Les deux témoignages qui suivent ne sont en rien des événements. Il s’agit de la chronique ordinaire des « quartiers populaires », comme ils disent (comme on le voit en permanence par exemple chez Fdesouche).
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D’un boulanger de Vénissieux :
« Une de nos vendeuses a donné une quiche aux lardons à des personnes musulmanes en pensant que c’était au fromage. Si je ne suis pas là, je pense qu’ils la prennent par les cheveux et la défoncent. Je leur ai bien sûr remboursé, ils ont pris le billet et l'ont jeté à la vendeuse “qu’elle aille se laver la chatte avec”. Ils voulaient tout brûler tout casser. Pour calmer on ne fait plus de jambon. Sinon ils brûlent tout. »
Mais finalement il vaut mieux mettre la clef sous la porte :
« Après les différentes pressions depuis plusieurs mois pour faire du halal je craque je refuse que l’un de mes salariés ou moi-même risquent quoique ce soit. On est à Vénissieux la ville que j’aime avec tellement de choses biens, que l’on sous-estime. On ne veut plus de nous. Maintenant on reçoit des 1 étoile sur Google. Je ne déposerai pas plainte je les comprends. Au revoir vous avez gagné. »
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Dans les « quartiers Nord » de Marseille : pour l’heure, la maison médicale de La Viste est fermée 7j/7. Suite à l’agression d’une femme médecin.
Lundi 12 août, elle était seule au cabinet quand une jeune femme et une adolescente se sont présentées à l'heure de la fermeture, vers 18h30. « En fait, elles voulaient une ordonnance pour quelqu'un à la maison qui ne voulait pas de déplacer », raconte le docteur Saïd Ouichou qui partage le cabinet. La jeune femme médecin refuse, le ton monte, elle appelle la police, qui refuse de venir. Le ton monte encore. Quand elle reprend son téléphone c’est un déchaînement de violence. « La grande, âgée de 24-25 ans, lui arrache les cheveux, elle lui bloque la tête entre les jambes, la tabasse, la mord, elle appelle la petite jeune de 14 ans, et elles se sont mises à la frapper toutes deux. Elles se sont acharnées sur elle » avant de partir.
Le docteur Saïd Ouichou dit que là où il exerçait avant : « Au début, c'était une fois par mois, et après, c'était quasiment tous les jours. » Alors il a ouvert cet espace santé sécurisée, équipé de vidéosurveillance, et il a fait venir sa jeune collègue « en lui disant “tu ne crains rien, ça se passe bien, les gens sont sympas”, et voilà ! » « Si elle s’en va, je ne sais pas si je vais rester. Dans les quartiers Nord, il n'y a pas de spécialistes ou très peu, et demain, il n'y aura plus de médecins, plus de soignants. »