Avant 1955 il y avait une octave de l’Ascension, et je l’ai toujours puisque mon bréviaire est de 1955 (juste avant la suppression)… Les matines de l’octave égrènent la 29e homélie de saint Grégoire le Grand. Voici le passage de ce jour, qui est sans doute le sommet de l’homélie.
Il faut d’abord nous demander pourquoi, à la naissance du Seigneur, des Anges apparurent, et pourquoi cependant l’Écriture ne rapporte pas qu’ils fussent vêtus de blanc, tandis que nous lisons que les Anges qui furent envoyés lorsque le Seigneur monta au ciel, avaient des vêtements blancs. Voici en effet ce qui est écrit : « Eux le voyant, il s’éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils le regardaient allant au ciel, voilà que deux hommes se présentèrent devant eux, avec des vêtements blancs ». Les habits blancs nous marquent la joie de l’esprit et la solennité. Qu’est-ce donc à dire que, le Seigneur étant né, les Anges n’apparaissent pas dans des vêtements blancs, et que, le Seigneur montant au ciel, ils apparaissent ainsi, sinon que ce fut une grande réjouissance pour les Anges lorsque l’Homme-Dieu entra dans le ciel ? A la naissance du Seigneur, la divinité semblait humiliée ; lors de son ascension, l’humanité fut exaltée. (Quia nascénte Dómino, videbátur divínitas humiliáta ; ascendénte vero Dómino, est humánitas exaltáta.) Les habits blancs conviennent mieux à l’élévation qu’à l’humiliation.
Les Anges durent donc paraître vêtus de blanc au moment de l’Ascension, parce que celui qui dans sa naissance, apparut Dieu humilié, se montra, dans son ascension, homme glorieusement élevé (qui in nativitáte sua appáruit Deus húmilis, in ascensióne sua osténsus est homo sublímis).
Mais nous devons surtout considérer, très chers frères, en cette solennité, qu’en ce jour fut déchiré l’acte écrit de notre condamnation, et modifiée la sentence de notre corruption. Car cette même nature à laquelle il a été dit : « Tu es terre, et tu iras en terre », est allée aujourd’hui au ciel. (Illa enim natúra, cui dictum est : Terra es, et in terram ibis ; hódie in cælum ivit.)
C’est en considération de cette élévation de notre chair, que le bienheureux Job donna au Sauveur le nom figuratif d’oiseau. Voyant que les Juifs ne comprendraient pas le mystère de son ascension, le bienheureux Job proféra une sentence figurative au sujet de leur infidélité, en disant : « Ce peuple ignora le chemin de l’oiseau. »
C’est à bon droit que le Seigneur est appelé oiseau, puisqu’il a soutenu dans les airs un corps de chair. Quiconque n’a pas cru qu’il est monté au ciel a ignoré le chemin de l’oiseau. C’est de cette solennité que le Psalmiste a dit : « Votre magnificence est élevée au-dessus des cieux ». C’est de cette solennité qu’il dit aussi : « Dieu est monté au milieu des acclamations de joie, et le Seigneur au son de la trompette ». C’est de cette solennité qu’il dit encore : « Montant au ciel, il a conduit une captivité captive, il a donné des dons aux hommes ». En effet, montant au ciel, il a conduit une captivité captive, puisqu’il a anéanti notre corruption, par la vertu de son incorruption (corruptiónem nostram virtúte suæ incorruptiónis absórbuit). Il a donné des dons aux hommes, car en leur envoyant d’en haut l’Esprit-Saint, il a accordé à l’un la parole de sagesse, à un autre la parole de science, à un autre la grâce de force, à un autre la grâce de guérison, à un autre diverses espèces de langues, à un autre l’interprétation des discours.
Commentaires
Merci beaucoup
Sauriez vous pourquoi cet octave fut supprimé en 1960?
"Un corps formé de terre est donc placé au plus haut des cieux ; des ossements, renfermés peu auparavant dans l’étroite enceinte d’un sépulcre, sont transportés dans l’assemblée des Anges ; une nature mortelle pénètre dans le sein de l’immortalité."
Plus la matière s'impose et s'implique, plus elle s'expose et s'explique, plus elle explose heuristique, plus elle révèle sa néantose sublimistique : une créature que les esprits ne comprennent pas et que les êtres matériels superficiels nient.
Les êtres que tu as aimés, Roger, s'ils sont au Ciel, tu pourras les toucher ! Quelle détestable idée, pour notre modernité !
La matière n'est rien, ne contient rien. On peut mettre l'univers entier dans une tête d'épingle. C'est une pensée de Dieu, la matière, dans le style "La meilleure idée que J'aie jamais eue !"
Quel Type, ce Dieu !
Si Stavrolus me permet de répondre à Roger... (Ce n'est pas la première fois qu'il me grille la politesse, et, surtout, avec des propos qui ne sont en rien une réponse à la question posée.)
C'était déjà le début du grand élagage qui allait devenir destruction en 1969. On supprimait beaucoup d'octaves et de vigiles, pour commencer...
Je ne vouscai pzs "grillévla politesse" espèce d"anacoluthe j'observz que ce blog est nettement plus mal tenu que mo B>LMC africain j'y ai exercé plusieurs années avant et après l'indépendance des noits qui sont des genq tout à fait respectables ce qui n"est guère le caq de Strabomachin et de Dauphain, ces deux immondes individus ces railleurs voltairienq dont même l'enfer ne voudrait pas
où vont aller ces deux zouaves aptès leur mort que j'imagine volontierq tragique ce n'est pas à moi de le dire mais jecremarque que ces deux abominables sodomites sont raremznt censurés tandis que mes messages sont le plus souventsupprimés pzr le maître de céans il a sans doure peur de la vérité
Je rappoelle à toute fin utile que Théofrède ne s"écrit paq Téophrède
Et pan sur le bec de stravolus encore une fois.
Vraiment ? J'ai pourtant répondu à la question, quoi qu'en dise notre hôte. Le problème de fond est la résurrection des corps, un truc vraiment catho, en quoi bien peu de gens sont capables de croire...
Je dis que si Dieu tient à s'être incarné et à le refaire quotidiennement sur les autels jusqu'à la fin du monde, s'il a accepté le mal comme conséquence inévitable, c'est que la matière est son chef-d’œuvre, quoi qu'il en coûte.
Vous trouverez ici des doutes quant à la question de savoir si saint Thomas a mis ses doigts dans le côté du Christ, parce que c'est la limite pour eux. Ils veulent bien d'un Christ ectoplasmique. Leur problème, c'est le corps ! Je suis meilleur théologien !
@Paul espèce de débile ! Je m'appelle Stavrolus, et non pas Stravolus !
La question était: "Sauriez vous pourquoi cet octave fut supprimée en 1960?"
Ça n'a strictement rien à voir avec votre prose, toute géniale qu'elle vous paraisse.
Le rapport est que l'Eglise conciliaire lâche du lest sur un point fondamental de la foi catholique, à savoir la résurrection des corps. Incarnation, eucharistie, Ascension, tout cela témoigne de la même chose, qui me semble très éloignée du refus de la matière si "intelligent" des protestants, refus imbécile en vérité, avec lequel l'Eglise moderne veut faire d'"intelligents" compromis. Le Christ incarné et ressuscité est assis à la droite du Père, pur Esprit, avec son Corps matériel.
J'ai beau être un peu demeuré, comme tout paysan breton qui se respecte, mais j'avais compris. J'avais compris que vous êtes toujours complètement hors sujet. L'octave a été supprimée, cela veut dire que la liturgie (des matines) a été allégée. Il n'en demeure pas moins que la liturgie des jours entre l'Ascension et la Pentecôte a conservé les formules de l'Ascension, donc du Christ ressuscité et monté au ciel dans la chair.
Et si vous vouliez faire de Pie XII un négateur de la résurrection des corps, c'est un peu gonflé...
"J'ai beau être un peu demeuré, comme tout paysan breton qui se respecte"...
Mais non, mais non... Puisque vous insistez vous-même dans votre article sur l'élévation de notre chair, et puisque vous citez l'homélie de saint Grégoire le Grand ("A la naissance du Seigneur, la divinité semblait humiliée ; lors de son ascension, l’humanité fut exaltée"), c'est donc que nous sommes d'accord.
Disons que mon post était une hypothèse concernant la suppression de l'octave, que vous aviez d'abord située en 1960 avant de la replacer durant le pontificat de Pie XII, Tardini et Montini occupant alors la secrétairerie d'Etat...
Et, pour erronée qu'elle fût peut-être, mon hypothèse, je le maintiens, répondait à la question de Roger, non pas avec le génie prétendu de ma prose (prétentieuse) ou de ma théologie autodidacte, mais avec autant de profondeur que la vôtre, plus "généraliste" bien qu'allant dans le même sens que la mienne :
"C'était déjà le début du grand élagage qui allait devenir destruction en 1969. On supprimait beaucoup d'octaves et de vigiles, pour commencer..."
Mais je sens que je vais bientôt vous agacer...
Et pour ce qui est de vous avoir grillé la politesse, la question de Roger était posée à la cantonade. On se fait assez souvent allumer ici par des abrutis qui ont le niveau intellectuel, l'orthographe, la grammaire et la syntaxe d'un sandwich au fromage, et auxquels on ne demandait rien, sans que le tenancier, qui répond d'ailleurs aux questions uniquement quand ça lui chante, ne s'offusque qu'on lui coupe la parole au premier point d'interrogation !
Stravolux est en train de couler. C'est triste.
Bivalve ! Lamellibranche ! Ammonite rectifiée ! Anacoluthe diplômé ! Analphabète ! Grenouille ! Serpent à sornettes ! Crétin des Alpes !
Anacoluthe diplôméE ! Cataplasme ! Ordralphabétix ! Débile léger ! Débile moyen ! Débile profond ! Imbécile congénital ! Illettré ! Couillon ! Abruti ! Corniaud !
Visiblement, le ludion histrionique s'ennuie fort tout seul.
Ludion toi-même, cataplasme ! Histrion à deux balles ! Minus ! Trouve-toi une langue, pour écrire, ignare ! Inculte ! Fond de poubelle ! Pot de chambre de cancéreux du trou de balle ! Vertige de l'amour contre-nature !
Lulu ! Zigomar ! Raclure de bidet méphitique ! Analytique transcendantale ! Zoulou !
En plus de sa parano, il sniffe la tina.
Merci
Seconde question : quel fut le prétexte affiché par Rome pour justifier cette décision ?
Roger est assez taquin, ne trouvez-vous pas cher Paul ? Bien entendu, je ne pense pas un mot de toutes ces injures plus ou moins haddockiennes, et je vous en demande pardon.
Sans vouloir griller la politesse au patron, en réponse à Roger, l'explication est donnée par introibo dans l'introduction du décret de 1955
https://www.introibo.fr/Decret-de-simplification-des
Avec la curieuse disposition de ne rien changer aux livres liturgiques jusqu'à nouvel ordre, qui arriva en 1960.
Malgré les inévitables Stavrolus et Dauphin, je vais quand même essayer de répondre à Robert.
Le motif officiel est la "simplification des rubriques".
Avant 1955 l'office de l''octave de l'Ascension se disait comme le jour de l'Ascension, en dehors des leçons. Voici la "simplification":
"Les jours qui vont de la fête de l’Ascension du Seigneur à la vigile:de Pentecôte deviennent exclusivement des féries du temps pascal (sous le rite simple). A l’office, les antiennes et les psaumes à toutes les heures et le verset du nocturne se disent du jour courant de la semaine, comme au psautier ; le reste comme à la fête de l’Ascension du Seigneur, sauf les leçons, qui sont dites de la férie occurrente, avec leurs répons. On dit la conclusion des hymnes et le verset de prime de la fête de l’Ascension."
La réalité est qu'au fil des siècles on avait multiplié les octaves, parce qu'on considérait bêtement qu'une grande fête devait être forcément suivie d'une octave et qu'on ajoutait sans cesse des fêtes. On en arrivait à ce que des octaves se chevauchent, et l'octave de l'Immaculée Conception occultait une semaine entière de la magnifique liturgie de l'Avent.
Comme d'habitude, le balancier est allé d'un extrême à l'autre. On n'a gardé que trois octaves, et on a remplacé celle de l'Ascension par une sorte de temps de l'Ascension mélangeant la liturgie de l'Ascension et celle du temps pascal.
La seule vraie raison est l'allègement du bréviaire romain (matines à trois leçons au lieu de matines à neuf leçons). Avant la destruction du bréviaire (par les mêmes). - Alors qu'on aurait pu s'aligner sur le bréviaire monastique.
Merci beaucoup chers Yves et Dauphin.
Encore une question : sauriez-vous me dire pourquoi l'Eglise a ainsi multiplié les octaves au cours des siècles ?
Signé : Roger
L'octave de l'Ascension a été supprimée en 1955, pas en 1960.
Non seulement je le sais, mais j'ai "vérifié" sur Introibo. Et j'ai quand même écrit 1960... Heureusement que vous êtes là...
Le décret de 1955 était "temporaire" et les éditeurs ne devaient pas modifier les livres liturgiques avant que le décret ne soit entériné en 1960. Les deux dates sont donc justes.