Sur la façade de la basilique Sainte-Anne d’Auray il y a deux statues : d’un côté Yves Nicolazic, de l’autre Pierre Le Gouvello de Keriolet. Derrière le mur, à l’intérieur, se trouvent les tombeaux de l’un et de l’autre.
Ainsi Nicolazic (1591-1645) et Keriolet (1602-1660) sont inséparables. Pourtant a priori tout les opposait. Nicolazic était un paysan très bon et très pieux auquel apparut sainte Anne. Kériolet était un seigneur débauché, cruel, violent, blasphémateur. Mais voici que Kériolet entendit parler des « diables de Loudun ». Il va sur place pour s’amuser, et, pris à partie par une femme qu’on exorcisait et qui lui parle de sa vie en termes très précis, il se convertit et se confesse à l’exorciste. Il deviendra prêtre et fera de sa demeure un hospice. Vénéré de son vivant, il mourra en odeur de sainteté.
La béatification de l’un et de l’autre n’en est toujours qu’aux préliminaires.
En attendant que ça avance, Ar Gedour lance le projet d’ériger des statues de Nicolazic et de Kériolet à la Vallée des Saints. Une souscription est ouverte afin de récolter les fonds nécessaires : 15.000 € pour chaque statue.
Ar Gedour souligne opportunément que la Vallée des Saints étant un projet de promotion de la culture populaire bretonne liée aux saints bretons, l’érection des statues « ne constitue donc en rien un culte qui leur serait dédié. Il s’agit de les intégrer dans ce ”livre à ciel ouvert“ faisant découvrir aux visiteurs cheminant sur le domaine de Carnoët les saints des premiers siècles, mais aussi ces modèles de foi qui ne sont pas encore canonisés mais font partie intégrante de cette culture populaire bretonne ».
Car tout procès en canonisation comporte un « procès de non-culte ». Laisser entendre qu’on veut rendre un culte à Nicolazic et à Kériolet serait la meilleure façon d’empêcher leur béatification…
Commentaires
Pierre de Keriolet avant sa conversion avait même projeté, en haine de Dieu de se rendre à Istanbul pour apostasier le Christ et se convertir à l'Islam, puis d'offrir ses services au Sultan.
Il se serait apparemment trouvé à Loudun en 1636 non pour aller au départ voir les possédées, mais pour courtiser -de son propre aveu- et corrompre la chasteté d'une demoiselle huguenotte "au récit qu'on lui avait fait de sa rare beauté, prêt à renoncer à la foi catholique pour gagner cette belle Hérétique"