L’université de technologie Mara, en Malaisie (4.000 enseignants, 172.000 étudiants), ou plus précisément sa Faculté des études islamiques contemporaines, a organisé le 12 décembre un séminaire à huis clos, réservé aux musulmans, sur le thème : « Tendance à l’apostasie et menace de christianisation ». Selon un porte-parole de l’université, « le programme avait trait à différents sujets historiques et contemporains, dont les menaces représentées par l’Etat islamique, les chiites, le terrorisme ou bien encore les croisades ». Sic. Selon une personne qui a assisté au séminaire, il n’y a en réalité été question que des chrétiens : l’utilisation du mot « Allah » dans la Bible, le pape, le prosélytisme chrétiens en Indonésie, et… les croisades.
La même université avait déjà organisé l’an dernier un séminaire de ce genre, sous le titre très clair : « Menaces et défis posés par la christianisation de la Malaisie ». La Fédération chrétienne de Malaisie avait dénoncé avec force un « discours de haine et de propagande religieuse sectaire à peine déguisé sous couvert de liberté académique », et les protestations chrétiennes avaient été d’autant plus vives qu’étaient intervenus à ce colloque un ancien prêtre converti à l’islam et une ancienne religieuse convertie à l’islam, selon les organisateurs, alors que ces personnes n’avaient jamais été prêtre ou religieuse.
Cette fois encore, malgré un intitulé moins provoquant et l’absence d’un faux prêtre, les réactions sont vives. « Il est parfaitement inacceptable qu’une université publique utilise des fonds gouvernementaux pour mener des activités visant à diaboliser une minorité religieuse », a déclaré la Fédération chrétienne.
Selon les observateurs il y a au sein du parti au pouvoir (qui s’est récemment allié avec un parti islamiste) une volonté de laisser se développer l’islam radical pour faire plaisir à un électorat musulman lassé de ce pouvoir usé et corrompu.