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Ecriture sainte

  • La pénitence effacée

    Dans le Nouveau Testament selon la Vulgate, le mot pænitentia (ou, plus rarement, le verbe pæniteor) se trouve en tout 63 fois, 59 fois dans son vrai sens de repentir, de pénitence. Dans l’officielle soi-disant traduction soi-disant liturgique de la Bible, le mot pénitence (ou repentir) se trouve en tout et pour tout quatre fois, dont trois fois dans la seconde épître de saint Paul aux Corinthiens. En fait c’est comme si cette épître avait été négligée par les censeurs, parce que ce passage… ne se trouve pas dans la néo-liturgie. Il reste donc, dans les lectures de cette néo-liturgie, une seule fois le mot « pénitence », le « vendredi de la 26e semaine », en saint Luc :

    Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient fait pénitence, avec le sac et la cendre.

    C’est très curieux, car dans le passage parallèle de saint Matthieu, qui est lu le « mardi de la 15e semaine », on a enlevé la pénitence :

    Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, ces villes, autrefois, se seraient converties sous le sac et la cendre.

    On a donc laissé UNE FOIS le mot pénitence, afin que les grincheux ne puissent pas dire qu’il ne se trouve jamais dans ces « traductions » falsificatrices (on remarquera aussi au passage que Οὐαί σοι, vae tibi ne veut pas dire « malheureuse es-tu », mais « malheur à toi »…). De même qu’on a laissé une fois le mot « jeûne » dans les collectes de la messe pour qu’on ne puisse pas dire qu’il a été supprimé, quand ce mot se trouve une trentaine de fois dans les oraisons de la vraie liturgie latine (sans compter toutes les allusions au jeûne sous les noms d’abstinence – pendant le carême il s’agit clairement du jeûne - ou de « saintes observances », ni la mention du jeûne dans les antiennes et les répons).

    Comme on vient de le voir, le mot pænitentia est à peu près toujours traduit par « conversion » dans la néo-Bible soi-disant liturgique. Pourtant le dictionnaire est formel : pænitentia veut dire « repentir », puis sous l’influence de l’Eglise il donnera « pénitence ». Cela est exactement conforme au mot grec qu’il traduit : μετάνοια, métanoia, qui veut dire « repentir », puis « pénitence »…

    Cela se vérifie par exemple dans les traductions des pères grecs dans la collection Sources chrétiennes. (Et quand il y a un index c’est bien à « pénitence » ou à « repentir » qu’on trouve les renvois à « métanoia ».)

    La psychologie moderne athée a repris le mot pour désigner un changement d’état d’esprit, qui renverse les contradictions et les mauvaises pensées et conduit au bien-être intérieur. Les modernistes de l’Eglise ont repris ce concept et l’ont plus ou moins christianisé en le traduisant par « conversion ».

    Mais, s’il y a bien une idée sous-jacente de conversion dans la pénitence, les deux concepts ne sont pas identiques. Et parler de « conversion » évite précisément d’avoir à évoquer ce qu’est péniblement la pénitence.

    La preuve que ce n’est pas la même chose est qu’il y a aussi un mot grec pour exprimer la conversion : epistrepho, et sans surprise c’est, en latin, convertor.

    Plusieurs fois le texte sacré utilise les deux mots. Par exemple : « Pænitemini et convertimini » : repentez-vous et convertissez-vous, ce que l’on trouve déjà chez Ezéchiel : « Convertimi et agite pænitentiam. » Convertissez-vous et faites pénitence. Mais, même quand il y a dans le texte « faire pénitence », la néo-liturgie traduit : se convertir, comme on l’a vu avec l’interpellation de Corazine et Bethsaïde. Et quand il y a les deux mots, la Bible de la néo-liturgie, qui refuse l’idée de pénitence, écrit : « Convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu »…

    Ainsi selon la néo-liturgie le Seigneur n’a pas dit : « S vous ne faites pénitence vous périrez tous », mais : « Si vous ne vous convertissez pas… »

    On a supprimé la pénitence jusque dans le sacrement qui portait ce nom et qui est devenu celui de la « réconciliation ». C’est plus cool. Et si on se réconcilie, c’est, à la limite blasphématoire, qu’il y avait sans doute des torts des deux côtés… Quoi qu’il en soit, si on réconcilie c’est qu’il y avait des différends, ce qui n’implique pas en soi de repentir ou de pénitence. Telle est la nouvelle religion de l’impiété.

    On aura une idée du fossé qui a été creusé entre l’Orient et l’Occident, en ces temps de soi-disant œcuménisme, si l’on rappelle qu’aux matines byzantines, dès le premier dimanche de préparation au carême puis à tous les dimanches de carême on chante solennellement, en vénérant l’Evangile qui vient d’être lu : « Τῆς μετανοίας ἄνοιξόν μοι πύλας » : Ouvre-moi les portes de la pénitence – du repentir. Littéralement : « De la pénitence ouvre-moi les portes » Métanoia est le mot qui est en tête : c’est la clef du carême.

    Et c’est, tout naturellement, le grand thème de ce temps, inlassablement repris dans la liturgie.

    On prendra conscience de ce fossé aussi en lisant le début du 50e discours ascétique d’Isaac le Syrien, l’un des grands maîtres à penser du monachisme oriental, voix de la pure tradition :

    « Le présent chapitre voudrait nous signifier ceci : il nous faut continuellement savoir que durant les vingt-quatre heures de la nuit et du jour nous avons besoin du repentir (της μετανοίας χρήζομεν). Mais voici quel est le sens du mot repentir, tel que nous l’a donné à connaître la vraie forme des choses : le repentir est une supplication continuelle, une supplication de toute heure au cœur de la prière pleine de componction (κατάνυξις), et approchant Dieu pour lui demander l’absolution du passé. Il est aussi l’affliction dans laquelle nous gardons les choses de l’avenir. »

    Beaucoup de catholiques d’esprit traditionnel croient qu’on peut s’accommoder de cette liturgie déficiente et déviante (dont la suppression de la pénitence n’est qu’un aspect parmi d’autres), parce qu’on rétablit la situation en étant catholique chez soi, dans sa prière personnelle, et parce qu’il y a de nombreux prêtres d’esprit traditionnel qui corrigent ces défauts dans leurs homélies et leur direction spirituelle, voire même partiellement dans leur liturgie. Mais lex orandi, lex credendi, il arrivera forcément un temps où la néo-liturgie, la liturgie déficiente et déviante, aura le dernier mot. Et les derniers « fidèles » ne se rendront même plus compte qu’ils ne sont plus du tout catholiques. Déjà ceux qui assistent à la messe traditionnelle avec les lectures de la néo-liturgie (ce qui est obligatoire selon Traditionis custodes) ne se rendent pas compte que ces lectures sont falsifiées. Les prêtres qui les proclament et les utilisent dans leurs homélies non plus.

    *

    « Ouvre-moi les portes de la pénitence », au monastère de Simonopetra (Athos) :

    Δόξα …

    Τῆς μετανοίας ἄνοιξόν μοι πύλας Ζωοδότα, ὀρθρίζει γὰρ τὸ πνεῦμά μου, πρὸς ναὸν τὸν ἅγιόν σου, ναὸν φέρον τοῦ σώματος, ὅλον ἐσπιλωμένον, ἀλλ᾽ ὡς οἰκτίρμων κάθαρον, εὐσπλάγχνῳ σου ἐλέει.

    Καὶ νῦν …

    Τῆς σωτηρίας εὔθυνόν μοι τρίβους, Θεοτόκε, αἰσχραῖς γὰρ κατεῤῥύπωσα, τὴν ψυχὴν ἁμαρτίαις, ὡς ῥᾳθύμως τὸν βίον μου, ὅλον ἐκδαπανήσας, ταῖς σαῖς πρεσβείαις ῥῦσαί με, πάσης ἀκαθαρσίας.

    Ἐλέησόν με ὁ Θεὸς κατὰ τὸ μέγα ἔλεός σου καὶ κατὰ τὸ πλῆθος τῶν οἰκτιρμῶν σου, ἐξάλειψον τὸ ἀνόμημά μου.

    Τὰ πλήθη τῶν πεπραγμένων μοι δεινῶν, ἐννοῶν ὁ τάλας, τρέμω τὴν φοβερὰν ἡμέραν τῆς κρίσεως, ἀλλὰ θαρρῶν εἰς τὸ ἔλεος τῆς εὐσπλαγχνίας σου, ὡς ὁ Δαυΐδ βοῶ σοι. Ἐλέησόν με ὁ Θεός, κατὰ τὸ μέγα σου ἔλεος.

    Ouvre-moi les portes de la péntience, Toi qui donnes la vie - Car vers ton temple saint se lève mon esprit - portant tout souillé le temple du corps - Mais purifie-moi, compatissant, dans la miséricorde de ton amour.

    Et maintenant… :

    Conduis-moi sur le chemin du salut, Mère de Dieu - Car dans les fautes infâmes j'ai souillé mon âme - dans la négligence j'ai dépensé ma vie - Par tes prières délivre moi de toute impureté.

    Verset du psaume 50 :

    Aie pitié de moi, Dieu, dans ta grande miséricorde. Dans l'abondance de tes compassions efface mon péché.

    Malheureux considérant le nombre de mes fautes - je crains le jour terrible du Jugement - Mais confiant dans l'amour de ta miséricorde - je T'appelle comme David - Aie pitié de moi, Dieu, selon ta grande miséricorde.

    Au monastère de Valaam :

    Покаяния отверзи ми двери, Жизнодавче! Утреннюет бо дух мой ко храму святому Твоему, храм носяй телесный весь осквернен; но яко Щедр, очисти благоутробною Твоею милостию.

    На спасе́ния стези́ наста́ви мя. Богоро́дице, сту́дными бо окаля́х ду́шу грехми́ и в ле́ности все житие́ мое́ ижди́х; но Твои́ми моли́твами изба́ви мя от вся́кия нечистоты́.

    Поми́луй мя, Бо́же, по вели́цей ми́лости Твое́й и по мно́жеству щедро́т Твои́х очи́сти беззако́ние мое́.

    Мно́жества соде́янных мно́ю лю́тых помышля́я, окая́нный, трепе́щу стра́шнаго дне су́днаго; но наде́яся на ми́лость благоутро́бия Твоего, я́ко Дави́д вопию́ Ти: поми́луй мя. Бо́же, по вели́цей Твое́й ми́лости.

  • Saint Augustin et la primauté

    Lorsqu’on lit les sublimes commentaires de saint Augustin sur l’évangile de saint Jean, on est étonné de découvrir, vers la fin, des propos qui n’annoncent vraiment pas du tout la future doctrine romaine de la primauté pontificale, à savoir du « pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel » du pape comme successeur de Pierre.

    Voici ce qu’il dit dans l’homélie 118 :

    Alors qu’ils étaient tous interrogés, Pierre seul a répondu : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant et il lui est dit : Je te donnerai les clefs du royaume des cieux, comme s’il recevait seul le pouvoir de lier et de délier alors qu’un seul a fait cette réponse pour tous et a reçu ce pouvoir avec tous en ce qu’il incarnait l’Unité même, un seul donc pour tous parce que l’unité est en tous.

    Plus loin, dans l’homélie 124, il revient plus longuement et lus précisément sur la question :

    A cause de la primauté de son apostolat, l’apôtre Pierre personnifiait cette Eglise [qui remet les péchés] dans la généralité qu’il figurait. Considéré en lui-même, par nature il était un seul homme, par grâce il était un seul chrétien, par une grâce plus abondante il était un seul Apôtre et en même temps le premier des Apôtres, mais, quand il lui fut dit : Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux, tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aussi dans les cieux et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aussi dans les cieux, il signifiait l’Eglise universelle, qui est agitée en ce siècle par des tentations diverses, comme par des pluies, des torrents et des tempêtes, mais ne s’écroule pas parce qu’elle est fondée sur la Pierre dont Pierre a reçu son nom, car la Pierre ne tire pas son nom de Pierre, mais Pierre tire son nom de la Pierre, de même que le nom du Christ ne vient pas de chrétien, mais que le nom de chrétien vient du Christ. En effet le Seigneur dit : Sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise parce que Pierre avait dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Sur cette Pierre donc que tu as confessée, dit-il, je bâtirai mon Eglise. La Pierre en effet était le Christ. Sur ce fondement Pierre lui-même est bâti. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, le Christ Jésus. L’Eglise qui est fondée sur le Christ a donc reçu de lui en Pierre les clefs du royaume des cieux, c’est-à-dire le pouvoir de lier et de délier les péchés. En effet, ce que l’Eglise est au sens propre dans le Christ, Pierre l’est figurativement dans la Pierre, et, dans ce sens figuratif, on comprend que le Christ est la Pierre et que Pierre est l’Eglise.

    Dans son sermon 149 il dit de même :

    En beaucoup de passages des Ecritures, il apparaît que Pierre joue le rôle de l’Eglise, mais surtout dans ce passage où il est dit : Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux, tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aussi dans le ciel et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aussi dans le ciel. Est-ce que Pierre a reçu ces clefs et que Paul ne les a pas reçues ? Est-ce que Pierre a reçu ces clefs et que Jacques, Jean et les autres apôtres ne les ont pas reçues ? Ou bien ces clefs ne sont-elles pas dans l’Eglise où chaque jour les péchés sont remis ? Mais parce que Pierre jouait le rôle de l’Eglise en figure, ce qui lui a été donné à lui seul a été donné à l’Eglise. Pierre par conséquent figurait l’Eglise et l’Eglise est le Corps du Christ.

    En fait c’est un thème constant de saint Augustin. Il insiste dans son sermon 76 :

    Tu es Pierre, dit-il, et sur cette Pierre que tu as confessée, sur cette Pierre que tu as reconnue je bâtirai mon Eglise, c’est-à-dire sur moi-même, le Fils du Dieu vivant, je bâtirai mon Eglise. Sur moi je te bâtirai, et non pas moi sur toi.

    Et dans le sermon 270 :

    Sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise, non pas sur la Pierre que tu es, mais sur la Pierre que tu as confessée. Je bâtirai mon Eglise, je te bâtirai, toi qui dans cette réponse que tu as faite porte la figure de l’Eglise.

    Et dans son commentaire de la première épître de saint Jean :

    Que veut dire : Sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise ? Sur cette foi, sur ce qui a été dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.

    Dans ce commentaire, comme dans le sermon 149, saint Augustin évoque aussi spécifiquement la deuxième partie du propos du Christ :

    C’est à l’Eglise qu’il a été dit : Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux, tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aussi dans le ciel et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aussi dans le ciel.

    Mais cela se trouve déjà dans saint Matthieu 18,18, un verset qui n’est jamais cité. Jésus s’adresse explicitement à tous ses apôtres et leur dit la même chose qu’à Pierre :

    En vérité, Je vous le dis, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié aussi dans le Ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié aussi dans le Ciel.

    En fait, c’est saint Pierre lui-même qui a été le premier à faire l’interprétation de saint Augustin, dans sa première épître, si l’on y fait attention :

    Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et mise en honneur par Dieu ; et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, soyez posés sur lui pour former une maison spirituelle, et un sacerdoce saint, qui offre des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus-Christ.

    Le Christ est la Pierre vivante et c’est sur cette Pierre que l’Eglise est édifiée.

    • La traduction de saint Augustin est celle de « M.-F. Berrouard » (le dominicain Marie-François Berrouard, 1918-2004), Bibliothèque augustinienne.

  • 16e dimanche après la Pentecôte

    Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus dit : « Qui de vous, si son âne ou son bœuf tombe dans un puits, ne l’en retirera pas aussitôt, le jour du sabbat ? »

    L’âne et le bœuf, cela renvoie à plusieurs passages de l’Ancien Testament. Ici, Jésus combine divers versets pour montrer qu’il est licite de guérir le jour du sabbat.

    Matériellement, ce que dit Jésus fait penser à Exode 21, 33 : « Si quelqu'un a ouvert sa citerne ou en creuse une sans la couvrir, et qu'il y tombe un bœuf ou un âne… ». Mais la suite ne correspond plus : « Le maître de la citerne rendra le prix de ces bêtes, et la bête qui sera morte sera pour lui. »

    La vraie référence est ailleurs.

    Dieu dit : « Tu travailleras pendant six jours, et le septième tu ne travailleras pas, afin que ton bœuf et ton âne se reposent » (Exode 23, 12). Mais il peut arriver que le bœuf ou l’âne en profitent pour faire une escapade. Or, « si tu vois l’âne ou le bœuf de ton frère tombé dans le chemin, tu ne seras pas indifférent, mais tu l’aideras à se relever » (Deutéronome 22, 4). Et ce n’est pas seulement valable pour l’âne et le bœuf de ton frère, c’est valable aussi pour ceux de ton ennemi : « Si tu rencontres le bœuf de ton ennemi ou son âne lorsqu’il est égaré, ramène-le-lui » (Exode 23, 4).

    A plus forte raison celui dont l’âne ou le bœuf est tombé dans le puits va l’en sortir, même si c’est le jour du sabbat, qui implique de laisser se reposer l’âne et le bœuf, mais pas de le laisser mourir dans un trou.

    A plus forte raison encore est-il donc licite de guérir un être humain le jour du sabbat. Et il n’y a aucun des invités du chef pharisien qui fasse une objection. (On remarquera que pour dire que les pharisiens ne répondent rien, saint Luc utilise un verbe qu’il n’emploiera qu’une seule autre fois, pour dire que les saintes myrophores restent chez elles le jour du sabbat : un verbe caractéristique de l'attitude qu'on doit avoir pendant le sabbat, qui veut dire rester tranquille ou garder le silence - ne rien faire ou ne rien dire, et qui ici prend un aspect quelque peu ironique.)

    Jésus guérit donc l’hydropique, ce que saint Luc dit en trois mots, trois verbes : l’ayant pris, il le guérit, et le renvoya. Une concision extrême, unique chez saint Luc qui est médecin et donne volontiers des détails. C’est qu’ici la guérison n’a pas d’importance. C’est une des innombrables guérisons de Jésus qui guérissait tous les malades qui l’approchaient. Cette guérison est seulement ce qui permet à Jésus de donner un enseignement sur le sabbat. Sur son sabbat : Dieu sauve les hommes le jour du sabbat, le jour de son « repos », car ce 7e jour est celui qui va devenir le 8e jour, le jour du salut. Un jour qui a commencé en fait dans la nuit de Noël, quand Dieu est né homme et qu’il dormait, le petit Fils, entre le bœuf et l’âne gris.

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    Bien sûr pour Noël la référence est d’abord Isaïe : « Le bœuf connaît son possesseur, et l'âne, la crèche de son maître ; mais Israël ne m'a pas connu, et son peuple ne m'a pas compris. »

  • La suppression de la pénitence

    Dans l’évangile il y a 25 fois le mot « pénitence ». Dans l’évangile de la néo-liturgie ce mot n’existe pas. Tout au plus, trois fois sur les 25, est utilisé le verbe « se repentir ». Jamais « faire pénitence ».

    La pénitence a donc disparu, alors que c’est un thème essentiel de l’évangile, et de la vie chrétienne. Pourtant « il y a plus de joie dans le ciel pour un pécheur qui fait pénitence… »

    Les nouveaux livres sont « l’unique expression de la lex orandi du rite romain », a décrété François. L’évangile des nouveaux livres n’est pas l’expression de la lex credendi de l’Eglise catholique.

    On remarquera que François rend obligatoire, dans les rares messes traditionnelles qu’il tolère provisoirement, la lecture de l’épître et de l’évangile selon les nouveaux livres. Ainsi s’insinue même dans la messe traditionnelle le poison de la néo-liturgie qui a supprimé le mot même de pénitence.

    La première des pénitences c’est le jeûne, et le mot de jeûne, qui est omniprésent dans la liturgie traditionnelle du carême (puisque « carême » veut dire quarante jours de jeûne), a été supprimé des oraisons de ce qu’on appelle encore le carême.

    Et dans tout le néo-missel il n’y a aucune oraison où l’on reconnaisse être affligé par le péché ou s’affliger par la pénitence.

    On a supprimé la pénitence, et même le sacrement de pénitence a changé de nom (et de langage). On a logiquement supprimé le jeûne, puisque s’il n’y a plus de pénitence il n’y a pas de raison de garder la pratique qui en était l’emblème.

    Pourtant le Seigneur a dit : « Si vous ne faites pas pénitence vous périrez tous ». Et « cette sorte de démon ne se chasse que par la prière et le jeûne », et : « Quand l’époux leur aura été enlevé ils jeûneront. »

    Cela n’est qu’un aspect de la subversion complète de la liturgie opérée dans les livres de 1970. Les psaumes ont été soigneusement expurgés de ce qui ne correspondait pas à la « mentalité moderne » (de ce qui attaquait le démon de façon « trop » vigoureuse). Les collectes de l’Avent « ne contiennent aucune référence au péché ni à ses dangers ; aux ténèbres ou à l'impureté de l'esprit ; à la faiblesse humaine ou au besoin de miséricorde, de pardon, de protection, de délivrance, de purification » (Pristas). C’est une constante de la néo-liturgie, de même qu’a été gommée la nécessité de se détacher des choses du monde (qui sont au contraire valorisées), etc.

    On rappellera le propos de l’un des artisans des nouveaux livres : « C’est destiné, à long terme mais inévitablement, à changer la mentalité théologique et la spiritualité même du peuple catholique. » Et le cardinal Roche, préfet du dicastère du Culte divin, affirme lui-même que « la théologie a changé ».

    C’est ce que ne comprennent pas ceux qui disent avoir « de bons prêtres » qui permettent d’avoir une liturgie « correcte ». La nouvelle lex orandi n’est pas catholique. C’est la lex orandi d’une nouvelle « religion ». Elle peut être célébrée par des prêtres encore catholiques. Mais elle forme la lex credendi du clergé et du peuple, qui inexorablement, à terme, ne sera plus catholique.

    • Voir La “réforme” liturgique, Il y a 50 ans (cliquer sur le titre en haut de la colonne de droite).
  • Jacob le Trompeur ?

    L’« épître » de la messe de ce jour est l’histoire de Jacob qui, obéissant à sa mère, se fait passer pour son frère aîné Esaü afin d'obtenir la bénédiction de son père. La soi-disant Bible de la liturgie fait dire à Esaü : « Est-ce parce qu’on lui a donné le nom de Jacob (c’est-à-dire : le Trompeur) que, par deux fois, celui-ci m’a trompé ? Il a volé mon droit d’aînesse et voici que, maintenant, il a volé ma bénédiction. »

    Il est absurde d’imaginer que qui que ce soit puisse donner à son fils le nom de Trompeur, et il est impie de le penser quand il s’agit d’un saint patriarche donnant un nom à un saint patriarche.

    La Vulgate dit : supplantavit : il m’a supplanté. Le grec dit : ἐπτέρνικεν : il m’a supplanté. L’hébreu que nous avons dit : yaqabe : il m'a supplanté.

    Le jeu de mot sur Jacob, en hébreu Ya’aqob, vient de ce que ce sont les mêmes consonnes (les lettres qui structurent les mots et sont les seules écrites) que le verbe supplanter conjugué : y-q-b. Ce verbe vient du mot qui signifie « talon » : aqeb. Il en est de même en grec : le verbe est pternizo, qui est directement construit sur pternis (πτέρνης) : le talon. Le sens littéral est : frapper quelqu’un du talon, donc le supplanter.

    Cela renvoie naturellement à la naissance des deux frères. Jacob est explicitement appelé ainsi parce qu’il naît en tenant le talon de son frère jumeau. C’est ainsi en hébreu comme en grec. Le génie de saint Jérôme a été de conserver le lien entre la naissance et l’épisode de la bénédiction en utilisant un autre mot parce que le latin ne permettait pas d’avoir le même mot pour le talon et le fait de supplanter : Il est parti de supplanter, précisément, supplantavit, pour dire que Jacob est né en tenant la plante du pied d’Esaü : plantam.

    Esaü dit que Jacob l’a supplanté, et non « trompé », deux fois, parce que déjà il lui avait pris son droit d’aînesse, et que dans cet épisode il n’y avait eu aucune tromperie. Et Esaü ne dit pas que Jacob lui a « volé » son droit d’aînesse, parce que ce n’est pas vrai : Esaü a échangé son droit d’aînesse contre un plat de lentilles parce qu’il avait faim... Tant en hébreu qu’en grec et en latin Esaü dit que Jacob lui a « pris » son droit d’aînesse, ce qui est déjà très exagéré.

    Pour ce qui concerne la fin de la péricope, à savoir la bénédiction donnée à Esaü, je reproduis ci-dessous la question qui m’avait été posée en 2016, et ma réponse :

    Lire la suite

  • Trois falsifications

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    L’évangile de la messe d’aujourd’hui est la parabole du riche et du pauvre Lazare. La traduction de la soi-disant Bible de la liturgie est un festival d’impostures.

    Quiconque connaît un peu ce texte se souvient que le pauvre Lazare, une fois mort, est « porté par les anges dans le sein d’Abraham ». L’image est très touchante, et très expressive. Eh bien il faut l’oublier. Les nouveaux maîtres de la liturgie ex-latine ont décidé que les anges ont emporté Lazare « auprès d’Abraham ». Or le texte latin ne permet pas de traduire ainsi. « in sinu Abrahae », cela ne peut se traduire que « dans le sein d’Abraham ». On sait que les nouveaux maîtres de la liturgie ex-latine prennent le texte grec et non le texte latin. Mais c’est exactement la même chose. Le texte grec dit « εἰς τὸν κόλπον Ἀβραάμ », is ton kolpon Abraham, ce qui veut dire « dans le sein d’Abraham » et rien d’autre. Il est d’autant plus important de conserver cette expression qu’elle se trouve également dans le prologue de saint Jean : « le Fils unique-engendré qui est dans le sein du Père », lui seul nous a fait connaître Dieu. Lazare est dans le sein d’Abraham comme le Fils est dans le sein du Père.

    Deuxième falsification : Abraham dirait au riche : « Rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie. » Non, Abraham ne peut pas dire au riche qu’il a reçu le bonheur. Car il n’y a pas d’autre bonheur que de rechercher Dieu et d’agir en conséquence. Le riche n’a pas « reçu le bonheur », il a reçu « des biens », bona, dont il s’est mal servi.

    Troisième falsification : comme d’habitude, on gomme tout ce qui a trait à la pénitence, au repentir. Le riche dit à Abraham d’envoyer Lazare vers ses frères parce que si un mort revient à la vie et va les trouver « ils se convertiront ». Non. Une fois de plus, le mot latin « pænitentia » veut dire repentir, puis pénitence. Et « pænitentiam agere » veut dire évidemment « faire pénitence », se repentir. On mesure dans ces modifications systématiques que la lex orandi de la néo-liturgie n’est plus la lex credendi de l’Eglise catholique.

    On peut ajouter que la traduction du dernier mot ne convient pas. Abraham dit que même si un mort ressuscite « ils ne croiront pas ». Ne credent. La Bible de la Liturgie traduit : « ils ne seront pas convaincus ». Certes, c’est le sens. Mais le verbe utilisé est bien « croire », parce que « bienheureux ceux qui n’auront pas vu et auront cru ». Il s’agit bien de la foi, et non d’une conviction.

    Enfin, évidemment, la Bible de la liturgie ex-latine ne traduit pas le texte latin qui dit que le riche mourut « et fut enseveli dans l’enfer ». La tradition grecque ponctue autrement : le riche « fut enterré. Et dans l’enfer »… L’image latine est certes uniquement de la tradition latine, mais elle est frappante…

  • La vigne ferme à 18h

    De même qu’ils ont supprimé les vierges folles et les vierges sages, les occupants de l’Eglise ex-latine ont supprimé les ouvriers de la 11e heure. Ainsi le païen aujourd’hui ultra-majoritaire, devant ces expressions, se disant qu’elles doivent venir du vieux fonds chrétien, donc de l’Evangile, ne les trouvera pas dans l’Evangile. C’est ainsi qu’on évangélise désormais, en trafiquant l’Evangile de façon à ce qu’on ne s’y retrouve plus.

    Car non seulement on renie des expressions de l’Evangile, mais on les remplace par des expressions qui ne correspondent pas à ce que dit le Fils de Dieu. La 11e heure, ce n’est pas 5 heures de l’après-midi. La 11e heure, au temps des vendanges, c’est plus près de 20h que de 17h. En outre c’est vraiment une idée de petit fonctionnaire ecclésiastique de croire que l’ouvrier agricole du Ier siècle terminait son travail à 18h, surtout au moment des récoltes. Et il faut ne jamais avoir été à la campagne pour croire que, aujourd’hui comme hier, les travaux agricoles s’arrêtent à l’heure de fermeture des bureaux…

    Il est vrai qu’ils ont aussi supprimé la Septuagésime, et qu’ils ont relégué l’introït à une férie de carême, parce que ses premiers mots ne correspondent pas la sensibilité délicieusement optimiste du chrétien d’aujourd’hui et sont donc désormais à demi tabous.

  • Gommage

    L’épître de la messe d’hier donne trois exemples de la façon dont la soi-disant « Bible de la liturgie » amoindrit, affaiblit, amollit le texte authentique.

    Saint Paul emploie des expressions fortes et qui doivent être conservées, faute de quoi on trahit sa pensée (et surtout le texte sacré).

    Il dit :

    rediméntes tempus

    Et non :

    Tirez parti du temps présent

    Nous devons nous comporter de façon à « racheter le temps ». Or celui qui « rachète », c’est le Christ, sur la Croix. Nous devons donc nous conduire de façon à être des « coopérateurs de Dieu », des « corédempteurs ». C’est tout autre chose que de « tirer parti » du temps présent, d’autant que « tirer parti » laisse entendre que c’est pour mon petit profit personnel.

    Il dit :

    nolíte inebriári vino, in quo est luxúria

    Et non :

    Ne vous enivrez pas de vin, car il porte à l’inconduite

    Saint Paul est précis. Il parle de luxure, parce qu’il sait que l’ivresse porte particulièrement à la luxure, et non à une vague « inconduite ». Et bien sûr il y a une grande différence entre le péché de luxure et une vague « inconduite ». Mais précisément dans la néo-Eglise ne faut plus parler de péché.

    Il dit :

    Subjecti ínvicem in timóre Christi

    Et non :

    Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres

    Saint Paul nous demande d’être soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ. Le mot crainte dans la vraie Bible recouvre tous les aspects de la piété, depuis la crainte servile (la peur du châtiment) jusqu’à l’amour parfait « qui chasse la crainte », mais seulement la crainte servile. Car la crainte de Dieu c’est aussi le fait de se conduire en « rachetant le temps », et c’est se prosterner devant Dieu dans la prière, c’est l’adoration, et donc la contemplation. Si l’on s’en tient au « respect », et au respect « pour » le Christ, on se met au niveau du respect que l’on doit avoir pour tout homme, ou à la rigueur pour un patron. Et il n’y a plus rien de religieux dans le propos. Ce n’est évidemment pas ce que dit saint Paul. C’est dans la crainte du Christ que nous devons nous soumettre les uns aux autres. Dans la vertu de religion portée à son sommet. Aucun autre motif ne peut nous y porter.

    La « Bible de la liturgie » n'est pas la Bible de la liturgie latine.

  • L’étincelle et la patience

    La messe de ce jour est du commun des martyrs. L’épitre est le passage du livre de la Sagesse sur les martyrs qui ont paru mourir dans les souffrances mais qui sont aujourd’hui dans la paix et qui brilleront aux yeux des hommes au temps du jugement :

    Fulgébunt justi, et tamquam scintíllæ in arundinéto discúrrent.

    Les justes brilleront, et comme des étincelles dans les roseaux courront de tout côté.

    Voici la traduction selon la « Bible de la liturgie », que François a imposé même à ceux qui veulent garder la liturgie traditionnelle (et qui ne la gardent donc plus de ce point de vue) :

    Au temps de sa visite, ils resplendiront : comme l’étincelle qui court sur la paille, ils avancent.

    Comme d’habitude, c’est une traduction du grec, et non du texte de la liturgie latine. Une traduction qui pourrait être celle d’un logiciel de traduction automatique de grec ancien classique, alors que le grec biblique n’est pas du grec ancien classique. Et l’on impose un texte absurde, aussi absurde que la vieille plaisanterie : « la vodka est bonne mais la viande est avariée » traduisant « Spiritus quidem promptus est, caro autem infirma ».

    Personne n’a jamais vu une étincelle qui court sur la paille. Une étincelle enflamme la paille, elle n’a pas le temps de courir. En outre, le mot calami, qui a donné chaume en français, veut dire d’abord « chaume ». Mais on n’a jamais vu d’étincelle courir à travers le chaume.

    Certes, c’est le mot grec masculin calamos qui veut dire roseau, et non le féminin calami. Mais il n’est pas rare de voir l’un pris pour l’autre, et déjà en grec ancien classique (Bailly donne l’exemple de Xénophon). Le traducteur latin a compris que le sens imposait les roseaux. Car le texte nous donne cette belle image poétique qui a toujours illuminé la liturgie des martyrs (elle se trouve aussi, deux fois, dans l’office) : les âmes des justes, devenues pure lumière, scintilleront comme des feux follets qui parcourent vivement les roseaux des marais de ci de là en toute liberté.

    Quelle tristesse d’avoir détruit cette image.

    *

    L’évangile est le passage de saint Luc qui se termine ainsi :

    In patientia vestra possidebitis animas vestras.

    C’est dans (par) votre patience que vous posséderez vos âmes.

    La « Bible de la liturgie » impose :

    C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie.

    On pourrait penser que c’est encore une traduction automatique du grec, mais non. Car si on peut interpréter psychas par vies ou par âmes, le verbe ktaomai veut dire acquérir (des biens) et surtout posséder, au sens le plus littéral d’être propriétaire. Le Christ ne nous donne pas une recette pour garder la vie dans les persécutions, mais pour posséder nos âmes, pour obtenir la maîtrise de notre âme : c’est en exerçant assidument la vertu de patience qu’on peut devenir maître de son âme, pacifier son âme. Patience qui vient de Dieu, comme le souligne saint Augustin (sermon 335 des martyrs) en citant le psaume 61 : ab ipso patientia mea : c’est de Lui que provient ma patience. Jésus dit : Dans votre patience que je vous donnerai, vous posséderez vos âmes.

    C’est ainsi que le texte a toujours été compris, comme en témoigne même sur le plan profane le Trésor de la langue française de Jean Nicot (1606) : « Posséder son âme en paix, expression tirée de l'Écriture : elle est du style simple, comme du style soutenu. Posséder son âme ne se dit que dans la traduction de ce passage : In patientiâ vestrâ possidebitis animas vestras. »

  • La Vulgate de Tournai

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    Cette Bible est le résultat d’un travail mené par un père de famille américain depuis… 2008.

    C’est ni plus ni moins que la résurrection de la Vulgate de référence publiée en 1901 par Desclée et Lefebvre à Tournai. Outre le texte biblique, on y trouve les préfaces de saint Jérôme (toutes regroupées en tête du volume comme c’était le cas dans la Vulgate clémentine), et plusieurs index, dont un index biblique et un index des citations de l’Ancien Testament dans le Nouveau.

    Le fac-similé est parfait, et le travail d’édition remarquable.

    Le prix est correct : 60$. Malheureusement il faut ajouter des frais de port importants, qui font monter la note à 100€. Et à l’arrivée le facteur vous fait savoir que vous devez vous acquitter de 27€ de frais de douane… Autrement dit les frais sont plus chers que le livre…

    Mais c’est une belle Vulgate, même si les caractères sont très petits pour le lecteur d’aujourd’hui. (Et pour le lecteur d'aujourd'hui peut-être convient-il de préciser que c'est le texte latin seul.)