L’abbé Yann-Vari Perrot (1877-1943) est l’une des plus pures figures intellectuelles et spirituelles de Bretagne. Ses quarante ans de sacerdoce, sa personnalité, son érudition et sa parfaite maîtrise de sa langue natale en font une autorité morale encore reconnue par croyants et incroyants.
Fils du secrétaire de l’abbé Perrot Herry Caouissin, Youenn Caouissin livre ici le fruit de cinquante ans de recherches fondées sur la consultation d’archives personnelles et inédites. Tout à la fois biographie et témoignage, son récit s’articule autour de la vie, de l’œuvre et du rayonnement catholique et breton de ce fier curé.
Après l’enfance et l’éveil d’une vocation, l’auteur aborde l’incroyable genèse du fameux Bleun Brug (fête des bruyères), créé en 1905 pour promouvoir histoire, traditions, culture et langue celtique. Soutenu par l’Église et plus encore par Albert de Mun, cet événement annuel favorise une vraie renaissance spirituelle et culturelle en pays breton avec la revue Feiz ha Breiz (Foi et Bretagne) qu’il lance au même moment.
Héroïque brancardier pendant la Grande Guerre, Yann-Vari Perrot s’engage par la suite avec ardeur dans la lutte contre les idéologies destructrices de la foi et des patries : modernisme, athéisme, néopaganisme, laïcisme, jacobinisme et communisme. Sa correspondance avec son évêque largement citée ici pour la première fois éclaire d’une réflexion profonde tous les cancers qui rongent nos sociétés.
En poste à Plouguerneau à partir de 1920, il est muté à Scrignac en 1930, bastion du Parti communiste, par sa hiérarchie qui tente de décourager ses engagements. La Seconde Guerre mondiale et l’Occupation offriront enfin l’opportunité de le calomnier et… de l’abattre au retour de sa messe.
Auteur de très nombreux écrits, vies de saints, articles, pièces de théâtre, prédications familiales, l’abbé Perrot est aussi à l’origine du renouveau de l’académie de Bretagne, de la résurrection de l’abbaye de Landévennec ainsi que du mouvement de restauration des chapelles bretonnes. Il fait partie de la commission d’écrivains qui adopte en 1941 l’orthographe unifiée du breton (peurunvan).
Pour Youenn Caouissin, ses combats annoncent les exhortations de Jean-Paul II ou Benoît XVI quant à la fidélité à l’âme et aux racines des patries charnelles de notre Occident.
Youenn Caouissin, fils aîné de Herry Caouissin, est né le 8 novembre 1942 à Landerneau, et fut baptisé par l’abbé Perrot. Comme toute sa famille, il est élevé dans le souvenir du recteur de Scrignac. À douze ans, il entre aux Scouts bretons Bleimor où il vit l’idéal chrétien et breton d’un scoutisme fondé par Perig Géraud-Kéraod, à l’origine des Scouts et Guides d’Europe.
Passionné par la nature, la vie des animaux, la chasse et la vénerie, il choisit la profession de taxidermiste-naturaliste. En 1961, il est lauréat de la célèbre Fondation de la Vocation, ce qui lui ouvre la voie pour être dans l’équipe fondatrice du Parc naturel régional d’Armorique. Il est chargé d’une étude pour la création des espaces animaliers au sein du parc.
Il collabore également à un grand nombre de revues de nature, de chasse. En 1984, il crée le Conservatoire de la voiture hippomobile ancienne dans la remise de son manoir breton, premier musée en Bretagne ayant pour objectif de sauver et restaurer ce patrimoine oublié et méprisé. Passionné de culture bretonne, il collabore aussi à plusieurs revues culturelles, politiques et religieuses, traitant de tout ce qui touche au devenir de la Bretagne. En 2000, il réalise une exposition sur les « 70 ans de littérature bretonne pour la jeunesse », et notamment sur celle de ses parents. C’est à la suite de cette exposition que son père lui confie le soin de terminer son livre sur l’abbé Perrot, commencé en… 1944 et resté inachevé, avec la promesse d’être fidèle à l’esprit Feiz ha Breiz et de contribuer à la redécouverte de l’abbé Perrot.
Via Romana. 568 pages + cahier photo de 10 pages. 34 €.
Commentaires
A l'exact opposé des "Mémoires d'un paysan bas-breton" !
Merci de l'information.
Je le commande de suite! Que Dieu nous donne encore des pasteurs de cette trempe!
Magnifique vidéo :
Français, n’oublie jamais ce que tu es !
https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=Cdd7nIwZZD0
Il est très révélateur que ce livre soit édité par une entreprise de Versailles. La Bretagne , première région après l'île de france pour le nombre d'éditeurs... Et pas un pour oser publier un ouvrage sur une personnalité aussi exceptionnelle...
Il est un peu surprenant que l'auteur ait écrit cette biographie à la 1ère personne. Etait-ce le projet initial?
A Paul: Quel rapport entre cette parution et la video, et surtout cet appel à la fierté d'être français. Quand on voit ce que la France a fait de la Bretagne...
En fait c'était la volonté de l'auteur que le livre ne soit pas publié par une maison bretonne, afin qu'il ne soit pas catalogué ou assimilé à un clan contre un autre. Et peut-être en effet n'aurait-il été reçu nulle part.
Le récit est à la première personne dès le titre: "J'ai tant pleuré sur la Bretagne". C'est sans doute un artifice littéraire qu'on n'attend pas chez un historien, mais Youenn Caouissin fait plus oeuvre d'historiographe que d'historien, oeuvre de piété filiale aussi, et cela rend son récit très vivant et très direct, d'autant qu'il a le don du récit, qu'il tient sans doute de ses parents, surtout de sa mère Janig Corlay.