La séquence d’Adam de Saint-Victor, traduction de L’Année liturgique. On trouvera la partition ici (et même deux).
Gaude, Sion, quæ diem récolis,
Qua Martínus, compar Apóstolis,
Mundum vincens, junctus cœlícolis
Coronátur.
Sion, sois dans la joie en célébrant le jour où Martin, l'égal des Apôtres, triomphant du monde, est couronné parmi les habitants des cieux.
Hic Martínus, pauper et módicus,
Servus prudens, fidélis víllicus,
Cœlo dives, civis angélicus,
Sublimátur.
C'est lui Martin, l'humble et le pauvre, le serviteur prudent, le fidèle économe : au ciel, à lui la richesse et la gloire, devenu qu'il est concitoyen des Anges.
Hic Martínus, jam catechúmenus
Nudum vestit, et nocte prótinus
Insequénti, hac veste Dóminus
Est indútus.
C'est lui Martin, qui catéchumène revêt un pauvre, et le Seigneur, dès la nuit suivante, a revêtu le manteau.
Hic Martínus, spernens milítiam
ínimicis inérmis óbviam
Ire parat, baptísmi grátiam
Assecútus.
C'est lui Martin, qui dédaignant les armes, offre d'aller sans nulle défense au-devant des ennemis ; car il est baptisé.
Hic Martínus, dum offert hóstiam,
Intus ardet per Dei grátiam:
Supérsedens appáret étiam
Globus ignis.
C'est lui Martin, qui offrant l'hostie sainte, s'embrase au dedans par la divine grâce, tandis qu'un globe de feu apparaît sur sa tête.
Hic Martínus, qui cœlum réserat,
Mari præest et terris ímperat,
Morbos sanat et monstra súperat,
Vir insígnis.
C'est lui Martin, qui ouvre le ciel, commande à l'océan, donne des ordres à la terre, guérit les maladies, chasse les monstres, ô l'homme incomparable !
Hic Martínus, nec mori tímuit,
Nec vivéndi labórem réspuit,
Sicque Dei se totum tríbuit
Voluntáti.
C'est lui Martin, qui ne craignit point de mourir, qui ne refusa point le labeur de vivre, et de la sorte à la divine volonté s'abandonna tout entier.
Hic Martínus, qui nulli nócuit,
Hic Martínus, qui cunctis prófuit,
Hic Martínus, qui trinæ plácuit
Majestáti.
C'est lui Martin, qui ne nuisit à personne ; c'est lui Martin, qui fit du bien à tous ; c'est lui Martin, qui plut à la trine Majesté.
Hic Martínus, qui fana déstruit,
Qui gentíles ad fidem ímbuit,
Et de quibus eos instítuit
Operatur.
C'est lui Martin, qui renverse les temples, lui qui instruit dans la foi les gentils, et de ce qu'il enseigne leur donne en ses œuvres l'exemple.
Hic Martínus, qui tribus mórtuis
Méritis dat vitam præcípuis,
Nunc moméntis Deum contínuis
Contemplátur.
C'est lui Martin, qui sans pareil en mérites, rend la vie à trois morts ; maintenant il voit Dieu pour toujours.
O Martíne, pastor egrégie,
O cœléstis consors milítiæ,
Nos a lupi deféndas rábie
Sæviéntis.
O Martin, pasteur excellent, ô vous qui faites partie de la céleste milice, défendez-nous contre la rage du loup furieux.
O Martíne, fac nunc quod gésseras,
Deo preces pro nobis ófferas,
Esto memor, quam nunquam déseras
Tuæ gentis. Amen.
O Martin, faites maintenant comme autrefois : offrez pour nous à Dieu vos prières ; souvenez-vous, pour ne jamais l'abandonner, de cette nation qui est vôtre. Amen.
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Voir aussi :
- la prière de saint Martin.
- l’alléluia de la messe.
- la mort de saint Martin par Sulpice Sévère (et les antiennes qui en sont extraites).