A la procession des Rameaux on chante sept antiennes. Du moins sept sont prévues. Et lors de l’entrée dans l’église on chante un répons (Ingrediente) qui fait office de huitième antienne, et qui seule comporte le mot « résurrection ». Le huitième jour est donc annoncé en ce premier jour de la Grande Semaine de la Passion du Seigneur.
La mélodie de ce répons fait penser qu’on l’a déjà entendue en une autre occasion. De fait, on constate que c’est la même mélodie qui orne le répons de la fin de la procession de la Chandeleur (Obtulerunt), et le répons pendant lequel on reçoit les cendres le Mercredi du même nom (Emendemus). La ligne mélodique est la même, mais elle se modifie pour s’adapter aux paroles, et chacun a des particularités. Celui des Rameaux est le plus bref et n’a pas la descente jusqu’au… sol que l’on trouve au milieu de la troisième phrase des deux autres. En revanche les deux autres ne montent pas comme celui-ci jusqu’au la, pour exprimer l’enthousiasme des « enfants de Hébreux », et il faut convenir que le mélisme caractéristique de la mélodie type tombe particulièrement bien ici sur le mot « palmarum » pour donner toute leur ampleur aux rameaux.
℟. Ingrediénte Dómino in sanctam civitátem, Hebræórum púeri resurrectiónem vitæ pronuntiántes, * Cum ramis palmárum : Hosánna, clamábant, in excélsis.
℣. Cum audísset pópulus, quod Iesus veníret Ierosólymam, exiérunt óbviam ei. * Cum ramis.
℟. Comme le Seigneur entrait dans la ville sainte, les enfants des Hébreux annoncèrent la résurrection de celui qui est la vie. * Et, tenant des rameaux de palmier, ils criaient : Hosanna au plus haut des cieux !
℣. Ayant appris que Jésus venait à Jérusalem, le peuple sortit au-devant de lui ; * et tenant.
Solesmes, dom Gajard, 1965 :