Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le blog d'Yves Daoudal - Page 407

  • Les sept fondateurs des Servites

    Comme le dit dom Guéranger, « leur vie se consuma dans la contemplation des souffrances de Notre-Dame ; l’Ordre qu’ils établirent eut pour mission de propager le culte de ces inénarrables douleurs ». On s’attendrait donc à ce que leur iconographie montre Notre Dame des 7 douleurs. En réalité c’est assez rare.

    Santi+Sette+fondatori.JPG

    Le plus souvent on voit les 7 ascètes en extase devant la Sainte Vierge qui les surplombe et qui est éventuellement en extase elle aussi, selon le goût du jour…

    L’un des tableaux les plus sobres est cette élégante aquarelle du début du XIXe siècle du diocèse de Vicenza.

    Capture d’écran 2022-02-11 à 16.31.20.png

    A gauche, au pied du servite à grande barbe blanche, on voit un livre ouvert. Il s’agit de la règle de saint Augustin, dont on lit les célèbres premiers mots : « Ante omnia, fratres carissimi, diligatur Deus, deinde proximus. » Avant tout, frères très chers, que Dieu soit aimé, puis le prochain.

    C’est le texte que l’on voit sur le tableau de Nicolo di Pietro montrant un saint Augustin peu amène qui présente sa règle à ses moines.

    640px-10_Nicolo_di_Pietro,_1413-15._The_Saint_Augustine_Gives_the_Rules_to_His_Followers._Pinacoteca,_Vatican..jpg

    A Senigallia on s’est assez joliment essayé à l’icône.

    Capture d’écran 2022-02-11 à 16.25.05.png

    On peut se demander ce que ces distingués florentins du XIIIe siècle auraient pensé de l’église qui leur est dédiée à Rome…

    Nomentano_-_Santi_Sette_Fondatori.JPG

  • Les dictateurs ont peur

    Et Facebook au secours de la dictature a supprimé les comptes des trois administrateurs du groupe "Convoi de la liberté", qui avait 360.000 suiveurs. Un groupe "Convoi de la liberté 2.0" a été aussitôt constitué.

    Quant au préfet de police il souligne en direct, sur le périphérique, sa détermination à défendre... l'immeuble de Pfizer.

    FLU2HCqXEAAtgWj.jpg

  • Avant-dernier acte

    La proposition de loi visant à « renforcer le droit à l’avortement » notamment en l’étendant jusqu’à 14 semaines a été adopté hier pour la troisième fois « par l’Assemblée nationale », à savoir 46 députés contre 16.

    Le texte va donc aller une troisième fois au Sénat, où il sera une troisième fois rejeté. Puis il sera voté définitivement par « l’Assemblée nationale » le 23 février, puisque le gouvernement veut absolument que la France reste dans le peloton de tête des pays où le massacre des enfants est un « droit fondamental ».

  • Biden la haine

    Jobidon a jugé nécessaire de condamner le projet de loi de protection de l’enfance en discussion en Floride qui interdit d’évoquer les questions d’orientation sexuelle et d’identité de genre à l’école primaire et empêchera donc les enfants de subir la propagande LGBT. La loi donne aux parents le droit de porter plainte si elle n’est pas respectée.

    Pour Jobidon c’est une loi de haine qui attaque les enfants LGBT. Sic.

    La condamnation (qui sera évidemment sans effet) tient en deux tweets :

    De la Maison Blanche :

    Capture d’écran 2022-02-11 à 12.25.46.png

    Aujourd'hui, des élus conservateurs de Floride ont présenté une législation destinée à attaquer les enfants LGBTQI+. Au lieu de rendre la croissance plus difficile pour les jeunes, le président des Etats-Unis s'efforce de garder les écoles ouvertes et de soutenir la santé mentale des étudiants.

    De Jobidon en personne :

    Capture d’écran 2022-02-11 à 12.25.09.png

    Je veux que chaque membre de la communauté LGBTQI+ - en particulier les enfants qui seront touchés par ce projet de loi haineux - sache que vous êtes aimés et acceptés tels que vous êtes. Je vous soutiens, et mon gouvernement continuera à se battre pour les protections et la sécurité que vous méritez.

    (On pourra remarquer la convergence avec François qui ne cesse de dire aux invertis qu'il reçoit que Dieu les aime et les accepte tels qu'ils sont, exactement dans les mêmes termes.)

  • Toujours Sissi…

    Le président égyptien Abdel Fattah Al Sisi a nommé président de la Haute Cour constitutionnelle d'Égypte le juge copte Boulos Fahmy.

    C’est la première fois qu’un chrétien préside la Cour constitutionnelle.

    Boulos Fahmy était vice-président de l’institution depuis 2010, mais c’est justement le passage de numéro 2 à numéro 1 qui était impossible jusqu’à maintenant, comme dans la plupart des domaines. (Boutros Boutros Ghali, qui incarna longtemps la politique étrangère égyptienne, était officiellement le numéro 2 du ministère. Il fut nommé vice-Premier ministre chargé des affaires étrangères juste avant de devenir secrétaire général de l’ONU.)

  • Apparition de la Bienheureuse Marie Vierge Immaculée

    22386453009.jpg

    Début de l’encyclique Le pèlerinage de Lourdes, de Pie XII, 2 juillet 1957.

    Le pèlerinage de Lourdes, que Nous avons eu la joie d'accomplir en allant présider, au nom de Notre Prédécesseur Pie XI, les fêtes eucharistiques et mariales de la clôture du Jubilé de la Rédemption, a laissé en Notre âme de profonds et doux souvenirs. Aussi Nous est-il particulièrement agréable d'apprendre que, sur l'initiative de l'Evêque de Tarbes et Lourdes, la Cité mariale s'apprête à célébrer avec éclat le Centenaire des Apparitions de la Vierge Immaculée dans la grotte de Massabielle, et qu'un Comité international a même été constitué à cet effet sous la présidence de l'Eminentissime Cardinal Eugène Tisserant, Doyen du Sacré Collège. Avec vous, Chers Fils et Vénérables Frères, Nous tenons à remercier Dieu pour l'insigne faveur faite à votre Patrie et pour tant de grâces répandues depuis un siècle sur la multitude des pèlerins. Nous voulons également convier tous Nos fils à renouveler, en cette année jubilaire, leur piété confiante et généreuse envers Celle qui, selon le mot de S. Pie X, daigna établir à Lourdes « le siège de son immense bonté » (Lettre du 12 juillet 1914).

    Toute terre chrétienne est une terre mariale, et il n'est pas de peuple racheté dans le sang du Christ, qui n'aime à proclamer Marie sa Mère et sa Patronne. Cette vérité prend toutefois un relief saisissant quand on évoque l'histoire de la France. Le culte de la Mère de Dieu remonte aux origines de son évangélisation et, parmi les plus anciens sanctuaires marials, Chartres attire encore les pèlerins en grand nombre et des milliers de jeunes. Le Moyen Age qui, avec Saint Bernard notamment, chanta la gloire de Marie et célébra ses mystères, vit l'admirable efflorescence de vos cathédrales dédiées à Notre-Dame : Le Puy, Reims, Amiens, Paris et tant d'autres... Cette gloire de l'Immaculée, elles l'annoncent de loin par leurs flèches élancées, elles la font resplendir dans la pure lumière de leurs vitraux et l'harmonieuse beauté de leurs statues ; elles attestent surtout la foi d'un peuple se haussant au-dessus de lui-même dans un élan magnifique pour dresser dans le ciel de France l'hommage permanent de sa piété mariale.

    Dans les villes et les campagnes, au sommet des collines ou dominant la mer, les sanctuaires consacrés à Marie, — humbles chapelles ou splendides basiliques, — couvrirent peu à peu le pays de leur ombre tutélaire. Princes et pasteurs, fidèles innombrables y sont accourus au long des siècles vers la Vierge Sainte, qu'ils saluèrent des titres les plus expressifs de leur confiance ou de leur gratitude. Ici l'on invoque Notre-Dame de Miséricorde, de Toute Aide ou de Bon Secours ; là le pèlerin se réfugie auprès de Notre-Dame de la Garde, de Pitié ou de Consolation ; ailleurs sa prière monte vers Notre-Dame de Lumière, de Paix, de Joie ou d'Espérance ; ou encore il implore Notre-Dame des Vertus, des Miracles ou des Victoires. Admirable litanie de vocables, dont l'énumération jamais achevée raconte, de province en province, les bienfaits que la Mère de Dieu répandit au cours des âges sur la terre de France.

    Le XIXe siècle devait pourtant, après la tourmente révolutionnaire, être à bien des titres le siècle des prédilections mariales. Pour ne citer qu'un fait, qui ne connaît aujourd'hui la « médaille miraculeuse » ? Révélée, au cœur même de la capitale française, à une humble fille de S. Vincent de Paul que Nous eûmes la joie d'inscrire au catalogue des Saints, cette médaille frappée à l'effigie de « Marie conçue sans péché » a répandu en tous lieux ses prodiges spirituels et matériels. Et quelques années plus tard, du 11 février au 16 juillet 1858, il plaisait à la Bienheureuse Vierge Marie, par une faveur nouvelle, de se manifester sur la terre pyrénéenne à une enfant pieuse et pure, issue d'une famille chrétienne, laborieuse dans sa pauvreté. « Elle vient à Bernadette, disions-Nous jadis, elle en fait sa confidente, la collaboratrice, l'instrument de sa maternelle tendresse et, de la miséricordieuse toute-puissance de son Fils, pour restaurer le monde dans le Christ par une nouvelle et incomparable effusion de la Rédemption » (Discours du 28 avril 1935 à Lourdes).

    Les événements qui se déroulèrent alors à Lourdes, et dont on mesure mieux aujourd'hui les proportions spirituelles, vous sont bien connus. Vous savez, Chers Fils et Vénérables Frères, dans quelles conditions étonnantes, malgré railleries, doutes et oppositions, la voix de cette enfant, messagère de l'Immaculée, s'est imposée au monde. Vous savez la fermeté et la pureté du témoignage, éprouvé avec sagesse par l'autorité épiscopale et sanctionné par elle dès 1862. Déjà les foules étaient accourues, et elles n'ont pas cessé de déferler vers la grotte des apparitions, à la source miraculeuse, dans le sanctuaire élevé à la demande de Marie. C'est l'émouvant cortège des humbles, des malades et des affligés ; c'est l'imposant pèlerinage de milliers de fidèles d'un diocèse ou d'une nation ; c'est la discrète démarche d'une âme inquiète qui cherche la vérité ... « Jamais, disions-Nous, en un lieu de la terre, on n'a vu pareil cortège de souffrance, jamais pareil rayonnement de paix, de sérénité et de joie ! ». Jamais, pourrions-Nous ajouter, on ne saura la somme de bienfaits dont le monde est redevable à la Vierge secourable !

    O specus felix, decorata divae
    Matris aspectu ! Veneranda rupes,
    Unde vitales scatuere pleno
    Gurgite lymphae !

    (Office de la fête des Apparitions, Hymne des II Vêpres). [Ô bienheureuse grotte, embellie par la vision de la divine Mère ! Roche vénérable d’où les eaux de la vie jaillissent à grands flots !]

    Ces cent années de culte marial, au surplus, ont en quelque sorte tissé entre le Siège de Pierre et le sanctuaire pyrénéen des liens étroits, qu'il Nous plaît de reconnaître. La Vierge Marie elle-même n'a-t-elle pas désiré ces rapprochements ? « Ce qu'à Rome par son Magistère infaillible le Souverain Pontife définissait, la Vierge Immaculée Mère de Dieu, bénie entre toutes les femmes, voulut, semble-t-il, le confirmer de sa bouche, quand peu après elle se manifesta par une célèbre apparition à la grotte de Massabielle ». (Décret pour la Canonisation de Ste Bernadette, 2 juillet 1933). Certes la parole infaillible du Pontife romain, interprète authentique de la vérité révélée, n'avait besoin d'aucune confirmation céleste pour s'imposer à la foi des fidèles. Mais avec quelle émotion et quelle gratitude le peuple chrétien et ses pasteurs ne recueillirent-ils pas des lèvres de Bernadette cette réponse venue du ciel : « Je suis l'Immaculée Conception » !

  • Psychiatrique

    Capture d’écran 2022-02-10 à 13.44.05.png

    Je n’avais pas fait état de ce titre d’Euractiv parce que l’information ne pouvait pas être vraie, mais que je ne comprenais pas où était le lézard. D’autant que l’article se terminait en une eau de boudin opaque. En fait le lézard était sous mon nez, il s’appelle Darmanin.

    A l’issue d’un conseil des ministres de l’Intérieur de l’UE, le 3 février, Darmanin (en tant que président tournant de ce conseil puisque c’est la France qui exerce cette présidence) annonçait que « tout le monde est d’accord » pour dire que tous les pays de l’UE doivent prendre leur part de responsabilité dans l’accueil des « réfugiés » et donc pour qu’il y ait « une certaine solidarité obligatoire », solidarité qui « ne sera pas facultative ». Sic, non seulement elle sera obligatoire mais en plus elle ne sera pas facultative…

    Cela paraissait simple, même si c’était absurde : il était tout simplement inimaginable que les ministres polonais et hongrois, par exemple, aient acquiescé.

    La suite de l’article d’Euractiv était un embrouillamini. Cela devenait « une initiative franco-allemande », et « on peut toutefois se demander quels seront les États membres de l’UE qui participeront effectivement à l’initiative franco-allemande ». D’autant que « la plupart des ministères de l’Intérieur contactés par EURACTIV ont déclaré » qu’ils n’en avaient pas discuté chez eux…

    Et selon le ministre allemand « 12 Etats membres » seraient « prêts à accueillir » des « réfugiés ». Un nombre « exagéré » selon certains entourages de ministres…

    Bref à la fin de l’article il ne restait plus rien de l’annonce de Darmanin. Sauf le titre.

    L’autre site européiste, EUobserver, n’avait pas cru bon de parler de cette tambouille. Alors pour en parler quand même il souligne que « l’Autriche conteste l’annonce par la France d’un accord sur la migration ». C’est seulement un porte-parole anonyme de la représentation autrichienne qui l’a dit mardi à Bruxelles. Ce qui suffit pour annihiler la prétention darmaninesque.

    Mais qui encore écoute un ministre qui prétend qu’« il n'y a pas un Français qui pense » que Macron « n'a pas été un bon président de la République » ?

    N.B. C'est le même qui vient de déclarer: « Il y a beaucoup d'argent disponible pour l'islam. »

  • Sainte Scholastique

    227214.jpg

    L'Abbesse, seule éveillée parmi le peuple de ses brebis,
    Écoute son frère qui parle et qui ne sait pas qu'il est minuit.
    Son frère, c'est Saint Benoît, patriarche des Moines d'Occident.
    Scolastique le regarde et tremble et loue Dieu qui l'a rendu si grand !
    Elle a fait ce qu'il lui a commandé de faire et elle sait que c'était bien,
    L'Abbesse dans le grand vestige de l'Abbé, attentive jusqu'à la fin.
    Maintenant ce n'est pas qu'elle écoute mot à mot et comprenne tout ce qu'il dit :
    Benoît est avec elle simplement, et demain elle sera dans le Paradis.
    Et de même que le soir, en ces temps où l'on met la table en plein air,
    La lampe éclaire d'en dessous le noyer qui paraît vermeil et vert,
    Avec sa tige et le feuillage frais rempli de fruits pondéreux,
    L'arbre au-dessus de la famille d'où sort un souffle ténébreux,
    Tout de même dans l'ombre de Dieu et la stature de ce puissant qui la protège
    Scolastique écoute son frère et ses paroles qui tombent comme de la neige !
    Elle entend le nom de Jésus dans sa bouche et elle frémit :
    Il est là, c'est son dernier jour de la terre et demain elle sera dans le Paradis.
    C'est fini. Que Dieu est grand et qu'il est magnifique d'être né !
    Son frère, c'est Saint Benoît, elle a fait ce qu'il lui avait commandé.
    C'est bien son tour à présent de lui faire faire ce qu'elle veut, ainsi que les femmes en ont l'art !
    Il parle, et parfois s'interrompt, s'inquiète et il lui semble qu'il est tard.
    Mais alors on entend ce grand vent et cette grande pluie
    Qu'accorde à sa fille Scolastique Dieu qui est à qui le prie.
    Elle sourit, Benoît cède, et attend avec patience et douceur,
    Tout plein de textes et d'idées, et les yeux fixés sur sa sœur,
    Que le tonnerre à son tour ait fini et lui permette de reprendre le fil.
    Et c'est pourquoi le charretier à deux mains qui retient ses chevaux indociles,
    Le meunier en toute hâte dans la nuit qui court pour lever les vannes de son écluse,
    La barque qui fuit devant le temps comme une caille qui piète et ruse,
    S'étonnent et ne comprennent rien du tout à cette furie de tempête à tout casser,
    Qui sans rime ni raison s'est tout-à-coup déchaînée,
    Afin que les Anges tranquillement écoutent comme une musique
    Benoît, pur comme un enfant, qui cause avec sa sœur Scolastique.

    Paul Claudel, Corona benignitatis anni Dei.

  • Tellement beau…

    La nouvelle église de la communauté catholique de Gland (VD) sera consacrée par l’évêque le 13 février 2022. L’aboutissement du projet commencé il y a onze ans est aussi un signe d’espérance dans un environnement où les lieux de culte tendent à disparaître.

    Une église moderne et ouverte sur le monde qui n’oublie pas pour autant ses racines. «Il y a même une volonté de retour aux sources», note Gilles Vallat. Le concept général étant de retrouver ce qui caractérisait les premières communautés chrétiennes.

    La forme circulaire donne une dimension communautaire à l’action liturgique. L’assemblée, les lecteurs et chanteurs y font naturellement «corps». L’autel, l’ambon et le siège de la présidence forment un triangle au milieu des chaises placées en demi-cercle. Une configuration qui permet une participation plus active de l’assemblée. Tout cela dominé par un plafond qui laisse passer une lumière zénithale douce.

    La forme générale du bâtiment rappelle celle des premières églises chrétiennes.

    Sic.

    Eglise-Gland-Ext-IMG_2178.jpg

  • Saint Cyrille d’Alexandrie

    1280px-POPE_kyrellos.JPG

    Saint Cyrille imposant la maternité divine de Marie au concile d'Ephèse. Icône copte.

    Tout ce que le Christ avait à faire sur la terre était maintenant accompli ; mais il fallait absolument que nous « devenions participants de la nature divine » du Verbe (2P 1,4), c’est-à-dire que nous abandonnions notre vie propre pour qu’elle se transforme en une autre… En effet, aussi longtemps qu’il demeurait dans la chair auprès des croyants, le Christ leur apparaissait, je crois, comme le donateur de tout bien. Mais lorsque viendrait le moment où il devrait monter vers son Père des cieux, il faudrait bien qu’il soit présent par son Esprit auprès de ses fidèles, qu’il « habite par la foi dans nos cœurs » (Ep 3,17).

    Les hommes en qui l’Esprit est venu et a fait sa demeure sont transformés ; ils reçoivent de lui une vie nouvelle comme on peut facilement le voir par des exemples pris dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Samuel, après avoir adressé tout un discours à Saül, lui dit : « L’Esprit du Seigneur fondra sur toi et tu seras changé en un autre homme » (1S 10,6). Quant à saint Paul : « Nous tous qui, le visage dévoilé, reflétons la gloire du Seigneur, nous sommes transfigurés en cette même image, de gloire en gloire, comme il convient au Seigneur qui est Esprit. Car le Seigneur, c’est l’Esprit » (2Co 3,18).

    Vous voyez comment l’Esprit transforme pour ainsi dire en une autre image ceux en qui on le voit demeurer. Il fait passer facilement de la considération des choses terrestres à un regard exclusivement dirigé vers les réalités célestes ; d’une lâcheté honteuse à des projets héroïques. Nous constatons que ce changement s’est produit chez les disciples : fortifiés ainsi par l’Esprit, les assauts des persécuteurs ne les ont pas paralysés ; au contraire, ils se sont attachés au Christ par un amour invincible. C’est absolument indubitable. Elle est donc bien vraie, la parole du Sauveur : « C’est votre intérêt que je retourne au ciel » (Jn 16,7). Car c’est le moment de la descente de l’Esprit.

    Commentaire sur l’évangile de saint Jean, 10 (trad. Delhougne, Les Pères commentent).