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  • Aux Philippines

    Neuf paysans catholiques ont été enlevés dans la nuit de Noël sur l’île de Mindanao par des combattants du Bangsamoro Islamic Freedom Fighters (Biff) et ont été assassinés.

    Les « Combattants de la liberté islamique de la patrie des Moros » sont une scission du Front Moro de libération islamique. Leur drapeau est celui d’al-Qaïda et de l’Etat islamique.

  • Une belle victoire des islamistes

    Les chaînes de télévision nous ont montré avec insistance et complaisance des entrées d’églises gardées par des soldats en armes (en tout 120.000, nous dit-on, policiers et militaires confondus) pour les messes de Noël. Et l’on nous montrait les fidèles tout heureux d’être ainsi « protégés ».

    Donc, l’histoire retiendra que Noël 2015, en France, fut le premier Noël où les églises furent gardées par crainte des attentats. Comme au Caire. Comme à Bagdad. Comme dans un pays musulman.

    Avec cette énorme différence que dans les pays musulmans les chrétiens déplorent cet état de fait, s’en désolent, et non s’en réjouissent.

    Pus fort encore, en divers lieux, de Béziers à Lens, il y avait une garde musulmane à l’entrée de l’église. Et le ministre de l’Intérieur en personne, Bernard Cazeneuve, au lieu de condamner la formation de milices confessionnelles, de s’émerveiller de cette initiative : « Respect pour les musulmans qui ont protégé les églises pour Noël. Concorde et fraternité dans la République. »

    « Les musulmans qui ont protégé les églises », dit-il. C’est une autre première que l’histoire pourra retenir : la première fois qu’un ministre de l’Intérieur de la République française s’exprime officiellement en ministre de la dhimmitude.

    Dans les pays musulmans, quand on veut humilier les chrétiens, on les appelle « nazaréens », d’où le désormais célèbre noun. Quand on veut leur donner leur nom selon le droit musulman (comme le fait toujours l’imam d’al-Azhar, par exemple), on les appelle « ahl al dhimma », littéralement « les gens de la protection », ceux que l’on protège. Une protection analogue à celle de la mafia. C’est-à-dire que d’une part elle est arbitraire, pouvant cesser à tout moment, d’autre part elle n’est pas gratuite. Cette protection qu’assurent les musulmans contre des musulmans ne peut exister que moyennant une contrepartie, appelée jizya (strictement appliquée dans l’Etat islamique, de façon plus ou moins déguisée ailleurs).

    En bref, les musulmans qui ont fait mine de garder des églises, et dont on sait que ce sont, bien sûr, des salafistes et des proches des Frères musulmans, ne l’ont pas fait pour les beaux yeux des chrétiens, mais pour affirmer que la France est un pays islamique, et que si la jizya n’a pas été payée d’avance on saura présenter la facture, d’une façon ou d’une autre.

    En d’autres termes, c’est affirmer que la France est un pays islamique. Et dans ce contexte, le tweet de Cazeneuve en est une confirmation.

  • Lumière de Minuit

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    La messe de minuit célébrée par le cardinal Raymond Burke en l’église de la Trinité des Pèlerins (paroisse de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, Rome).

  • Les saints Innocents

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    Evangile éthiopien, début du XVIe siècle

    Mais le Christ qui connaissait l’avenir, qui pénétrait tous les secrets, qui était le Juge des pensées, le Scrutateur des esprits, pourquoi a-t-il abandonné à leur sort ceux qu’il savait que l’on recherchait à cause de Lui, sachant très bien qu’ils seraient tués pour Lui ? A sa naissance, pourquoi un roi, Le Roi céleste, néglige-t-il les soldats de son innocence, pourquoi méprise-t-il une armée du même âge que Lui ? Pourquoi renvoie-t-il les sentinelles qui veillent sur les berceaux, pour que l’ennemi qui ne cherchait que le Roi extermine tous les soldats ?

    Mes frères,  le Christ n’a pas dédaigné ses propres soldats, mais il a envoyés en première ligne ceux à qui il a donné de triompher avant de vivre, et de remporter la victoire avant de combattre;  ceux à qui il a donné des couronnes avant de leur donner des membres. Il a voulu qu’en eux les vertus fassent leur apparition avant les vices. Ils ont possédé le ciel avant la terre, et ils se sont introduits dans les choses divines avant de s’insérer dans les choses terrestres. Le Christ a donc envoyé ses soldats en éclaireurs, il ne les a pas perdus. Il ne les a pas abandonnés, mais il les a accueillis.

    Bienheureux sont ceux que le martyre a fait naître sous nos yeux,  non le monde. Bienheureux ceux qui ont échangé le labeur pour le repos, les souffrances pour le rafraîchissement, les douleurs pour la joie. Ils vivent, oui, ils vivent, ceux qui vivent vraiment, ceux qui ont obtenu d’être mis à mort pour le Christ. Bienheureux les ventres qui ont porté de tels enfants ! Bienheureuses les mamelles qui ont allaité de tels nourrissons ! Bienheureuses les larmes qui, répandues pour de tels bébés, ont apporté à celles qui pleuraient la grâce baptismale ! Car, de façon différente, mais dans un don unique, les mères sont baptisées dans leurs larmes, et leurs fils dans leur sang. Ce sont les mères qui ont souffert dans le martyre de leurs fils. Car le glaive qui transperçait les membres des fils se rendait jusqu’au cœur des mères, et il est nécessaire qu’elles aient part à la récompense, celles qui ont pris part à la passion. Le poupon souriait au meurtrier, le bébé prenait le glaive pour un jouet, le nourrisson qui croyait attendre le lait de la nourrice attendait en réalité le coup de poignard horrible de l’assassin. Sur le point de mourir, l’enfant qui n’avait pas encore ouvert les yeux à la lumière se réjouissait, car l’enfant considère tout homme comme son parent, non son ennemi. Les mères éprouvèrent tout ce qu’il y a eu en fait d’angoisse et de douleur, et c’est pour cela que la joie du martyre ne  fit pas défaut à celles qui avaient versé les larmes du martyre.

    Que l’auditeur ici soit très attentif ! Qu’il écoute avec la plus grande attention, pour pouvoir comprendre que le martyre ne provient pas du mérite, mais de la grâce. Dans les nourrissons, où est la volonté, où est le libre arbitre ? La nature elle-même y est encore captive. Pour tout ce qui se rapporte au martyre, nous devons tout à Dieu et rien à nous-mêmes. Vaincre le démon, livrer son corps à la torture, mépriser son corps, épuiser les tourments, lasser les tortionnaires, se glorifier des injures, demander la vie à la mort, non, cela ne vient pas de la vertu stoïcienne, c’est un don de Dieu. Celui qui court au martyre par sa propre vertu ne parvient pas à la couronne par le Christ. Mais Il nous conduit au pâturage céleste Celui qui a daigné dormir dans notre étable, Jésus-Christ le Nazaréen, notre Seigneur qui vit et règne dans les siècles des siècles. Amen.

    Saint Pierre Chrysologue, fin du sermon 152.

  • Dimanche dans l’octave de la Nativité

    Dum medium silentium tenerent omnia, et nox in suo cursu medium iter haberet, omnipotens Sermo tuus, Domine, de caelis a regalibus sedibus venit.

    Alors qu'un profond silence enveloppait toutes choses, et que la nuit, dans sa course, était au milieu de son chemin, votre Parole toute-puissante, Seigneur, est venue du haut des cieux, du trône royal.

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    L’introït de cette messe du dimanche dans l’octave de la Nativité rappelle que Jésus est né à minuit, Verbe descendant du royaume céleste dans le silence terrestre. Or le texte vient du chapitre 18 du livre de la Sagesse, et dans ce texte il s’agit de la dernière et de la plus terrible plaie d’Egypte : la mort des nouveaux-nés :

    Tandis que tout reposait dans un paisible silence, et que la nuit, dans sa course, était au milieu de son chemin, votre Parole toute-puissante s'élança du Ciel, du trône royal, comme un guerrier impitoyable, sur cette terre destinée à la perdition, comme un glaive tranchant, elle portait votre irrévocable arrêt, elle était là, remplissant tout de meurtre, et, se tenant sur la terre, elle atteignait jusqu'au Ciel.

    La mort des nouveaux-nés égyptiens est le fléau qui fera enfin fléchir le pharaon, c’est donc ce qui permet la libération du peuple élu, le passage de la mer Rouge, l’entrée dans la terre promise.

    On remarque que le livre de la Sagesse modifie le texte de l’Exode en se faisant encore plus précisément prophétique. Dans l’Exode, c’est Dieu qui « passe » pour tuer les nouveaux-nés. La Sagesse précise : c’est le Verbe. Le Verbe qui vient du Ciel et « passe » sur terre. Et ce sera bien pour sauver ses élus, ceux qui auront la marque de son sang comme les israélites avaient mis la marque du sang sur leurs portes. La Victime, ce sera lui. Et les « Egyptiens » ne seront pas voués à la mort, mais appelés à la conversion. Afin que tous atteignent jusqu’au Ciel avec Lui.

    (Chant : concert de maîtres de chapelle réunis à Fontevraud pour une session de formation sous la direction du chanoine Jeanneteau, le 28 juillet 1982. Enregistrement publié sur le site Musicologie médiévale.)

  • Saint Etienne

    Hier, le Verbe s’est fait chair, il est descendu du ciel, pour que nous puissions monter au ciel. Il est descendu pour nous ouvrir la porte du ciel par sa Passion et sa Résurrection.

    Aujourd’hui, saint Etienne, le protomartyr, voit les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu.

    Le livre des Actes des apôtres insiste, en disant d’abord que « Etienne, rempli du Saint-Esprit, fixant son regard sur le ciel, voit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu ». Puis il cite saint Etienne lui-même : « Voici que je vois les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » (On peut remarquer que, dans le texte grec, la première fois c’est le verbe « voir » le plus banal qui est utilisé, mais que, lorsque c’est saint Etienne qui parle, il utilise le verbe qui veut dire voir un spectacle, observer, et aussi considérer dans son esprit, contempler.)

    La liturgie va répéter et répéter encore ce propos, car telle est la bonne nouvelle qui découle de la bonne nouvelle d’hier : on le trouve dans trois répons des matines, dans l’antienne du cantique aux laudes, dans l’antienne du dernier psaume des laudes, dans l’épître de la messe qui est le passage des Actes des apôtres racontant le martyre, dans l’alléluia, et dans la communion.

    L’antienne du cantique explique même le sens du propos :

    Stephanus vidit caelos apertos, vidit, et introivit: beatus homo cui caeli patebant.

    Etienne vit les cieux ouverts, il vit, et il entra : bienheureux l’homme pour qui les cieux s’ouvraient.

    A la messe, l’antienne de communion ajoute les deux autres propos importants de saint Etienne au seuil de la mort :

    Vídeo cœlos apértos, et Jesum stantem a dextris virtútis Dei : Dómine Jesu, accipe spíritum meum, et ne státuas illis hoc peccátum.

    Je vois les cieux ouverts et Jésus debout à la droite du Dieu tout puissant : Seigneur Jésus, accueille mon âme et ne leur tiens pas rigueur de ce péché.

    Voici cette antienne par la schola de la chapelle de la Cour impériale de Vienne :

  • Noël

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    Piero de la Francesca

  • Vigile de Noël

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    Hódie sciétis, quia véniet Dóminus et salvábit nos. Et mane vidébitis glóriam eius.

    Aujourd’hui, vous saurez que le Seigneur va venir et qu’il nous sauvera. Et demain matin, vous verrez sa gloire.

  • Un sommet

    J’ose à peine recopier l’Annonciation selon saint Luc dans la « traduction » de la TOB, tant elle est fausse et d’une impiété frisant le blasphème :

    Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, à une jeune fille accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David; cette jeune fille s'appelait Marie. L'ange entra auprès d'elle et lui dit: «Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi.»

    « Une jeune fille »… Ce n’est donc pas seulement le mot hébreu d’Isaïe qu’on refuse de traduire par « vierge », c’est aussi le « parthenos » de l’évangile. Et l’on fait coup double : la Vulgate avait tort, bien sûr, de traduire par « virgo » ; et du coup la traduction d’Isaïe par les Septante elle-même ne signifie pas que la vierge concevra… Puisqu’il n’y a de vierge nulle part…

    « Sois joyeuse »… Une note précise qu’ici il ne s’agit pas de la salutation grecque habituelle. Donc la Vulgate avait tort (comme d’habitude) de traduire par « Ave ». Même si le mot grec a toujours le sens de Salut, Bonjour. Avec ici assurément l’arrière-fond de la joie, mais sous-entendu, et en rapport direct avec le mot suivant, qui parle de la grâce : la joie, khara, la grâce, kharis : « Khairé kekharitoméni », l’une des expressions les plus extraordinaires de la Bible.

    « Toi qui as la faveur de Dieu »… Voilà ce qui est censé traduire kekharitoméni. Une note affirme que ce mot, dans la Bible, exprime d’abord la faveur du roi. Mais ce n’est pas vrai.

    Avoir la faveur du roi, comme traduit la TOB, c’est, dans la Bible, « trouver grâce » (aux yeux du roi, devant le roi). C’est bien le mot « grâce », et non « faveur », le nom « grâce », et non un verbe, et toujours précédé du verbe « trouver » : c’est une expression toute faite qui ne correspond pas du tout à ce que dit l’ange à Marie.

    L’ange dit : kekharitoméni. Il suffit de se référer au dictionnaire Bailly pour savoir la vérité. Et le Bailly n’est pas un dictionnaire chrétien, c’est un dictionnaire laïque, universitaire. Le sens du verbe kharitoo, dit-il, c’est : « remplir de la grâce divine ». Que l’on trouve une seule fois à l’actif : Ephésiens 1,6 : Dieu nous gratifie de sa grâce. Et au passif : « être rempli de la grâce divine ». Qu’on ne trouve que deux fois : dans l’évangile de saint Luc, et dans l’Ecclésiastique.

    On peut préciser deux choses qui permettent de comprendre la traduction donnée par Bailly :

    1- le verbe est au parfait : il indique que l’action a été entièrement accomplie, et pour toujours : donc « être rempli… », complètement, sans que ça puisse changer.

    2- Ce passif sans agent est un passif biblique indiquant l’action de Dieu : donc « … de la grâce divine ».

    La « traduction » de la TOB est très gravement fautive, mais il y a une note, proprement ahurissante, qui paraît pousser la faute jusqu’à un délire d’impiété :

    « Dans la tradition orthodoxe, la traduction la plus courante est : “pleine de grâce”. »

    Sic !

    En essayant de reconstituer comment on peut en arriver là, je suppose que les "catholiques" et les protestants se sont mis d'accord sur la "traduction" protestante la plus extrémiste, que les orthodoxes ont râlé, et qu’un protestant, pour les calmer, a décidé de mettre cette note. Je n’ose imaginer que ce soit un "catholique"… qui ait complètement oublié que les catholiques disent « Je vous salue Marie pleine de grâce » depuis toujours, et que la haine de la Vulgate (« gratia plena ») détruise la mémoire au point de rejeter sur les seuls orthodoxes la traduction « pleine de grâce »…

    *

    A propos de l’Ecclésiastique, où se trouve l’unique autre exemple du verbe kharitoo au parfait passif : c’est Sir 18,17. Il est dommage que la version latine – non revue par saint Jérôme - l’ait atténué : « justifié ». Alors que si on lui donne son sens plein, le verset est plus clairement une prophétie christique :

    « Voici, est-ce donc que la Parole (en grec Logos, en latin Verbum) n’est pas supérieure à un bon don ? Et les deux sont dans l’homme plein de grâce. »

    En Jésus, l’homme plein de grâce, sont en effet le Verbe et le Don.

    Vous voulez connaître la traduction de la TOB ? « L’homme charitable joint l’un à l’autre. » Et là, il n’y a pas de note pour vous expliquer pourquoi kekharitoméni est devenu « charitable »…

  • Noël ?

    Voici la carte de vœux de Noël de François.

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    Une image triste et terne (de Carlo Maratta, ou Maratti, vers 1700), tandis que le message de saint Léon nous dit : « Exultons au jour de notre salut »…

    C’est toujours moins sinistre que celle de l’an dernier, la gravure cauchemardesque du très glauque Victor Delhez que le pape aime tant.

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    Voici l’exemplaire du Metropolitan Museum. Un autre exemplaire a été vendu… 500 £ (680 €) en 2010 par Christie. Art de pauvre pour les pauvres…

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