L’antienne d’offertoire de la messe de ce jour montre admirablement que cette pièce était un chant de procession, la procession lente et solennelle des oblats vers l’autel. Au temps où c’était encore le cas, l’antienne était le refrain qui accompagnait trois (ou quatre) versets, pris dans le même psaume 16.
Pérfice gressus meos in sémitis tuis, ut non moveántur vestígia mea : inclína aurem tuam, et exáudi verba mea : mirífica misericórdias tuas, qui salvos facis sperántes in te, Dómine. (psaume 16 versets 5, 6, 7)
Affermissez mes pas dans vos sentiers, afin que mes pieds ne soient pas ébranlés. Inclinez vers moi votre oreille et exaucez mes paroles. Faites éclater vos miséricordes, vous qui sauvez ceux qui espèrent en vous, Seigneur.
1- Exaudi Domine justitiam meam, intende deprecationem meam, auribus percipe orationem meam. (verset 1)
Écoutez, Seigneur, ma juste cause, soyez attentif à ma supplication, prêtez l’oreille à ma prière.
2- Custodi me, Domine, ut pupillam oculi, sub umbra alarum tuarum protege me, eripe me Domine, ab impio. (verset 8)
Gardez-moi, Seigneur, comme la prunelle de l’œil, à l’ombre de vos ailes protégez-moi, délivrez-moi, Seigneur, de l'impie.
3- Ego autem cum justitia apparebo in conspectu tuo, satiabor dum manifestabitur gloria tua. (verset 15 et dernier)
Pour moi, c’est dans la justice que je paraîtrai en votre présence, je serai comblé quand sera manifestée votre gloire.
On voit le premier verset sur la page du célèbre graduel dit des séquences de Notker (codex 121 d’Einsiedeln, Xe siècle). Les deux autres sont sur la page suivante. On constate aussi au début de l’antienne l’indication que les deux doubles-notes du deuxième mot, gressus (les pas !) doivent être allongées (ce sont deux x, qui veulent dire : exspectare : attendre, donc retarder, et sur le neume suivant le t qui veut dire tenere : retenir).
Voici cette antienne par les moines de Triors :
Sur la sexagésime, voir aussi :
• L’introit.