Selon les rubriques de 1960, les messes « in aliquibus locis », qui étaient autrefois réservées aux lieux où les autorités les permettaient, peuvent être célébrées partout. Or le 27 juin la fête « en certains lieux » de Notre Dame du perpétuel secours ne vient en occurrence avec aucune fête du calendrier.
Notre Dame du perpétuel secours, c’est d’abord une icône, dont on trouvera le résumé de l’histoire ici.
Cette icône crétoise de la fin du XVe siècle est peut-être la première des icônes dites Notre Dame de la Passion. Elle est fondée sur celle de la Vierge hodigitria, « qui montre le chemin » : elle tient Jésus sur son bras gauche, et en regardant le spectateur elle montre Jésus de son bras droit : c’est lui le chemin. (C'est l'icône traditionnellement attribuée à saint Luc.)
Ici, Jésus tient la main de sa mère, et au lieu d’être de face il regarde en arrière. Ce qu’il voit lui a fait peur et il a couru vers sa mère, si vite qu’il en perd une sandale (ce qui fait partie du canon de l’icône). Cela nous parle en fait de Gethsémani. Jésus est confronté à sa Passion. Car les archanges, qui sont simplement en gloire dans les icônes Hogiditria, présentent ici à Jésus les instruments de sa Passion. Michel, à gauche, tient l’urne de vinaigre, le roseau et la lance. Gabriel, à droite, porte la croix et les clous.
Marie regarde le spectateur, comme toujours, pour lui dire que ce que montre l’icône le concerne. Ici, nous sommes appelés à entrer dans la contemplation de la Passion. Et la sandale n’est pas anecdotique : on enlevait sa sandale pour exercer son droit de rachat (voir Ruth 4). Et c’est bien ce que Jésus est venu faire : racheter les hommes. Le droit de rachat s’exerçait sur le plus proche : nous sommes tous les plus proches du Verbe qui s’est fait homme.
La main de Marie reste ouverte : nous aussi nous pouvons accourir vers elle, car chez elle est le perpétuel secours.
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