Le bienheureux cardinal Schuster, qui est souvent critique sur les messes composées après le moyen âge, est féroce sur celle de saint Louis de Gonzague :
« La messe se ressent de tous les défauts de la décadence de l’art liturgique au XVIIIe siècle. » Même s’il ajoute : « En compensation, elle ne manque ni de variété ni d’onction. »
D’emblée il explique : « L’antienne pour l’introït est tirée du psaume 8, tandis que le second verset du psaume 148 la suit, avec la doxologie. Deux irrégularités, dès le début de la messe. » (Parce que l’antienne est normalement tirée du psaume dont on chante ensuite le premier verset.)
Puis : « Le répons après la lecture est tiré, contrairement aux règles, de deux psaumes différents. Le verset alléluiatique est emprunté à un troisième. Cela prouve que le rédacteur a composé cette messe sur sa table de travail, avec le seul secours d’une bonne concordance et sans prendre garde au caractère musical de cette partie de la liturgie eucharistique. »
Après n’y aura pas d’autre critique. Sans doute se retient-il pour ne pas faire de son article un pamphlet, car la fin de la messe est une véritable caricature (bien dans le genre de ce que nous infligera la nouvelle liturgie didactique) : l’antienne de communion chante que « l’homme a mangé le pain des anges » (psaume 77), et la collecte après la communion, juste après, commence par « Après nous avoir nourris du pain des Anges »…
Ce qui reste vrai est que, comme le souligne Dom Pius Parsch qui y voit « le modèle typique d’un formulaire de messe moderne » (c’était avant la réforme liturgique), « chaque texte propre de cette messe mérite d’être médité ».
Commentaires
L'ajout : "ne manque ni de variété ni d'onction" me paraît très ironique !
Cela confirme une fois de plus que depuis le 15ème siècle, la Chrétienté et la France sont attaqués par la secte noire des adeptes de Satan. Même le terme de "renaissance" est selon moi destiné à tromper, à renverser les valeurs. En fait de "renaissance", ce fut le début de la décadence...