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Le blog d'Yves Daoudal - Page 405

  • Toujours plus haut

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    Le P. Corwin Low, du prieuré dominicain et de la paroisse du Saint Rosaire de Portland, dans l’Oregon, a célébré la messe dans le rite dominicain traditionnel le 16 février au sommet du Kilimandjaro, où il accompagne un groupe de fidèles.

    Il paraît que Traditionis custodes n’est pas encore arrivé jusque-là.

    *

    On me signale en commentaire que l'abbé Anthony Sumich de la FSSP avait célébré une messe au même endroit le 30 septembre 2015:

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  • Chronique des cinglé·e·s

    En Belgique, la contraception sera désormais remboursée pour les « hommes transgenres » âgés de moins de 25 ans, dans les mêmes conditions que pour les femmes. Décision prise vendredi dernier en conseil des ministres.

    Le deuxième titre de Newsweek, ce matin, après le titre obligatoire de la campagne quotidienne contre Donald Trump :

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    A mon tour.
    Je suis un homme trans essayant de devenir enceint.

  • A propos d’un débat en ligne sur la liturgie

    Le Salon Beige informe que demain soir à 19h30 aura lieu un « webinaire » sur le thème : “la liturgie sacrée et la convergence théologiques des rites byzantin et tridentin”. Avec plusieurs intervenants orthodoxes et catholiques.

    Je ne doute pas que ce sera intéressant, et c’est pourquoi je le signale. Je dois toutefois faire trois observations.

    La première concerne l’intitulé. Il n’y a pas de « rite tridentin ». Il est plus que temps de bannir cette expression, qui met en parallèle un rite de saint Pie V et un rite de Paul VI. Or s’il y a bien un rite de Paul VI, il n’y a pas de rite de saint Pie V. Le Missel Romain promulgué par saint Pie V était quasiment identique à un missel romain publié cent ans plus tôt. Un siècle avant le concile de Trente. En outre ce missel était substantiellement le même que les missels romains précédents. La liturgie romaine traditionnelle est une liturgie traditionnelle, issue d’une tradition immémoriale. L’essentiel de l’ordo missae date d’au moins saint Grégoire le Grand. Saint Pie V n’a pas imposé un rite, il a publié un missel qui avait élagué ce qui avait proliféré de façon excessive (quoique pas toujours) à la fin du moyen âge. Les oraisons de la liturgie traditionnelle se trouvent dans les plus anciens sacramentaires, et les chants propres de la messe se trouvent dans les plus anciens antiphonaires que nous ayons. Je l’ai souvent montré dans mon blog, et c’était un plaisir de Laszlo Dobszay de voir ses étudiants s’émerveiller de trouver dans les manuscrits médiévaux la même chose que dans leur Liber usualis. Hier nous célébrions la sexagésime (supprimée par Paul VI), et comme chacun sait il s’agit d’une messe qui n’existait pas encore sous saint Grégoire le Grand. Elle date du VIIe siècle, et donc se trouve dans les livres du Xe comme dans ceux du XXe (Sexagésime est en abréviation LXma), près de 500 ans avant le concile de Trente : Exsurge quare obdormis Domine

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    La deuxième observation est que le panel bien séparé entre orthodoxes et catholiques laisse penser une fois de plus que la liturgie byzantine est spécifique des orthodoxes, alors que plusieurs Eglises catholiques sont de tradition byzantine. Il serait judicieux, ne serait-ce que pour respecter la vérité des faits, d’inviter un représentant d’une Eglise catholique byzantine.

    Et troisièmement il serait nécessaire que l’un des participants catholiques ait une connaissance intime du rite byzantin, pour que la comparaison aille au fond des choses.

    Par exemple quelqu’un comme Peter Kwasniewski, qui a précisément écrit un article spécifiquement sur le thème du débat, en 2018, sur le blog New Liturgical Movement. Ci-dessous une traduction rapide de ce texte.

     

    La liturgie byzantine, la Messe latine traditionnelle et le Novus Ordo : deux frères et un étranger

    Par Peter Kwasniewski

    Pour moi, et, je pense, pour la plupart des traditionalistes, il est évident que la Divine Liturgie byzantine et la Messe romaine traditionnelle sont spirituellement proches, et que le Novus Ordo s'écarte de l'héritage qu'elles ont en commun.

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  • Un décret

    François a reçu les dirigeants de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre et a publié un décret confirmant le droit pour les membres de cet institut d’utiliser les livres liturgiques de 1962.

    On voit ici et là les incurables bisounours se répandre en remerciements émus au très Saint-Père.

    Certes, alors qu’on craignait que François détruise les instituts ex-ED en leur imposant de célébrer (aussi) la nouvelle messe, c’est une bonne nouvelle. Mais cela ne change rien au motu proprio Traditionis custodes, contrairement à ce que fantasment ceux qui le voient mis à la poubelle…

    Le motu proprio de François a annulé celui de Benoît XVI, et c’est précisément ce que l’on voit. Benoît XVI permettait à tout prêtre diocésain de célébrer la messe traditionnelle, François le leur interdit, et il précise donc maintenant que cette interdiction ne concerne pas les instituts qui avaient le droit de célébrer la messe traditionnelle depuis leur création.

    Ceux qui chantent les louanges du bon pape François ne pensent pas une seconde à tous ces prêtres diocésains et à tous ces fidèles qui dans le monde entier se retrouvent privés de la messe traditionnelle. Ni même au fait que les évêques qui veulent mettre en application le motu proprio peuvent empêcher aussi l’apostolat des instituts traditionnels dans leurs diocèses.

    Il est odieux et contraire à la religion catholique que la liturgie latine traditionnelle redevienne l’apanage exclusif de quelques réserves d’Indiens.

  • Lundi de la Sexagésime

    La lecture biblique de cette semaine est l’histoire de Noé, figure du Christ puisqu’il sauve l’humanité par le bois (de la croix) et l’eau (du baptême) dans l’arche (de l’Eglise), et qu’ils sont huit êtres humains dans l’arche, le nombre du salut par la résurrection le huitième jour. Voici le troisième répons des matines. On y retrouve des expressions des versets 12 à 16 du chapitre 7 de la Genèse, mais il s’agit d’une version proprement liturgique qui résume le texte sacré.

    ℟. Quadraginta dies et noctes aperti sunt caeli, et ex omni carne habente spiritum vitae ingressa sunt in arcam: * Et clausit a foris ostium Dominus.
    ℣. In articulo diei illius ingressus est Noë in arcam, et filii ejus, et uxor illius, et uxores filiorum ejus.
    ℟. Et clausit a foris ostium Dominus.

    Quarante jours et quarante nuits les cieux furent ouverts, et de toute chair qui a souffle de vie entrèrent dans l’arche. Et le Seigneur ferma la porte de dehors. Aussitôt que le jour parut, Noé entra dans l’arche, et ses fils, et sa femme, et les femmes de ses fils. Et le Seigneur ferma la porte de dehors.

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    Vitrail de Saint-Etienne-du-Mont (Paris).

  • Sexagésime

    L’antienne de communion.

    Introíbo ad altáre Dei, ad Deum, qui lætíficat juventútem meam.

    Je m’avancerai à l’autel de Dieu, du Dieu qui réjouit ma jeunesse.

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    C'est la prière du prêtre au début de la Messe, la première de ces prières qui sont dites au pied de l'autel. Dans ce chant, les fidèles reprennent les mêmes mots, car eux aussi peuvent maintenant s'approcher de l'autel, pour recevoir Celui qui apporte la joie dans leur cœur, la vigueur et l'énergie de la jeunesse. Revigorée, l'âme peut alors dire avec l'Apôtre : "Je peux tout faire en Celui qui me fortifie". La vie peut apporter beaucoup d'épreuves, de difficultés et de déceptions sans nombre ; l'âme peut avoir des expériences semblables à celles de saint Paul, mais il reste toujours la douce consolation de dire : "Je peux aller à l'autel de Dieu". L'autel est la source inépuisable de joie et de force pour tous.

    Une lueur de fête semble planer sur cette mélodie, une gaieté mise en valeur par les quartes ascendantes, l’appel de clairon de la dominante, les gracieux intervalles do-la-do-si-sol (-troïbo), do-ré-ré-la-la-ré-do (-tare Dei), les larges arches tenues par les accents des mots comme par une clé de voûte : Introibo, ad altare, Dei ; et tout cela avec une agréable variété. La première et la quatrième incises se meuvent dans le tétracorde sol-do, la deuxième dans la quinte sol-ré, et la troisième dans le quinte fa-do.

    Cette mélodie heureuse se retrouve à la fête de saint Louis de Gonzague et dans la messe votive des Apôtres.

    Dom Johner

    La protection de saint Paul.

    L’introit.

    Le graduel.

    Le spermologos.

    Seminat seminare semen.

    Le sermon de saint Grégoire le Grand.

    L'offertoire

    La mission de Noé.

  • De la Sainte Vierge le samedi

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    Heva mortis causa facta est homínibus; per ipsam enim mors ingréssa est in mundum: María vero causa vitæ, per quam génita est nobis vita, et per hanc Fílius Dei advénit in mundum: et ubi abundávit peccátum, ibi superabundávit et grátia: et unde illáta est mors, illinc procéssit et vita, ut vita pro morte fíeret: et qui per mulíerem nobis vita factus est, mortem ex mulíere indúctam exclúderet. Et quóniam illic Heva, cum adhuc esset virgo, per inobediéntiam transgréssa est: e contrário per Vírginem obediéntia grátia facta est, annuntiáto advéntu in carne de cælo, et vita ætérna..

    Ève devint cause de mort pour les hommes, car par elle la mort est entrée dans le monde. Marie, par contre ; fut cause de vie : par elle la vie fut engendrée pour nous et par elle le Fils de Dieu vint dans le monde. « Là où le péché a proliféré la grâce a surabondé » (Rom 5, 20). Par où la mort s’était introduite, de là jaillit la vie afin que la vie prenne la place de la mort. Ainsi celui qui, par une femme, était devenu Vie pour nous, bannirait la mort introduite par une femme. Et alors qu’Ève, encore vierge, avait péché par désobéissance, c’est au contraire par la Vierge que l’obéissance devint source de grâce, lorsque fut annoncé l’avènement dans la chair de celui qui venait du ciel ; c’est par elle que vint la vie éternelle.

    Saint Epiphane, Contre les hérésies, 3, 78. Lecture des matines.

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    Ecole anversoise vers 1580. Sur les phylactères, 1 Corinthiens 15,22 :

    Et sicut in Adam omnes moriuntur

    ita et in Christo omnes vivificabuntur.

  • Le petit grand frère

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    Les eurocrates étaient vexés hier parce que Viktor Orban n’était pas au sommet de crise sur l’effroyable invasion de l’Ukraine par les chars russes (ah non, en fait elle a été encore retardée). Il avait demandé à son homologue polonais de le représenter, parce que lui il devait accueillir Jair Bolsonaro, qui passait à Budapest après avoir rencontré Vladimir Poutine, et avoir fait scandale aussi par cette réception en grande pompe à Moscou alors que les chars russes envahissent l’Ukraine.

    Orban et Bolsonaro ont signé divers contrats, et ont tenu une conférence de presse où ils ont souligné leur accord sur de nombreux sujets. Orban a remarqué que les deux gouvernements ont la même approche sur les migrations, sur cette autre « grande question de civilisation » qu’est la nécessité d’aider les chrétiens persécutés, et sur la défense de la famille traditionnelle.

    Bolsonaro a qualifié la Hongrie de « petit grand frère » du Brésil, petit par la taille, mais partageant les mêmes valeurs fondamentales.

  • Visages de Nantaises

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    Cette affiche est apparue sur un panneau de la municipalité de Nantes. Elle a suscité un tollé et a été prestement enlevé. La mairie a parlé d’une « erreur interne »…

    Mais on voit que la pression se fait de plus en plus insistante. A l’automne dernier une campagne conjointe de l’UE et du Conseil de l’Europe déclinait sur tous les tons le slogan « la liberté est dans le hijab » avec diverses femmes voilées. Face aux réactions, la campagne a été « retirée », nous assurait-on. Elle fut retirée de Twitter, mais maintenue sur les sites des institutions européennes…

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    La Commission européenne a lancé il y a quelques mois une « Conférence sur l’avenir de l’Europe », où les citoyens étaient censés donner leur avis. Sur chaque sujet un « panel » de 200 citoyens tirés au sort devait donner des recommandations. Personne n’en parle parce que bien sûr c’est un pitoyable leurre. S’il en était besoin on a une preuve avec le fait que les 2e et 4e propositions les plus approuvées ne figurent ni dans les propositions retenues ni même dans celles qui ont été prises en considération mais n’ont pas été retenues. La 2e, c’est « mettre un terme à toute immigration de pays non européens », la 4: « expulsion rapide de l’UE en cas d’infraction grave, quiconque abuse des aides n’a pas le droit de rester ».

    Voici ce que deviennent les soi-disant recommandations du panel : « La législation des États membres en matière de migration devrait être harmonisée au niveau européen et le pouvoir des institutions devrait être renforcé, avec des procédures plus efficaces pour la gestion des frontières, des arrivées et des systèmes d’accueil ». Autrement dit, toujours plus d’Europe, c’est aux institutions européennes de décider et non aux Etats membres…

    Et voici l’un des « visuels » de la dite Conférence.

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  • Sainte Bernadette

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    En 1872, dans une de ses « leçons cliniques sur les maladies mentales » données à la Salpêtrière, le docteur Auguste Voisin, spécialiste des « aliénés », examine « la folie du jeune âge ». Il affirme que « les hallucinations y sont toujours suivies de folie ». Et comme premier exemple il évoque Bernadette Soubirous : « L'enfant ne peut être halluciné sans être aliéné, et c'est ce qui explique comment des hallucinations survenues chez des enfants donnent si fréquemment lieu à des histoires de miracles ; ainsi le miracle de Lourdes a été affirmé sur la foi d'une enfant hallucinée qui est maintenant dans le couvent des Ursulines de Nevers. »

    Le docteur Voisin n’a jamais vu Bernadette. Il se fonde sur un unique témoignage, celui d’un médecin de Roquecourbe, le Dr Delmas, qui a examiné Bernadette peu après les apparitions, et qui disait : « On était d'abord frappé de la constitution chétive et rachitique de la jeune fille, et de sa physionomie idiote ; il y avait chez elle une étroitesse extrême du frontal, avec inclinaison très-forte en arrière. »

    Il suffit de jeter un œil sur les photos de Bernadette pour juger de la pertinence du diagnostic. A vrai dire même les bouffe-curés les plus virulents ne reprendront pas ces vaticinations, sauf Zola qui parlera aussi d’une « idiote » qui avait des « hallucinations ». Une « irrégulière de l’hystérie », une « dégénérée », ajoutera-t-il pour faire bonne mesure.

    J’ai reproduit le texte édité (en 1876) des leçons du Dr Voisin. En fait il supprima un mot de ce qu’il avait dit dans son cours. Il avait dit que l’enfant hallucinée était « enfermée » dans le couvent des ursulines. Enfermée comme une démente, puisque c’est ce qu’elle était forcément après avoir eu ses hallucinations. Et c’est ce que la presse anticléricale avait repris goulûment.

    L’évêque de Nevers, Mgr Forcade, répondit par une lettre ouverte publiée dans L’Univers. Il soulignait que « sœur Marie-Bernard n’a jamais mis les pieds dans le couvent des ursulines de Nevers », que résidant chez les Sœurs de la Charité, « elle y est entrée et y reste tout aussi librement que n’importe quelle autre sœur », et que « loin d’être folle, c’est une personne d’une sagesse peu commune et d’un calme dont rien n’approche ». Il invitait « le susdit professeur illustre à venir vérifier en personne l’exactitude de cette triple affirmation », s’engageant à pourvoir aux frais du voyage et à lui faire présenter Bernadette par le procureur de la République pour qu’il n’y ait pas de doute sur son identité. Naturellement le professeur illustre ne donna aucune suite à l’invitation, mais publia sa « leçon » seulement amputée du mot « enfermée ».

    Le président de la société des médecins de l’Orne s’adressa à son confrère de la Nièvre pour qu’il l’éclaire sur la question. Le président des médecins de la Nièvre était le Dr Robert Saint-Cyr, et il était le médecin des Sœurs de la Charité. Et sœur Marie-Bernard était son infirmière, tâche, écrit-il, dont elle s’acquitte « dans la perfection de sa besogne ». Il ajoute : « Nature calme et douce, elle soigne ses malades avec beaucoup d’intelligence et sans rien omettre des prescriptions faites. Aussi jouit-elle d’une grande autorité et, de ma part, d’une entière confiance. Vous voyez, mon cher confrère, que cette jeune Sœur est loin d’être aliénée. Je dirai mieux : sa nature calme, simple et douce, ne la dispose pas le moins du monde à glisser de ce côté. »

    Il nous reste 23 feuillets de la main de Bernadette contenant des notes très précises de prescriptions.

    Ce qui est frappant, dans les lettres de Bernadette, est l’autorité dont elle fait preuve vis-à-vis de ses frères après la mort des parents : elle prend très au sérieux son rôle de chef de famille, bien qu’elle soit éloignée. Et ces lettres, où elle dose avec tact et psychologie les reproches et la tendresse, sont empreintes du plus solide bon sens paysan éclairé par la foi. Sans la moindre exaltation, le moindre « mysticisme ».

    Tel est l’intérêt de ces lettres, qui par ailleurs n’en ont pas : Bernadette était tout le contraire d’une hallucinée. Quand elle écrit très posément, dans une écriture calligraphiée et toujours égale, ce qu’elle a vu et entendu à la grotte, c’est ce qu’elle a vu et entendu, et rien d’autre.

    C’est la même Bernadette, connue aussi pour dire franchement ce qu’elle pensait, qui s’exclamera devant la maquette de la statue de Lourdes : « Bonne Mère, comme on vous défigure ! » Ça ne s’invente pas.