Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Deuxième dimanche de carême

Je rappelais hier que la très longue messe du samedi des quatre temps de carême, avec ses ordinations sacerdotales à Saint-Pierre de Rome, commencée le soir, se terminait au matin du dimanche. Alors que le soleil se levait on chantait l’évangile de la Transfiguration, et les nouveaux prêtres se trouvaient en esprit sur la montagne, illuminés par le sacerdoce, désormais ministres de la transfiguration chrétienne par les sacrements.

Lorsque l’on composa une messe pour ce dimanche, on lui donna le même évangile. Car il s’agit d’un jalon essentiel sur le chemin de Pâques. La Transfiguration est une préfiguration de la gloire de la Résurrection, mais c’est d’abord une préfiguration de l’Agonie. C’est bien de la Passion dont Elie et Moïse parlent avec Jésus. A Gethsémani aussi, Jésus est sur une montagne (des oliviers). Il est avec les trois mêmes apôtres, Pierre, Jacques et Jean. Lesquels tombent également dans une étrange torpeur. Alors il n’y a pas de nuée lumineuse, mais la nuit noire. Et le Père est muet. L’Agonie est la face ténébreuse de la Transfiguration, qui sont un même mystère. Le paradoxe est que la vraie face glorieuse est Gethsémani, car c’est par la Passion que nous avons accès à la Lumière.

C’est pourquoi, lors de la Transfiguration, Jésus ne répond pas à Pierre qui se croit arrivé au paradis et annonce qu’il va construire trois tentes. Jésus ne répond pas. Le silence de Jésus, disait saint Léon le Grand (en ce jour même), indiquait que le désir de Pierre n’entrait pas dans le plan de Dieu. « Car le monde ne devait être sauvé que par la mort du Christ ; et l’exemple du Seigneur serait un appel pour la foi des croyants : sans jamais douter des promesses de joie éternelle, nous comprendrions que dans les épreuves de cette vie nous devons demander l’endurance, avant la gloire. Car la félicité du Royaume ne peut précéder le temps de la Passion. » Voilà qui est aussi un message de carême.

D’autre part, comme le montrait Origène, si Moïse et Elie apparaissent en gloire avec Jésus, et que l’on ne voit plus que Jésus seul, c’est parce que Moïse (la Loi) et les prophètes (Elie) sont « devenus une seule et même chose avec Jésus, c’est-à-dire l’Evangile ». Il est donc inapproprié de vouloir construire trois tentes, ô saint Pierre, car il n’y en aura qu’une à construire, ce sera l’Eglise, quand Jésus aura été réellement glorifié – dans sa Passion.

Les commentaires sont fermés.