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  • Affaire Viganò

    Quelques fort intéressants compléments d’information chez Sandro Magister. Notamment sur Hünermann et le pape.

  • Lundi saint

    Dans l’Année liturgique, dom Guéranger donne en ce jour une magnifique « oratio ad sextam », oraison pour l’heure de sexte, de « l’antique liturgie gallicane ». Cette oraison ne figure pas semble-t-il ailleurs sur internet.

    Christe, Deus, Adonæ magne, nos tecum quasi huic mundo crucifige ; ut vita tua in nobis sit : nostraque peccata super te pone, ut ea crucifigas : nos quoque ad teipsum trahe, cum pro nobis exaltatus es a terra, ut nos eripias ab adultero tyranno : quia licet carne et vitiis diabolo noxii sumus ; tibi tamen, non illi optamus servire : et sub tuo jure vivere desideramus, et a te gubernari rogamus ; qui nos mortales et a morte invasos, per mortem Crucis liberare voluisti. Pro quo singulari beneficio hodierna tibi nostra famulatur devotio : teque nunc hodie supplices adoramus, imploramus, invocamus ; ut ad nos properes, virtus æterna Deus : quod nobis proficiat tua Crux, triumphans scilicet de mundo in nobis per Crucis virtutem : atque tua pietas nobis illud antiquum restituat beneficium, virtute scilicet et gratia : qui per potentiam futura, præterita ; per præsentiam facis similiter præterita præsentia ; redde, ut nobis tua Passio salutaris sit, quasi præsens et hodierna ; et sic nobis hodie, illa gutta sancti sanguinis tui super terram olim de Cruce stillantis, sit salus : ut omnia terræ nostræ delicta lavans, et corporis nostri humo quodam modo immixta, nos de terra tuos efficiat ; nos quoque tibi quasi corpus idem reconciliati capitis. Qui regnas cum Patre semper et Spiritu Sancto ; nunc nobis regnare incipe, Homo Deus, Christe Jesu, Rex in sæcula sæculorum.

    O Christ ! Ô Dieu, souverain Seigneur, crucifiez-nous comme vous même à ce monde ; que votre vie soit en nous. Mettez sur vous nos péchés, afin qu’ils soient, eux aussi, par vous attachés à la Croix. Vous qui avez été élevé de terre, afin de nous soustraire au joug de l’impur tyran, attirez-nous à vous. Nous sommes, il est vrai, exposés aux insultes du diable, à cause de notre chair et de ses convoitises ; mais ce n’est pas lui, c’est vous que nous voulons servir. Nous voulons vivre sous vos lois ; nous vous prions de nous gouverner, vous qui, par la mort de la Croix, avez daigné nous délivrer, nous mortels et envahis par la mort. Aujourd’hui donc, pour cet immense bienfait, nous vous présentons notre très humble service ; nous vous adorons, nous vous implorons, nous vous supplions de venir promptement vers nous, ô Dieu éternellement puissant ! Que votre Croix, par sa vertu souveraine, triomphe en nous des attraits du monde ; que votre bonté rétablisse nos âmes dans leur état primitif de vertu et de grâce. Vous dont la puissance accomplit ce qui jusqu’alors n’était que possible ; vous devant qui le passé et le présent sont unis, faites que votre Passion nous soit salutaire en ce moment, comme si elle avait lieu aujourd’hui ; qu’une goutte de votre sang divin épanché un jour sur la terre soit aujourd’hui notre salut ; qu’elle lave tous les péchés de notre nature terrestre ; qu’elle se mêle à la terre de notre corps ; et qu’elle nous rende tout vôtres, étant redevenus votre corps par notre réconciliation avec vous, notre Chef, qui vivez et régnez avec le Père et le Saint-Esprit. Maintenant donc commencez à régner sur nous, Homme-Dieu, Christ Jésus, Roi dans les siècles des siècles !

  • Dimanche des Rameaux

    A la procession des Rameaux on chante sept antiennes. Du moins sept sont prévues. Et lors de l’entrée dans l’église on chante un répons (Ingrediente) qui fait office de huitième antienne, et qui seule comporte le mot « résurrection ». Le huitième jour est donc annoncé en ce premier jour de la Grande Semaine de la Passion du Seigneur.

    La mélodie de ce répons fait penser qu’on l’a déjà entendue en une autre occasion. De fait, on constate que c’est la même mélodie qui orne le répons de la fin de la procession de la Chandeleur (Obtulerunt), et le répons pendant lequel on reçoit les cendres le Mercredi du même nom (Emendemus). La ligne mélodique est la même, mais elle se modifie pour s’adapter aux paroles, et chacun a des particularités. Celui des Rameaux est le plus bref et n’a pas la descente jusqu’au… sol que l’on trouve au milieu de la troisième phrase des deux autres. En revanche les deux autres ne montent pas comme celui-ci jusqu’au la, pour exprimer l’enthousiasme des « enfants de Hébreux », et il faut convenir que le mélisme caractéristique de la mélodie type tombe particulièrement bien ici sur le mot « palmarum » pour donner toute leur ampleur aux rameaux.

    ℟. Ingrediénte Dómino in sanctam civitátem, Hebræórum púeri resurrectiónem vitæ pronuntiántes, * Cum ramis palmárum : Hosánna, clamábant, in excélsis.
    . Cum audísset pópulus, quod Iesus veníret Ierosólymam, exiérunt óbviam ei. * Cum ramis.

    ℟. Comme le Seigneur entrait dans la ville sainte, les enfants des Hébreux annoncèrent la résurrection de celui qui est la vie. * Et, tenant des rameaux de palmier, ils criaient : Hosanna au plus haut des cieux !
    . Ayant appris que Jésus venait à Jérusalem, le peuple sortit au-devant de lui ; * et tenant.

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    Solesmes, dom Gajard, 1965 :

  • La charia à l’hôpital public

    Cela se passe à l’hôpital général de Vienne, capitale de l’Autriche. Là où Jean Sobieski était venu pour mettre la pâtée aux Ottomans et sauver l’Europe de l’islam. Mais ça c’était avant. Aujourd’hui l’islam règne, sans avoir fait la guerre.

    Chiara Salfenauer, 23 ans, est atteinte depuis cinq ans de sclérose en plaque. Elle fait partie d’un programme de recherche et est hospitalisée 24 heures par mois pour une perfusion. « Comme les effets secondaires peuvent mettre sa vie en danger, ma femme et moi accompagnons toujours notre fille à ce traitement », dit Robert Salfenauer.

    Mais, lundi dernier, le personnel de l’hôpital a déclaré aux parents qu’il y avait dans la même chambre que leur fille une femme entièrement voilée et que ce serait un problème si un homme entrait dans cette pièce. Par conséquent le père ne devait pas y aller.

    Quelque temps plus tard, le père décide d’y aller quand même. Surgit aussitôt un membre du personnel, lui enjoignant de ne pas aller plus loin que le premier lit. Le père acquiesce. La femme voilée ne pouvait rien voir puisqu’elle était derrière un paravent. Mais elle entend deux voix masculines et s’emporte : « Que faites-vous ici ? Disparaissez immédiatement ! Je ne veux pas qu’il y ait un homme ici, cela ne se peut pas, je ne le veux pas, quittez cette pièce immédiatement, c’est moi qui décide qui peut entrer ! »

    Les parents se retirent dans une salle d’attente, non sans protester de ce qui se passe. Alors arrive un médecin, flanqué d’un agent de sécurité, qui demande au couple de quitter l’hôpital immédiatement. Et Robert Salfenauer de se faire expulser manu militari, au motif qu’il troublait la paix de l’établissement.

    La paix islamique de l’hôpital de Vienne devenu dar al islam.

  • ✝ Lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame ✝

    6691-tab.jpegLe Monde :

    La soutane n’a pas ralenti les grandes enjambées du prêtre. Vendredi 23 mars, la nuit était tombée depuis deux heures déjà lorsque le père Jean-Baptiste est arrivé au pas de course dans le hall moderne de l’hôpital de Carcassonne, comme s’il avait peur qu’il ne soit déjà trop tard. Le religieux, pas loin du double mètre, a demandé à voir Arnaud Beltrame, ce lieutenant-colonel de 44 ans dont le « courage » et l’« héroïsme » ont été unanimement salués par la classe politique et sur les réseaux sociaux pour s’être substitué à l’une des otages du supermarché de Trèbes. Touché par plusieurs tirs du terroriste Radouane Lakdim, le militaire est mort, quelques heures plus tard, samedi matin.

    Voilà des semaines que le prêtre préparait l’union religieuse d’Arnaud et de Marielle, déjà mariés civilement. Le couple et l’homme d’Eglise avaient consacré « une trentaine d’heures » à la préparation de la cérémonie, prévue pour début juin. « Je prie pour que ce mariage ait lieu, confiait le père Jean-Baptiste après une heure passée au service de réanimation auprès du militaire et de sa compagne. Je lui ai donné le sacrement du mariage, et le sacrement des malades. »

    Le gendarme et le prêtre s’étaient rencontrés à l’été 2016, lors d’une visite guidée du couple dans une abbaye. A l’époque, Arnaud Beltrame travaille à Paris, au ministère de l’écologie, après avoir commandé la compagnie de gendarmerie d’Avranches de 2010 à 2014. Mais il vient régulièrement dans le Sud, où il retrouve Marielle, vétérinaire à la réserve africaine de Sigean, tout près de Narbonne. « On a sympathisé, c’est un homme extrêmement intelligent et courageux, et le contact a tout de suite été excellent, résume le père Jean-Baptiste. C’est un homme qui avait retrouvé la foi. »

     

    Sa mère :

    «Ça ne m'étonne pas de lui. Je savais que c'était forcément lui. Il a toujours été comme ça. C'est quelqu'un, depuis qu'il est né, qui fait tout pour la patrie. Pour lui, c’est sa raison de vivre, défendre la patrie. C’est Arnaud ça, voilà, défendre les autres. Il me dirait : "Je fais mon travail, Maman, c'est tout". Je ne suis pas surprise, ça fait partie de sa façon d'être, de faire son travail le plus noblement possible.»

     

    Valeurs actuelles :

    Il y a quelques années, Arnaud Beltrame était revenu à la religion catholique. Il avait rencontré le père Jean-Baptiste en visitant son abbaye de Lagrasse, et avait sympathisé avec lui. Hier soir, c’est ce prêtre qui a accouru à l’hôpital, pour donner à Arnaud l’extrême-onction, le sacrement administré à l’heure de la mort pour implorer les largesses de Dieu...

    (Père Jean-Baptiste :)

    Né dans une famille peu pratiquante, il a vécu une authentique conversion vers 2008, à près de 33 ans. Il reçoit la première communion et la confirmation après 2 ans de catéchuménat, en 2010.

    Après un pèlerinage à Sainte-Anne-d'Auray en 2015, où il demande à la Vierge Marie de rencontrer la femme de sa vie, il se lie avec Marielle, dont la foi est profonde et discrète. Les fiançailles sont célébrées à l'abbaye bretonne de Timadeuc à Pâques 2016.

    Je crois que seule une foi chrétienne animée par la charité pouvait lui demander ce sacrifice surhumain.

    Je n'ai pas pu le marier comme l'a dit maladroitement un article, car il était inconscient. Arnaud n'aura jamais d'enfants charnels. Mais son héroïsme saisissant va susciter, je le crois, de nombreux imitateurs, prêts à au don d'eux-mêmes pour la France et sa joie chrétienne.

  • Viktor Orbán

    Le 15 mars dernier, Viktor Orbán a prononcé un grand discours à l’occasion du 170e anniversaire de la révolution de 1848. Le Visegrád Post l’a traduit intégralement. En voici trois extraits, pour inciter à le lire en entier.

    La situation actuelle, chers amis, c’est qu’on veut nous prendre notre pays. Pas d’un coup de plume, comme il y a cent ans à Trianon ; maintenant, ils veulent que nous cédions volontairement notre pays à d’autres, sur une période de quelques décennies. Ils veulent que nous le cédions à des étrangers venant d’autres continents, qui ne parlent pas notre langue et qui ne respectent pas notre culture, nos lois ou notre mode de vie : des gens qui veulent remplacer ce qui est à nous par ce qui est à eux. Ce qu’ils veulent, c’est que désormais ce ne soit plus nous et nos descendants qui vivions ici, mais d’autres. Il n’y a pas d’exagération dans ce que je viens de dire. Jour après jour, nous voyons les grands pays et nations d’Europe de l’Ouest perdre leurs pays : petit à petit, quartier par quartier, et de ville en ville. Le fait est que ceux qui n’arrêtent pas l’immigration à leurs frontières sont perdus : lentement mais sûrement ils sont consommés. Des forces extérieures et des puissances internationales veulent nous imposer tout cela, avec l’aide de leurs alliés dans notre pays.

    L’Europe est déjà aujourd’hui envahie. Si nous n’agissons pas, dans les prochaines décennies, des dizaines et des dizaines de millions d’Afrique et du Moyen-Orient vont venir en Europe. La partie occidentale de l’Europe assiste à cela les mains en l’air. Quiconque met les mains en l’air se désarme soi-même et ne décide plus de son propre sort. L’Histoire des perdants est écrite par quelqu’un d’autre. Les jeunes d’Europe occidentale vont faire l’expérience de devenir une minorité dans leur propre pays, et perdront le seul endroit du monde qu’ils pouvaient considérer comme leur patrie.

    Chers jeunes, peut-être ressentez-vous que le monde vous appartient, et que vous pouvez faire face à tout. Et vous avez raison : un manque d’ambition est la définition de la médiocrité. Et la vie n’est bonne à rien si l’on n’en fait rien, si on ne tente rien. Mais dans votre vie aussi viendra un moment où vous réaliserez que vous avez besoin d’un lieu, d’une langue, d’une maison où vous vous sentirez chez vous, entouré des vôtres et vivant votre vie dans la bienveillance et la sécurité. Un endroit où vous pourrez rentrer, et où vous pourrez sentir que la vie a un sens, et qu’à la fin tout cela ne tombera pas dans l’oubli. Et cela s’ajoute et s’insère dans une merveilleuse construction millénaire, qu’on appelle tout simplement la patrie, la patrie hongroise. Mes chers jeunes Hongrois, maintenant la patrie a besoin de vous. La patrie a besoin de vous, venez combattre avec nous, afin que, quand vous en aurez besoin, votre patrie soit toujours là pour vous.

  • Samedi de la Passion

    Hymne des vêpres au temps de la Passion, traduction Lemaître de Sacy :

    Vexilla Regis prodeunt,
    fulget Crucis mysterium :
    quo carne carnis conditor,
    suspensus est patibulo.

    Voici du roi des cieux l'étendard vénérable,
    Le grand mystère de la croix,
    L'homme Dieu, juste et saint meurt pour l'homme coupable,
    Et meurt percé de clous qui l'attachent au bois.

    Quo, vulneratus insuper
    mucrone diro lanceæ,
    ut nos lavaret crimine,
    manavit unda et sanguine.

    Une lance cruelle après son trépas même
    Déchire son corps de nouveau
    Et, pour laver le monde en l'eau du saint baptême,
    Son sang divinement coule entremêlé d'eau.

    Impleta sunt quæ concinit
    David fideli carmine,
    dicens: In nationibus
    regnavit a ligno Deus.

    Nous voyons accomplis les fidèles oracles
    Qu'un prince a traceś dans ses vers
    Lorsqu'il chante, éclairé du plus grand des miracles
    Dieu, régnant par le bois, domptera l'univers.

    Arbor decora et fulgida,
    ornata Regis purpura,
    electa digno stipite,
    tam sancta membra tangere.

    Arbre illustre enrichi de la pourpre sanglante,
    De ce roi divin mort en toi,
    Que cette chair sacrée en tes bras languissante,
    Rend infiniment saint aux yeux de notre foi.

    Beata, cujus brachiis
    sæcli pependit pretium,
    statera facta corporis,
    prædamque tulit tartari.

    Heureux arbre où le Père en sa balance juste
    A le prix du monde pesé,
    Le poids de nos péchés cède à ton poids auguste;
    L'enfer perd ses captifs, et son joug est brisé.

    O Crux, ave, spes unica,
    hoc Passionis tempore,
    auge piis justitiam,
    reisque dona veniam.

    Ô croix d'un Dieu mourant, notre unique espérance,
    Nous t'adorons en ce saint temps;
    De vertus en vertus fais que le juste avance
    Convertis les pécheurs, pardonne aux pénitents.

    Te, summa, Deus Trinitas,
    collaudet omnis spiritus:
    quos per Crucis mysterium
    salvas, rege per sæcula. Amen.

    Qu'en la terre et qu'au ciel tout esprit te révère,
    Dieu seul, suprême Trinité,
    Et, nous ayant sauvés par un si haut mystère,
    Conduis-nous jusqu'au port de ton éternité.

    La première strophe, la strophe « O Crux ave » (qui se chante à genoux), et la doxologie, par les moines de Solesmes (1953) :


    podcast

     

  • Chronique des cinglé·e·s

    Le 28 février dernier, Lake Ingle, étudiant à l’université d’Indiana en Pennsylvanie, a été renvoyé du cours de christianisme pour avoir dit que selon la biologie il n’y a que deux genres.

    Son professeur, Alison Downie, avait montré aux étudiants une causerie TED de 15 minutes où un ex-pasteur transgenre dénonçait le « mensplaining », le sexisme des hommes, les privilèges masculins, etc. Le professeur demanda aux étudiantes (aux seules filles, pas aux étudiant·e·s) de dire ce qu’elles en pensaient. Comme aucune d’entre elles ne prenait la parole, Lake Ingle la prit, pour dire que la position officielle des biologistes est qu’il n’y a que deux genres.

    Le professeur l’expulsa du cours et lui demanda de ne pas revenir. Puis elle saisit le prévôt, qui le 2 mars lui écrivit qu’il lui était interdit de participer au cours, « conformément à la politique concernant la perturbation des cours ». Ce qui allait l’empêcher de passer un examen en mai.

    Le professeur et l’étudiant furent auditionnés le 9 mars par le « Bureau de l’intégrité académique » (sic). Lequel devait rendre son verdict le 19.

    Mais le président de l’université a décidé, sans attendre l’avis du Bureau de l’intégrité académique, de mettre un terme à la procédure et de réintégrer Lake Ingle… Au motif que la Cour suprême a élevé la liberté d’expression à un très haut niveau et que personne ne peut la limiter à la légère…

  • Jeunes anthropologues

    Je ne sais pas combien de jeunes savent ce que veut dire le mot « anthropologique », mais Pierre Woitiez, modérateur des réunions pré-synodales à Rome ces jours-ci, affirme « d’emblée » (sic) que « les jeunes » (sic) attendent de l’Eglise une « formation anthropologique ».

    On aurait pu espérer que certains jeunes demandent à l’Eglise de leur parler de la foi, des sacrements, de l’amour de Dieu et de la vie éternelle. Mais non. Pierre Woitiez insiste : « Dans un monde qui bouge, les jeunes attendent de l’Église une formation anthropologique, plus que catéchétique. »

    La catéchèse avait remplacé le catéchisme. Maintenant la formation anthropologique remplace la catéchèse. Ça fait encore plus moderne et sérieux. Et enfin on évacue les bondieuseries. Dans un monde figé, tétanisé par la religion, on donnait une instruction religieuse. Dans un monde qui bouge, un monde enfin vivant, on doit « élargir le concept de vocation religieuse à la vocation de vie tout court »…

    La formation anthropologique, cela consiste donc à « se construire humainement ». Parce que sans cette formation vous ne pouvez pas vous construire humainement. Soit vous restez une bête, soit vous restez en pièces détachées. Je demanderai à sainte Bernadette et à sainte Germaine de Pibrac ce qu’elles en pensent.

  • Vendredi de la Passion

    L’hymne des laudes de la Passion, traduction Lemaître de Sacy :

    Lustris sex qui jam peractis,
    tempus implens corporis,
    se volente natus ad hoc,
    passioni deditus,
    Agnus in Crucis levatur,
    immolandus stipite.

    Six lustres accomplis de sa course divine
    Il entre en ce combat où le ciel le destine
    À de sanglants exploits.
    Et cet agneau divin, par un choix volontaire,
    Né pour se rendre hostie, est offert au Calvaire
    Sur l'autel de la croix.

    Hic acetum, fel, arundo,
    sputa, clavi, lancea
    mite corpus perforatur,
    sanguis, unda profluit,
    terra, pontus, astra, mundus
    quo lavantur flumine.

    Par les pointes de clous sa chair est déchirée.
    On offre à l'âpre soif de sa bouche altérée
    Le vinaigre et le fiel.
    Et son côté percé par le fer d'une lance,
    Scelle de sang et d'eau la nouvelle alliance
    De la terre et du ciel.

    Crux fidelis, inter omnes
    arbor una nobilis:
    Nulla silva talem profert
    fronde, flore, germine:
    Dulce lignum, dulces clavos,
    dulce pondus sustinet.

    Ô croix, arbre d'amour, de salut et de grâce,
    Arbre vraiment divin, qui tout arbre surpasse
    En miracles divers,
    Ô bois plus que sacré par ce corps adorable,
    Tu portes le doux fruit, le fruit inestimable
    Qui guérit l'univers.

    Flecte ramos, arbor alta,
    tensa laxa viscera,
    et rigor lentescat ille,
    quem dedit nativitas :
    ut superni membra Regis
    miti tendas stipite.

    Arbre saint, fais fléchir ta rigueur inflexible.
    Qu'un tronc ait sentiment si l'homme est insensible
    Aux maux du Créateur.
    De ses membres tendus soulage la torture,
    Sois son lit, non sa croix, et change ta nature
    Pour servir ton auteur.

    Sola digna tu fuisti
    ferre sæcli pretium,
    atque portum præparare
    nauta mundo naufrago,
    quem sacer cruor perunxit,
    fusus Agni corpore.

    Croix, rançon des captifs, du monde le refuge,
    Tu deviens l'arche sainte où dans ce grand déluge
    L'âme évite la mort.
    Et lorsque l'univers se perd par un naufrage
    Teinte du sang d'un Dieu, tu maîtrises l'orage,
    Et nous conduis au port.

    Gloria et honor Deo
    usquequaque altissimo,
    una Patri, Filioque,
    inclyto Paraclito:
    cui laus est et potestas
    per æterna sæcula. Amen.

    Gloire au Père immortel en sa grandeur suprême,
    Gloire au Fils né du Père, aussi grand que lui-même,
    Gloire au divin amour.
    Qu'un Dieu reçoive en trois des hommes et des anges
    Aux siècles éternels d'éternelles louanges
    Dans son brillant séjour.