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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1142

  • Les Polonais ne se laissent pas faire

    Le ministre polonais des Affaires étrangères Witold Waszczykowski a convoqué ce matin l’ambassadeur d’Allemagne à Varsovie, à cause des « déclarations anti-polonaises d’hommes politiques allemands ». La dernière en date étant celle de Martin Schulz, le président du Parlement européen, qui a qualifié la Pologne de « démocratie à la Poutine ».

    Samedi, le ministre de la Justice Zbigniew Ziobro a quant à lui écrit au commissaire européen Günther Oettinger : « Vous demandez que la Pologne soit placée sous surveillance. De tels mots, dans la bouche d’un homme politique allemand, ont les pires connotations possibles pour des Polonais… Je suis le petit-fils d’un officier polonais qui a servi dans la résistance pour combattre la surveillance allemande. »

    Plusieurs députés ont également déclaré que vu son passé, notamment vis à vis de la Pologne, l'Allemagne n'avait pas de leçon de démocratie à donner, et en ce qui concerne la politique du gouvernement vis à vis des médias publics, on ne se prive pas de dire que l'Allemagne dont la police et les médias taisent les terribles agressions du Nouvel An ferait mieux de protéger ses femmes contre les migrants plutôt que de se mêler des affaires de la Pologne.

  • Profanation

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    L’église Saint-Louis de Fontainebleau a été endommagée par un triple incendie criminel hier matin.

    L’une des mises à feu a visé la chapelle de la Vierge, et la statue (photo) de Notre Dame de Franchard (XIVe siècle) a disparu, sans qu’on sache si elle a été volée ou brûlée. Dans la chapelle de saint Joseph, plusieurs statues ont été renversées. Un autel du XVIe siècle a entièrement brûlé. Un ciboire contenant des hosties a disparu, des hosties ont été retrouvées sur le sol. L’enfant Jésus de la crèche a disparu lui aussi.

    Le préfet a une piste : des SDF…

    A quelques kilomètres de là, une croix de 2 mètres, la « croix de Guise » (1563) a été renversée. Les SDF en balade, sans doute.

    Plus loin, l’église de Veneux-les-Sablons a elle aussi brûlé, au point que la charpente s’est effondrée.

    Pour le préfet, là, ce ne sont pas les SDF : c’est un accident de chauffage.

  • Jubilate Deo omnis terra

    Dans les pays où l’Epiphanie n’est pas un jour férié, la messe du premier dimanche après l’Epiphanie (dimanche dans l’octave de l’Epiphanie dans l’ordo d’avant 1955) n’est pas célébrée, puisqu’on doit célébrer ce jour-là, dans les paroisses ou quasi-paroisses, la solennité transférée de l’Epiphanie. Dans les autres lieux de culte c’est la fête de la Sainte Famille. Sauf dans les monastères dédiés à la liturgie traditionnelle, puisque les moines n’ont pas intégré dans leur ordo la fête de la Sainte Famille.

    En dehors des monastères, la messe de ce dimanche est célébrée le premier jour non occupé par une fête, donc ce lundi. Mais elle n’est chantée à peu près nulle part, ce qui est bien dommage puisque ses antiennes sont des invitations au chant de jubilation.

    A propos de la mélodie de l’offertoire, dom Baron dit ceci (avant de l’analyser longuement) : « Elle est l’une des plus ornées du répertoire grégorien, merveille à la fois de composition savante et d’expression simple. Tout y est ordonné avec un art parfait qui a pesé toutes les valeurs et les a mises à la place qu’il faut, avec une mesure et une proportion admirables. Et pourtant, quand on l’entend ou qu’on la chante, elle semble jaillir spontanément, comme si l’âme disait sa joie sans souci de savoir comment la dire. »

    La voici par les moniales d’Argentan.
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    Jubilate Deo omnis terra, jubilate Deo omnis terra, servite Domino in laetitia, intrate in conspectu ejus in exsultatione, quia Dominus ipse est Deus.

    Jubilez en Dieu, toute la terre, jubilez en Dieu, toute la terre, servez le Seigneur dans la joie, entrez en sa présence avec allégresse, car le Seigneur vraiment est Dieu.

  • La Sainte Famille

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    Dans la tradition copte, on ne parle pas de la Fuite en Egypte mais de l'Entrée du Seigneur en Egypte, ce qui rappelle l'Entrée du Seigneur à Jérusalem le jour des Rameaux ; de très nombreuses traditions illustrent cet événement, vécu en quelque sorte comme l'Illumination et la conversion de l'Égypte.

    L'Egypte est évoquée par le Nil, l'ibis (1), les palmiers dattiers, formant entre eux une pyramide (2), le temple d'Héliopolis, lieu traditionnel du passage de la Sainte Famille.

    Le triple mouvement qui anime cette icône permet de saisir dans toute sa profondeur le message lié à l'événement.

    Le premier mouvement, de gauche à droite, évoque le déplacement historique de la Sainte Famille qui arrive en Egypte, sous la conduite de Joseph sur qui repose l'ange.

    Le second mouvement est pyramidal : la terre d'Egypte en accueillant son sauveur s'offre à la lumière divine qui vient à sa rencontre et qui la féconde : les palmiers s'élèvent, s'ouvrent en éventail et donnent leurs fruits, la terre fleurit et le Nil, source de vie, devient porteur de vie éternelle les poissons, symboles des évangélistes (3), sont déjà attentifs à Celui qui vient, les lotus préfigurent les sept sacrements par lesquelles l'Eglise transmettra la vie divine.

    Le troisième mouvement est frontal.

    Derrière l'humilité de la scène, c'est une Vierge en Majesté qui nous fait face : vêtue de son manteau bleu étoilé, elle est " le nuage léger " prophétisé par Isaïe, le trône du Christ ; le temps de ce voyage, l'âne lui-même est élevé au rang de Chérubin, car c'est lui qui porte le trône de la Majesté divine ; il nous regarde avec intensité, comme pour nous appeler silencieusement à partager sa joie.

    En allant vers l'Egypte, pays païen, c'est en effet à toutes les nations, à la création entière et à chacun d'entre nous qu'est offert le salut : par son geste, l'ange nous désigne le Messie.

    (1) Dans l'Égypte ancienne, l'ibis était l'animal sacré du dieu Thôt ; dans le christianisme, il est identifié au Sauveur car il débarrasse la terre des insectes nuisibles, comme le Christ a débarrassé l'Égypte des idoles.

    (2) La fête célébrant l'entrée du Christ en Égypte est le 24 bashans, pendant la saison de maturité des dattes en Égypte.

    (3) C'est une tradition copte, car les poissons vont, par la mer, aux quatre coins du monde, comme les quatre Évangiles; la séparation en trois et un représente les trois Évangiles synoptiques et l'Évangile de Jean.

    Extrait du livre L’incarnation de la lumière, Le renouveau iconographique copte à travers l’œuvre d’Isaac Fanous.

    Deux autres icônes d’Isaac Fanous sur ce thème :

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    Le retour d’Egypte (explication ici) – l’inscription en anglais, comme sur la première icône, vient de ce qu’elles ont été réalisées pour une église de Los Angeles :

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    Voir ici d’autres icônes coptes contemporaines de la Sainte Famille en Egypte.

  • Liturgie républicaine

    C’était déjà le cas à chaque catastrophe naturelle ou important accident faisant des victimes, c’est devenu obsédant - et impressionnant - depuis les premiers attentats musulmans : les autorités convient à des cérémonies qui ont pris des allures de rites liturgiques. La population y est tellement sensible qu’elle anticipe les cérémonies républicaines par ses propres rites, dépôt de fleurs et de cierges, copié des rites catholiques vidés de leur signification. Les autorités républicaines contreviennent allègrement à la loi de 1905 en organisant leurs cérémonies religieuses dans la rue, qui chaque fois est coupée à la circulation parce que le président, des ministres, d’autres élus, sont au milieu, droits comme des piquets, l’air sombre, devant une plaque.

    Cette semaine, qui fut celle de la Vigile de l’Epiphanie, de l’Epiphanie et de l’octave de l’Epiphanie, a été particulièrement riche en liturgies républicaines de rue. Et le sommet ce sera demain, place de la… République, de la Très Sainte République, à l’heure de la grand messe (11h), avec dévoilement de plaque par les grands prêtres Hollande et Hidalgo, antienne du jour par le chantre Johnny Hallyday, deuxième antienne par le Chœur de l’Armée française, épître de Victor Hugo, troisième antienne (Le temps des cerises !) par le Chœur de l’Armée française, offrande de fleurs, temps de méditation silencieuse, chant de sortie (Marseillaise) par le Chœur de l’Armée française.

    Aux vêpres (17h30), illumination (« Joyeuse lumière », chantent les vêpres byzantines) du saint Chêne (de 12 mètres planté le jour de l’Epiphanie), de la statue de la Très Sainte République et de la fresque « Fluctuat nec mergitur » (mais oui il y a même du latin !). On précise que les fidèles sont invités à amener (sic) une bougie pour les illuminations.

    Difficile de singer davantage le culte catholique.

    D’où il ressort qu’il est impossible de se passer de rites. Les laïcistes avaient cru supprimer (presque) tout ce qui y ressemble dans la République. Mais on voit le grand retour en force d’un rituel républicain, comme pendant la Révolution française, selon une religiosité de substitution qui n’a jamais disparu, comme on le voyait chez Jaurès, et comme on le voit chez Peillon.

    On constate ici à quel point la Sainte Ecriture avait raison quand dans l’Ancien Testament les prophètes qualifient sans cesse les idoles des nations de « néants » et leurs fidèles d’adorateurs du vide.

  • Blasphème à sens unique

    Les Pakistanais viennent de vérifier que les lois anti-blasphème ne protègent que l’islam.

    Mercredi dernier, jour de la fête de l’Epiphanie, des chrétiens de Kasur s’étaient rendus à l’église. (Kasur est la ville où un jeune couple de chrétiens avait été jeté dans les flammes d’un four à briques après avoir été torturé.) Et là ils voient un jeune homme brûler des Bibles et des livres de cantiques. Ils appellent la police, qui arrête le jeune homme. C’est un musulman, Akba Azhar. La police fait son enquête, qui sera brève : le dossier est aussitôt classé, au motif que Akba Azhar souffre de « problèmes mentaux » (selon la police) et ne peut donc pas être poursuivi.

    Alors qu’un chrétien réellement déficient mental est en prison pour avoir brûlé de vieux papiers sur lesquels, selon l’accusation, figuraient des versets du Coran…

  • Cliquez sur ivg.net

    Titre de Ouest France : « Le gouvernement en guerre contre les sites anti-avortement ».

    Première phrase de l'article : « Pour lutter contre des sites anti-avortement, en bonne place sur Google, le gouvernement demande aux internautes de cliquer sur ivg.gouv.fr. »

    Donc, pour lutter contre la propagande de mort du gouvernement, il faut cliquer sur ivg.net et se promener sur le site :

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  • L’effet François

    Extraits d’une lettre d’un prêtre italien à Sandro Magister :

    Depuis l’ouverture de l’Année Sainte voulue par le pape François et à l’occasion des fêtes de Noël 2015 – comme depuis que Jorge Mario Bergoglio est assis sur la chaire de Pierre – le nombre de fidèles qui se sont rendus au confessionnal n’a pas augmenté, ni en temps normal, ni dans les périodes de fêtes. La tendance à une diminution progressive et rapide de la fréquence du recours à la réconciliation sacramentelle qui a caractérisé les dernières décennies n’a pas été arrêtée. Bien au contraire : jamais comme au moment des récentes fêtes de Noël les confessionnaux de mon église n’ont été autant désertés.

    J’ai cherché à me consoler face à cette triste constatation en imaginant que les basiliques associées à l’Année Sainte à Rome ou dans d’autres villes, ou bien les sanctuaires et les couvents, avaient attiré un nombre de pénitents plus élevés que d’habitude. Mais quelques coups de téléphone à des confrères qui confessent habituellement dans ces endroits (je les appelais pour leur adresser mes vœux, comme je le fais chaque année) ont confirmé ce que j’avais constaté : les files de pénitents n’étaient pas longues du tout, où que ce soit, moins encore que lors des festivités des années précédentes.

    (…)

    Un homme d’âge moyen, à qui j’avais demandé, avec discrétion et délicatesse, s’il s’était repenti d’une longue série de péchés graves contre le septième commandement "tu ne voleras pas", dont il s’était accusé avec une certaine légèreté et presque en plaisantant à propos des circonstances certainement pas atténuantes qui avaient accompagné les faits, m’a répondu en citant une phrase du pape François : “La miséricorde ne connaît pas de limites” et en manifestant son étonnement que je lui aie rappelé la nécessité du repentir et de la ferme intention d’éviter, à l’avenir, de retomber dans le même péché : “Ce que j’ai fait, je l’ai fait. Ce que je vais faire, c’est moi qui en déciderai quand je serai sorti d’ici. Mon opinion à propos de ce que j’ai fait, c’est une affaire entre moi et Dieu. Je suis ici uniquement pour avoir ce qui est accordé à tout le monde au moins le jour de Noël : pouvoir communier à la messe de minuit !” Et il a conclu en paraphrasant la formule, désormais célèbre, du pape François : “Qui êtes-vous pour me juger ?”.

    Une jeune femme, à qui j’avais proposé, comme acte de pénitence lié à l’absolution sacramentelle d’un grave péché qu’elle avait commis contre le cinquième commandement "tu ne tueras pas", une prière à genoux devant le Saint Sacrement qui était exposé sur l’autel de l’église et un acte de charité matérielle envers un pauvre, dans la mesure de ses possibilités, m’a répondu avec irritation que le pape avait déclaré, quelques jours plus tôt, que “personne ne doit nous demander quoi que ce soit en échange de la miséricorde de Dieu, parce qu’elle est gratuite”. Elle a ajouté qu’elle n’avait pas le temps de rester à l’église pour prier (elle devait “courir au centre de la ville pour effectuer ses achats de Noël”), et pas d’argent à donner aux pauvres (“qui, de toute façon, n’en ont pas besoin, parce qu’ils en ont plus que nous”).

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Honorons le divin palais du Roi, dans lequel il a habité selon son désir; célébrons la Mère de Dieu, la Vierge, l’unique, par qui nous sommes élevés jusqu’à Dieu.

    Pure avant l’enfantement, dans l’enfantement, après l’enfantement : ainsi tu as paru à nos regards, ô Vierge Mère ! c’est toi qui as enfanté le Dieu qu’annonce le Collège Apostolique.

    Le très heureux chœur des Prophètes, inspiré de l’Esprit Saint, t’appela divinement, dans ses sacrés oracles, la Porte et la Montagne ombragée, ô très chaste!

    Illumine, ô Vierge ! les yeux de mon cœur, brille sur moi par un rayon de componction; délivre-moi des ténèbres éternelles, Porte de la lumière, Refuge de tous les chrétiens qui chantent ta louange avec fidélité.

    Je te loue, ô toi la seule digne de toute louange ; je te rends gloire, ô toi que Dieu lui-même glorifie; je te proclame heureuse, ô Vierge, de cette félicité divine que proclament les générations qui célèbrent ta béatitude.

    O très pure ! tu es le propitiatoire de ceux qui pèchent souvent; dépassant toutes les lois de la nature, tu as enfanté le Christ, qui ôte les péchés du monde, et vers qui nous prions : Tu es béni, Seigneur, Dieu de nos pères !

    O prodige qui surpasse tous les prodiges ! tu enfantes et tu demeures vierge, très chaste épouse de Dieu ! Tu a mis au jour le Verbe coéternel au Père, Celui que nous célébrons dans ce cantique : Œuvres du Seigneur, louez et exaltez le Seigneur dans tous les siècles.

    La splendeur de ton enfantement a éclaté avec gloire ; elle a inondé l’univers d’une joyeuse lumière; elle a terrassé le prince des ténèbres, ô Mère de Dieu très pure, la gloire des Anges, le salut de tous les hommes qui te célèbrent, sans se lasser, par leurs concerts.

    Saint Joseph l’Hymnographe (in L’Année liturgique)

  • Par la Hongrie…

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    David Cameron, poursuivant sa tournée européenne pour trouver des soutiens à sa demande de réforme de l’UE, était hier à Budapest. Une bonne affaire pour l’image de Viktor Orban, puisqu’il n’y avait eu aucune visite d’un dirigeant européen en Hongrie depuis près d’un an…

    A priori, la Hongrie ne peut qu’être d’accord avec la majorité des demandes de David Cameron, tout en les trouvant beaucoup trop mesurées, comme l’avait dit Orban le mois dernier, mais on savait déjà que les anciens pays de l’Est ne peuvent que rejeter fermement, comme on l’a déjà vu en Pologne, la demande des Britanniques qu’on leur permette de refuser aux immigrants, même de l’UE, le bénéfice des aides sociales pendant les premières années de leur séjour. On sait qu’il y a de nombreux Polonais au Royaume-Uni, mais aussi près de 80.000 Hongrois, qui envoient au pays l’équivalent de… 3,4% des revenus du pays. Un chiffre qui suffit à faire comprendre que le gouvernement hongrois ne peut qu’être intraitable.

    Or ce n’est pas le cas. Si Viktor Orban a martelé que les Hongrois en Grande-Bretagne ne sont pas des parasites, qu’ils demandent seulement le droit de travailler et de payer des cotisations (et les 55.000 travailleurs hongrois payent davantage qu’ils ne reçoivent, a-t-il affirmé en citant des chiffres officiels), il s’est néanmoins, et de façon inattendue, montré ouvert à une négociation sur le sujet. Soulignant que cela ne pourrait se faire qu’en concertation avec les autres pays du groupe de Visegrad (or il venait de rencontrer Jarroslaw Kaczynski, président du PiS), il a laissé entendre qu’un compromis pourrait être trouvé si les Hongrois ne sont pas appelés « migrants » et s’ils ne subissent aucune discrimination par rapport aux autres Européens.

    Autrement dit, ce sont les souverainistes, même opposés sur un sujet délicat, qui peuvent s’entendre…