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  • Sexagésime

    Exsúrge, quare obdórmis, Dómine ? exsúrge, et ne repéllas in finem : quare fáciem tuam avértis, oblivísceris tribulatiónem nostram ? Adhǽsit in terra venter noster : exsúrge, Dómine, ádiuva nos, et líbera nos.
    Deus, áuribus nostris audívimus : patres nostri annuntiavérunt nobis.

    Levez-vous ; pourquoi dormez-vous, Seigneur ? Levez-vous, et ne nous repoussez pas à jamais. Pourquoi détournez-vous votre visage et oubliez-vous notre tribulation ? Notre corps est attaché à la terre. Levez-vous, Seigneur, secourez-nous et délivrez-nous.
    O Dieu, nous avons entendu de nos oreilles ; nos pères nous ont annoncé votre œuvre.

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    Les invasions barbares, avec leurs conséquences désastreuses, peuvent avoir été l'occasion de ces lamentations. Mais elles sont aussi la prière de l'humanité non rachetée, de l'humanité dégénérée, en proie aux appétits inférieurs. Ces paroles ont pu être les cris d'agonie de ceux qui ont vu les eaux du Déluge monter toujours plus haut, car le bréviaire de cette semaine raconte l'histoire de ce grand déluge. C'est peut-être ainsi qu'a prié saint Paul, dont l'église est la station d'aujourd'hui, lorsque son dégoût de la vie était sur le point de le vaincre, ou lorsque l'aiguillon de la chair lui causait une si grande torture. Ces paroles sont le cri des Apôtres, presque mot pour mot, lorsque leur petite barque fut si sauvagement ballottée par les vagues, une nuit de tempête, et que le Seigneur dormait. Nous aussi, par pure nécessité peut-être, nous avons souvent prié pour être soulagés de la douleur ou des chaînes des mauvais désirs qui menaçaient de nous entraîner vers le bas. Notre introït est donc une prière suppliante de la vallée de la mort, un appel à la résurrection, un chant préparatoire à Pâques, au jour de l'ascension du Seigneur.

    On vante souvent la musique chorale pour son esprit calme et sans passion, pour sa dignité sereine, pour la lucidité qui semble l'élever au-dessus de tout ce qui est terrestre et qui en fait un véritable écho des chants du ciel. Et à juste titre. Notre mélodie actuelle s'inscrit dans le cadre du chant liturgique, elle évite les dissonances et les contrastes saisissants, et déconseille le subjectivisme effréné. Et pourtant, elle montre combien une mélodie de chant peut être profonde et sincère, combien la relation entre le texte et la musique est intime, et combien son expression est chaleureuse et vraie.

    Dans la première phrase, la première moitié est une ascension (arsis), la seconde moitié une descente (thésis). Chaque moitié commence par un élan, le premier animé, le second impétueux, et tous deux suivis d'une récitation plus calme en fa. Dans l'ascension, la mélodie atteint la dominante, et dans la descente, elle descend jusqu'à la tonique. La cadence qui se produit ici est très favorisée par les premier et deuxième modes. Nous nous rappelons peut-être l'avoir entendue dans l'Alléluia de la troisième Messe de Noël (adoráte Dóminum). La phrase suivante montre par son tout premier mot (quare) qu'elle va étendre la portée de la précédente. Un certain nombre de quartes apparaissent ici, ainsi que le point culminant de la pièce : oblivésceris. Bien que le groupe de notes pour ce mot ne soit rien d'autre qu'un résumé de la mélodie sur le verset du psaume (Deus áuribus), elles sont plus efficaces ici en raison de leur position dans l'introït. Le compositeur avait dans son cœur un sentiment un peu semblable à celui qui fit sortir des lèvres du Sauveur le cri terrible : "Mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné ?". Le tribulationem nostram, presque monotone, nous rappelle notre travail quotidien, cette implacable banalité qui peut soit engourdir l'âme, soit être sa torture constante. À l'adhaésit, la mélodie tente quatre fois de s'élever et quatre fois elle retombe comme si elle était attirée par un poids de plomb. Les notes les plus hautes des différents groupes forment une ligne descendante de la dominante à la tonique.

    Le chanteur fait maintenant appel à toutes ses forces et prend d'assaut le ciel avec des phrases courtes mais puissantes. Comme le chant syllabique simple est révélateur dans ce cas ! La troisième phrase est mélodiquement semblable à la première ; son ádjuva est une forme plus simple du deuxième exsúrge. La seconde moitié de la phrase se termine alors par le calme anticipé inspiré par le verset de psaume suivant, qui raconte la providence de Dieu aux jours de l'esclavage égyptien, et la libération des enfants d'Israël.

    Dom Dominic Johner

    Le graduel.

    Le spermologos.

    Seminat seminare semen.

    Le sermon de saint Grégoire le Grand.

    L'offertoire.

    La communion.

    La protection de saint Paul.

    La mission de Noé.

  • Apparition de la bienheureuse Vierge Marie Immaculée

    « Lapurdi, in Gallia », précise le martyrologe.

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    L’introït, par les moniales d’Ozon en 1960.

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    podcast

    Vidi civitátem sanctam, Jerúsalem novam, descendéntem de cælo a Deo, parátam sicut sponsam ornátam viro suo.
    Eructávit cor meum verbum bonum ; dico ego ópera mea Regi.

    J’ai vu la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel où est Dieu, et elle était toute ornée comme une épouse parée pour son époux.
    De mon cœur a jailli une parole excellente, c’est que je consacre mes œuvres à mon Roi.

  • Légion d’honneur

    Alors que Macron a décoré Zelensky de la Légion d’honneur (mais ce n’est pas d’aujourd’hui qu’elle est déshonorée), des journalistes lui ont demandé s’il allait la retirer à Poutine (elle lui avait été conférée par Chirac en 2006). Il a répondu : « C’est une question symbolique mais d’importance… Je ne m’interdis rien… mais ce n’est pas une décision que j’ai prise aujourd’hui. Ce sont des décisions toujours lourdes de sens et je pense qu’il faut apprécier le bon moment pour le faire. »

    On a demandé à Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, ce qu’il pensait de cette lourde menace. Réponse :

    « Je ne pense pas que ce soit un problème pour le président Poutine ou que cela devienne une question prioritaire pour lui. Il a d'autres priorités, qui sont bien connues des citoyens russes. »

    Lorsqu'on lui a demandé si une telle mesure pouvait affecter l'intensité de la communication entre Poutine et Macron, Peskov a répondu qu'elle n'était pas « si intense » en ce moment.

  • La grande classe...

    Alina Baïkova, qui fait partie du "top 5" des mannequins ukrainiens, en ouverture de la Fashion Week de New York. (Et c'est retwitté des centaines de fois par des pro-ukrainiens qui trouvent ça magnifique.)

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  • Encore raté…

    Le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valéry Zaloujny, a déclaré que deux missiles russes ont « traversé l'espace aérien roumain à approximativement 08h33 heure de Paris » avant d'entrer dans l'espace aérien ukrainien.

    Naturellement, si c’était vrai ce pourrait être monté en épingle, comme une violation de l’espace aérien d’un pays de l’OTAN par la Russie. Zelensky avait tenté le coup en affirmant que le missile qui avait tué un paysan en Pologne était un missile russe et donc que c’était une attaque de l’OTAN par la Russie. Il avait maintenu sa version plusieurs jours après que ses patrons des services de renseignement anglo-saxons avaient prouvé que c’était un missile ukrainien…

    Mais cette fois l’affaire a fait pschitt beaucoup plus vite : le gouvernement roumain (qui est russophobe comme tout le monde) a sobrement démenti : « Le système de surveillance aérienne a détecté un projectile tiré depuis un bateau russe situé en mer Noir, mais à aucun moment il n'est entré dans l'espace aérien roumain. »

    Comme après chaque frappe massive, un responsable ukrainien a affirmé que désormais les Russes n’ont plus de missiles. C’est ce qu’ils disent à chaque fois… depuis avril… Mais peut-être commencent-ils à fatiguer, car cette fois ce n’est pas un haut responsable du gouvernement ou de l’armée qui a chanté le refrain, mais seulement le porte-parole du Renseignement.

    Addendum. Le porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne, Youriy Ignat, déclare que l'armée de l'air avait la possibilité d'abattre les missiles russes qui se trouvaient au-dessus de la Roumanie et de la Moldavie, mais, vu les risques et les menaces pour la population d'un pays étranger, ils ne l'ont pas fait. (Sic. Ce n'est pas une blague.)

    Addendum 2. Zelensky continue, comme dans l'épisode polonais: "La frappe de missiles de ce jour est un défi à l'OTAN"...

  • Le Texas contre Biden

    Le procureur général du Texas, Ken Paxton, a intenté une action en justice, le 7 février, devant le tribunal de district de l’ouest du Texas, contre le gouvernement de Jobidon.

    Le Texas entend faire annuler la directive du 13 juillet 2022 exigeant des pharmacies, « en vertu des lois fédérales sur les droits civils », qu’elles fournissent des pilules abortives sous peine de perdre les fonds Medicaid et Medicare.

    Cette tentative « d’imposer par décret un droit fédéral à l’avortement » (et c’est ouvertement ainsi que cela a été présenté) est illégale, souligne Ken Paxton. D’abord parce que depuis l’annulation de l’arrêt Roe contre Wade par la Cour suprême ce sont les Etats qui ont le pouvoir décider de la loi sur l’avortement, et ensuite parce que les « protections antidiscriminatoires du titre IX n’obligent pas les entreprises à fournir des avortements, mais protègent au contraire toute personne ou entité contre l’obligation de contribuer à la fourniture d’avortements ».

  • Congar et la liturgie

    Je vois sur le blog New Liturgical Movement la citation d’un texte du P. Yves Congar que je ne connaissais pas. C’est un article d’une vingtaine de pages, intitulé « Autorité, initiative, coresponsabilité », publié le 1er janvier 1969 dans La Maison Dieu, qui est la revue de pastorale liturgique des évêques de France, mais il faut attendre la fin de l’article pour que soit évoquée la réforme liturgique alors en cours. Avec cette exclamation pour le moins surprenante de la part de l’un des principaux théologiens progressistes du XXe siècle :

    Ah ! ne nous exposons pas à encourir, dans soixante ans, le reproche d'avoir dilapidé l'héritage sacré de la communion catholique telle qu'elle se déploie dans le lent déroulement du temps.

    On lira ci-dessous les deux morceaux qui parlent spécifiquement de la réforme liturgique. Trois petites réflexions :

    1. Il n’a pas fallu soixante ans pour que ce reproche puisse être fait : c’est juste un an après que le P. Congar a écrit son article que l’héritage sacré a été dilapidé. (Je ne sais pas s’il en a reparlé ensuite.)

    2. Il est à remarquer que le P. Congar, qui savait de quoi il parlait, n’utilise jamais l’expression « liturgie tridentine » aujourd’hui brandie tant par les partisans de la révolution liturgique pour faire croire que la liturgie traditionnelle n’est qu’un moment de l’histoire de la liturgie latine, que par les tradis qui font une fixation sur le concile de Trente qu’ils opposent à Vatican II. Au contraire, il souligne la continuité de la liturgie traditionnelle, et que ce serait catastrophique de « dilapider » cet héritage qui s’est déployé « dans le lent déroulement du temps ».

    3. On ne peut que relever l’impressionnant cléricalisme de celui qui était le plus connu des théologiens de la promotion des laïcs, du « peuple de Dieu », etc., et l’un des principaux artisans de ce refrain de Vatican II. Avec la réforme liturgique, dit-il, on perd « d'incomparables richesses, non sans doute du côté des fidèles, pour lesquels le changement nous semble résolument bénéfique, mais du côté des clercs » qui, nourris de la liturgie latine, « ne voient pas sans peine des pans entiers d'un trésor séculaire tomber dans le gouffre de l'oubli ». Sans doute a-t-il été surpris de voir que la plupart des clercs ont foncé dans la réforme en détruisant bien plus encore que ce qu’on leur demandait de détruire, sans aucun état d’âme, et que ce sont des laïcs qui se sont levés pour défendre la liturgie latine…

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  • Sainte Scholastique

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    Cette fresque montrant saint Benoît et sa sœur sainte Scholastique date du XVe siècle. Elle se trouve dans l’église Sainte-Scholastique de Nursie. Elle a été découverte en 1978, quand on a préparé l’église pour les célébrations en 1980 du 1.500e anniversaire de leur naissance… à Nursie. On s’est rendu compte alors que les murs étaient couverts de fresques retraçant la vie de saint Benoît selon le livre de saint Grégoire le Grand, mais elles ont été très abîmées par le temps et les transformations successives de l’église, comme on le voit ici (la fresque reproduite ci-dessus est au milieu).

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  • Mister President

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    La guerre en Ukraine donne lieu à un pétage de plombs généralisé. A la télévision nationale polonaise, on a vu "Volodymyr Zelensky président de Grande-Bretagne".

  • Record canadien

    Josh Alexander était élève au lycée catholique Saint-Joseph de Renfrew, dans l’Ontorio. En novembre dernier il a été suspendu pour avoir osé affirmer qu’il n’existe que deux genres : homme et femme. Et il ne serait réintégré que s’il se rétractait. Lundi il est néanmoins retourné dans son lycée. Le directeur adjoint a fait appel à la police et il a été arrêté pour « intrusion ».

    Il a expliqué au National Post que ses propos condamnés avaient été tenus au cours d’une discussion en classe :

    « Il était question d’étudiants masculins utilisant des toilettes féminines, de dysphorie de genre et d’allaitement masculin. Tout le monde partageait son opinion sur le sujet, tous les élèves qui le souhaitaient participaient, y compris le professeur. J’ai dit qu’il n’y avait que deux genres, que l’on naissait homme ou femme, et cela m’a valu des problèmes. Et j’ai dit que le genre ne l’emporte pas sur la biologie. »

    Un avocat représentant Alexander a déclaré que l’école ne le laissera plus assister aux cours tant qu’il n’acceptera pas « de cesser d’utiliser l’ancien prénom d’un étudiant transgenre et de ne plus participer à deux cours de l’après-midi car ces cours sont suivis par deux étudiants transgenres qui désapprouvent les croyances religieuses de Josh ».

    Alexander a commenté au National Post qu’il n’a jamais utilisé l’ancien prénom d’un élève.

    Mais ce qui est proprement ubuesque est que des transgenres « désapprouvent les croyances religieuses de Josh », autrement dit sa foi catholique dans un lycée catholique, et que c’est Josh qui est viré…

    Et l’évêque, direz-vous ?

    Eh bien l’évêque n’a rien à dire. Et donc ne dit rien.

    Quelqu’un du nom de Christine Williams, voyant qu’il n’y avait aucune réaction du diocèse, avait écrit en janvier à l’évêque, Mgr Guy Desrochers. C’est le vicaire général qui a répondu, ceci :

    Le conseil scolaire catholique de district du comté de Renfrew est une organisation distincte du diocèse de Pembroke, et il est sous la direction d'un conseil d'administration. Le diocèse n'a pas compétence sur la vie interne du Conseil, ni l'évêque n'a le pouvoir d'intervenir dans les affaires internes. Il peut cependant faire preuve de persuasion morale et il est en contact régulier avec la direction du Conseil.

    Sic.

    N’étant pas satisfaite, comme on s’en doute, Christine Williams a insisté. Réponse du vicaire général :

    Je ne suis pas partie prenante des conversations de Mgr Desrochers avec les dirigeants du Conseil, mais on peut affirmer sans risque de se tromper qu'on peut faire confiance à l'évêque pour défendre l'enseignement catholique d'une manière à la fois claire et sensible aux autres, en particulier aux personnes vulnérables.

    Et chacun sait que dans le jargon actuel les « personnes vulnérables » ne sont pas les élèves d’une école catholique persécutés parce qu’ils rappellent la morale catholique, mais les « transgenres » qui « désapprouvent » ces « croyances religieuses ».

    Alors bien sûr que non, on ne peut pas faire confiance à un évêque qui se cache derrière un vicaire général pour lui faire dire qu’il défend clairement l’enseignement catholique alors qu’il n’a pas un mot de défense de l’enseignement catholique dans une affaire publique qui est une négation de l’enseignement catholique. Et pas un mot en défense d'un élève qui est suspendu et arrêté pour avoir rappelé ce que dit l'enseignement catholique.