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  • Dédicace des Basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul

    L’histoire, affirme Eusèbe de Césarée, nous apprend que sous le règne de Néron « Paul fut décapité et Pierre crucifié à Rome ».

    Et Eusèbe ajoute (Histoire ecclésiastique, II, 25) :

    Ce fait, du reste, nous est encore garanti par Gaïus, homme ecclésiastique, qui vivait sous Zéphyrin, évêque de Rome [199-217]. Dans un écrit où il argumente contre Proclus, le chef de la secte des Cataphrygiens, il parle des lieux où furent déposés les saintes dépouilles des deux apôtres; il dit : « Je puis montrer les trophées des apôtres. Va au Vatican ou sur la voie d'Ostie ; tu trouveras les trophées des fondateurs de cette église. »

    Cette indication est très précieuse, car elle montre que dès le IIe siècle au moins il y avait un oratoire sur les tombeaux des deux apôtres, qui allaient devenir Saint-Pierre de Rome et Saint-Paul hors les murs.

    On remarque aussi le mot utilisé par Eusèbe (ou cité par lui) : les « trophées ». Le sens exact de ce mot grec est : monument célébrant la défaite de l’ennemi. Martyrs, les apôtres sont vainqueurs. Et leur Eglise a vaincu le paganisme.

    La fête de la dédicace des basiliques quant à elle ne remonte qu’à saint Pie V (sur le fondement d’une inscription au martyrologe romain, au XIe siècle pour la dédicace de Saint-Pierre, au XIIe siècle pour la dédicace de Saint-Paul).

    *

    Du graduel de la messe de la dédicace, Bruckner a fait un de ses beaux motets, souvent interprété dans les pays germaniques lors de l’anniversaire de la dédicace de l’église. Le voici par les Sixteen.

    Locus iste a Deo factus est, inæstimábile sacraméntum, irreprehensíbilis est.

    Ce lieu a été fait par Dieu même : c’est un mystère inappréciable, il est exempt de toute souillure.

     

  • Homme de désirs

    La lecture biblique de cette semaine, selon la liturgie, est le livre de Daniel.

    Dans ce livre, Daniel est appelé trois fois, par l’ange Gabriel, par l’homme vêtu de lin, et par une « forme d’homme » : « vir desideriorum », selon la Vulgate : homme de désirs.

    Osty traduit « homme de prédilection » et il dit en note : « c’est-à-dire particulièrement désiré, apprécié, cher : il s’agit de la prédilection divine. La traduction de la Vulgate “vir desideriorum”, entendu au sens d’homme qui n’a de désirs que pour Dieu, est un exemple de ces contresens dont on regretterait qu’ils n’eussent pas été faits. »

    On remarque l’arrogance habituelle du traducteur moderne, accompagnée ici d’un sourire de commisération vis-à-vis de celui qui a compris à l’envers mais a fait de son erreur une bien jolie expression…

    Ce pauvre saint Jérôme, une fois de plus, n’a pas compris. Mais Osty oublie d’aller voir ce que dit le texte grec. En l’occurrence ce n’est pas celui qui avait été ajouté à la Septante, mais celui qui le supplanta dès sa parution, que l’on doit à Théodotion : c’est celui des Eglises byzantines. Théodotion (IIe siècle) était réputé pour l’exactitude de ses traductions. Or Théodotion traduit : ἀνὴρ ἐπιθυμιῶν. C’est-à-dire très précisément « homme de désirs », sans aucune possibilité de traduire autrement en français.

    On ne s’étonnera pas que la traduction de l’infaillible Osty vienne de la Bible… du rabbinat, et non de la Bible de Jérusalem comme il le dit. Car la Bible de Jérusalem, comme la TOB, gardent le pluriel hébraïque : « homme de prédilections ». Les autres traductions s’éloignent encore davantage, les protestantes disant le plus souvent « homme bien aimé » ou « aimé de Dieu », cette dernière étant aussi celle de la Bible de la liturgie (« catholique »).

    Il ne leur vient pas à l’idée que l’expression « homme de désirs » peut être réversible : indiquer à la fois le désir que Daniel a de Dieu, et le désir que Dieu a de Daniel. Ce qui est conforme au « style » biblique.

  • Au Parlement européen

    Il y a eu du grabuge à la réunion du groupe PPE, mercredi, à la suite du vote de la résolution contre la Pologne. Parce que les députés hongrois du PPE, qui sont tous du Fidesz, le parti de Viktor Orbán, ont publié sur le site du PPE un texte assez violent contre la résolution, jugeant « inacceptable » que des députés européens se moquent du principe de subsidiarité, et « scandaleux » que l’on attaque les gouvernements polonais et hongrois par des accusations non fondées.

    Les libéraux du PPE (dont les députés européens de l’opposition polonaise) ont tempêté que les Hongrois avaient « franchi toutes les lignes rouges de la loyauté », « insulté les Polonais » (sic) et les membres du groupe. Car si on savait que les Hongrois voteraient contre la résolution, ils devaient au moins le faire en silence…

    Or en fait le communiqué en question figure uniquement en hongrois, sur la page des députés hongrois. Où il est précisé, comme sur les pages des autres nationalités, que « les points de vue exprimés sont ceux de la délégation nationale et ne reflètent pas la position du Groupe ».

    On peut mesurer la mauvaise foi des libéraux – notamment des Polonais, et nommément de Janusz Lewandowski et ses lignes rouges de la loyauté.

    Le plus amusant est que, trois jours avant, le président du groupe PPE, Manfred Weber, félicitait Viktor Orbán pour sa réélection à la tête du Fidesz, en ajoutant : « Poursuivons notre coopération pour une Hongrie forte dans une Europe forte. »

  • Pas facile…

    Tweet de Mélenchon après la manifestation contre la politique sociale de Macron :

    À la mobilisation du #16novembre à #Marseille aux côtés des syndicats.e.s et des jeunes mobilisés. #manif16novembre pic.twitter.com/PgGhPSvIMO

    — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 16 novembre 2017

     On ne sait pas ce qu’est une syndicate, et il est honteux que selon Mélenchon tous les jeunes soient de genre masculin. Car les jeunes sont mobilisé·e·s. Et s’il y avait des syndicats de genre féminin, on devrait écrire syndicat·e·s.

    Bref, on s’essaye à l’écriture inclusive et on fait deux fautes en deux mots, en inventant une étrange féminisation.

    Cela dit, sur le compte Twitter de Mélenchon, il est spécifié que « JLM ne tweete pas en personne ».

    Donc ce n’est pas lui, c’est son nègre, qui a écrit, et promptement retiré le tweet (au lieu de le corriger) quand le Huffington Post l’a fait connaître.

    Euh… désolé. Depuis hier on n’a plus le droit de dire « nègre ». On doit dire « prête-plume ». Sur ordre du ministère de la Culture à plat ventre devant le lobby racialiste de M. Tin.

  • En Indonésie

    Buni Yani a été condamné à 18 mois de prison pour ses diffamations envers Ahok, l’ancien gouverneur chrétien de Djakarta.

    Buni Yani est l’homme qui avait falsifié une vidéo d’un discours de Ahok et l’avait abondamment commentée sur internet, enflammant ainsi les musulmans contre le « blasphémateur » chrétien.

    La campagne montée contre Ahok, émaillée de gigantesques manifestations, avait eu pour résultat qu’il fut battu aux élections suivantes alors qu’il était auparavant en tête dans les sondages (et très populaire). Et le mois suivant, à l’issue d’un long procès, il fut condamné à deux ans de prison pour diffamation de l’islam.

    Sur la base de la vidéo de Buni Yani…

  • En Californie

    L’archidiocèse de San Francisco a pris des dispositions pour « conseiller » un diacre ouvertement « gay » et réglementer ses activités « publiques ». Il y a longtemps que ce diacre est ouvertement homosexualiste, par ses articles dans le magazine LGBT local qui est aussi le plus ancien et le plus connu des Etats-Unis (Bay Area Reporter), par sa participation à la gay pride, et par son activité pastorale. Ainsi, en mai dernier, était-il l’animateur d’un « atelier » intitulé « Les dons des LGBTQ pour l’Eglise institutionnelle », au « Centre de vie spirituelle ignacienne » de la paroisse Sainte-Agnès de Haight-Ashbury. Dernière phrase de sa présentation : « Il est fier d’être un catholique gay et ne voit pas de contradictions dans cette identité, seulement des opportunités pour que le Saint-Esprit l’aide à devenir une personne plus aimante, plus compatissante, et plus sainte. » L’archidiocèse a donc décidé que toutes ses activités publiques devaient désormais être soumises à autorisation. Mais pour ses articles dans Bay Area Reporter, on ne peut rien, parce qu’il ne les signe pas en tant que diacre de l’Eglise catholique…

    L’école San Dominico de San Anselmo n’est plus catholique. Ainsi en ont décidé les… religieuses qui l’administrent, les Sœurs Dominicaines de Saint Raphaël. Elles avaient déjà défrayé la chronique l’été dernier en retirant la majorité des statues ornant le campus, au motif que c’était « perturbant » pour les personnes d’autres religions que de tomber sur une statue de saint François ou saint Dominique en arrivant à l’école. Désormais, l’école n’est plus catholique et ne dépend donc plus de l’archidiocèse, et elle va pouvoir plus que jamais délivrer un enseignement « inclusif ». Voici ces religieuses, qui se disent toujours dominicaines… (A priori on a l’impression d’autre chose… et c’est la bonne nouvelle…)

    Screenshot-2017-11-17 Who We Are Dominican Sisters of San Rafael.png

  • Saint Grégoire le Thaumaturge

    Extrait de son "Remerciement à Origène" (éd. Sources chrétiennes).

    Celui-ci [Origène] nous accueillit dès le premier jour, car ce fut vraiment pour moi le premier jour, le plus précieux de tous, s’il faut ainsi parler, celui où la première fois le vrai soleil commença à se lever devant moi. Au début cependant, pareils aux bêtes sauvages, aux poissons ou aux oiseaux qui sont tombés dans des filets ou des seines et qui s‘efforcent de s’échapper et de se sauver, nous voulions nous éloigner de lui pour gagner Beyrouth ou notre patrie. Mais il mit tout en œuvre pour nous attacher à lui : il déroulait des discours de toute sorte, il larguait, comme dit le proverbe, toutes les voiles, il y employait toutes ses forces.

    Il accordait à la philosophie et à ses amants les grands et nombreux éloges qui leur sont dus, disant que seuls mènent vraiment la vie qui convient à des êtres doués de raison ceux qui s’appliquent à bien vivre, connaissant tout d'abord ce qu’ils sont eux-mêmes, connaissant ensuite les vrais biens que l‘homme doit poursuivre et les vrais maux qu'il doit éviter. Il blâmait l’ignorance et tous les ignorants : or, nombreux sont ceux qui, à la manière des animaux, l’esprit aveugle, ne sachant même pas exactement ce qu’ils sont, errant comme des êtres privés de raison, bref, sans savoir eux-mêmes ce que peuvent être le bien et le mal et sans vouloir l’apprendre, s’élancent et s’envolent, comme s'il s’agissait du bien, vers la richesse, vers la renommée, vers les honneurs que donne la foule, vers le bien-être du corps. Ils font grand cas de ces faux biens, et c’est même pour eux la valeur unique, ainsi que les métiers qui peuvent les procurer et les genres de vie qui les leur donneront, vie militaire, métier d’avocat, étude des lois. Avec de tels propos il nous secouait, disant surtout, de façon très habile, que nous négligions la raison, faculté dominante de notre être intérieur.

    Je ne puis maintenant dire combien de paroles de ce genre il nous fit entendre, en nous exhortant à philosopher, et cela, non pas seulement un jour, mais plusieurs, les premières fois que nous allions auprès de lui. Nous avions été frappés comme d’un trait, dès le premier jour, par sa parole, car il y avait en elle un mélange de grâce et de douceur, de persuasion et de contrainte, mais nous nous détournions encore et nous réfléchissions, sans nous décider tout à fait à nous attacher fortement à la philosophie ; et cependant nous ne pouvions, je ne sais pourquoi, nous en aller, attirés sans cesse vers lui par ses paroles comme par de fortes contraintes. Il déclarait en effet qu'il est impossible de pratiquer une parfaite piété envers le Maître de toutes choses - ce sentiment que, seul, parmi tous les êtres qui vivent sur la terre, l‘homme eut l’honneur et la dignité d‘avoir, et naturellement tout homme, sage ou ignorant, le possède, s‘il n’a pas tout à fait perdu le bon sens par suite de quelque folie -, il proclamait, dis-je, avec raison, qu’il est impossible de pratiquer une parfaite piété sans philosopher : et cela jusqu’à ce que, ayant accumulé les uns sur les autres quantité de discours de ce genre, il nous eût enfin immobilisés par ses procédés sans artifice, comme des gens ensorcelés, et qu’il nous eût fixés auprès de lui par ses paroles, je ne sais comment, avec une sorte de force divine.

    Et voici qu'il nous frappa de l’aiguillon de l’amitié, - difficile à repousser, acéré, pénétrant -, l’aiguillon de son affabilité et de ses bonnes dispositions, toute la bienveillance qui apparaissait dans ses paroles elles-mêmes, quand il se trouvait avec nous et s’adressait à nous. Il n'essayait pas de nous circonvenir par ses discours ou autrement, mais de nous sauver avec une intention aimable, charitable et très bonne et de nous faire communier aux biens que donne la philosophie, surtout à tous les autres biens que la Divinité lui accorda à lui seul plus qu’à la plupart des hommes, et peut-être plus qu’à tous les hommes d'aujourd'hui : je veux dire au Maître de piété, au Verbe salutaire, qui visite beaucoup d‘hommes et mène à la perfection ceux chez qui il se rencontre. Il n’est personne qui puisse lui résister, car il est et il sera Roi de toutes choses : mais il est caché, et, avec ou sans peine, la plupart ne peuvent le connaître, au point d’avoir quelque chose de clair à dire de lui quand on les interroge. Telle une étincelle lancée au milieu de nos âmes, voici que s’allumait et s'embrasait en nous l’amour du Verbe sacré, tout aimable, qui par son ineffable beauté attire à lui tous les hommes, et l’amour de cet homme, son ami et son interprète.

    Profondément blessé par cet amour, je me laissai persuader de négliger toutes les affaires et études qui semblaient nous convenir, entre autres mes belles lois elles-mêmes, ma patrie et mes parents, ceux d’ici, pour qui nous étions partis. Une seule chose m‘était chère et aimée, la philosophie et son guide, cet homme divin.

  • Le scandale Verhofstadt

    Lors du « débat » hier sur l’état de droit en Pologne au Parlement européen, Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge, européiste libéral extrémiste, reprenant et concentrant les pires calomnies de la presse internationale, a déclaré à propos de la marche patriotique du 11 novembre à Varsovie :

    « 60 000 fascistes ont marché samedi à Varsovie, des néo-nazis, des suprémacistes blancs et je ne parle pas de Charlottesville en Amérique, je parle de Varsovie, Pologne, à 300 kilomètres environ d'Auschwitz-Birkenau. »

    La Ligue polonaise contre les diffamations a annoncé aujourd’hui le dépôt d’une plainte contre Verhofstadt. « Nous ne sommes pas d'accord avec de telles accusations. Ces mensonges sont inspirés par des "fake news" des médias occidentaux», a déclaré dans un communiqué Mira Wszelaka, la présidente de la Ligue. « J'ai participé à la marche avec un groupe de sympathisants de la Ligue. Je ne suis ni fasciste, ni néo-nazie. »

    Elle a ajouté : « L'attaque de Guy Verhofstadt est une attaque diffamatoire non étayée par des preuves. Nous allons essayer de lever l'immunité de l'eurodéputé. »

    De leur côté, les députés européens Marek Jurek et Zdzislaw Krasnodebski ont écrit au président du Parlement européen Antonio Tajani pour lui demander de sanctionner l'ancien Premier ministre belge pour ses propos.

  • Euthanasie

    Le Conseil économique social et environnemental (CESE) a déclaré hier s’être saisi du sujet de la fin de vie.

    Sur ce sujet, le CESE se déclare « à l’écoute des préoccupations de la société » qui lui parviennent par le biais de pétitions citoyennes. Parmi « plusieurs pétitions d’ampleur significative », le CESE a retenu celle intitulée « Battons-nous pour obtenir une loi sur l’aide active à mourir », et signée par un peu plus de 200 000 personnes.

    C’est le même CESE qui avait mis à la poubelle une pétition qui avait recueilli 700.000 signatures pour qu’il examine la licéité du soi-disant « mariage pour tous ». Là il n’était pas du tout « à l’écoute des préoccupations de la société »…

    Mais quand il s’agit d’aller dans le sens de la culture de mort, on tient compte d’une pétition qui a recueilli plus de trois fois moins de signatures.

    Car il s’agit clairement d’aller vers plus d’euthanasie.

    La saisine « pourrait » comporter, dans un premier temps, un « état des lieux ». Ensuite, le Conseil « pourrait » préconiser l’ouverture à l’aide médicale à mourir…

  • LE livre sur l'abbé Perrot

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    L’abbé Yann-Vari Perrot (1877-1943) est l’une des plus pures figures intellectuelles et spirituelles de Bretagne. Ses quarante ans de sacerdoce, sa personnalité, son érudition et sa parfaite maîtrise de sa langue natale en font une autorité morale encore reconnue par croyants et incroyants.

    Fils du secrétaire de l’abbé Perrot Herry Caouissin, Youenn Caouissin livre ici le fruit de cinquante ans de recherches fondées sur la consultation d’archives personnelles et inédites. Tout à la fois biographie et témoignage, son récit s’articule autour de la vie, de l’œuvre et du rayonnement catholique et breton de ce fier curé.

    Après l’enfance et l’éveil d’une vocation, l’auteur aborde l’incroyable genèse du fameux Bleun Brug (fête des bruyères), créé en 1905 pour promouvoir histoire, traditions, culture et langue celtique. Soutenu par l’Église et plus encore par Albert de Mun, cet événement annuel favorise une vraie renaissance spirituelle et culturelle en pays breton avec la revue Feiz ha Breiz (Foi et Bretagne) qu’il lance au même moment.

    Héroïque brancardier pendant la Grande Guerre, Yann-Vari Perrot s’engage par la suite avec ardeur dans la lutte contre les idéologies destructrices de la foi et des patries : modernisme, athéisme, néopaganisme, laïcisme, jacobinisme et communisme. Sa correspondance avec son évêque largement citée ici pour la première fois éclaire d’une réflexion profonde tous les cancers qui rongent nos sociétés.

    En poste à Plouguerneau à partir de 1920, il est muté à Scrignac en 1930, bastion du Parti communiste, par sa hiérarchie qui tente de décourager ses engagements. La Seconde Guerre mondiale et l’Occupation offriront enfin l’opportunité de le calomnier et… de l’abattre au retour de sa messe.

    Auteur de très nombreux écrits, vies de saints, articles, pièces de théâtre, prédications familiales, l’abbé Perrot est aussi à l’origine du renouveau de l’académie de Bretagne, de la résurrection de l’abbaye de Landévennec ainsi que du mouvement de restauration des chapelles bretonnes. Il fait partie de la commission d’écrivains qui adopte en 1941 l’orthographe unifiée du breton (peurunvan).
    Pour Youenn Caouissin, ses combats annoncent les exhortations de Jean-Paul II ou Benoît XVI quant à la fidélité à l’âme et aux racines des patries charnelles de notre Occident.

    Youenn Caouissin, fils aîné de Herry Caouissin, est né le 8 novembre 1942 à Landerneau, et fut baptisé par l’abbé Perrot. Comme toute sa famille, il est élevé dans le souvenir du recteur de Scrignac. À douze ans, il entre aux Scouts bretons Bleimor où il vit l’idéal chrétien et breton d’un scoutisme fondé par Perig Géraud-Kéraod, à l’origine des Scouts et Guides d’Europe.

    Passionné par la nature, la vie des animaux, la chasse et la vénerie, il choisit la profession de taxidermiste-naturaliste. En 1961, il est lauréat de la célèbre Fondation de la Vocation, ce qui lui ouvre la voie pour être dans l’équipe fondatrice du Parc naturel régional d’Armorique. Il est chargé d’une étude pour la création des espaces animaliers au sein du parc.

    Il collabore également à un grand nombre de revues de nature, de chasse. En 1984, il crée le Conservatoire de la voiture hippomobile ancienne dans la remise de son manoir breton, premier musée en Bretagne ayant pour objectif de sauver et restaurer ce patrimoine oublié et méprisé. Passionné de culture bretonne, il collabore aussi à plusieurs revues culturelles, politiques et religieuses, traitant de tout ce qui touche au devenir de la Bretagne. En 2000, il réalise une exposition sur les « 70 ans de littérature bretonne pour la jeunesse », et notamment sur celle de ses parents. C’est à la suite de cette exposition que son père lui confie le soin de terminer son livre sur l’abbé Perrot, commencé en… 1944 et resté inachevé, avec la promesse d’être fidèle à l’esprit Feiz ha Breiz et de contribuer à la redécouverte de l’abbé Perrot.

    Via Romana. 568 pages + cahier photo de 10 pages. 34 €.