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  • La dernière barrière

    Le cardinal Carlo Caffarra avait écrit une préface pour le livre de Gabriel Kuby La révolution sexuelle globale : la destruction de la liberté au nom de la liberté, paru en 2015. Mais son texte était arrivé trop tard. LifeSite l’a publié hier, la veille de la parution du motu proprio de François détruisant l’Institut Jean-Paul II sur la famille, dont le premier président était le cardinal Caffarra, principal auteur des dubia, mort deux jours avant la signature du motu proprio. Comme le dit un auteur de LifeSite, on peut se demander si la destruction de l’Institut n’est pas la réponse de François aux dubia…

    Voici une traduction rapide de ce texte.

    L’étude que fait Gabriel Kuby du paysage culturel est une sonnerie de clairon pour nous réveiller du sommeil de la raison qui conduit à la perte de la liberté et donc de nous-mêmes. Et Jésus nous a prévenus que cela, la perte de nous-mêmes, serait la perte la plus tragique de toutes, même si nous devions gagner le monde entier.

    A chaque page que je lisais j’ai entendu en moi les paroles du Trompeur du monde entier : « Vous serez comme Dieu, sachant le bien et le mal ».

    La personne humaine s’est élevée elle-même à une position d’autorité morale souveraine dans laquelle « moi » seul détermine ce qui est bon et ce qui est mauvais. C’est une liberté qui est littéralement folle : c’est une liberté sans logos (c’est-à-dire sans raison ou principe d’ordre).

    Mais si tel est le contexte théorique (si je peux le dire ainsi) de tout le livre, l’étude examine spécifiquement la destruction de la dernière réalité qui lui barre le chemin. Comme je l'expliquerai, le livre montre aussi que la liberté qui s'est révoltée génère progressivement les tyrannies les plus dévastatrices.

    David Hume a écrit que les faits sont têtus: ils défient obstinément toute idéologie. L'auteur soutient, je pense à juste titre, que la dernière barrière que cette folle liberté doit mettre à bas est la nature sexuelle de la personne humaine dans sa dualité d'homme et de femme et dans son institution rationnelle établie par le mariage monogame et la famille. Eh bien aujourd'hui cette raison insensée est en train de détruire la sexualité humaine naturelle, donc aussi le mariage et la famille. Ces pages, dédiées à l'examen de cette destruction, sont d’une rare profondeur de vision.

    Mais il y a un autre thème qui traverse les pages de ce livre : l’œuvre de cette liberté insensée a une stratégie précise, car elle est dirigée, guidée et gouvernée à l'échelle mondiale. Quelle est sa stratégie ? Celle du Grand Inquisiteur de Dostoïevski, qui dit au Christ : « Tu leur donnes la liberté ; je leur donne du pain. Ils vont me suivre. » La stratégie est claire : dominer l'homme en formant une alliance avec l'un de ses bas instincts. Le nouveau Grand Inquisiteur n'a pas changé de stratégie. Il dit au Christ: « Vous promettez la joie dans l'exercice sage, juste et chaste de la sexualité ; je promets le plaisir sans aucune règle. Vous verrez qu'ils me suivront. » Le nouvel inquisiteur asservit par le mirage d'un plaisir sexuel complètement privé de toute règle.

    Si, ainsi que je le crois, l'analyse de Gabriel Kuby est de celles que l’on partage, il n'y a qu'une seule conclusion. Ce que Platon prévoyait va arriver : la liberté extrême conduira à la plus grave et plus féroce tyrannie. Ce n'est pas un hasard si l'auteur a mis cette réflexion de Platon en exergue du premier chapitre : une sorte de clé pour interpréter l'ensemble du livre.

    Et les clercs ? Il n'est pas rare qu'ils semblent être les facilitateurs de cette euthanasie de la liberté. Et pourtant, comme Paul nous l’a enseigné, le Christ est mort pour nous rendre vraiment libres.

    J'espère que ce grand livre sera lu surtout par ceux qui ont des responsabilités publiques ; par ceux qui ont des responsabilités éducatives ; et par les jeunes, les premières victimes du nouveau Grand Inquisiteur.

    Carlo card. Caffarra

    Archevêque émérite de Bologne

  • Soros toujours dans le collimateur

    Le porte-parole du gouvernement hongrois Bence Tuzson a annoncé hier l’organisation prochaine d’une « consultation nationale » sur le « plan Soros » de colonisation de l’Europe par les « migrants ».

    Le parti Fidesz au pouvoir avait déclaré la semaine dernière qu’il souhaitait que le gouvernement prenne une telle initiative.

    Ce référendum contre George Soros, qui en outre finance nombre d’organisations subversives un peu partout, fait suite à la campagne d’affiches du gouvernement hongrois contre le milliardaire d’origine hongroise, cet été. L’une d’elles le montrait notamment tout sourire et la légende disait : « Ne laissez pas Soros rire le dernier. » La campagne avait été dénoncée comme antisémite par diverses organisations juives, mais elle avait eu le soutien du gouvernement… israélien.

    L’annonce de ce référendum fait suite également à l’arrêt de la Cour de Justice de l’UE qui a donné tort à la Hongrie sur l’obligation d’accueil des migrants. Une façon pour Orbán de dire aux instances de l’UE que l’affaire n’est pas close. Le secrétaire d’Etat aux affaires parlementaires, Csaba Dömötör, a d’ailleurs souligné hier lors d’une conférence de presse que le plan Soros était aussi celui de la Commission européenne et du Parlement européen, qui ne cessent de prétendre qu’une immigration massive est nécessaire.

    La précédente « consultation nationale », en avril, était intitulée « Stoppons Bruxelles », avec 6 questions dont deux concernaient les migrants, et une les « organisations soutenues par l’étranger dans le but d’interférer avec les affaires intérieures de notre pays de façon opaque ». La première, en 2015, était sur l’immigration et le terrorisme.

  • Démolition

    François a supprimé hier l’Institut pontifical Jean-Paul II d’études sur le mariage et la famille, dont le premier président avait été le cardinal Caffara, et l’a remplacé par un « Institut théologique Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille ».

    Le motu proprio qui l’annonce est daté du 8 septembre, deux jours après la mort du cardinal Caffara. La page est donc tournée. Exit l’enseignement de Jean-Paul II, le nouvel institut s’inscrira explicitement dans la foulée d’Amoris laetitia, dans un sens sociologique, écologique, etc. D’où la mention des « sciences » profanes, primordiales pour la nouvelle « pastorale » qui s’adresse à « toutes les familles sans distinction » qui sont tout simplement « la famille ».

    Voir l’article de Jeanne Smits.

  • Mercredi des quatre temps

    L’évangile de ce jour, qui raconte comment Jésus guérit un garçon terriblement tourmenté par un « esprit sourd et muet », a été choisi en raison de sa dernière phrase : « Cette sorte de démon ne peut se chasser que par la prière et par le jeune. » Qui a été reprise comme antienne du Benedictus aux laudes.

    Les quatre temps de septembre furent en effet désignés comme « le jeûne du septième mois », et il nous reste neuf sermons de saint Léon le Grand pour ce temps. Dont celui dont on lisait un passage au deuxième nocturne des matines du dimanche précédent, avant le raccourcissent drastique de ces matines (mais il se trouve toujours dans le bréviaire monastique).

    Le commentaire de l’évangile dans le bréviaire est celui de saint Bède. Il commente ainsi la dernière phrase :

    Il leur dit : « Ce genre [de démons] ne peut se chasser que par la prière et le jeûne. » En instruisant les Apôtres sur la manière dont le démon le plus méchant doit être chassé, Jésus-Christ nous donne à tous une règle de vie, afin que nous sachions que les tentations les plus fortes, provenant soit des esprits immondes, soit des hommes, doivent être vaincues par les jeûnes et les prières, et que la colère du Seigneur aussi, lorsqu’elle s’est allumée pour venger nos crimes, peut être apaisée par ce remède spécial. Or, le jeûne, en un sens général, consiste à s’abstenir non seulement des aliments, mais de tous les plaisirs charnels ; bien plus, à se défendre de toute affection au mal. Pareillement, la prière, en un sens général, ne s’entend pas seulement des paroles par lesquelles nous invoquons la clémence divine, mais aussi de tous les actes que nous accomplissons avec la dévotion de la foi pour servir notre Créateur.

    Dans la Catena Aurea, saint Thomas d’Aquin cite ce commentaire, et il ajoute un commentaire « de saint Jérôme » qui est en fait tiré d’un commentaire de saint Marc qui fut publié sous le nom de saint Jérôme mais n’est pas de lui :

    La folie, qui a pour objet les jouissances de la chair, est guérie par le jeûne; de même aussi la paresse est chassée par la prière. A chaque plaie il faut appliquer le remède convenable: ce n'est point par un remède appliqué sur le pied que l'on guérit l'œil malade. Ainsi donc, employez le jeûne contre les passions du corps, et la prière contre les maladies de l'âme.

    Le paradoxe est que l’origine lointaine de ce « jeûne du septième mois » est, comme le rappelle la deuxième lecture de la messe, le jour (le premier du septième mois) où Esdras lit devant le peuple le Livre de la Loi qui vient d’être retrouvé. « Et il leur dit : Allez, mangez des viandes grasses et buvez de douces liqueurs, et faites-en part à ceux qui n’ont rien préparé, car ce jour est consacré au Seigneur ; et ne vous attristez point, car la joie du Seigneur est notre force. » Et c’est le chant de communion.

    D’où le chant d'action de grâce triomphale de l’introït, où « le Psalmiste invite Israël à faire résonner le tambourin, à faire vibrer la harpe et la douce cithare, à sonner du cor, à l’occasion de la septième nouvelle lune (celle qui, autrefois, commençait l’année juive), parce que c’est là une tradition sainte en Israël et une loi du Dieu de Jacob »…

  • On touche le fond…

    Carola Kastman est une artiste suédoise qui vit dans un quartier branché de Stockholm. Naturellement elle épouse toutes les idéologies du moment, donc l’idéologie du genre et de la non-discrimination est pour elle un dogme absolu.

    Mais elle a fait une découverte stupéfiante : l’idéologie « patriarcale » du vieux monde macho a été étendue à la gent animale. La société bourgeoise a réussi à imposer aux animaux la « discrimination genrée » qui fait que les mâles se croient tout permis avec les femelles.

    Ainsi, pour éviter que sa chienne se fasse sauter par les mâles quand elle est en chaleur, Carola doit la garder chez elle. Ce qui est scandaleusement injuste :

    « C’est très intéressant et très effrayant que les rôles genrés de la société se reflètent dans le monde culturel animal. Il est temps que les choses changent, écrit-elle dans un journal local. Jamais je n’aurais pu croire que le patriarcat ait pénétré les parcs canins. C’est une question politique majeure. Je ne serai pas satisfaite tant qu’il n’y aura pas au moins un parcours pour chiens réservé aux femelles dans chaque quartier. »

  • Pétaudière

    Le Conseil français du culte musulman est plus que jamais une coquille vide, mais quand des intérêts financiers sont en jeu il réagit au quart de tour.

    Il dénonce « avec la plus grande fermeté » la norme halal lancée par l’AFNOR. Il « rappelle » qu’il s’est retiré des travaux en 2015, qu’il ne peut donc pas être associé aux « manœuvres d’ingérence » de l’AFNOR, et que « la définition du halal est du ressort exclusif des instances religieuses musulmanes ».

    Mais…

    Contacté par Saphirnews, l'AFNOR a indiqué que le CFCM n’a jusque là « pas confirmé formellement » son retrait de la commission de normalisation en 2015 et, de ce fait, demeure « associé » aux travaux dans la mesure où l'instance recevait les documents de travail autour de la norme sans avoir manifesté d’opposition auprès de l’organisme, « du début du projet jusqu’à son terme ».

    L'agence de certification halal AVS dénonce également la norme AFNOR. Il faut une norme unique, dit AVS, mais c’est aux musulmans de la définir, et l’agence dénonce les « ingérences d’un Etat pourtant laïque dans les affaires religieuses de ses concitoyens musulmans »…

  • Aux Philippines

    Le père Teresito Suganob, vicaire général de Marawi (précisément vicaire de la préfecture apostolique territoriale) a été libéré grâce à l’offensive de l’armée philippine.

    Le P. Suganob avait été enlevé le 24 mai par le groupe Maute (qui a fait allégeance à l'Etat islamique), lors de l’assaut mené pour prendre le contrôle de la ville à grande majorité musulmane. C’était en la fête de Marie auxiliatrice et le P. Suganob a été enlevé à la cathédrale pendant l’office, avec plusieurs fidèles. Puis la cathédrale a été incendiée. Elle a été reprise par les soldats philippins le 25 août.

    Dans la nuit du 16 au 17 septembre, le P. Suganob a pu échapper aux islamistes à la faveur des combats entre l’armée et les islamistes pour le contrôle d’une mosquée du centre ville, place forte de Maute.

    La mosquée a été reprise, et l’armée est en voie de contrôler toute la ville. Il resterait environ 80 jihadistes, avec de nombreux otages. La ville est en ruine après les combats et les bombardements. Les quelque 200.000 habitants ont dû chercher refuge ailleurs. Au 14 septembre, les combats avaient fait 860 morts dont 660 dans les rangs des terroristes et 147 dans ceux des militaires.

  • Saint Janvier

    Vers trois heures et demie, les murmures augmentèrent d'une façon effrayante : cela commençait par une espèce de plainte, et cela montait jusqu'aux rugissements. Les “parentes” de saint Janvier jetèrent quelques injures au saint qui se faisait ainsi prier.

    A quatre heures, il y avait presque émeute : on trépignait, on vociférait, on montrait des poings ; le chanoine de garde - on avait renouvelé les chanoines d'heure en heure - s'approcha de la balustrade et dit :

    - Il y a sans doute des hérétiques dans l'assemblée. Que les hérétiques sortent, ou le miracle ne se fera pas.

    A ces mots, une clameur épouvantable s'éleva de toutes les parties de la cathédrale, hurlant :

    - Dehors les hérétiques ! à bas les hérétiques ! à mort les hérétiques !

    Une douzaine d'Anglais, qui étaient aux tribunes, descendirent alors de leur échafaudage, au milieu des cris, des huées et des vociférations de la foule ; une escouade de fantassins, conduite par un officier, l'épée nue à la main, les enveloppa, afin qu'ils ne fussent pas mis en pièces par le peuple, et les accompagna hors de l'église, où je ne sais pas ce qu'ils devinrent.

    Leur expulsion amena un moment de silence, pendant lequel la foule, émue et soulagée, reprit le mouvement qui la reportait vers l'autel pour baiser la fiole, et l'éloignait de l'autel quand la fiole était baisée.

    Une heure à peu près s'écoula dans l'attente, et sans que le miracle se fit. Pendant cette heure, la foule fut assez tranquille ; mais c'était le calme qui précède l'orage. Bientôt les rumeurs recommencèrent, les grondements se firent entendre de nouveau, quelques clameurs sauvages et isolées éclatèrent. Enfin, cris tumultueux, vociférations, grondements, rumeurs, se fondirent dans un rugissement universel dont rien ne peut donner une idée.

    Le chanoine demanda une seconde fois s'il y avait des hérétiques dans l'assemblée ; mais cette fois personne ne répondit. Si quelque malheureux Anglais, Russe ou Grec, se fût dénoncé en répondant, à cet appel, il eût été certainement mis en morceaux, sans qu'aucune force militaire, sans qu'aucune protection humaine eût pu le sauver.

    Alors les “parents” de saint Janvier se mêlèrent à la partie : c'était quelque chose de hideux que ces vingt ou trente mégères arrachant leur bonnet de rage, menaçant saint Janvier du poing, invectivant leur parent de toute la force de leurs poumons, hurlant les injures les plus grossières, vociférant les menaces les plus terribles, insultant le saint sur son autel, comme une populace ivre eût pu faire d'un parricide sur un échafaud.

    Au milieu de ce sabbat infernal, tout à coup le prêtre éleva la fiole en l'air, criant :

    - Gloire à saint Janvier, le miracle est fait !

    Aussitôt tout changea.

    Chacun se jeta la face contre terre. Aux injures, aux vociférations, aux cris, aux clameurs, aux rugissements, succédèrent les gémissements, les plaintes, les pleurs, les sanglots. Toute cette populace, folle de joie, se roulait, se relevait, s'embrassait, criant :

    – Miracle ! miracle ! et demandait pardon à saint Janvier, en agitant ses mouchoirs trempés de larmes, des excès auxquels elle venait de se porter à son endroit.

    Au même instant, les musiciens commencèrent à jouer et les chantres à chanter le Te Deum, tandis qu'un coup de canon tiré au fort Saint-Elme, et dont le bruit vint retentir jusque dans l'église, annonçait à la ville et au monde, urbi et orbi, que le miracle était fait.

    En effet, la foule se précipita vers l'autel, nous comme les autres. Ainsi que la première fois, on nous donna la fiole à baiser ; mais, de parfaitement coagulé qu'il était d'abord, le sang était devenu parfaitement liquide.

    C'est, comme nous l'avons dit, dans cette liquéfaction que consiste le miracle.

    Et il y avait bien véritablement miracle, car c'était toujours la même fiole ; le prêtre ne l'avait touchée que pour la prendre sur l'autel et la faire baiser aux assistants, et ceux qui venaient de la baiser ne l'avaient pas un instant perdue de vue.

    La liquéfaction s'était faite au moment où la fiole était posée sur l'autel, et où le prêtre, à dix pas de la fiole à peu près, apostrophait les parentes de saint Janvier.

    Maintenant, que le doute dresse sa tête pour nier, que la science élève sa voix pour contredire ; voilà ce qui est, voilà ce qui se fait, ce qui se fait sans mystère, sans supercherie, sans substitution, ce qui se fait à la vue de tous. La philosophie du dix huitième siècle et la chimie moderne y ont perdu leur latin : Voltaire et Lavoisier ont voulu mordre à cette fiole, et, comme le serpent de la fable, ils y ont usé leurs dents.

    Maintenant, est-ce un secret gardé par les chanoines du Trésor et conservé de génération en génération depuis le quatrième siècle jusqu'à nous ?

    Cela est possible ; mais alors cette fidélité, on en conviendra, est plus miraculeuse encore que le miracle.

    J'aime donc mieux croire tout bonnement au miracle ; et, pour ma part, je déclare que j'y crois.

    Le soir, toute la ville était illuminée et l'on dansait dans les rues.

    Fin du chapitre 21 de “Le Corricolo” d’Alexandre Dumas.

  • Saint Joseph de Cupertino

    Saint Joseph de Cupertino continue de resplendir de nos jours comme un phare qui illumine le chemin quotidien de ceux qui ont recours à son intercession céleste. Sa renommée s'est popularisée sous le nom du "Saint des lévitations" en raison de ses fréquentes extases et de ses extraordinaires expériences mystiques; il invite les fidèles à répondre aux attentes les plus intimes du cœur ; il les encourage à rechercher le sens profond de l'existence et, en dernière analyse, il les pousse à rencontrer personnellement Dieu, en s'abandonnant pleinement à sa volonté.

    Patron  des  étudiants, saint Joseph de Cupertino encourage le monde de la culture, en particulier de l'école, à fonder son savoir humain sur la sagesse de Dieu. Et c'est précisément grâce à sa docilité intérieure aux suggestions de la sagesse divine que ce saint particulier peut se présenter comme un guide spirituel pour toutes les catégories de fidèles. Aux prêtres et aux personnes consacrées, aux jeunes et aux adultes, aux enfants et aux personnes âgées, à quiconque désire devenir disciple du Christ, il continue d'indiquer les priorités que ce choix radical comporte. La reconnaissance du primat de Dieu dans notre existence, la valeur de la prière et de la contemplation, l'adhésion passionnée à l'Evangile "sine glossa", sans compromis: telles sont certaines des conditions indispensables pour être des témoins crédibles de Jésus, recherchant avec amour son saint Visage. C'est ce que fit ce mystique extraordinaire, disciple exemplaire du "Poverello" d'Assise. Il brûla d'un tendre amour pour le Seigneur et vécut au service de son Royaume. A présent, du ciel, il ne cesse de protéger et de soutenir ceux qui, suivant ses pas, entendent se convertir à Dieu et se mettre en route de façon décidée sur la voie de la sainteté.

    Dans la spiritualité qui le distingue, ressortent les traits typiques de l'authentique tradition franciscaine. Epris du mystère de l'Incarnation, Joseph de Cupertino contemplait extasié le Fils de Dieu né à Bethléem, en l'appelant affectueusement et secrètement le "Bambinello" (petit enfant). Il exprimait presque extérieurement la douceur de ce mystère en embrassant une image de l'Enfant Jésus en cire, en chantant et en dansant du fait de la tendresse divine répandue abondamment sur l'humanité dans la grotte de Noël.

    Sa participation au mystère de la Passion du Christ était émouvante. Le Crucifix était toujours présent dans son esprit et dans son cœur, parmi les souffrances d'une vie incomprise et souvent pavée d'obstacles. Il versait de chaudes larmes en pensant à la mort de Jésus sur la Croix, en particulier car, comme il aimait le répéter, ce sont les péchés qui ont transpercé le corps immaculé du Rédempteur sous le marteau de l'ingratitude, de l'égoïsme et de l'indifférence.

    Un autre aspect important de sa spiritualité fut l'amour de l'Eucharistie. La célébration de la Messe, ainsi que les longues heures passées en adoration devant le tabernacle, constituaient le coeur de sa vie de prière et de contemplation. Il considérait le sacrement de l'Autel comme une "nourriture des anges", un mystère de la foi laissé par Jésus à son Eglise, un Sacrement où le Fils de Dieu fait homme n'apparaît pas aux fidèles face à face, mais cœur à cœur. Avec ce suprême mystère, affirmait-il, Dieu nous a donné tous les trésors de la toute-puissance divine et nous a révélé l'abondance de sa miséricorde divine. Du contact quotidien avec Jésus Eucharistie, il tirait sérénité et paix, qu'il transmettait ensuite à ceux qu'il rencontrait, rappelant qu'en ce monde, nous sommes tous pèlerins et étrangers en chemin vers l'éternité.

    Saint Jean-Paul II, extrait de son Message au ministre général de l’ordre franciscain des frères mineurs conventuels pour le 400e anniversaire de la naissance de saint Joseph de Cupertino.

  • 15e dimanche après la Pentecôte

    Panis, quem ego dédero, caro mea est pro sǽculi vita.

    Le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde.

    L’antienne de communion de ce dimanche est la plus en situation qui se puisse trouver, puisqu’elle évoque ce qui vient précisément de se passer, et c’est Jésus lui-même qui souligne que ce pain est sa chair.

    On remarque aussi les neumes magnifiques sur vita, avec une joyeuse élévation quatre fois jusqu’au do à partir de la dominante : cette vie, c’est celle que Jésus dans l’évangile a redonnée au fils de la veuve de Naïm : Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. Et c’est ce qu’il dit à tous les communiants.