistiques de l’avortement, il y a eu en 2016 190.406 assassinats d’enfants à naître, dont 3.208 pour anomalie fœtale, dont 706 pour une trisomie 21.

    Depuis 2010, les avortements pour trisomie ont augmenté de 46%. « Grâce » à la mise sur le marché du dépistage prénatal non invasif de la trisomie 21, un test « plus performant ».

    La prochaine étape sera l’intégration de ce test dans la politique de dépistage prénatal.

    Tuez-les tous.

  • En voilà un autre

    Parmi les nouveaux membres de l’Académie pontificale pour la vie mort il y a aussi le P. Maurizio Chiodi, professeur à la faculté de théologie de Milan. Il soutient le projet de loi italien légalisant le « suicide assisté » et même carrément l’euthanasie « dans certains cas ».

    Il considère, comme le projet de loi, et comme aujourd’hui la loi française, que l’alimentation et l’hydratation artificielle du patient sont des « soins » qu’on peut arrêter comme les autres soins.

  • Saint Silvère

    Le pape saint Silvère était le fils du pape saint Hormidas, ce qui n’est pas banal. Ce qui ne l’est pas non plus est qu’il fut fait pape par le roi des Goths, qui comme il va de soi était arien. Puis il fut exilé par l’impératrice Theodora parce qu’il ne voulait pas rétablir à Constantinople le patriarche eutychien qu’avait déposé son prédécesseur saint Agapit.

    Et comme il mourut rapidement en son lieu d’exil, sur l’île de Ponza, il fut considéré comme martyr. Ce que confirmèrent les nombreux miracles qui éclatèrent sur sa tombe.

    Chaque année à Ponza a lieu une grande procession en l’honneur du saint pape qui mourut en ce lieu pour la foi catholique. Saint Silvère est bien sûr le saint patron de l’île, mais en outre on se rappelle que le pape apparut à des pêcheurs en perdition et les amena sains et saufs à Palmarola, petite île à l’ouest de Ponza.

    Voici quelques images de diverses processions de la saint Silvère, dont au moins deux de l’an dernier.

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  • L’enfer libyen ?

    Médecins du Monde dénonce sur Twitter :

    "En 1979, aurait-on imaginé refouler 130.000 boat people dans les régimes oppresseurs du Vietnam et du Cambodge ? Aujourd'hui, les boat people sont en Méditerranée. Et l'Europe refoule les migrants dans l'enfer libyen. Inique."

    Comment ça, l’enfer libyen ?

    Je croyais que – aux applaudissements de Médecins du monde comme de tous les lobbies - nous avions tué le dictateur et instauré la démocratie dans ce beau pays. Et même plusieurs démocraties, ai-je entendu dire…