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Liturgie - Page 56

  • Pentecôte

    L’hymne des matines, par les moines de Ligugé (1975) qui chantent les strophes 1 à 4, 6, et la doxologie.


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    Jam Christus astra ascénderat,
    Revérsus unde vénerat,
    Promissum Patris múnere,
    Sanctum datúrus Spíritum.

    Déjà le Christ était monté au ciel, retourné d’où il était venu, pour nous envoyer le don promis par le Père, le Saint-Esprit.

    Solémnis urgébat dies,
    Quo mystico septémplici
    Orbis volútus sépties,
    Signat beáta témpora.

    Le cycle mystérieux des sept jours sept fois révolu, arrivait le jour solennel inaugurant une ère bienheureuse.

    Dum hora cunctis tértia
    Repénte mundus íntonat,
    Orántibus Apóstolis
    Deum venísse núntiat.

    Quand à la troisième heure du jour le monde retentit tout à coup d’un bruit éclatant annonçant aux Apôtres en prière la venue de Dieu.

    De Patris ergo lúmine
    Decórus ignis almus est,
    Qui fida Christi péctora
    Calóre Verbi cómpleat.

    Car c’est de la lumière du Père qu'est issu ce beau feu divin pour remplir les cœurs croyants au Christ de l’ardeur de sa parole.

    Impléta gaudent víscera,
    Affláta Sancto Spíritu,
    Voces divérsas intonant,
    Fantur Dei magnália.

    Au souffle de l’Esprit-Saint, ils sont intérieurement comblés de joie: ils parlent des langues diverses, et ils annoncent les merveilles de Dieu.

    Ex omni gente cógniti,
    Græcis, Latínis, Bárbaris,
    Cunctisque admirántibus,
    Linguis loquúntur ómnium.

    Compris des hommes de toutes nations, Grecs, Latins et Barbares, à l’étonnement de tous, ils parlent la langue de chacun.

    Judǽa tunc incrédula,
    Vesána torvo spíritu,
    Ructáre musti crápulam
    Alúmnos Christi cóncrepat.

    La Judée se montre alors incrédule, et, dans l’égarement de sa haine insensée, elle accuse d’ébriété les disciples du Christ.

    Sed signis et virtútibus
    Occúrrit, et docet Petrus,
    Falsum profári pérfidos,
    Joéle teste cómprobans.

    Mais Pierre leur répond par les miracles qui s’accomplissent, et montre, en prenant Joël pour témoin, que les perfides ont menti.

    Gloria Patri Domino,
    Natoque, qui a mórtuis
    Surréxit, ac Paráclito,
    In sæculórum sǽcula. Amen.

    Gloire au Père qui est Seigneur, au Fils, ressuscité des morts, et au Saint-Esprit consolateur, dans les siècles des siècles. Amen.

  • Vigile de la Pentecôte

    Les répons des matines.

    ℟. Ego rogábo Patrem, et álium Paráclitum dabit vobis, * Ut máneat vobíscum in ætérnum, Spíritum veritátis, allelúia.
    ℣. Si enim non abíero, Paráclitus non véniet ad vos : si autem abíero, mittam eum ad vos. * Ut máneat vobíscum in ætérnum, Spíritum veritátis, allelúia.

    ℟. Je prierai mon Père, et il vous donnera un autre Paraclet : * L’Esprit de vérité, pour qu’il demeure éternellement avec vous, alléluia.
    ℣. Car, si je ne m’en vais point, le Paraclet ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. * L’Esprit de vérité, pour qu’il demeure éternellement avec vous, alléluia.

    (Jean 14, 16 et 16, 7)

    ℟. Si enim non abíero, Paráclitus non véniet ad vos : si autem abíero, mittam eum ad vos. * Cum autem vénerit ille, docébit vos omnem veritátem, allelúia.
    ℣. Non enim loquétur a semetípso : sed quæcúmque áudiet, loquétur ; et quæ ventúra sunt, annuntiábit vobis. * Cum autem vénerit ille, docébit vos omnem veritátem, allelúia.
    Glória Patri. * Cum autem vénerit ille, docébit vos omnem veritátem, allelúia.

    ℟. Si je ne m’en vais point, le Paraclet ne viendra pas à vous : mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. * Quand il sera venu, il vous enseignera toute vérité, alléluia.
    ℣. Car il ne parlera point de lui-même : mais tout ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui doit arriver, il vous l’annoncera. * Quand il sera venu, il vous enseignera toute vérité, alléluia.
    Gloire au Père. * Quand il sera venu, il vous enseignera toute vérité, alléluia.

    (Jean 16, 7 et 13)

    L’introït.

    L’offertoire.

    La communion.

  • Saint Philippe Neri

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    « Véritable représentation de saint Philippe Neri ». La gravure est du début du XVIIIe siècle, mais d’après un dessin d’Antonius Pomerancius qui était contemporain du saint.

    Ce saint prêtre (+ 1591) qui, pendant près d’un demi-siècle, exerça à Rome le ministère apostolique, et, dans un milieu léger et corrompu, devint l’oracle des Pontifes, des cardinaux et des personnages les plus insignes de son temps, a si bien mérité du Siège apostolique que, jusqu’à ces dernières années, sa fête était assimilée aux dimanches dans la Ville éternelle, et le Pontife lui-même, en cortège de gala, allait célébrer les divins mystères sur le tombeau du Saint à Sainte-Marie in Vallicella.

    Il est presque impossible de parler brièvement des mérites de saint Philippe et de la part importante qu’il eut dans la réforme ecclésiastique du XVIe siècle. Ami de saint Charles et du cardinal Frédéric Borromée, confesseur de saint Camille et de saint Ignace, père spirituel de Baronius, confesseur de Clément VIII, on peut dire que son influence salutaire s’étendit à tous les divers aspects de la réforme, en sorte que même si l’on pouvait faire abstraction de sa sainteté, l’activité de saint Philippe lui aurait indubitablement mérité une place d’honneur dans l’histoire du XVIe siècle.

    Par la fondation de la Congrégation des Prêtres de l’Oratoire, Philippe, en un champ sans doute beaucoup plus restreint et avec des vues quelque peu diverses, se proposa le même but que saint Ignace : celui de ramener à la religion la société chrétienne, moyennant la fréquentation des Sacrements et l’enseignement du catéchisme.

    Tandis qu’en Allemagne les protestants accusaient l’Église catholique d’avoir soustrait la Bible au peuple, saint Philippe ordonnait que, dans son église de Saint-Jérôme, on commentât l’épître de saint Paul aux Romains ; il répondit aux centuries de Magdebourg en imposant à Baronius d’exposer à cinq ou six reprises dans ses conférences du soir l’histoire de l’Église, puis de publier ces études qui remplissent douze gros in-folio.

    L’hérésie luthérienne, avec ses erreurs sur la grâce et le libre arbitre, avait tari les sources mêmes de la joie ; saint Philippe, par ses soirées musicales et poétiques qui prirent alors leur nom d’oratorios du lieu où le saint les faisait exécuter ; par ses récréations sur le Janicule, où à l’ombre d’un chêne, il se faisait enfant avec les enfants, sagement ; par ses pèlerinages aux tombeaux des martyrs et aux sept principales églises de la Ville éternelle, restitua à la vie catholique sa vraie tonalité, celle qu’exigeait aussi saint Paul quand il écrivait à ses fidèles : Gaudete in Domino semper ; iterum dico : gaudete.

    Très pénitent et dur pour lui-même, Philippe était doux avec les autres et, au besoin, même facétieux, anticipant dans la pratique ce que, quelque temps plus tard, devait enseigner saint François de Sales, à savoir qu’un saint triste est un triste saint. A l’occasion, saint Philippe savait même ressusciter les morts, écouter leur confession, causer avec eux, et, à leur demande, les rendre, d’un signe de croix, à l’éternité. Et pour que la nouveauté de tels prodiges ne lui conciliât pas l’admiration du peuple, il aimait à se comporter de manière à se rendre méprisable et à se faire passer pour insensé ; c’est ainsi que, le jour de la fête de saint Pierre aux Liens, il se mit à danser devant la basilique de ce nom.

    A l’offre de la pourpre cardinalice qui lui avait été faite tant de fois par les papes, Philippe opposa toujours un refus sans réplique ; et il sut si heureusement inspirer ce même esprit d’humilité à ses disciples, spécialement à Tarugi et à Baronius que, quand ce dernier fut créé cardinal, on dut le dépouiller de force de ses vieux vêtements d’oratorien, dans la sacristie même de la Vallicella, pour le revêtir malgré lui de la soutane rouge et du rochet, selon les ordres du Pontife.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Saint Grégoire VII

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    Federico Zuccari, fresque de la salle royale du Palais du Vatican (XVIe siècle).

    Dans l’histoire de la papauté, deux étoiles brilleront à jamais et manifesteront la grandeur spirituelle des papes : Léon qui fit reculer le terrible et sanguinaire Attila et Grégoire devant qui s’agenouilla, en chemise de pénitent, l’empereur Henri IV. Mais l’impression que l’on éprouve en méditant ces deux scènes historiques n’est pas la même dans les deux cas. La première scène nous remplit de respect pour une grandeur purement morale ; la seconde nous impose seulement de l’admiration en face d’un caractère presque surhumain ! En tout cas, la victoire remportée sans armes par le moine mérite plus l’admiration du monde que les victoires d’un César ou d’un Napoléon. Les batailles que livrèrent les papes du Moyen Age ne le furent pas avec le fer et le plomb, mais avec des armes morales. L’emploi ou l’efficacité de moyens si subtils et si spirituels, voilà ce qui élève parfois le Moyen Age au-dessus de notre temps. Un Napoléon, comparé à un Grégoire, n’est, à nos yeux, qu’un barbare sanguinaire... L’apparition de Grégoire est un véritable phénomène du Moyen Age. Ce sera toujours un charme de contempler cette apparition et l’histoire du monde chrétien perdrait une de ses pages les plus rares si elle était privée de ce caractère d’une force élémentaire, de ce fils d’artisan couronné de la tiare.

    Ferdinand Gregorovius (historien protestant du XIXe siècle, cité par dom Pius Parsch)

  • De la férie

    Avant 1955 il y avait une octave de l’Ascension, et je l’ai toujours puisque mon bréviaire est de 1955 (juste avant la suppression)… Les matines de l’octave égrènent la 29e homélie de saint Grégoire le Grand. Voici le passage de ce jour, qui est sans doute le sommet de l’homélie.

    Il faut d’abord nous demander pourquoi, à la naissance du Seigneur, des Anges apparurent, et pourquoi cependant l’Écriture ne rapporte pas qu’ils fussent vêtus de blanc, tandis que nous lisons que les Anges qui furent envoyés lorsque le Seigneur monta au ciel, avaient des vêtements blancs. Voici en effet ce qui est écrit : « Eux le voyant, il s’éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils le regardaient allant au ciel, voilà que deux hommes se présentèrent devant eux, avec des vêtements blancs ». Les habits blancs nous marquent la joie de l’esprit et la solennité. Qu’est-ce donc à dire que, le Seigneur étant né, les Anges n’apparaissent pas dans des vêtements blancs, et que, le Seigneur montant au ciel, ils apparaissent ainsi, sinon que ce fut une grande réjouissance pour les Anges lorsque l’Homme-Dieu entra dans le ciel ? A la naissance du Seigneur, la divinité semblait humiliée ; lors de son ascension, l’humanité fut exaltée. (Quia nascénte Dómino, videbátur divínitas humiliáta ; ascendénte vero Dómino, est humánitas exaltáta.) Les habits blancs conviennent mieux à l’élévation qu’à l’humiliation.

    Les Anges durent donc paraître vêtus de blanc au moment de l’Ascension, parce que celui qui dans sa naissance, apparut Dieu humilié, se montra, dans son ascension, homme glorieusement élevé (qui in nativitáte sua appáruit Deus húmilis, in ascensióne sua osténsus est homo sublímis).

    Mais nous devons surtout considérer, très chers frères, en cette solennité, qu’en ce jour fut déchiré l’acte écrit de notre condamnation, et modifiée la sentence de notre corruption. Car cette même nature à laquelle il a été dit : « Tu es terre, et tu iras en terre », est allée aujourd’hui au ciel. (Illa enim natúra, cui dictum est : Terra es, et in terram ibis ; hódie in cælum ivit.)

    C’est en considération de cette élévation de notre chair, que le bienheureux Job donna au Sauveur le nom figuratif d’oiseau. Voyant que les Juifs ne comprendraient pas le mystère de son ascension, le bienheureux Job proféra une sentence figurative au sujet de leur infidélité, en disant : « Ce peuple ignora le chemin de l’oiseau. »

    C’est à bon droit que le Seigneur est appelé oiseau, puisqu’il a soutenu dans les airs un corps de chair. Quiconque n’a pas cru qu’il est monté au ciel a ignoré le chemin de l’oiseau. C’est de cette solennité que le Psalmiste a dit : « Votre magnificence est élevée au-dessus des cieux ». C’est de cette solennité qu’il dit aussi : « Dieu est monté au milieu des acclamations de joie, et le Seigneur au son de la trompette ». C’est de cette solennité qu’il dit encore : « Montant au ciel, il a conduit une captivité captive, il a donné des dons aux hommes ». En effet, montant au ciel, il a conduit une captivité captive, puisqu’il a anéanti notre corruption, par la vertu de son incorruption (corruptiónem nostram virtúte suæ incorruptiónis absórbuit). Il a donné des dons aux hommes, car en leur envoyant d’en haut l’Esprit-Saint, il a accordé à l’un la parole de sagesse, à un autre la parole de science, à un autre la grâce de force, à un autre la grâce de guérison, à un autre diverses espèces de langues, à un autre l’interprétation des discours.

  • Sister Wilhelmina

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    Le jour de l’Ascension, les Bénédictines de Marie Reine des apôtres, dans le Missouri, ont voulu transférer le corps de leur fondatrice, sœur Wilhelmina Lancaster, de la tombe du cimetière où elle avait été enterrée il y a quatre ans (elle est morte la veille de l’Ascension 2019), dans un tombeau définitif à l’intérieur de la chapelle.

    Elles ont trouvé le cercueil abîmé, avec une fissure en plein milieu, qui avait laissé passer l’humidité. Le corps, qui n’avait pas été embaumé, était recouvert de moisissure. Mais c’était un corps, pas un squelette. L’abbesse a d’abord vu un pied, et elle n’en revenait pas. Puis on a enlevé les moisissures, et on a découvert que son corps n’avait pas subi de corruption. Son habit lui-même, en fibres naturelles, soumis aux moisissures, est intact, alors que la garniture du cercueil s’est désintégrée.

    Le visage a seulement été nettoyé à l’eau chaude pour enlever l’épaisse moisissure qui le recouvrait, et il est apparu quasiment intact, avec seulement un œil qui s’était enfoncé. Il a été recouvert de cire, ainsi que les mains.

    Le corps va être installé dans un cercueil de verre, et l’évêché va ouvrir une enquête.

    J’ai déjà évoqué la « personnalité exceptionnelle » de Sœur Wilhelmina, qui après avoir passé 50 ans dans un institut de religieuses noires dédié l’éducation de jeunes filles noires avait fondé dans le Missouri, à 70 ans, un monastère bénédictin, sous les auspices de l’abbé Devillers, de la Fraternité Saint-Pierre, et de l’évêque de Kansas City-Saint Joseph, Mgr Robert Finn. Sœur Wilhelmina avait quitté l’institut où elle avait passé presque toute sa vie parce qu’elle voulait garder une vraie vie religieuse et une vraie liturgie. Les Bénédictines de Marie Reine des apôtres, dont la plupart sont jeunes, ont intégralement la liturgie traditionnelle. En 2018, Sœur Wilhelmina devenait la première abbesse à recevoir la bénédiction abbatiale selon le pontifical traditionnel aux Etats-Unis. Elle est morte l’année suivante, à 95 ans.

    Blacks Lives Matter ?!

    Mais surtout, en ce temps de persécution de la liturgie traditionnelle, on ne peut qu’y voir un signe, qui n’a pas fini de faire du bruit…

    (Les Bénédictines de Marie Reine des apôtres sont connues pour leurs enregistrements. Elles ont publié 10 CD, dont un est resté 13 semaines en tête du classement des albums de musique traditionnelle. Un extrait du 10e ici.)

  • De la férie

    Le martyrologe du jour commence ainsi :

    Apud Língonas, in Gállia, pássio sancti Desidérii Epíscopi, qui, cum plebem suam ab exércitu Wandalórum vexári cérneret, ad Regem eórum pro ea supplicatúrus accéssit; a quo statim jugulári jussus, pro óvibus sibi créditis cervícem libénter exténdit, et, percússus gládio, migrávit ad Christum. Passi sunt autem cum ipso et álii plures de número gregis sui, qui apud eándem urbem cónditi sunt.

    À Langres, en Gaule, la passion de saint Didier évêque. Témoin des maux que l'armée des Vandales faisait souffrir à son peuple, il alla trouver leur roi pour tâcher de l'adoucir ; celui-ci ordonna de l'égorger sur le champ, et Didier présenta volontiers sa tête pour le troupeau confié à ses soins ; ainsi frappé par le glaive, il s'en alla vers le Christ. Avec lui souffrirent aussi plusieurs des siens que l'on inhuma près de la même ville.

    Selon des actes du VIIe siècle, ce Didier aurait été victime de la première invasion vandale, en 264. Mais selon d’autres il aurait été victime de la seconde invasion vandale, vers 411. Et dans ce cas il s’agit de saint Dizier (qui est le même nom : de Desiderius).

    Avec une telle notice au martyrologe on pourrait penser qu’il est le saint patron de la cathédrale de Langres. Mais non. Lorsque la cathédrale fut terminée, en 1209, on lui donna le nom de Saint-Mammès, parce qu’elle reçut le chef de ce saint martyr de Cappadoce.

    C’est l’occasion de découvrir une horreur architecturale (parmi tant d’autres…). L’ancienne église Saint-Didier de Langres n’est plus une église mais un espace d’expositions, « intégré (sic) à l’architecture moderne » « au milieu du parcours » du « Musée d’art et d’histoire ». On ne manquera pas, à droite, la stèle en l’honneur de François Mitterrand.

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  • Notre Dame de Bon Secours

    Aujourd’hui en certains lieux on célèbre Notre Dame de Bon Secours. Le culte de Marie sous ce nom (du moins sous le nom de Madonna del Soccorso) est né en Sicile en 1306, suite à une apparition de la Vierge à un moine augustinien. Elle s’est répandue dans toute l’île, puis en Italie. Toutefois en Sicile la fête est en août. Dans le reste de l’Italie elle est à divers jours du mois de mai, ou en juillet, ou en septembre… et elle peut avoir d’autres origines. Ainsi à Cori dans le Latium, elle commémore l’apparition de Marie à une petite fille en 1521.

    En Lorraine, la fête de ce jour renvoie à la victoire à Nancy du duc René II contre Charles le Téméraire en 1477. René II fit construire une chapelle votive et y plaça une statue de la Vierge de Miséricorde (qui abrite sous son manteau de nombreux personnages qui représentent toute la chrétienté), et cette représentation est appelée Vierge de Bon Secours.

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    Mais dans les Ardennes, à Neuvizy, on commémore en ce jour la découverte en 1752 par huit enfants de la paroisse, d’une statuette de la Sainte Vierge qui s’avéra miraculeuse et qu’on appela Notre Dame de Bon Secours…

    Il y a à Palerme, dans l’église Saint-Augustin qui fut le lieu de l’apparition de 1306, une curieuse icône siculo-byzantine qui est appelée « Madonna del Soccorso ». Il ne faut pas la confondre avec l’icône de Notre Dame du Perpétuel Secours, dont la fête est le 27 juin… mais l’on remarque que dans les deux icônes la position des personnages est la même.

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  • Dimanche après l’Ascension

    Jésus venait d'achever son dernier repas, sa passion était proche, il allait quitter ses disciples et les priver de sa présence sensible ; car, par sa présence spirituelle , il devait rester avec eux tous jusqu'à la consommation des siècles : en ce moment suprême, il leur adressa donc un discours où il les exhortait à supporter les persécutions des impies, qu'il désignait sous le nom de monde ; il les avait, dit-il, tirés de ce monde pour en faire ses disciples, et ils devaient le savoir, c'était par la grâce de Dieu qu'ils étaient ce qu'ils étaient aujourd'hui; tandis que leurs propres vices les avaient faits ce qu'ils étaient auparavant. Ensuite il leur annonça clairement que les Juifs devaient être leurs persécuteurs et les siens, et par là il devait paraître avec évidence qu'ils faisaient partie de ce monde damnable, qui persécute les saints.

    Quand il leur eut dit que les Juifs ne connaissaient pas Celui qui l'avait envoyé et que cependant ils haïssaient et le Fils et le Père, c'est-à-dire Celui qui avait été envoyé et Celui qui l'avait envoyé, il en vint à ce qui suit : « C'est afin que soit accomplie la parole qui est écrite dans leur loi : Ils m'ont haï sans sujet ». Ensuite il ajoute comme conséquence ces paroles que nous entreprenons d'expliquer aujourd'hui : « Mais quand sera venu le Paraclet que je vous enverrai de la part du Père, cet Esprit de vérité qui procède du Père rendra témoignage de moi ; et vous aussi vous en rendrez témoignage, parce que depuis le commencement vous êtes avec moi ».

    Quel rapport ces paroles ont-elles avec ce qu'il vient de dire : « Or, maintenant ils ont vu, et ils me haïssent moi et mon Père ; mais c'est afin que soit accomplie la parole qui est écrite dans leur loi : Ils m'ont haï sans sujet » ? Quand le Paraclet est venu, cet Esprit de vérité a-t-il convaincu par un témoignage plus évident ceux qui avaient vu et qui le haïssaient ? Il a fait plus, en se manifestant à eux il a converti à la foi qui opère par la charité plusieurs de ceux qui avaient vu et qui le haïssaient encore.

    Saint Augustin, traité 92 sur saint Jean (leçons des matines).

    Ci-après le reste du traité (qui est un des plus brefs).

    Lire la suite

  • Saint Bernardin de Sienne

    Deux œuvres de Sano di Pietro, né et mort à Sienne, contemporain de saint Bernardin. Avec de brefs extraits de la description très détaillée qu’en donne le « Guide artistique de la province de Sienne » (en français) : 1, 2.

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    Le panneau représente la fameuse prédication que prononça Bernardino degli Albizzi le 28 mai 1425 sur la Piazza del Campo, à Sienne, place où il prêcha à plusieurs reprises entre le 2 mai et le 10 juin de la même année. C’est le 28 mai que Bernardin montra aux trente mille fidèles rassemblés sur la place la tablette comportant le nom de Jésus, le trigramme “IHS” à l’intérieur d’un soleil rayonnant, et qu’il l’utilisa pour bénir la foule.

    Le panneau constitue, entre autres choses, une part du témoignage de l’énergie et de la volonté avec laquelle la Commune de Sienne fit en sorte d’accélérer la canonisation de Bernardin. Celle-ci advint en 1450, soit six ans après sa mort, en un temps record donc. Le panneau s’inscrit dans la vaste entreprise mise en œuvre par la cité pour glorifier la figure du (futur) saint. C’est dans ce contexte de promotion avant la lettre que s’inscrit l’œuvre, ainsi que son pendant, La Prédication de Bernardin sur la place de San Francesco. Et c’est également avec cette commande que Sano di Pietro devint, en quelques sortes, le spécialiste et principal iconographe de saint Bernardin.

    Il est probable que Sano assista en personne à ces prédications dont le caractère exceptionnel par la conviction du prêcheur, la force de son discours et son caractère éminemment pédagogique sont attestés non seulement dans l’image que le peintre nous en donne, mais par de nombreux témoignages documentés.

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    Ce second panneau est le frère jumeau du précédent prêche de Bernardin, et en constitue le pendant. Le sermon est dorénavant prononcé non plus sur la Piazza del Campo, mais sur celle de San Francesco, devant l’église et le couvent du même nom appartenant à l’ordre des franciscains dont Bernardin est lui-même membre.

    Une nouvelle fois, Sano fait œuvre de reporter, ou quasiment (mais pas seulement !). Nous sommes à Sienne. Les déclinaisons merveilleusement subtiles et douces de la couleur rose, qui contraste avec le vert de l’arbre qui en est la complémentaire, visent à rendre compte d’une manière presque abstraite de l’omniprésence de la brique de terre cuite avec laquelle la cité de la louve et de la Vierge a été construite. La scène, qui est aussi un événement historique, se passe sur le parvis de l’église, devant le bâtiment qui sera appelé à devenir l’Oratoire de saint Bernardin dans quelques décennies, et qu’il nous est loisible de visiter aujourd’hui.