Au bréviaire, dans le commentaire de l’évangile de ce jour, saint Augustin évoque les deux sens du mot « chercher » dans la Bible, notamment dans les psaumes. Il y a ceux qui cherchent Dieu, et ceux qui « cherchent mon âme », c’est-à-dire qui veulent ma mort. Opposition qui culmine dans les quatre versets quasi identiques des psaumes 39 et 69 (cité dans le graduel), émettant le vœu que soient confondus ceux qui « cherchent mon âme », et que se réjouissent « tous ceux qui cherchent Dieu ». Comme c’est le Christ qui s’exprime dans les psaumes, il s’agit de ceux qui le cherchent pour s’unir à Dieu et de ceux qui le cherchent pour le tuer.
Le Seigneur a parlé aux Juifs en ces termes : « Je m’en vais. » Pour le Christ Seigneur, la mort fut un départ vers ce lieu d’où il venait, d’où jamais il ne s’était éloigné. « Je m’en vais, dit-il, et vous me chercherez », non par désir, mais par haine. Car après qu’il se fût éloigné loin des regards des hommes, ceux-là qui le haïssaient, ceux-là qui l’aimaient, tous le cherchèrent, les uns par la persécution, les autres par le désir de la possession. Le Seigneur dit lui-même, dans les psaumes, par le prophète : « Le refuge se dérobe à moi, pas un qui cherche mon âme. » Et encore, à un autre endroit dans un psaume : « Honte et déshonneur sur tous ceux-là qui cherchent mon âme. » Le Christ a tenu pour coupables ceux qui ne cherchaient pas. Il a condamné ceux qui cherchaient. C’est un bien en effet de chercher l’âme du Christ mais comme les disciples l’ont cherchée, et c’est un mal de chercher l’âme du Christ, mais comme les Juifs l’ont cherchée, ceux-là pour la posséder, ceux-ci pour la perdre. Aussi qu’ajoute-t-il à ses paroles à l’intention de ceux qui le cherchaient à la manière mauvaise, d’un cœur pervers ? « Vous me chercherez, mais » – pour que vous ne pensiez pas que vous me cherchez bien, – « vous mourrez dans votre péché. » C’est là mal chercher le Christ : mourir dans son péché. C’est là haïr celui par qui seul on peut être sauvé.