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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1145

  • Le 4 janvier

    En ce jour de férie du temps de la Nativité, l’antienne du Benedictus est la même que celle de l’octave de la Nativité, dont je signalais qu’elle vient de la liturgie byzantine. Plus précisément, elle vient des vêpres de la synaxe de la Mère de Dieu, célébrée le 26 décembre (donc le soir de Noël). Il s’agit du début des apostiches. Revoici l’antienne latine, suivie du texte grec, et de la traduction intégrale du chant.

    Mirabile mysterium declaratur hodie: innovantur naturae, Deus homo factus est: id quod fuit permansit, et quod non erat assumpsit; non commixtionem passus, neque divisionem.

    Παράδοξον μυστήριον, οἰκονομεῖται σήμερον! καινοτομοῦνται φύσεις, καὶ Θεὸς ἄνθρωπος γίνεται· ὅπερ ἦν μεμένηκε, καὶ ὃ οὐκ ἦν προσέλαβεν, οὐ φυρμὸν ὑπομείνας, οὐδὲ διαίρεσιν.

    Un mystère étonnant s'accomplit en ce jour: les natures sont renouvelées et Dieu se fait homme; il demeure ce qu'il était, et il assume ce qu'il n'était pas, sans subir ni mélange ni division.

    Le Seigneur dit à mon Seigneur: Siège à ma droite.

    Seigneur, à Bethléem tu es venu, la grotte fut ton logis; et toi qui as le ciel pour trône, dans la crèche tu reposas; toi qu'entourent les Anges par milliers, parmi les Pâtres tu descendis, afin de sauver le genre humain dans ta miséricorde; Seigneur gloire à toi.

    Avant l'aurore je t'ai fait naître de mon sein.

    Comment décrire ce mystère éminent? Voici que s'incarne l'Incorporel, le Verbe se revêt de l'épaisseur de la chair; l'Invisible se laisse voir, l'Impalpable se laisse toucher, l'Intemporel prend son début dans le temps; le Fils de l'homme devient le Fils de Dieu, Jésus Christ hier et aujourd'hui, le même dans les siècles.

    Gloire au Père... Maintenant...

    A Bethléem accoururent les Bergers, indiquant le véritable Pasteur, celui qui siège sur le trône des Chérubins et repose dans la crèche des bestiaux, ayant pris pour nous la forme d'un enfant. Seigneur, gloire à toi.

  • Le Très Saint Nom de Jésus

    Le nom de Jésus était relativement courant chez les israélites, parce qu’il veut dire « Dieu sauve ». Il était devenu, sous sa forme brève et araméenne, « Yochoua ». Sa version longue hébraïque était Yehochoua, mais c’est le même nom. Depuis saint Jérôme, en Occident, on distingue « Josué » (Yehochoua) de « Jésus » (Yochoua). Mais dans les textes grecs il n’y a pas de « Josué ». Dans l’Ecclésiastique, qui est un texte grec, le petit-fils de Ben Sira n’appelle pas son grand-père Josué, mais Jésus (aussi dans la version latine, qui n'a pas été revue par saint Jérôme). Et dans les Actes des Apôtres (7,45) comme dans l’épître aux Hébreux (4,8) saint Jérôme a laissé « Jésus » alors qu’il s’agit de « Josué ».

    Jésus le Christ Fils de Dieu fut vraiment et lui seul « Dieu sauve » : il n’a pas ce nom, il est ce nom, comme il est Emmanuel, Dieu avec nous.

    Comme pour tout le reste, ce nom fut annoncé dans la loi et les prophètes. De façon solennelle. Il y a trois Jésus dans l’Ancien Testament : la Sainte Trinité a frappé les trois coups avant d’envoyer son Jésus qui est sa deuxième Personne.

    Le premier Jésus est le compagnon de Moïse, « Josué fils de Nun » dans la Vulgate, « Jésus fils de Navé » dans la Septante et la vieille latine. Moïse fait de Jésus le chef de l’armée contre Amalec, et Israël remporte la victoire parce que Moïse a les bras en croix (Exode 17).

    Jésus est le seul homme qui accompagne Moïse sur le Sinaï pour recevoir la Loi (24) – tout autre homme qui aurait tenté de s’approcher de la montagne aurait été frappé de mort.

    Quand Moïse avait fini de parler avec Dieu dans la tente du Témoignage, Jésus restait dans la tente, et il était le seul à pouvoir y rester ; qui que ce soit d’autre qui aurait cherché à y entrer aurait été frappé de mort (33).

    Jésus fils de Navé apparaît donc comme le lieutenant de Dieu, l’intermédiaire entre Dieu et Moïse – le médiateur entre Dieu et les hommes, dont on ne parle quasiment pas, mais dont la présence est essentielle. Et c’est lui qui, après la mort de Moïse, conduit le peuple de Dieu dans la Terre promise en lui faisant traverser le Jourdain…

    Le deuxième Jésus est en Esdras 2,2 le premier nommé de ceux qui avec Zorobabel reviennent de captivité pour restaurer Jérusalem. Au début du chapitre suivant, il est dit que Jésus se leva (surrexit), lui et ses frères prêtres, avec Zorobabel et ses frères, pour édifier l’autel du Seigneur et offrir les holocaustes. Puis Jésus et Zorobabel reconstituent l’ordre des lévites pour le service du Temple. Lévites dont le chef est Jésus et qui sont « comme un seul homme » avec lui.

    Dans le livre dit de Néhémie, Esdras fait la lecture de la Torah devant le peuple que Jésus et les lévites tiennent en silence, et l’on découvre alors l’institution de la fête des tentes. Et tout le peuple célébra la fête des tentes, et le texte ajoute : « Les fils d'Israël n'avaient point célébré ainsi cette fête depuis le temps de Jésus, fils de Navé, jusqu'à ce jour. » Ainsi les deux premiers Jésus se retrouvent-ils, dans une étroite correspondance cultuelle.

    Le troisième Jésus est Jésus ben Sira, l’auteur de l’Ecclésiastique (ou Siracide). Et ce que ce livre a vraiment de particulier (avec le chapitre 8 des Proverbes), c’est qu’il personnifie la Sagesse divine, qu’il la fait parler comme une personne, et que cette personne est le Verbe : « Moi je suis sortie de la bouche du Très-Haut… moi j’ai fait dans les cieux que se lève une lumière inextinguible… moi seule j’ai fait le tour du ciel, j’ai pénétré la profondeur de l’abîme, j’ai marché sur les flots de la mer et j’ai parcouru toute la terre… »

    Et c’est dans l’Ecclésiastique aussi qu’on lit ceci : « Jésus, fils de Navé, fut vaillant à la guerre; il succéda à Moïse dans le rôle de prophète; il fut grand selon son nom, et très grand pour sauver les élus de Dieu, pour renverser les ennemis qui s'élevaient contre lui, et pour conquérir l'héritage d'Israël. »

    Et la boucle est bouclée. Il ne restait plus qu’à venir le Jésus qui allait récapituler les trois Jésus de l’Ancien Testament et donner l’ultime signification de leur nom.

  • Traduction ?

    « TOB » veut dire « traduction œcuménique de la Bible », mais je constate que, d’une part elle n’est pas œcuménique puisqu’elle ne tient aucun compte de la tradition, d’autre part elle n’est pas une traduction puisque sans arrêt elle ne traduit pas mais interprète. Ce que les autres ont aussi tendance à faire, mais jamais à ce point-là. La TOB donne comme texte son interprétation, et donne éventuellement en note la traduction littérale. Au lieu de faire le contraire : donner la traduction littérale, même et surtout si son sens n’est pas évident, et proposer en note une interprétation.

    Quelques exemples dans l’épître aux Romains.

    Chapitre 8, verset 10 :

    « Si Christ est en vous, votre corps, il est vrai, est voué à la mort à cause du péché, mais l'Esprit est votre vie à cause de la justice. »

    Dans le texte de saint Paul, il n’y a pas « voué à la », il n’y a pas « votre », et il n’y a pas de raison de mettre une capitale à « esprit ». Saint Paul dit : « Si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l'esprit est vie à cause de la justice. »

    Chapitre 8, verset 24 :

    « Car nous avons été sauvés, mais c'est en espérance. »

    Saint Paul dit : « Car c’est en espérance que nous sommes sauvés » (ou « avons été sauvés »). Le « mais » est beaucoup trop fort. Si saint Paul avait voulu dire « mais », il aurait dit « mais ». Or il ne l’a pas dit. Il signale que c’est en espérance que nous sommes sauvés, et il va l’expliquer, mais ce qui prime est que nous sommes sauvés. Ici la Bible de Jérusalem va encore plus loin dans l’interprétation, et la mauvaise interprétation : « Car notre salut est objet d'espérance. »

    Chapitre 14, verset 16 :

    « Que votre privilège ne puisse être discrédité. »

    « Puisse » est en trop, et « privilège » est une invention (qu’on trouve aussi dans la Bible de Jérusalem).

    Littéralement : « Que donc ne soit pas blasphémé votre bien. »

    Il s’agit de ce qu’on peut manger ou non par rapport aux autres. Le sens est donc manifestement : que ce qui est bien pour vous ne soit pas motif à dire du mal de vous, à vous injurier. (Le verbe « blasphémer », au passif, dans le Nouveau Testament, a plusieurs fois ce sens.) En tout cas il n’y a pas de « privilège ». Et le plus fort c’est qu’en note, après avoir signalé que la traduction littérale est « votre bien », la TOB souligne qu’il n’y a pas de privilèges dans l’Eglise…

  • L’Orient…

    Le premier bébé de l’année à Lorient s’appelle Aïda. Elle est la fille de Saïd et Mina. Elle a deux sœurs, Manal et Basma, et un frère : Islam.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Antienne d’offertoire de la messe :

    Felix namque es, sacra Virgo María, et omni laude digníssima : quia ex te ortus est sol justítiæ, Christus, Deus noster.

    Vous êtes heureuse, bénie Vierge Marie, et tout à fait digne de louange, car de vous s’est levé le soleil de justice, le Christ notre Dieu.

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    Par les moniales d’Argentan :
    podcast

  • Quand on a une monnaie…

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    L'Institut royal britannique de la monnaie a dévoilé les nouvelles pièces qui vont être frappées cette année.

    Trois pièces de 2 livres honoreront Shakespeare : une pour ses tragédies, une pour ses comédies, une pour ses pièces historiques.

    Une autre pièce de 2 livres commémorera le 350e anniversaire du grand incendie de Londres.

    Une pièce de 50 pence rappellera le 950e anniversaire de la bataille de Hastings.

    Une pièce de 50 pence saluera le 150e anniversaire de Beatrix Potter.

    « Chacune des nouvelles pièces de monnaie pour 2016 donne un aperçu de la Grande-Bretagne au cours des 1.000 dernières années, marquant les moments clés, les organisations et les personnes qui ont façonné la nation », souligne l’Institut royal de la monnaie.

  • Bonne année !

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    Ur bloavezh mat a hetan deoc'h, yec'hed ha prosperite hag ar baradoz a fin ho puhez !

    (Dessin d’Anne Floc’h)

  • Octave de la Nativité

    Les antiennes des vêpres, des laudes et des petites heures sont un des plus purs chefs d’œuvre de la liturgie latine.

    O admirabile commercium: Creator generis humani animatum corpus sumens, de Virgine nasci dignatus est: et procedens homo sine semine, largitus est nobis suam Deitatem.

    O commerce admirable. Le Créateur du genre humain prenant un corps et une âme, a daigné naître de la Vierge, et, devenu homme sans semence, il nous a fait part de sa divinité.

    Quando natus es ineffabiliter ex Virgine, tunc impletæ sunt Scripturæ: sicut pluvia in vellus descendisti, ut salvum faceres genus humanum: te laudamus Deus noster

    Quand vous naquîtes ineffablement d’une Vierge, alors s’accomplirent les Écritures. Comme la rosée sur la toison, vous descendîtes pour sauver le genre humain. Nous vous louons, ô notre Dieu !

    Rubum quem viderat Moyses incombustum, conservatam agnovimus tuam laudabilem virginitatem: Dei Genitrix, intercede pro nobis.

    En ce buisson que vit Moïse et qui brûlait sans se consumer, nous voyons l’image de votre glorieuse virginité : Mère de Dieu, intercédez pour nous.

    Germinavit radix Jesse, orta est stella ex Jacob: Virgo peperit Salvatorem: te laudamus Deus noster

    La tige de Jessé a fleuri ; l’étoile est sortie de Jacob ; la Vierge a enfanté le Sauveur. Nous vous louons, ô notre Dieu !

    Ecce Maria genuit nobis Salvatorem, quem Joannes videns exclamavit, dicens: Ecce Agnus Dei, ecce qui tollit peccata mundi, alleluia.

    Voici que Marie nous a enfanté le Sauveur, à la vue duquel Jean s’est écrié : Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les péchés du monde, alléluia.

    L’antienne du Benedictus vient de la liturgie byzantine :

    Mirabile mysterium declaratur hodie: innovantur naturae, Deus homo factus est: id quod fuit permansit, et quod non erat assumpsit; non commixtionem passus, neque divisionem.

    Un mystère admirable se manifeste aujourd’hui : les deux natures s’unissent dans un prodige nouveau : Dieu se fait homme ; il reste ce qu’il était, il prend ce qu’il n’était pas, sans souffrir ni mélange ni division.

    Par les moniales d'Argentan:
    podcast

  • C’est seulement le "isme" qui est mauvais

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    Le gouvernement a lancé aujourd’hui une page Facebook et un compte Twitter « Stopdjihadisme ».

    On y lit ce propos définitif de Manuel Valls :

    « Je rappellerai toujours que les premières victimes de ce terrorisme sont les musulmans. »

    Suivi de :

    « #‎Daech : des terroristes qui profanent les mosquées et tuent les musulmans. »

    On constate que le gouvernement ne sait toujours pas écrire « jihad », il lui met un « d » comme dans le dialecte maghrébin alors qu’il dit combattre « Daech » qui pour l’heure est surtout au Machrek.

    On constate aussi que la fière Marianne écrase seulement le « isme » de « djihadisme » et laisse intact le « djihad ».

    Il est vrai que « prôner le jihad n’est pas un délit », selon le ministre de l’Intérieur.

    Il faut donc bien distinguer le jihad du Coran et des hadiths du jihad des « djihadistes ».

    Qu’est-ce qui les distingue ? « Stopdjihadisme » ne l’a pas encore expliqué.

  • Ciudad del Este

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    Le blog Messa in latino relaie un appel de fidèles du diocèse de Ciudad del Este, qui était le plus florissant d’Amérique latine avant que François en chasse son évêque Mgr Livieres (traduction trouvée sur le Forum catholique) :

    Nous sommes du diocèse de Ciudad del Este au Paraguay.

    Notre diocèse est démonté pièce par pièce. Deux grandes communautés, la « Communauté missionnaire de Jésus » et la « Communauté sacerdotale Saint-Jean » vont être littéralement rayées du diocèse tandis que les séminaristes du Séminaire de Ciudad sont envoyés à Asuncion où est enseignée la théologie de la libération... Des dégâts considérables, car des milliers de fidèles sont invités à « obéir » sans protester. Ils détruisent un trésor et nous ne savons pas quoi faire.

    Est-ce que quelqu'un sait nous dire quelles mesures prendre ?