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℟. Movens Abram tabernáculum suum, venit et habitávit iuxta convállem Mambre : * Ædificavítque ibi altáre Dómino. ℣. Dixit autem Dóminus ad eum : Leva óculos tuos, et vide : omnem terram, quam cónspicis tibi dabo, et sémini tuo in sempitérnum. ℟. Ædificavítque ibi altáre Dómino.
℟. Levant sa tente, Abram vint et habita près de la vallée de Mambré, * Et il bâtit là un autel au Seigneur. ℣. Or le Seigneur lui dit : Lève les yeux et vois ; tout le pays que tu aperçois, je te le donnerai, à toi et à ta postérité pour toujours. ℟. Et il bâtit là un autel au Seigneur.
La lecture biblique de cette semaine est l’histoire d’Abraham. Le premier répons des matines de ce jour rappelle la promesse de Dieu à Abraham revenu d’Egypte et qui vient de se séparer de Lot. Le texte est celui de la Vulgate, sans la précision du lieu : « la vallée de Mambré qui est à Hébron ».
Benedíctus es, Dómine, doce me justificatiónes tuas ; in lábiis meis pronuntiávi ómnia judícia oris tui.
Tu es béni, Seigneur, enseigne-moi tes justifications, de mes lèvres j’ai prononcé tous les jugements de ta bouche.
L’offertoire de la messe de ce jour répète la première phrase, mais à la fin de la répétition elle s’élargit considérablement tant en longueur qu’en hauteur, constituant le sommet de toute la mélodie. L’essentiel est donc le mot « tuas » : tes préceptes. Le même adjectif possessif termine aussi l’antienne. Ces versets viennent du psaume 118, et chacun des huit mots désignant la Parole et les préceptes de Dieu dans le psaume 118 (cent-dix-huit, apparenté au psaume dix-huit, constitué de 22 strophes de huit versets, 8 est le nombre des béatitudes et du Christ resssuscité) est accompagné du possessif : ta parole, tes jugements, tes commandements… C’est donc le mot qui revient le plus souvent dans le psaume (plus de 200 fois). C’est pourquoi la mélodie le souligne ici, dans une élévation joyeuse qui se termine en une grande révérence. On remarque aussi le chant sur le mot « oris » : la parole sort de la bouche de Dieu comme un coup de clairon.
Lætáre, pater Adam, sed magis tu, o Heva mater, exsúlta; ambo, inquam, consolámini super fília, et tali fília. Instat namque tempus, quo iam tollátur oppróbrium, nec hábeat vir quid causétur advérsus féminam: qui útique, dum se imprudénter excusáre conarétur, crudéliter illam accusáre non cunctátus est, dicens: Múlier quam dedísti mihi, dedit mihi de ligno, et comédi. Proptérea curre, Heva, ad Maríam; curre, mater, ad fíliam; fília pro matre respóndeat; ipsa matris oppróbrium áuferat; ipsa patri pro matre satisfáciat: quia ecce si vir cécidit per féminam, iam non erígitur nisi per féminam.
Réjouis-toi, Adam notre Père, et toi surtout exulte, Ève notre mère. Tous deux, dis-je, tirez consolation de votre fille – et d’une telle fille ! – Car le temps est venu où désormais la honte est effacée et où l’homme n’a plus matière à porter plainte contre la femme, lui qui, essayant imprudemment de s’excuser, n’a pas hésité à l’accuser cruellement en ces termes : « C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné de l’arbre, et j’ai mangé ! » Accours donc, Ève, auprès de Marie ; accours, mère, auprès de ta fille. Que la fille réponde pour la mère ; qu’elle efface la honte de sa mère ; qu’elle disculpe sa mère auprès de son père. Voilà que l’homme, tombé jadis par la femme, ne peut plus se relever que par la femme.
Saint Bernard, deuxième homélie sur Missus est (« De laudibus de Virginis Matris »).
Ci-dessus un dessin au crayon et à la craie d’une cistercienne trappistine de l’abbaye Notre-Dame du Mississippi (Dubuque). Il date de 2005 et il est reproduit sur une carte qui est devenue le grand succès d’édition du monastère. C’est loin d’être un chef-d’œuvre, mais il illustre parfaitement le propos de saint Bernard. Le regard est attiré par le double mouvement de Marie mais il faut voir aussi les pieds d’Eve empêtrés dans le serpent dont Marie écrase la tête : joli raccourci.
La situation est inquiétante mais à force d'écraser le Donbass et sa population, faire ami-ami avec les Américains juste pour leur servir de base avec fenêtre sur la Russie, cela devait arriver.
C’est la Scala de Milan qui a ouvert le bal contre Valéry Guerguiev, hier, lui intimant l’ordre de plaider pour une solution pacifique en Ukraine, faute de quoi il ne pourrait pas diriger les représentations de l’opéra La dame de Pique début mars.
Puis c’est le Carnegie Hall de New York qui, ce matin, invoquant ce qui se passe dans le monde (sic), a décommandé Guerguiev pour les trois concerts qu’il devait donner à la tête du Philharmonique de Vienne, le premier étant ce soir même.
Puis c’est la Philharmonie de l’Elbe qui a lancé un ultimatum à Guerguiev, qui doit se prononcer contre Poutine s’il veut diriger l’orchestre. Puis la Philharmonie de Rotterdam. Puis la Philharmonie de Munich, dont Guerguiev est le directeur musical en titre…
Ainsi la musique est-elle aux ordres de la propagande politique. Pas en Russie. En Occident. Valéry Guerguiev, l’un des plus grands chefs d’orchestre de notre temps (comme son actualité le montre assez) est soumis à des ultimatums sous prétexte qu’il est plus ou moins proche de Poutine.
Ah oui. Et on lui reproche notamment, de façon récurrente, de ne pas avoir pris position contre les lois russes interdisant la propagande LGBT…
Valéry Guerguiev est l’homme qui restera en Russie comme celui qui a rétabli le théâtre Mariinsky dans toute sa splendeur. Ce théâtre que Staline avait rebaptisé Kirov était en décadence depuis la révolution bolchevique. En 1977 le jeune Valéry Guerguiev entre au Kirov comme chef d’orchestre stagiaire. Il fait peu à peu la preuve de son génie, et en 1988, quand le chef principal Iouri Temirkanov prend la direction de l’orchestre philharmonique de Leningrad, c’est Guerguiev qui doit logiquement lui succéder. Mais ce n’est pas possible. Pourquoi ? Parce qu’il n’a pas sa carte du parti communiste. Voilà l’homme qui subit aujourd’hui les foudres des bien-pensants. Guerguiev l’homme libre était prêt à sacrifier sa carrière. Mais, par un vote, le personnel du Kirov fit de Guerguiev le chef principal de l’institution. Et Guerguiev s’attela à la refondation du Kirov.
En 1991 est élu maire de Leningrad Anatoly Sobtchak, avec comme premier adjoint un certain Vladimir Poutine. Trois mois plus tard, la ville redevient Saint-Pétersbourg. L’année suivante le Kirov redevient le Mariinsky. Vladimir Poutine va soutenir Valéry Guerguiev dans ses projets de développement du Mariinsky, dont il devient directeur artistique en 1994, puis directeur général en 1998. Une nouvelle salle de concert est inaugurée en 2006, un nouvel opéra en 2013.
Grâce à Guerguiev… et à Poutine, Saint-Pétersbourg est redevenue une des capitales musicales du monde. Au nom de quoi devrait-on obliger le chef d’orchestre Guerguiev à condamner le président Poutine ?
Quelques minutes de musique russe, avec Guerguiev... à la Scala…
La peinture de Viktor Alexandrovich Hartmann qui a inspiré cette musique : Projet pour la porte de la ville à Kiev (Проэктъ городскихъ воротъ въ Кіевѣ):
Parmi les saints du martyrologe romain, aujourd’hui, il y a saint Taraise, Tarasios, patriarche de Constantinople de 784 à 806. C’est la fête de ce jour dans la liturgie byzantine.
Taraise était le chef des secrétaires impériaux quand l’impératrice Irène le fit élire patriarche de Constantinople, avec pour mission de combattre l’iconoclasme qui défigurait l’Eglise (et faisait des martyrs) avec l’appui jusque-là des empereurs. La pape Adrien fut d’abord mécontent qu’on mette sur le siège de Constantinople un homme qui était un simple laïc, et il le fit savoir, mais il ne put qu’appuyer le projet d’un concile contre l’iconoclasme. Taraise fut sacré et intronisé le jour de Noël 784. La dernière réunion préparatoire au concile, le 31 juillet 786, fut dispersée par des soldats iconoclastes. Le concile devait commencer le lendemain. Mais les troubles furent pires que la veille. A priori le concile était abandonné. En réalité il fut préparé dans le plus grand secret, tandis qu’Iréne éloignait les troupes iconoclastes et faisait venir des soldats iconodules. Pour plus de sécurité le concile se tint à Nicée. Ce fut Nicée II, sous la présidence de Taraise, du 24 septembre 787 au 23 octobre suivant : le septième et dernier concile œcuménique de l’Eglise indivise, dont les actes, d’une grande importance, définissent la légitimité et l’utilité des images sacrées et la vénération qui leur est due. Jean-Paul II a publié une lettre apostolique pour le 12e centenaire.
Taraise fit rechercher les reliques des martyrs de l’iconoclasme et les transféra dans un monastère de Constantinople, et il construisit le monastère qui porta ensuite son nom et dans lequel il se fit enterrer.
Le premier tropaire de son office fait allusion à son courage dans la tenue du concile :
Préférant la mort à la vie, Bienheureux, tu ordonnas de vénérer l'icône du Christ et de tous les saints ; et de la sorte, selon le psaume de David, tu fermas la bouche des hérétiques qui parlaient avec tant d’iniquité contre Dieu (psaume 62,12).