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  • En Inde

    Trois enseignants hindous de l’école de la Sainte-Trinité (1.600 élèves) de Dewas, diocèse d’Indore, Etat du Madhya Pradesh, ont porté plainte contre la direction de l’école parce qu’ils ont été « blessés dans leurs sentiments religieux ». Et la Akhil Bharatiya Vidyarthi Parishad (ABVP), organisation étudiante affiliée au groupe extrémiste hindou Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), a envoyé un mémorandum aux autorités éducatives du district pour demander une enquête criminelle contre l’école et le retrait de son habilitation. L’enquête a été ouverte.

    Ces enseignants reprochent à la direction d’avoir enlevé de l’école le portrait de la déesse Saraswati (déesse de la connaissance, donc des écoliers) et d’avoir interdit que soit entonné le chant à la déesse. Ils ajoutent ce grief que la direction (de l’école catholique) célèbre les fêtes chrétiennes avec ferveur mais montre peu d’intérêt pour les fêtes hindoues…

    En ce qui concerne ce dernier point, la principale, sœur Lucie, dit que ces professeurs n’ont jamais parlé de cela lors des réunions mensuelles, et qu’il y a davantage de fêtes hindoues que de fêtes chrétiennes célébrées dans l’école… Elle ajoute que l’une de ces enseignantes, il y a cinq ans, avait attaqué l’école pour « conversions forcées » et avait été déboutée, et que l’école aurait pu alors la licencier…

    En ce qui concerne le chant à la déesse, la direction fait valoir qu’il n’y a pas eu demande d’autorisation.

    Et pour ce qui est du grief principal, ce qui s’est passé est que le portrait de la déesse a été retiré du panneau d’affichage le 2 octobre pour être remplacé par celui de Gandhi, ce jour-là seulement qui est l’anniversaire de sa naissance, mais que la personne chargée de remettre la déesse le 3 a oublié de le faire…

    Sajan K George, président du Conseil global des chrétiens indiens (GCIC) déclare à l’agence Fides : « Les accusations faites par les enseignants font partie d’une manœuvre organisée à l’encontre des institutions d’instruction chrétiennes. En attaquant les institutions éducatives chrétiennes, ses auteurs cherchent à intimider la population chrétienne présente au sein de l’Etat du Madhya Pradesh. »

  • A Wenzhou

    L’évêque coadjuteur de Wenzhou, Mgr Peter Shao Zhumin, et le chancelier du diocèse, qui avaient été emmenés le 8 septembre « en voyage » par les autorités dans une lointaine province pour qu’ils ne participent pas aux funérailles de l’évêque qui venait de décéder, sont revenus chez eux au bout d’un mois de congés forcés, le 8 octobre.

    Mais Mgr Peter Shao Zhumin est sous stricte surveillance policière et ne peut pas exercer ses fonctions pastorales.

    Le 21 septembre, le Saint-Siège a publié une déclaration sur la mort de Mgr Vincent Zhu Weifang indiquant que « conformément au droit canon, l’évêque Peter Shao Zhumin, coadjuteur du même diocèse, succède au défunt prélat ».

    Il se trouve que Mgr Shao Zhumin est tenu en haute estime tant par les fidèles de l’Eglise officielle que de l’Eglise clandestine, ce qui a rapproché les deux communautés après une période de forte division. On craint maintenant que les autorités nomment un évêque de l’Eglise officielle… pour raviver les divisions et provoquer éventuellement des troubles qui permettraient la répression…

  • Saint Calixte

    De saint Calixte, ou plutôt Caliste (puisque ce pape de Rome avait d’abord été un esclave grec et que son nom vient de kalos, beau, bon), on ne sut quasiment rien jusqu’au XIXe siècle. Les oraisons de la messe ne disaient même pas son nom. Elles sont pourtant très anciennes, puisqu’on les trouve dans les plus anciens sacramentaires grégoriens. Et, bien qu’anonymes, elles ont toujours été celles de saint Calixte, « pridie idus octobres id est XIIII die mensis octobris natale sancti Calisti Papae ». Et il est notable que Pie XII les ait conservées quand il a inventé son incongru commun des papes.

    Deus, qui nos cónspicis ex nostra infirmitáte defícere : ad amórem tuum nos misericórditer per Sanctórum tuórum exémpla restáura. Per Dóminum.

    O Dieu, qui nous voyez défaillir à cause de notre faiblesse, raffermissez-nous miséricordieusement dans votre amour au moyen des exemples de vos Saints.

    Super oblata. Mýstica nobis, Dómine, prosit oblátio : quæ nos et a reátibus nostris expédiat, et perpétua salvatióne confírmet. Per Dóminum.

    Que cette offrance mystique nous soit utile, Seigneur, qu’elle nous délivre des liens de nos fautes et nous renforce par le salut éternel.

    Ad completa. Quǽsumus, omnípotens Deus : ut reátus nostros múnera sacráta puríficent, et recte vivéndi nobis operéntur efféctum. Per Dóminum.

    Nous vous en prions, Dieu tout-puissant : que ces dons consacrés nous purifient de nos fautes et opèrent leur effet en nous faisant vivre droitement.

    Voir saint Calixte, le pape de la miséricorde.

  • L’orientation de Benoît XVI

    Dans un livre publié pour le 25e anniversaire de l’élection de Bartholomée patriarche œcuménique de Constantinople, il y a notamment une contribution de Benoît XVI. Voici ce que j’ai pu en trouver pour le moment ici et , dans une traduction mal assurée (en attendant mieux, et peut-être un texte français officiel)…

    Le pape émérite raconte que la première fois qu’il a vu Bartholomée, c’était dans le train en revenant de la rencontre d’Assise de 2002. « Le patriarche m’avait invité à m’asseoir avec lui pendant un certain temps dans le même compartiment et, de cette façon, de lui devenir personnellement plus proche. » Cette rencontre « le long du chemin » n’était pas accidentelle, souligne Benoît XVI. Vu les connaissances du patriarche en théologie, cultures et langues, « sa pensée est un voyage avec les autres et vers les autres, qui assurément ne se dégrade pas en un manque de direction, quand “être en chemin” conduit simplement nulle part »

    Benoît XVI souligne le souci de Bartholomée pour la sauvegarde de la création. Puis il dit :

    « Le pasteur des brebis de Jésus-Christ ne s’oriente jamais seulement vers le cercle de ses fidèles. La communauté de l’Eglise est universelle, également dans le sens que cela inclut toute la réalité. Cela est évident, par exemple, dans la liturgie, qui ne manifeste pas seulement la commémoration et l’accomplissement des actes salvifiques de Jésus-Christ. Elle chemine vers la rédemption de toute la création. En orientant la liturgie vers l’Est (l’Orient), nous voyons que les chrétiens, ensemble avec le Seigneur, ont le désir d’avancer vers le salut de la création tout entière. Le Christ, Seigneur Crucifié et Ressuscité, est en même temps aussi le “soleil” qui éclaire le monde. »

    Benoît XVI dit aussi sa joie que, après sa renonciation, « le patriarche est toujours resté proche de moi et m’a même rendu visite dans mon petit cloître. Dans de nombreux endroits de mon appartement on peut trouver des choses mémorables venant de lui. Ce ne sont pas seulement des signes attachants de notre amitié personnelle, ce sont aussi des poteaux indicateurs vers l’unité entre Constantinople et Rome, des signes d’espoir que nous nous dirigeons vers l’unité ».

    Addendum. On lira la traduction du texte complet chez Benoît et moi.

  • Au pays de l’islam modéré

    Le gouverneur de Djakarta, Basuki Thahaja Purnama, plus connu sous le surnom de “Ahok”, d’ethnie chinoise et de religion chrétienne, est sous le feu des critiques et des plaintes en justice pour avoir contesté un verset du Coran au cours d’un discours devant ses partisans dans le cadre de la campagne pour sa réélection.

    Il a simplement dit que certains cherchaient à tromper les électeurs en citant le verset 51 de la sourate 5 pour dire qu’on ne doit pas élire un non-musulman.

    Face au tollé, Ahok s’est excusé et a déclaré qu’il n’avait aucune intention de blesser les musulmans. Mais une enquête a été ouverte pour blasphème.

    Le Conseil des oulémas a déclaré que le propos d’Ahok était une insulte au Coran et aux savants qui précisent le sens des sourates. Il a affirmé que le verset interdit clairement aux musulmans de choisir comme chef un juif ou un chrétien, et que prétendre que l’ont pouvait tromper les musulmans avec ce verset est une insulte à l’islam.

    Or ce verset, par ailleurs anodin vu la violence antichrétienne de la sourate, dit exactement ceci :

    Ô vous qui croyez ! Ne prenez pas les juifs et les chrétiens pour alliés. Ils sont alliés les uns des autres. Quiconque parmi vous les prend pour alliés sera des leurs. Dieu ne guide pas les traîtres.

    Le mouvement de jeunesse de l’organisation islamique modérée Muhammadiyah a également appelé à la condamnation du gouverneur pour blasphème.

    La direction de son parti lui a demandé de ne plus parler quand il est environné de journalistes. La cote de Ahok dans la capitale indonésienne est tombée de 70 à 50%...

  • Asia Bibi : l’audience reportée

    L’audience de la Cour suprême du Pakistan sur le sort d’Asia Bibi a été reportée.

    La capitale du Pakistan, Islamabad, était en quasi état de siège ce matin, avec environ 3.000 policiers et agents de forces spéciales dans les rues, et une centaine de policiers anti-émeute devant la porte de la Cour suprême.

    L’un des trois juges, Iqbal Hamid ul Rehman, a déclaré qu’il ne pouvait pas siéger parce qu’il avait déjà participé à l’audience qui avait confirmé la condamnation à mort de Mumtaz Qadri, l’assassin du gouverneur du Pendjab Salman Taseer. L’audience a donc été suspendue sine die.

    Le juge Hamid ul Rehman justifie sa défection par le fait que selon lui les deux affaires sont liées. Même si elles le sont d’une certaine façon, dans la mesure où l’un des motifs de l’assassinat de Salman Taseer était son soutien à Asia Bibi, sur le plan juridique il n’y a aucun lien.

    « Je demande à tout le monde de prier pour elle, dit à l'agence Fides le P. Emmanuel Yousaf Mani, directeur de la commission Justice et Paix de l’épiscopat. Nous prions pour un verdict favorable à cette femme innocente. Je ne comprends pas pourquoi ils ont lié son affaire à celle du défunt gouverneur. L’avocat d’Asia voulait parler, mais on ne le lui a pas permis… »

    Mon idée est que ce que veut dire le juge est ceci : « C’est déjà un miracle que je sois toujours en vie après avoir été l’un des trois juges envoyant à la mort Mumtaz Qadri, qui est considéré comme un martyr dans de nombreuses mosquées (il a même un sanctuaire), il est clair que mes jours sont comptés pour de bon si je participe à l’acquittement d’Asia Bibi. »

    La question qui demeure est : pourquoi ne s’est-il pas désisté avant. La réponse est sans doute que la Cour suprême ne sait pas comment se dépatouiller de l’affaire et cherche toutes les excuses pour faire traîner les choses, en attendant par exemple que le gouvernement prenne une initiative, ou que Asia Bibi soit miraculeusement exfiltrée…

    Car du côté musulman la mobilisation ne faiblit pas.

    La « Fondation des martyrs » de la Mosquée Rouge d’Islamabad a déclaré que ses militants prendraient la rue si Asia Bibi était libérée et ne permettraient pas au gouvernement de continuer de gouverner. « La Mosquée Rouge deviendra un centre du mouvement anti-gouvernemental si Asia Masih ("Asia la Chrétienne") est libérée. Nous sommes gravement préoccupés par les efforts visant à relâcher la blasphématrice Asia Masih et nous nous occuperons de ces blasphémateurs qui la défendent, où qu’ils soient et en quelque endroit où ils travaillent. »

    Quelque 150 « clercs » de la Sunni Tehreek (ST) ont signé un texte réclamant la juste condamnation d’Asia Bibi conformément à la Constitution et à la charia : selon le Coran et la Sunna la seule punition pour insulte au Prophète Mohammed est la peine de mort. Le porte-parole de cette organisation a ajouté : « La pendaison de celui qui aimait le Prophète a été une rébellion contre la loi. Nous demandons la même action, rapidement, pour Bibi. Nous organisons des réunions pour une future stratégie incluant des sit-in et des manifestations. »

    Asia Bibi est donc retournée dans sa prison de Multan. Cela fait 7 ans qu’elle est incarcérée, bientôt six ans qu’elle a été condamnée à mort.

  • Saint Edouard le Confesseur

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    Ci-dessus, le roi Edouard, premier tableau de la Tapisserie de Bayeux. Ci-dessous, un texte trouvé sur le site Normandie Héritage.

    A la mort du roi Edouard le Confesseur, le 6 janvier 1066, se pose une douloureuse question. Qui de Guillaume de Normandie, son cousin, et Harold Godwin, son beau-frère lui succédera sur le trône d’Angleterre ? Cette question trouvera réponse quelques mois plus tard, le 14 octobre 1066, au soir de la bataille de Hastings.

    Fils de Ethelred II dit "le mal avisé", roi d’Angleterre, et de Emma de Normandie, fille de Richard Ier duc de Normandie, Edouard le Confesseur est né à Islip, en Angleterre, vers l’an 1005. Imprégné de culture normande, profondément religieux, il séjourne à deux reprises en Normandie. La première fois de 1013 à 1014, quand il suit ses parents dans l’exil , suite au massacre de la Saint Brice et pour échapper à une Angleterre en proie aux ambitions danoises ; la seconde pendant le règne de Cnut le Grand.

    A la mort de son père, en 1016, Emma s’étant remariée avec Cnut le Grand, roi d’Angleterre et de Norvège , Edouard quitte l’Angleterre. En 1035, à la mort de Cnut, Edouard voit la Couronne d’Angleterre lui échapper au profit de son demi-frère Harthacnut, fils de Cnut et de Emma, qui lui demande de rentrer en Angleterre en 1041 tout en lui promettant de l’accueillir parmi ses conseillers. Edouard répondant à cette invitation emmène avec lui un certain nombre de fidèles et de conseillers qu’il avait connu lors de son long exil normand. Un an plus tard, le 8 juin 1042, Harthacnut meurt de manière soudaine abandonnant le trône d’Angleterre à Edouard dont le couronnement est célébré le 3 avril 1043 dans la cathédrale de Winchester.

    A peine arrivé au pouvoir, Edouard vit sous l’emprise de Godwin, comte de Wessex, un des plus puissants personnages du royaume. Au fil des ans le pouvoir de Godwin ne cesse de croître. Edouard, conscient d’avoir contribué à l’ascension de Godwin et se sentant menacé, la rupture entre le roi et le comte de Wessex devient dès lors inévitable.

    En 1051, la politique pro-normande d’Edouard ravive les tensions. Godwin s’étant rebellé contre le pouvoir royal, ce dernier est condamné, ainsi que ses proches, à prendre la route de l’exil ; exil de courte durée puisqu’il revient en Angleterre en juin 1052 contraignant le Confesseur à écarter du pouvoir bon nombre de Normands nommés par ses soins à des postes clés. Le triomphe de Godwin est de courte durée puisqu’il décède subitement au cours du mois d’avril 1053. C’est probablement à cette période que Edouard reçoit son cousin Guillaume de Normandie à la cour d’Angleterre et qu’il fait de lui son successeur légitime ; promesse réitérée, semble t-il, au printemps 1064, lors de la venue de Harold en Normandie. En effet, Edouard ayant fait voeu de chasteté, son mariage avec Edith, fille de Godwin, est un échec et laisse planer le doute quant à sa succession.

    Pieux, exempt d’ambitions, bien plus préoccupé du bien-être d’autrui et de son salut devant l’éternel que de son royaume, le règne d’Edouard le Confesseur n’en sera pas moins marqué par la prospérité et une paix quasi ininterrompue à l’exception d’une incursion au Pays de Galles pour prêter main forte au roi Malcolm III d’Ecosse. Après plus de 23 ans de règne, le vieux roi décède le 6 janvier 1066, après avoir, semble-t’il, offert sur son lit de mort la couronne d’Angleterre à son beau-frère Harold, fils de Godwin.

    Edouard le Confesseur, canonisé en 1161 par le pape Alexandre III, est enterré à l’Abbaye de Westminster qu’il avait lui-même fait édifier, selon le modèle normand, et qui avait été consacrée, quelques jours auparavant, le jour de Noël 1065.

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  • En Birmanie

    Fin août, la célèbre Aung San Su Kyi, coqueluche de la planète des « droits de l’homme », qui a pris le pouvoir en Birmanie, a inauguré une conférence de paix pour mettre fin aux conflits avec les minorités ethniques du pays (majoritairement chrétiennes). Mais, quelques jours plus tôt, l’armée birmane avait lancé une grande offensive aérienne et terrestre contre les bases des indépendantistes Kachin. Offensive qui se poursuit et a causé un nombre indéterminé de morts et un nouvel exode des populations.

    Selon les observateurs, cette offensive a pour but de contraindre les chefs Kachin à signer l’accord de paix…

    Comme on le voit, la Birmanie des droits de l’homme n’a plus rien à voir avec la dictature militaire…

  • C’est parti !

    Quelques jours après l’annonce au Mexique d’une naissance d’un enfant à trois parents, le Dr Valery Zukin, directeur de la « clinique de médecine reproductive » (comme les lapins) de Kiev, annonce deux prochaines naissances d’enfants à trois parents. Deux Ukrainiennes sont ainsi enceintes, l’une d’un garçon, l’autre d’une fille.

    Trois parents ? Sur le plan biologique, peut-être. Mais quand on voit cette photo du médecin qui a opéré au Mexique, il est manifeste qu’il nous montre SON enfant, celui qu’il est fier d’avoir fabriqué avec le sperme d’un homme et les œufs de deux femmes… Ce sont des enfants à quatre parents. Comme les enfants issus de FIV "normales" étaient déjà des enfants de trois parents, comme l'avait constaté le cardinal Ratzinger (Donum vitae), et comme le reconnaissent des femmes qui ont l'impression d'avoir commis un adultère avec le médecin.

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  • Refulsit sol

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    (Antiphonaire de Poissy, 1335-1345)

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    ℣. Erat enim exercitus magnus valde et fortis et appropiavit Judas, et exercitus ejus in prælio.
    ℟. Et fortitudo Gentium dissipata est.

    Le soleil envoya son éclat sur les boucliers d’or et les montagnes en resplendirent, et la force des païens fut anéantie. Car c’était une armée très grande et puissante et Judas s’approcha, avec son armée, dans la bataille. Et la force des païens fut anéantie.

    Répons des matines, tiré du premier livre des Machabées. Ceux qui peuvent lire la musique ou connaissent la mélodie peuvent constater comme les récitatifs sur une note prennent une allure de marche militaire. Le Judas dont il s’agit est le premier des frères Machabées à se lever pour remplacer leur père à la tête du combat pour libérer Israël de l’emprise hellénistique. En fait, dans le livre, il s’agit d’une défaite de Judas face aux troupes d’Antiochus V, avec le geste héroïque et fou, et vain, d’un soldat juif qui se jette sous un éléphant pour tenter de tuer le roi.

    Et le roi se leva avant le jour, et lança impétueusement ses troupes sur le chemin de Bethzachara; les armées se préparèrent au combat et sonnèrent des trompettes. Ils montrèrent aux éléphants du jus de raisin et des mûres, afin de les animer au combat; ils partagèrent les bêtes par légions, et mille hommes, munis de cottes de mailles et de casques d'airain, accompagnèrent chaque éléphant, et cinq cents chevaux d'élite furent répartis auprès de chaque bête. Ceux-ci précédaient la bête partout où elle était; ils allaient partout où elle allait, et ils ne s'éloignaient pas d'elle. Il y avait aussi sur chaque bête de fortes tours de bois protectrices, et sur celles-ci étaient des machines, et sur chacune trente-deux hommes vaillants, qui combattaient d'en haut, et un Indien qui conduisait la bête. Il rangea le reste de la cavalerie de çà et de là, en deux divisions, pour exciter l'armée par le son des trompettes, et pour animer son infanterie serrée en bataillons.

    Lorsque le soleil brilla sur les boucliers d'or et d'airain, les montagnes en resplendirent, et elles resplendirent comme des lampes ardentes. Une partie de l'armée du roi s'avança sur les hautes montagnes, et l'autre dans la plaine; et ils marchaient avec précaution et avec ordre. Et tous les habitants du pays étaient épouvantés par les cris de cette multitude, et par la marche de la foule, et par le fracas des armes; car l'armée était très grande et très forte.

    Et Judas s'approcha avec son armée pour le combat, et six cents hommes de l'armée du roi tombèrent.

    Alors Eléazar, fils de Saura, vit une des bêtes cuirassée d'une armure royale; elle était plus grande que les autres bêtes, et il lui sembla que le roi était dessus; et il se sacrifia pour délivrer son peuple et pour s'acquérir un nom immortel. Il courut hardiment à elle au milieu de la légion, tuant à droite et à gauche, et de tous côtés ils tombaient devant lui. Et il alla sous les pieds de l'éléphant, se mit sous lui, et le tua; l'éléphant tomba par terre sur lui, et Eléazar mourut là.

    Mais les Juifs, voyant la force du roi et l'impétuosité de son armée, se retirèrent.

    (Traduction Fillion)

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