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Liturgie - Page 58

  • Saints Nérée, Achille et Domitille, et Pancrace

    Martyrologe

    A Rome, sur la voie Ardéatine, les saints frères martyrs Nérée et Achillée. Ils demeurèrent longtemps en exil dans l'île de Ponza, pour la Foi du Christ, avec Flavie Domitille dont ils étaient les eunuques; puis le consul Minutius Rufus voulut, mais en vain, les forcer à sacrifier en recourant aux tourments du chevalet et du feu, ceux-ci alléguant que, baptisés par le bienheureux apôtre Pierre, ils ne pouvaient en aucune façon sacrifier aux idoles, ils eurent alors la tête tranchée. Leurs saintes reliques, avec celles de Flavie Domitille furent, par ordre du pape Clément VIII, transférées solennellement en ce jour, de la diaconie de saint Adrien, à l'ancienne église de leur nom où autrefois on les avait conservées et que l'on venait de réparer. Cette translation eut lieu la veille de ce jour, mais Clément VIII ordonna qu'on la célébrerait aujourd'hui ainsi que la fête de la bienheureuse vierge Domitille, dont la passion est mentionnée aux nones de ce mois.

    Martyrologe 7 mai, après saint Stanislas :

    A Terracine, en Campanie, l'anniversaire de la bienheureuse Flavie Domitille, vierge et martyre. Fille de sainte Plautille, sœur de saint Flavius Clemens, consul et martyr, elle avait été consacrée à Dieu par le pontife saint Clément, qui lui avait donné le voile. Tout d'abord, durant la persécution de Domitien, pour avoir rendu témoignage au Christ, elle fut exilée dans l'île de Ponza avec plusieurs autres, et y souffrit un long martyre. En dernier lieu, elle fut conduite à Terracine, où, ayant converti un certain nombre de personnes à la Foi par ses exhortations et par ses miracles, elle fut, par ordre du juge, brûlée dans la chambre qu'elle habitait, avec deux vierges ses compagnes, nommées Euphrosyne et Théodora;  ainsi se termina pour elle le cours d'un glorieux martyre. On célèbre la fête de Domitille avec celle des saints martyrs Nérée, Achillée et Pancrace le 4 des ides de ce mois.

    Saint Pancrace fait l’objet de la deuxième notice du martyrologe ce jour :

    A Rome encore, sur la voie Aurélienne, saint Pancrace martyr, qui, âgé de quatorze ans, accomplit son martyre par la décapitation, sous Dioclétien.

    Dans sa lettre 108, qui retrace la vie de sainte Paula, saint Jérôme écrit :

    Étant arrivée à l'île de Pontia, si célèbre par l'exil de Flavia Domitilla, la plus illustre femme de son siècle, laquelle y fut reléguée par l'empereur Domitien à cause qu'elle était chrétienne, et voyant les petites cellules où elle avait souffert un long martyre, il sembla que sa foi y prit des ailes, tant elle se sentit touchée du désir de voir Jérusalem et les lieux saints. Elle trouvait que les vents tardaient à se lever, et que toute vitesse était lente.

    Le martyrologe ne donne pas la raison du report de la fête du 11 au 12 mai. Clément VIII, c’est après saint Pie V, et dans le calendrier de saint Pie V il n’y avait pas de fête le 11 mai avant qu’on y exile les apôtres Philippe et Jacques…

  • Saints Philippe et Jacques

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    Duccio, Sienne, 1311. Ci-dessous le tableau intégral. Les deux apôtres sont en haut à gauche.

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    Philippe, né à Bethsaïde, est l’un des douze Apôtres appelés d’abord par le Christ notre Seigneur. Il apprit à Nathanaël que le Messie promis dans la loi était venu, et le conduisit au Seigneur. Les faits montrent clairement avec quelle familiarité le Christ accueillait Philippe ; des Gentils désirant voir le Sauveur s’adressèrent à cet Apôtre, et le Seigneur, voulant nourrir dans le désert une multitude de personnes, lui parla ainsi : « Où achèterons-nous des pains, pour que ceux-ci mangent » ? Philippe, après avoir reçu le Saint-Esprit, se rendit dans la Scythie, qui lui était échue en partage, pour y prêcher l’Évangile, et il convertit cette nation presque tout entière à la foi chrétienne. Enfin, étant venu à Hiérapolis en Phrygie, il fut attaché à la croix pour le nom du Christ, et accablé à coups de pierres, le jour des calendes de mai. Les Chrétiens ensevelirent son corps dans le même lieu, mais il a été ensuite transporté à Rome et déposé, avec celui du bienheureux Apôtre Jacques, dans la basilique des douze Apôtres.

    Jacques, frère du Seigneur, surnommé le Juste, s’abstint dès son jeune âge, de vin, de cervoise, et de chair ; il ne coupa jamais ses cheveux et n’usa ni de parfums, ni de bains. Il n’était permis qu’à lui seul d’entrer dans le Saint des saints ; il portait des vêtements de lin, et était si assidu à la prière que ses genoux étaient devenus aussi durs que la peau d’un chameau. Après l’Ascension du Christ, les Apôtres le créèrent Évêque de Jérusalem ; et c’est à lui que Pierre envoya un messager annoncer qu’un Ange l’avait délivré de prison.

    Une controverse s’étant élevée au concile de Jérusalem, au sujet de la loi et de la circoncision, Jacques fut de l’avis de Pierre, et fit aux frères un discours dans lequel il prouva la vocation des Gentils, et dit qu’il fallait écrire aux frères absents de ne pas imposer aux Gentils le joug de la loi mosaïque. C’est de lui que parle l’Apôtre, quand il écrit aux Galates : « Je ne vis aucun Apôtre, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur ».

    Telle était la sainteté de sa vie, que les hommes souhaitaient à l’envi de toucher le bord de ses vêtements.

    Étant parvenu à l’âge de quatre-vingt-seize ans, ayant gouverné très saintement l’Église de Jérusalem pendant trente années, comme il annonçait avec courage et fermeté le Christ, Fils de Dieu, il fut d’abord assailli à coups de pierres, et ensuite mené à l’endroit le plus élevé du temple, d’où on le précipita. Gisant à demi mort, les jambes brisées, il levait les mains au ciel, et priait Dieu pour le salut de ses bourreaux, en disant : « Pardonnez-leur, Seigneur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Pendant qu’il faisait cette prière, on lui brisa la tête d’un coup de fouloir, et il rendit son âme à Dieu en la septième année de Néron. Il fut enseveli près du temple, au lieu même où il avait été précipité. Il a écrit une lettre qui est une des sept Épîtres catholiques.

    (Bréviaire)

  • Saint Antonin

    Lorsque Clément XI créa la fête de saint Antonin en 1707, la mémoire des martyrs romains Gordien et Epimaque qui était célébrée ce jour-là passa au second plan (mais resta la seule commémoration de ce jour dans le bréviaire monastique).

    A Rome, sur la voie Latine, l'anniversaire des saints martyrs Gordien et Epimaque. Le premier, pour avoir confessé le Nom du Christ au temps de Julien l'Apostat, fut longtemps flagellé avec des cordes garnies de plomb et enfin décapité. Durant la nuit, les Chrétiens inhumèrent son corps, sur la même voie, dans une grotte où les reliques du bienheureux Epimaque avaient été peu auparavant transportées d'Alexandrie, où il avait été martyrisé pour la Foi du Christ la veille des ides de décembre (12 décembre).

    Gordien et Epimaque laissaient eux-mêmes au second plan un groupe de martyrs romains dont on peut s’étonner que l’Eglise n’en ait pas fait une fête. Car l’énoncé de ces victimes de l’empereur Sévère Alexandre, en 232, est impressionnant. Et si les saints sont des exemples à suivre, c’est un grand exemple que donnent aux puissants de ce monde le consul Palmace et le sénateur Simplice, leurs femmes et leurs enfants et toutes leurs maisons.

    A Rome, le bienheureux Calépode, prêtre et martyr, que l'empereur Alexandre fit mourir par le glaive, et dont le corps, par ordre du même prince, fut traîné par la ville et jeté dans le Tibre; le pape Callixte l'ayant découvert lui donna la sépulture. Le consul Palmace fut aussi décapité avec sa femme et ses enfants, et quarante-deux personnes de sa maison, tant hommes que femmes. Le sénateur Simplice fut également condamné à la même peine, avec sa femme, ses enfants et soixante-huit personnes de sa famille : il en fut ainsi de Félix et de Blanda, son épouse. On exposa les têtes de ces saints martyrs à différentes portes de la ville, pour intimider les Chrétiens (« ad exemplum christianorum »).

  • (Apparition de saint Michel au Mont Gargan)

    (L’une des trois fêtes supprimées au début du mois de mai par Jean XXIII.)

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    L’an 490 de l’ère chrétienne, la 17e année du règne de l’empereur Zénon, la 8e du pape saint Félix III, le 8 mai, eut lieu la mémorable apparition de saint Michel Archange sur le Mont Gargan.

    Un riche seigneur de Siponto, possesseur d’un important troupeau, pieux et charitable envers les pauvres, possédait une montagne distante de six milles de Siponto (aujourd’hui Manfredonia) sur laquelle il faisait paître ses bêtes. Il avait un taureau féroce, énorme, méfiant, qui se sépara du reste du troupeau. On le chercha quelques jours inutilement; on le trouva enfin dans une caverne profonde, difficile à atteindre. Ne pouvant l’avoir vivant, il résolut de le tuer. Tirant son arc, il lâcha une flèche sur le taureau, mais la flèche, rejaillissant contre celui qui l’avait tirée, le blessa.

    Gargan et ses compagnons, étonnés de cet accident et jugeant qu’il y avait là quelque chose de mystérieux, eurent recours à l’évêque de Siponto, pour apprendre de lui ce que ce pouvait être. Déjà informé par la rumeur publique, l’évêque Lorenzo Maloriano, grec d’origine, citoyen de Constantinople et parent de l’empereur Zénon, eut recours à Dieu par la prière pour lui demander lumière et connaissance. Le prélat ordonna un jeûne de trois jours et exhorta les fidèles à prier de leur côté pour obtenir de Dieu la signification de ce fait étrange. Au bout de 3 jours, saint Michel lui apparut et lui déclara que cette caverne, où le taureau s’était retiré, était sous sa protection et désormais son domaine, et que Dieu voulait qu’elle fut consacrée sous son nom, en l’honneur de tous les Anges. Puis l’Archange disparut.

    Grande et indicible fut la joie du saint évêque, qui convoqua aussitôt le peuple. Il se rendit en procession à la grotte, accompagné du clergé et des fidèles, pour la reconnaître et la trouver déjà toute disposée en forme d’église. Taillée dans la pierre, assez profonde, d’accès facile : ce qui combla le peuple d’admiration et de crainte, surtout lorsque, du fond de la grotte retentirent les voix angéliques « Ici Dieu est adoré. Ici, le Seigneur est honoré. Ici le Très-Haut est glorifié. »

    L’évêque commença à y célébrer les divins offices. L’événement fut connu de l’Italie et de toute

    l’Europe ; et la dévotion à saint Michel et aux saints Anges alla se développant. On y vint aussi de
    toutes les parties de l’Europe ; des papes, des rois, des empereurs, des chefs d’État, des évêques, des pèlerins innombrables se firent un honneur et un devoir de visiter et de prier dans la grotte sacrée. Les croisés, allant en Terre sainte, s’y arrêtaient et se vouaient à saint Michel. Beaucoup de grâces de
    toutes sortes y furent obtenues ; de nombreux miracles y furent opérés.

    Les Grandeurs de Saint Michel Archange, D. Nicola Ricci; traduction : abbé Marcel Bouzon.

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  • Hymne des chérubins

    Ce matin à la divine liturgie du monastère Sretenski de Moscou.

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    Nous qui, dans ce mystère, représentons les chérubins et chantons l’hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité, déposons maintenant tous les soucis de cette vie.

    (Ce n’est pas de Tchaïkovski, ni de Rachmaninov, ni de Rimski-Korsakov, ni de Bortnianski, ni de Tchesnokov, ni de Kastorski auteur d’une version également chantée par le chœur de ce monastère. Celui qui trouve qui est le compositeur gagne... ma plus haute considération.)

  • 4e dimanche après Pâques

    Cum vénerit Paráclitus Spíritus veritátis, ille árguet mundum de peccáto et de justítia et de judício, allelúia, allelúia.

    Quand le Consolateur, l’Esprit de vérité sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement, alléluia, alléluia.

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    L’antienne de communion, par les moines du Barroux en 1994.


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    Ici, pour la première fois dans les chants de la messe après Pâques, il est fait mention du Saint-Esprit, de l'Esprit de vérité, de sa venue et de son activité. Comme l'explique plus amplement l'Évangile, il vient convaincre le monde de son péché, le plus grand, son rejet du Fils de Dieu, sa résistance à la vérité enseignée par les Apôtres et l'Église et annoncée au monde entier. Il vient aussi lui montrer la justice, c'est-à-dire la justice de la cause de Jésus. Celui que le monde a condamné comme blasphémateur et séducteur est ressuscité et monté au ciel ; lui seul est donc saint, lui seul est juste. Le Saint-Esprit prépare également le jugement. A la mort de Jésus, il a déjà porté un coup mortel au prince de ce monde ; mais au jugement dernier, il glorifiera pleinement le Fils de Dieu. Contre les preuves apportées (arguet) par l'Esprit de vérité, aucun savoir prétentieux et aucune puissance sur terre ne peuvent prévaloir. La vérité vaincra infailliblement.

    C'est pourquoi l'arguet marque à juste titre le sommet de la mélodie. C'est également pour cette raison qu'un double alléluia brillant est ajouté à ce texte sérieux, et pour la même raison que ille est vigoureusement souligné. La formule finale si-la-sol avec les lourds intervalles de pas entiers sur peccato, justitia, et judicio, ne peut pas être entièrement non préméditée. La mélodie sur Spiritus veritatis est une citation du début de la Communion Ego sum pastor bonus du deuxième dimanche après Pâques, ou vice versa. Les deux communions sont également employées comme répons à Matines.

    L'antienne pour le Magnificat du mardi après le quatrième dimanche après Pâques a le même texte et aussi une certaine ressemblance mélodique.

    Notre chant doit être un hommage sincère à l'Esprit de vérité, et en même temps un défi à toutes les vaines prétentions d'un monde qui tente d'ignorer Dieu. La Sainte Communion d'aujourd'hui renforcera cette détermination. Chaque fois que nous communions, nous annonçons la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne comme le Saint, le Juge du monde entier.

    Dom Dominic Johner

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Christus virgo, Mater vírginis nostri virgo perpétua, mater et virgo. Jesus enim clausis ingréssus est óstiis ; in sepúlcro ejus, quod novum et in petra duríssima fúerat excísum, nec ante quis nec póstea pósitus est. Hortus conclúsus, fons signátus : de quo fonte manat ille flúvius, juxta Amos, qui írrigat torréntem vel fúnium vel spinárum : fúnium peccatórum, quibus ante alligabámur ; spinárum, quæ suffocábant seméntem patris famíliæ. Hæc est porta orientális in Ezéchiel, semper clausa et lúcida, et opériens in se vel ex se próferens Sancta sanctórum; per quam Sol justítiæ et Póntifex noster secúndum órdinem Melchísedech ingréditur et egréditur.

    Le Christ est vierge, la mère de celui qui est vierge et qui est nôtre est vierge à jamais (1), elle est mère et vierge. En effet, Jésus est entré les portes étant fermées (2), et en son sépulcre qui était neuf et qui avait été taillé dans le roc, personne n’a été déposé ni avant ni après lui (3). Un jardin bien clos, une source scellée (4), elle est la source d’où jaillit ce fleuve qui, selon Amos, arrose le ravin des liens ou des épines (5), liens des péchés qui autrefois nous enserraient, épines qui étouffent ce que le père de famille a semé (6). Elle est ce porche, face à l’orient, comme le dit Ezéchiel (7), fermé toujours et lumineux, qui couvre en soi ou fait surgir de soi le Saint des Saints ; par où entre et sort le Soleil de justice (8), notre grand prêtre selon l’ordre de Melchisédech (9).

    Saint Jérôme, lettre 49 (Apologie au sénateur Pammaque pour le livre contre Jovinien).

    (1) « Ille virgo de virgine, de incorrupta incorruptus » (Il est vierge d'une vierge, incorrompu de l'incorrompue - saint Jérôme, Contre Jovinien).
    (2) Jean 20, 19.
    (3) Luc 23, 53.
    (4) Cantique des cantiques 4, 12.
    (5) Joël 3, 18 dans la Vulgate, 4, 18 dans la Septante. Comme à son habitude quand il commente le texte sacré, saint Jérôme donne les deux traductions, de la Septante et la sienne, qui sera la Vulgate. Celle-ci, c’est le « torrent des épines ». Le mot hébreu que saint Jérôme avait était différent de celui qu’avaient les Septante, qu’ils ont traduit par σχοίνων : un mot qui veut dire « de joncs », ou tout ce qui est fait, tressé, avec des joncs, donc une corde, un lien. Dans son commentaire du livre de Joël d’après les Septante, il traduit par le diminutif « funiculorum » : des cordelettes. Le mot qui figure dans le texte massorétique, Chittim, a été gardé tel quel, comme un nom propre, dans la Bible du rabbinat et quelques autres traductions. Chittim, ou Sittim, comme le lieu où les Israéliens couchèrent avec les femmes de Moab, et le dernier campement avant l’entrée dans la terre promise. Mais Joël ne peut pas parler ici de ce lieu, puisque précisément il ne faisait pas partie a priori de la terre promise dont parle ce verset. La majorité des traductions récentes donnent « la vallée » (ou « le ravin »)… « des acacias », parce que MM. Brown, Driver et Briggs en ont décidé ainsi…
    (6) Mat. 13, 7 ; Marc, 4, 7 ; Luc 8, 7.
    (7) Ezéchiel 44, 1.
    (8) Malachie 4, 2.
    (9) Psaume 109, 4 ; Hébreux 5, 1-9.

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    Quand l’icône russe de la Mère de Dieu du buisson ardent (« non consumé ») est complète, on voit aux quatre coins les quatre principales figures de Marie dans l’Ancien Testament. En haut à gauche, précisément le buisson ardent que voit Moïse. En haut à droite, le séraphin qui purifie les lèvres d’Isaïe avec un charbon ardent (ou bien l’arbre de Jessé). En bas à droite, l’échelle de Jacob. En bas à gauche, Ezéchiel voyant la porte fermée par laquelle seul le Seigneur peut entrer.

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  • Sainte Monique

    Le cardinal Schuster nous dit :

    Le corps de sainte Monique demeura à Ostie jusqu’à 1162 ; c’est alors qu’un certain Walter, prieur des chanoines réguliers d’Aroasia en Belgique, le déroba furtivement et le transporta dans son monastère. Les actes de cette translation, rapportés par les Bollandistes, ne semblent autoriser aucun doute, d’autant plus que la présence en Belgique des reliques de sainte Monique depuis plus de sept siècles est assurée par les documents.

    Comme on ignorait le jour du trépas de sainte Monique, les chanoines d’Aroasia, qui célébraient déjà le 5 mai la conversion de saint Augustin, attribuèrent à la solennité de sa mère le jour précédent. Du monastère de Walter le culte de sainte Monique se répandit en Belgique, en Allemagne et en France, si bien que la fête du 4 mai entra peu à peu dans l’usage liturgique général.

    Les Bollandistes ont repris le récit de la Translatio sanctae Monicae, écrite autour de 1165 par Gautier (Walter) de l’abbaye d’Arrouaise (Aroasia en latin), en « Belgique » (dans le diocèse d’Arras). En voici le résumé.

    Gautier quitta Arrouaise pour Rome en septembre 1161, chargé par son abbé, Fulbert, d’une mission auprès du pape Alexandre III. Arrivé à Agaune, il convainquit l’abbé Rodolphe de l’accompagner. Ils arrivèrent à Vada, sur la côte toscane, en pleine querelle entre Alexandre III et Frédéric Barberousse. Menacés d’être conduits auprès de l’empereur, ils parvinrent à se réfugier à Pise après une éprouvante ascension nocturne du Montenero. L’abbé de Saint-Maurice resta à Pise, Gautier alla à Rome, et de là à Terracine où il trouva enfin Alexandre III, mais celui-ci ne put traiter son affaire car il était sur le point de partir en Gaule. Découragé, Gautier apprit de surcroît que l’abbé de Saint-Maurice, voulant le rejoindre, avait été arrêté par le préfet de Rome, mais il parvint à le faire libérer. Ensemble ils allèrent à Ostie pour trouver un bateau et y restèrent un temps indéterminé, attendant que la météo leur fût favorable. À Ostie se tenait une sorte de colloque (collocutio !) d’ecclésiastiques désœuvrés, attendant de pouvoir embarquer pour rejoindre le pape et qui entretemps nouaient des contacts avec les collègues locaux. Ceux-ci leur racontèrent l’histoire des reliques de sainte Monique, dont la sainte elle-même avait récemment demandé l’invention et la translation, sans cependant qu’on ait eu le temps de procéder à cette cérémonie. Il est vrai que l’évêque, en réalité le cardinal-évêque d’Ostie, était très accaparé par la crise politico-ecclésiastique en cours. Finalement, sur la suggestion d’Ulric, clerc de l’abbé d’Agaune, Gautier déroba les reliques. Gautier, Rodolphe, Ulric et les reliques de Monique quittèrent enfin Ostie, mais ce fut un faux départ : une forte tempête les contraignit à revenir à terre. Leur bateau repartit cependant derechef, et après de nouveaux périls marins ils retrouvèrent enfin le pape à Gênes. Là Gautier reçut la nouvelle de la démission de l’abbé d’Arrouaise Fulbert, ce qui annulait sa mission. Le cardinal-évêque d’Ostie, présent à Gênes auprès du pape, ayant appris que les reliques de Monique avaient été volées par un clerc français, Gautier quitta précipitamment la ville et, après un détour par Agaune, arriva à Arrouaise. La translation fut solennellement célébrée le 20 avril 1162.

  • Mi-Pentecôte

    Aujourd'hui dans le calendrier byzantin c'est la Mi-Pentecôte.

    Μεσούσης τῆς Ἑορτῆς, διψῶσάν μου τὴν ψυχήν, εὐσεβείας πότισον νάματα, ὅτι πᾶσι Σωτὴρ ἐβόησας, ὁ διψῶν ἐρχέσθω πρός με καὶ πινέτω. Ἡ πηγὴ τῆς ζωῆς, Χριστὲ ὁ Θεός, δόξα σοι.

    Au milieu de la fête, abreuve mon âme assoiffée des eaux de la piété, car, ô Sauveur, tu as crié à tous : celui qui a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Source de la vie, ô Christ Dieu, gloire à toi.