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Liturgie - Page 54

  • Saint Basile le Grand

    Divine liturgie de la Circoncision et de saint Basile le 14 janvier 2021 au monastère Sretenski de Moscou. Le tropaire et le kondak de saint Basile sont chantés entre 12’50 et 13’54.

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    Par toute la terre ton message s'est répandu et ta parole fut reçue dans tout l'univers ; par elle tu as enseigné les divines vérités, expliqué la nature des êtres et redressé la conduite des humains ; pontife au nom royal, père saint, prie le Christ Dieu pour le salut de nos âmes.

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    Pour l'Eglise tu t'es montré comme l'inébranlable fondement, faisant part à tout mortel de l'inscrutable Seigneurie et la marquant du sceau de tes enseignements, vénérable Basile, révélateur du ciel.

  • Nous ne normaliserons pas

    Extraits de l'allocution de Jean de Tauriers, président de Notre-Dame de Chrétienté, le dimanche de Pentecôte.

    Vous savez que depuis le motu proprio Traditionis Custodes du 16 juillet 2021 notre pèlerinage, et tous les prêtres attachés à célébrer le rite tridentin, subissent de nombreuses pressions.

    (…)

    Il nous est demandé de ‘normaliser’ notre pèlerinage, c’est-à-dire en clair d’adopter la liturgie Paul VI pour ‘être en communion avec l’Eglise’.

    Les communautés célébrant la liturgie tridentine sont pour la plupart issues de l’ex commission Ecclesia Dei. Je rappelle qu’elles sont nées de la promesse d’un pape canonisé, Jean-Paul II, et d’un préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Josef Ratzinger. En 1988, Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger se sont engagés à ce que les communautés traditionnalistes trouvent toute leur place dans l’Eglise et je cite leurs propres mots « comme elles sont », c’est-à-dire sans changement, sans adaptation et je ne sais quelle ‘normalisation’.

    Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger ont donné leur parole pour que nous régularisions notre situation canonique et nous leur avons fait confiance, il y a 35 ans.

    Nous ne ‘normaliserons’ pas demain notre pèlerinage. Nous resterons fidèles à ce que nous sommes, un pèlerinage traditionnel de chrétienté, une œuvre de fidélité et de résistance dans une Eglise plongée dans une crise qui est d’abord doctrinale, qu’elle doit admettre et regarder en face.

  • Saint Antoine de Padoue

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    Fresque de Benozzo Gozzoli, basilique Sainte-Marie de l’autel du ciel, Rome, 1450.

    Au cours de la dernière période de sa vie, Antoine écrivit deux cycles de Sermons, intitulés respectivement « Sermons du dimanche » et « Sermons sur les saints », destinés aux prêcheurs et aux enseignants des études théologiques de l'Ordre franciscain. Dans ces Sermons, il commente les textes de l'Ecriture présentés par la Liturgie, en utilisant l'interprétation patristique et médiévale des quatre sens, le sens littéral ou historique, le sens allégorique ou christologique, le sens tropologique ou moral, et le sens anagogique, qui conduit vers la vie éternelle. Aujourd'hui, on redécouvre que ces sens sont des dimensions de l'unique sens de l'Ecriture Sainte et qu'il est juste d'interpréter l'Ecriture Sainte en recherchant les quatre dimensions de sa parole. Ces Sermons de saint Antoine sont des textes théologiques et homilétiques, qui rappellent la prédication vivante, dans lesquels Antoine propose un véritable itinéraire de vie chrétienne. La richesse d'enseignements spirituels contenue dans les Sermons est telle que le vénérable Pape Pie XII, en 1946, proclama Antoine Docteur de l'Eglise, lui attribuant le titre de « Docteur évangélique », car de ces écrits émanent la fraîcheur et la beauté de l'Evangile; aujourd'hui encore, nous pouvons les lire avec un grand bénéfice spirituel.

    Dans ces Sermons, saint Antoine parle de la prière comme d'une relation d'amour, qui pousse l'homme à un dialogue affectueux avec le Seigneur, créant une joie ineffable, qui enveloppe doucement l'âme en prière. Antoine nous rappelle que la prière a besoin d'une atmosphère de silence, qui ne coïncide pas avec le détachement du bruit extérieur, mais qui est une expérience intérieure, qui vise à éliminer les distractions provoquées par les préoccupations de l'âme, en créant le silence dans l'âme elle-même. Selon l'enseignement de cet éminent Docteur franciscain, la prière s'articule autour de quatre attitudes indispensables, qui, dans le latin d'Antoine, sont définies ainsi : obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. Nous pourrions les traduire de la façon suivante : ouvrir avec confiance son cœur à Dieu ; tel est le premier pas de la prière : pas simplement saisir une parole, mais ouvrir son cœur à la présence de Dieu ; puis s'entretenir affectueusement avec Lui, en le voyant présent avec moi ; et – chose très naturelle – lui présenter nos besoins ; enfin, le louer et lui rendre grâce.

    Dans cet enseignement de saint Antoine sur la prière, nous saisissons l'un des traits spécifiques de la théologie franciscaine, dont il a été l'initiateur, c'est-à-dire le rôle assigné à l'amour divin, qui entre dans la sphère affective, de la volonté, du cœur et qui est également la source d'où jaillit une connaissance spirituelle, qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous connaissons.

    Benoît XVI

  • Saint Jean de Saint-Facond

    Bienheureux les pacifiques.

    Saint Jean. Jour de mort : 11 juin 1479. Tombeau : A Salamanque, en Espagne. Image : On le représente en ermite de Saint Augustin, marchant sur les flots. Vie : Jean était issu d’une riche famille. Étant tombé dans une grave maladie, il fit vœu, s’il guérissait, de mener une vie plus austère. Pour exécuter son dessein, il commença par donner à un pauvre qui allait presque nu le meilleur de ses deux vêtements. Puis il entra dans l’ordre des Ermites de Saint-Augustin, à Salamanque (1463). Cet ordre était alors universellement réputé à cause de la sévérité de sa règle et sa discipline austère. Jean eut souvent la faveur de voir Notre-Seigneur à la sainte messe. Il puisait la connaissance des plus profonds mystères à la source même de la divinité. Il lisait dans les cœurs et connaissait l’avenir d’une manière précise. — Il ressuscita la fille de son frère, âgée de sept ans. Il mourut probablement empoisonné.

    Pratique. — La grâce principale de notre saint était de réconcilier les adversaires et de rétablir la paix. Que ce soit notre pratique en ce jour. Avec quelle rapidité se produisent la division et les conflits entre nous ! Essayons de participer à la béatitude promise par le Seigneur : Bienheureux les pacifiques. Songeons que le salut de paix, la prière de paix et le baiser de paix à la messe ne doivent pas être des cérémonies vaines. La messe (Os justi) est du commun des Confesseurs. L’oraison demande à Dieu, l’auteur de la paix et l’ami de la charité, de nous donner, par l’intercession du saint pacifique, le bienfait de la paix.

    Dom Pius Parsch

    Deus, auctor pacis et amator caritatis, qui beatum Joannem confessorem tuum mirifica dissidentes componendi gratia decorasti: ejus meritis et intercessione concede; ut, in tua caritate firmati, nullis a te tentationibus separemur. Per Dominum nostrum Jesum Christum...

    Dieu, auteur de la paix et ami de la charité, vous avez doté saint Jean, votre confesseur, d'un don admirable pour réconcilier les ennemis: par ses mérites et son intercession, faites qu'affermis dans votre amour, nous ne soyons séparés de vous par aucune tentation.

  • 2e dimanche après la Pentecôte

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    Cantábo Dómino, qui bona tríbuit mihi : et psallam nómini Dómini altíssimi.

    Je chanterai le Seigneur qui m’a comblé de biens, et je louerai le nom du Très-Haut.

    Comme le montre la note finale la, cette pièce a été transposée une quinte plus haut, puisque l'intervalle final est d'un ton entier. Normalement la fin devrait être ré-mi-ré. Si le début de la pièce est transposé une quinte plus bas, nous obtenons si bémol-do-mi bémol-do-mi bémol. Selon l'ancienne notation, ce mi bémol ne pouvait être écrit qu'une quinte plus haut, à savoir si bémol. Outre la note de passage, le mi bémol joue également le rôle de teneur. Le mercredi des quatre temps de carême, l'Offertoire, composé dans le quatrième mode, commence presque exactement comme la mélodie de Cantábo Dómino. Pourquoi la Communion n'a-t-elle pas été composée d’une façon aussi facile ? Évidemment parce qu'elle avait en vue ce qui allait suivre. En effet, à partir de qui bona, le deuxième mode, auquel toute la pièce est attribuée, se fait entendre. Dans l'introït du quatrième dimanche après la Pentecôte, qui appartient certainement au deuxième mode, le passage qui bona tribuit mihi revient sur les mots : et salus mea, quem timébo. La combinaison du quatrième et du deuxième mode - ici effectuée par le do (ordinairement fa) - signifie une montée par rapport à la teneur mi bémol qui l'a précédée. Ce n'est qu'une fois que le chanteur s'est installé dans le nouveau mode que le si=mi apparaît deux fois, mais à chaque fois comme une note de passage, de sorte que, comparé au si bémol=mi bémol précédent, il n'est pas du tout dérangeant.

    Dans la deuxième partie de la Communion, la mélodie présente une élévation rarement rencontrée dans un mode plagal. Le nom du Très-Haut doit être glorifié. Lui qui, bien qu'infiniment supérieur à tout ce qui est terrestre, a daigné, dans son amour, se pencher sur l'homme. Plus encore, Il s'est associé très intimement à l'homme, Il s'est uni à lui dans la Sainte Communion. Il ne pouvait pas accorder un plus grand bien (bona tribuit) que Lui-même ! Sa sainteté, tous ses mérites, ses grâces et ses dons sans commune mesure. Si nous pouvions comprendre pleinement cet immense bienfait, comme nos cœurs exulteraient ! C'est ainsi qu'il faut concevoir la joie exprimée dans la mélodie. Si la formule de la messe de ce dimanche n'était pas beaucoup plus ancienne que celle de la Fête Dieu, nous serions tentés de dire qu'elle est un écho de la jubilation avec laquelle nous avons rendu hommage au Seigneur eucharistique alors qu'il se déplaçait dans les rues il y a quelques jours.

    Et si nous sommes déprimés parce que nous n'arrivons pas à remercier Dieu comme il se doit, nous avons la douce consolation que le Sauveur dans notre poitrine est notre cantique de louange - qu'il offre au Père une louange adéquate pour nous. Le manuscrit 121 d'Einsiedeln s'efforce de nous rapprocher de la pleine signification d'Altissimi, en donnant aux quatre torculus et aux deux notes les plus basses - le second mode a l'habitude de se livrer à ces plongées – un signe d’élargissement.

    Dom Johner

  • A propos du Pèlerinage

    Il y a eu une polémique à propos du Pèlerinage de Chrétienté, cette année, parce que son succès a été tel que les médias en ont parlé, et que plusieurs, de premier plan, en ont parlé sans sombrer dans les caricatures.

    Alors les caricatures sont venues de l’Eglise. L’un des idéologues de cette Eglise en France, un certain Sinéty, connu précédemment comme apôtre de l’immigration, a cru bon de vomir son venin aussi à propos du Pèlerinage. D’un cheval de Troie l’autre, en quelque sorte : ce pèlerinage, affirme-t-il, ne portera des fruits que s’il accepte des prêtres qui célèbrent la messe de Paul VI. On a bien compris la manœuvre : il s’agit évidemment de détruire le Pèlerinage de Chrétienté, puisque sa spécificité est la liturgie traditionnelle. Si cette spécificité est battue en brèche, puis niée, il n’y a plus de Pèlerinage de Chrétienté, et c’est la plus spectaculaire manifestation française de la liturgie traditionnelle qui disparaît…

    Une rumeur a été lancée par La Croix, ou reprise par La Croix (il fallait bien une contribution de ce torchon), selon laquelle pour la première fois un prêtre aurait célébré sa « messe privée » selon le missel de Paul VI. Et l’on nous dit que le Pèlerinage peut bien accepter des « messes privées » de Paul VI, auxquelles les pèlerins ne participent pas. La grande première est une entrée en catimini du cheval de Troie.

    Cela a été démenti. Je ne sais pas ce qu’il en est. Mais je peux dire deux choses.

    La première est qu’il n’est pas difficile de savoir si cela a eu lieu. Surtout le lundi. Il suffit de demander aux prêtres. Car pour nous c’est le lundi de Pentecôte. Pour les autres c’est une « mémoire » mariale inventée par François en 2018. Autrement dit, parmi les prêtres célébrant tous en rouge, le héros et héraut de la messe de Paul VI-François a été, ou aurait été, le seul à célébrer en blanc.

    La seconde est qu’il n’existe pas de « messe privée ». Toute messe est par définition un acte public de l’Eglise. Toute messe de Paul VI serait donc une manifestation publique de la révolution liturgique dans le Pèlerinage de Chrétienté.

    Il est à espérer que le Pèlerinage de Chrétienté ne permette l’intrusion d’aucun cheval de Troie. Car s’il perd sa spécificité liturgique il perd sa raison d’être, et donc il disparaît. Ce qui est évidemment le souhait de tous les Sinéty, qui toléraient le Pèlerinage quand on ne parlait pas de lui, mais ne supportent pas qu’il devienne un événement majeur qui souligne leur échec.

  • Sainte Marguerite d’Ecosse

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    Vitrail de la chapelle Sainte-Marguerite du château d’Édimbourg. La chapelle a été construite par son fils le roi saint David Ier, mais les vitraux sont de 1922 (Douglas Strachan).

    Marguerite, reine d’Écosse, qui avait la gloire de descendre des rois d’Angleterre par son père, et des Césars par sa mère, devint plus illustre encore par la pratique des vertus chrétiennes. Elle naquit en Hongrie, où son père était alors exilé. Après avoir passé son enfance dans la plus grande piété, elle vint en Angleterre avec son père qui était appelé par son oncle, saint Édouard, roi des Anglais, à monter sur le trône de ses aïeux. Bientôt, partageant les revers de sa famille, Marguerite quitta les rivages d’Angleterre, mais une tempête, ou plus véritablement un dessein de la divine Providence, la conduisit sur les côtes d’Écosse. Là, pour obéir à sa mère, elle épousa le roi de ce pays, Malcolm III, qui avait été charmé par ses belles qualités, et se rendit merveilleusement utile à tout le royaume par ses œuvres de sainteté et de piété pendant les trente années qu’elle régna.

    Au milieu des délices de la cour, elle affligeait son corps par des macérations, des veilles, et réservait une grande partie de la nuit à ses pieuses oraisons. Indépendamment des autres jeûnes qu’elle observait en diverses circonstances, elle avait l’habitude de jeûner quarante jours entiers avant les fêtes de Noël, et cela avec une telle rigueur, qu’elle persévérait à le faire malgré les plus vives souffrances. Dévouée au culte divin, elle construisit à nouveau ou restaura plusieurs églises et monastères, qu’elle enrichit d’objets précieux et d’un revenu abondant. Par son très salutaire exemple, elle amena le roi son époux à une conduite meilleure et à des œuvres semblables à celles qu’elle pratiquait. Elle éleva ses enfants avec tant de piété et de succès, que plusieurs d’entre eux embrassèrent, comme Agathe sa mère et Christine sa sœur, le genre de vie le plus saint. Pleine de sollicitude pour la prospérité du royaume entier, elle délivra le peuple de tous les vices qui s’y étaient glissés insensiblement, et le ramena à des mœurs dignes de la foi chrétienne.

    Rien cependant ne fut plus admirable en elle que son ardente charité envers le prochain et surtout à l’égard des indigents. Non contente d’en soutenir des multitudes par ses aumônes, elle se faisait une fête de fournir tous les jours, avec une bonté maternelle, le repas de trois cents d’entre eux, de remplir à genoux l’office d’une servante envers ces pauvres, de leur laver les pieds de ses mains royales, et de panser leurs plaies, n’hésitant même point à baiser leurs ulcères. Pour ces générosités et autres dépenses, elle sacrifia ses parures royales et ses joyaux précieux, et alla même plus d’une fois jusqu’à épuiser le trésor. Enfin, après avoir enduré des peines très amères avec une patience admirable et avoir été purifiée par six mois de souffrances corporelles, elle rendit son âme à son Créateur le quatre des ides de juin. Au même instant, son visage défiguré pendant sa longue maladie par la pâleur et la maigreur, s’épanouit avec une beauté extraordinaire. Marguerite fut illustre, même après sa mort, par des prodiges éclatants. L’autorité de Clément X l’a donnée pour patronne à l’Écosse ; et elle est dans le monde entier très religieusement honorée.

    Bréviaire

  • Saints Prime et Félicien

    Aujourd’hui on fait mémoire des saints Prime et Félicien, qui furent les premiers martyrs non romains dont les corps furent transportés dans une basilique romaine. Une autre particularité est que ces deux frères victimes de Dioclétien ont une messe propre.

    Le martyrologe dit aussi :

    A Antioche, sainte Pélagie, vierge et martyre, à qui saint Ambroise et saint Jean Chrysostome décernent de grandes louanges.

    Voici un extrait du très lyrique sermon de saint Jean Bouche-d’Or :

    Elle sortit et demanda aux soldats la permission de rentrer et de changer de vêtements : elle rentre et revêt l'incorruptibilité, au lieu de ce qui est corruptible ; l'immortalité au lieu de la mort ; la vie sans fin, au lieu de celle qui n'a qu'un temps. Pour moi, j'admire, outre ce qui a déjà été dit, que les soldats lui aient accordé ce qu'elle demandait, qu'une femme ait trompé des hommes, qu'ils n'aient rien soupçonné de ce qui allait arriver, qu'ils n'aient pas deviné la ruse. Ne dites pas que personne aussi n'a jamais rien fait de pareil ; en effet, nombre de femmes se sont élancées dans des précipices, jetées dans les flots, ou poignardées, ou pendues ; ces tragédies se renouvelaient fréquemment alors. Non, ce fut Dieu qui aveugla les satellites et ne leur permit pas de comprendre la ruse. Elle s'envola donc du milieu des filets ; comme une biche tombée entre les mains des chasseurs et qui se sauve, arrive sur le sommet d'une montagne inaccessible, et là, hors de leur portée, à l'abri de leurs traits, s'arrête, et, sans rien craindre, regarde ceux qui la poursuivaient ; ainsi fait notre vierge : elle était tombée entre les mains des chasseurs qui la traquaient ; sa chambre était comme un filet où on l'avait prise, elle se sauve; non sur le sommet d'une montagne ; mais elle gravit les cimes du ciel même, et, de ces hauteurs, elle ne redoutait plus leur approche ; et les voyant ensuite s'en retourner les mains vides, elle jouissait de la confusion des infidèles.

    Attachons-nous à la bien comprendre le juge est sur son siège ; les bourreaux se tiennent auprès de lui, les tortures sont préparées, tout le peuple est rassemblé ; les soldats attendent ; c'est un trépignement universel, dans l'impatience du plaisir ; on espère que la proie va venir, et voici que ceux qui avaient été envoyés pour s'en emparer reviennent le front bas, les yeux regardant la terre, et racontent ce qui s'est passé. Quelle honte, quelle affliction, quel sujet de reproches pour ces infidèles ! Comme ils ont dû baisser la tête et rougir, quand ils eurent compris qu'ils ne faisaient pas la guerre aux hommes, mais à Dieu ! Joseph, harcelé par l'insidieuse maîtresse qui le poursuivait, abandonna le manteau qu'avaient souillé les mains de l'étrangère, et s'échappa nu ; mais Pélagie déroba son corps aux atteintes des impudiques ; elle dépouilla son âme qui monta nue au ciel, abandonnant aux ennemis sa chair sacrée ; confondus, réduits à l'impuissance, ils ne savaient que faire de ces restes. Voilà les œuvres glorieuses de notre Dieu, quand il lui plaît de tirer ses serviteurs de leurs angoisses, pour les conduire à la sérénité, et de confondre les ennemis, en apparence triomphants, et de leur enlever toutes les ressources de la pensée.

    Quelle position plus cruelle, que celle où s'était trouvée cette jeune vierge ? quoi de plus facile que ce que méditaient ces soldats ? Elle était seule dans sa chambre ; ils l'y tenaient entre leurs mains, elle y était enfermée comme dans une prison, et cependant ils revinrent après avoir perdu leur proie. Encore une fois, la vierge était seule ; aucun secours, aucune ressource ; aucune issue possible pour échapper de quelque côté que ce fût à ces affreux malheurs ; si près de la gueule des bêtes féroces, elle se dérobe néanmoins aux dents qui allaient la dévorer, elle échappe aux pièges, aux soldats, aux juges, aux princes. Elle vivante, tous croyaient facile de triompher d'elle ; mais la voilà morte, et alors les pensées des bourreaux sont confondues ; il fallait leur apprendre que la mort des martyrs, c'est la victoire des martyrs.

    Ce qui arriva, c'est comme si un navire chargé d'une énorme provision de marchandises, de pierres précieuses, assailli, à l'entrée même du port, par des flots qui menacent de l'engloutir, échappait à leur fureur, qui ne ferait que le pousser dans le port avec plus de célérité. Ainsi en arriva-t-il à la bienheureuse Pélagie. Les soldats se précipitant dans sa demeure, la crainte des tortures qu'elle attendait, les menaces du juge, toute cette tempête, plus violente que les flots soulevés, ne fit que précipiter son vol dans le ciel ; les vagues qui allaient l'engloutir, la portèrent plus rapidement au refuge où sont les ondes tranquilles ; et puis son corps, plus brillant que la foudre, tomba, frappant d'un éclat terrible les yeux du démon. Car la foudre qui se précipite du ciel nous cause moins d'épouvante que n'en ressentirent les phalanges du démon, quand elles virent tomber ce corps de la vierge martyre, plus redoutable que tous les tonnerres.

  • Fête Dieu

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    Cibávit eos ex ádipe fruménti, allelúia : et de petra, melle saturávit eos, allelúia, allelúia, allelúia.
    Exsultáte Deo, adjutóri nostro : jubiláte Deo Jacob.

    Il les a nourris de la fleur du froment, et il les a rassasiés du miel sorti du rocher, alléluia, alléluia, alléluia.
    Exultez en Dieu notre protecteur : jubilez en l’honneur du Dieu de Jacob. (Psaume 80)

    Le début de ce morceau est marqué par une profonde crainte et un profond respect pour la véritable Manne, mais il sonne comme un joyeux tintement de cloches. Cette Manne est la nourriture de nos âmes ! Telle est la pensée de la première phrase, qui ne dépasse jamais la teneur, mais descend à deux reprises jusqu'au la grave. La syllabe accentuée de ádipe ne porte qu'une seule note, tandis que la syllabe suivante, non accentuée, a une tristropha. Cette construction est assez fréquente. Comparez, par exemple, l'introït du quatrième dimanche après la Pentecôte (Illuminátio), l'offertoire du quinzième dimanche après la Pentecôte (Dóminum), l'offertoire du seizième dimanche après la Pentecôte (Dómine), la communion du dix-septième dimanche après la Pentecôte (Dómino).

    La deuxième phrase fait monter le motif initial de la première phrase : la-do-ré-fa devient do-ré-fa-sol sur melle ; et, comme développement ultérieur, ré-sol-fa-fa-sol-la. C'est à juste titre que saturávit marque le sommet de la pièce. Cependant, avant que la mélodie ne l'atteigne, il y a un motif retardateur (cf. dolo du dimanche de Quasimodo), incliné vers le bas, ce qui rend le développement de saturávit d'autant plus brillant. Cette deuxième phrase parle de la douce consolation que nous apporte la Sainte Eucharistie, de la satiété spirituelle qui nous fortifie contre tous les attraits du monde. Les trois alléluias peuvent être considérés comme une phrase indépendante. A la quarte ascendante sur saturávit répond ici une quarte descendante. Le deuxième alléluia se termine sur do, comme eos au début ; en raison de son mi, il peut très efficacement moduler jusqu'à un ton entier en dessous de la tonique. Ce chant doit provenir d'un cœur où la joie règne en maître.

    Dom Dominic Johner

  • De la férie

    Premier jour de la semaine sans fête assignée : on dit la messe du premier dimanche après la Pentecôte, occulté par la fête de la Sainte Trinité.

    Le martyrologe commence ainsi :

    A Constantinople, l'anniversaire de saint Paul, évêque de cette ville. Plusieurs fois chassé de son siège par les ariens, à cause de la Foi Catholique, puis rétabli par le pontife romain Jules Ier, il fut enfin relégué par Constance, empereur arien, à Cucuse, petite ville de Cappadoce ; là, les manœuvres cruelles des ariens le firent étrangler et il entra ainsi au royaume des cieux. Sous l'empereur Théodose, son corps fut transféré avec les plus grands honneurs à Constantinople.

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    Paul fut étranglé par ses gardiens, qui utilisèrent son omophore, comme le montre cette miniature du Ménologe de Basile II (autour de l’an 1000).

    Père vénérable, ayant revêtu l'ornement pontifical, tu imitas le zèle de ton homonyme, l'apôtre Paul, supportant comme lui persécutions et dangers, et tu pris la peine de mettre fin aux blasphèmes d'Arius; souffrant pour la Trinité éternelle et consubstantielle, tu renversas l'impie Macédonius, adversaire de l'Esprit; puis, ayant précisé pour tous la vraie foi, tu partageas la demeure des Anges immatériels; avec eux désormais intercède, toi aussi, pour le salut de nos âmes.

    Doxastikon des vêpres byzantines.