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  • Saint François de Borgia

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    Si l’on en croit la légende de cette estampe du XVIIIe siècle, c’est le portrait authentique de saint François de Borgia, troisième général de la Société de Jésus, gravé selon un tableau peint « ad vivum ».

    Vera effigies s. Francisci Borgiæ
    Tertii Generalis Societatis Jesu, expressa ex tabella ad vivum
    obiit Romæ 1572 ætatis suæ anno 72.

    Gravé par E. Desrochers Paris rue du Foin près la rue St Jacques

    Réprimant les désirs d’un cœur ambitieux
    Borgia foule aux pieds les grandeurs de la terre
    Pour jouir de la paix se déclarant la guerre
    Il embrassa l’état religieux
    Général de son ordre à son siècle il retrace
    Le zèle ardent, l’esprit, la conduite d’Ignace.

    En tout cas tous les portraits de saint François de Borgia (après qu'il fut devenu maigre, lui qui, grand d'Espagne, était obèse) ressemblent à celui-là.

    Alonso Cano, 1624 :

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    Juan Martínez Montañés, 1624 :

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    Et le fameux tableau de Goya représentant le miracle du crucifix saignant sur le « moribond impénitent » pour le sauver des griffes des démons :

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  • Du cardinal Robert Sarah (5)

    Comment pourrions-nous vivre sans Dieu ? Sa Présence en nous est terrifiante, déstabilisante, mais vivifiante, douce et pacifiante en même temps. Elle est lointaine, à cause de nos péchés, et proche par miséricorde infinie de Dieu. Elle est effrayante, car elle nous brûle et nous incendie comme un feu qui calcine, mais elle nous embrasse tendrement comme un Père.

    *

    Qui peut comprendre Dieu ? Qui peut entrer dans le silence pour saisir son mystère et sa fécondité ? Nous pouvons réfléchir au silence afin de nous rapprocher de Dieu, mais il y a un moment où notre pensée ne pourra plus progresser. Comme toutes les questions liées à Dieu, il y a un stade où la recherche ne peut plus avancer. L’unique chose à faire est de lever les yeux, de tendre les mains vers Dieu, de prier en silence dans l’attente de l’aurore.

    *

    Pourquoi résistons-nous toujours aux volontés et aux manières de Dieu pour nous attacher à nos coutumes ? L’inculturation de la liturgie ou du message évangélique ne peut pas être une revendication pour mieux imposer une culture africaine ou asiatique contre des formes trop occidentales du christianisme. L’inculturation n’est pas non plus une canonisation de la culture, au risque de l’absolutiser. L’inculturation est une irruption, une épiphanie de Dieu dans une culture, qui provoque une déstabilisation, un arrachement, et un cheminement selon des références nouvelles. Quand l’Evangile entre dans une vie, il ne la laisse pas intacte : il la déstabilise, il la chamboule et la transforme de fond en comble. Il tourne silencieusement le visage et le cœur de l’homme vers Dieu. Quand Jésus entre dans une vie, il la désarçonne, il la transfigure et la divinise par la lumière fulgurante de son Visage, comme saint Paul sur la route de Damas.

    De La force du silence, Fayard, chapitre 5.

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    La reproduction de quelques bribes de ce livre du cardinal Robert Sarah ne vise pas à en donner une quelconque substantifique moelle, mais seulement à donner l’envie de lire le livre en entier, car c’est un livre important, et au cœur du christianisme, comme l’indique le paradoxe même consistant à parler du silence sur plus de 350 pages. Il convient d’ajouter que la réflexion du cardinal Sarah s’appuie sur de nombreuses citations qui sont en elles-mêmes capitales et qui embrassent un large spectre, des pères de l’Eglise à des auteurs contemporains (dont Jean-Paul II et Benoît XVI), de la Sainte Ecriture à… Kierkegaard en passant par… Plotin.

    Surtout, ce livre a une immédiate influence bienfaisante sur l’âme du lecteur. Il apporte la paix, la sérénité, il porte naturellement et doucement à la prière, et à la vraie prière : contemplative. Enfin, il porte aussi à l’humilité. Car on se sent tout petit face à une telle carrure spirituelle.

  • 21e dimanche après la Pentecôte

    In voluntáte tua, Dómine, univérsa sunt pósita, et non est, qui possit resístere voluntáti tuæ : tu enim fecísti ómnia, cælum et terram et univérsa, quæ cæli ámbitu continéntur : Dominus universórum tu es.

    Tout est soumis à votre volonté, Seigneur, et nul ne peut lui résister, car vous avez tout créé, le ciel et la terre et toutes les choses qui sont comprises dans le cours des cieux ; vous êtes le Seigneur de l’univers.


    podcast

    (Par les moines de Kergonan)

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    Cette antienne d'introït est extraite de la prière de Mardochée, qui ne figure que dans le texte grec du livre d’Esther. C’est, dans cet Esther grec, le point central du livre, avec la prière d’Esther qui suit, car c’est l’annonce que la situation va se renverser, grâce à la prière que Dieu va exaucer (toutes choses étrangement absentes du texte hébreu).

    Le texte de l’introït est une adaptation du début de la prière de Mardochée. Les premiers mots ont été retirés, ainsi que la proposition « si tu as décidé de sauver ton peuple Israël ». Il s’arrête à la fin de la première partie de la prière, qui est typique de la prière type d’intercession dans la Bible, avec la mention de la grandeur de Dieu et de sa toute-puissance, le rappel de ce qu’il a fait pour son peuple par le passé (ici ce n’est que par allusion), et une deuxième partie qui commence par « et maintenant », « maintenant aussi », en grec kai nyn. Une structure qu’on retrouvera dans la première prière chrétienne communautaire connue, celle des premiers disciples de Jérusalem, au chapitre 4 des Actes des apôtres, quand Pierre et Jean viennent d’être libérés bien qu’ils refusent de promettre de ne plus prêcher « en ce nom ». La prière commence de même par « Seigneur, tu es celui qui a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve ». Et après la citation d’un psaume et un bref rappel que ce psaume s’applique à Jésus, il y a le « kai nyn » : « Et maintenant, Seigneur, vois leurs menaces, et donne à tes serviteurs de dire ta parole en toute confiance »…

    Voici la prière de Mardochée, dans la traduction de Fillion.

    Seigneur, Seigneur, roi tout-puissant, toutes choses sont soumises à Votre pouvoir, et nul ne peut résister à Votre volonté, si Vous avez résolu de sauver Israël.

    Vous avez fait le ciel et la terre, et tout ce qui est contenu dans l'enceinte du ciel.

    Vous êtes le Seigneur de toutes choses, et nul ne peut résister à Votre majesté.

    Vous connaissez tout, et Vous savez que si je n'ai point adoré le superbe Aman, ce n'a été ni par orgueil, ni par mépris, ni par quelque désir de gloire;

    car volontiers, pour le salut d'Israël, j'aurais été disposé à baiser les traces mêmes de ses pieds.

    Mais j'ai craint de transférer à un homme l'honneur de mon Dieu, et d'adorer quelqu'un en dehors de mon Dieu.

    Maintenant donc, Seigneur roi, Dieu d'Abraham, ayez pitié de Votre peuple, parce que nos ennemis veulent nous perdre et détruire Votre héritage.

    Ne méprisez pas ce peuple qui est Votre partage, que Vous avez racheté de l'Egypte pour Vous.

    Exaucez ma prière, et soyez propice à une nation qui est Votre part et Votre héritage, et changez, Seigneur, notre deuil en joie, afin que pendant notre vie nous glorifiions Votre nom, et ne fermez pas la bouche de ceux qui Vous louent.

  • Du cardinal Robert Sarah (4)

    L’Eglise est une mère fidèle et aimante. Elle est une mère avant d’être une structure hospitalière.

    La mission sociale est fondamentale mais le salut des âmes est plus important que tout autre travail. Sauver ne consiste pas seulement à soigner, mais surtout à entraîner vers Dieu, convertir, pour faire revenir les enfants prodigues vers la maison du Père des miséricordes. Le rôle premier et fondamental de l’Eglise reste aujourd’hui le salut des âmes.

    *

    Comment ne pas être scandalisé et horrifié par l’action des gouvernements américains et occidentaux en Irak, en Libye, en Afghanistan et en Syrie ? Des pays et des peuples sont détruits, des chefs d’Etat sont assassinés, pour des intérêts purement économiques. Au nom de la déesse Démocratie, d’une volonté d’hégémonie géopolitique ou militaire, on n’hésite pas à engager la guerre pour désorganiser et créer le chaos, surtout dans les régions les plus faibles, lançant ainsi sur les routes des cohortes interminables de réfugiés sans ressources ni avenir. Combien de familles disloquées, détruites, réduites à une misère inhumaine, contraintes à l’exil et au déracinement culturel ? Combien de souffrance dans ces vies d’errance et de fuite continuelles, combien de morts atroces au nom de la Liberté, l’autre déesse occidentale ? Que de sang versé pour une hypothétique libération des peuples de ces chaînes supposées les maintenir dans le carcan de l’oppression ? Combien de familles décimées pour imposer une conception occidentale de la société ?

    *

    Les criminels peuvent tout détruire avec fureur, il est impossible d’entrer par effraction dans le silence, le cœur et la conscience d’un homme. Les battements d’un cœur silencieux, l’espoir, la foi et la confiance en Dieu demeurent insubmersibles. A l’extérieur, le monde devient un champ de ruines ; mais à l’intérieur de notre âme, dans le plus grand silence, Dieu veille. La guerre, la barbarie et les cortèges d’horreurs n’auront jamais raison de Dieu, présent en nous.

    Le poison de la guerre trouve sa fin dans le silence de la prière, dans le silence de la confiance, dans le silence de l’espérance. Au cœur de toutes les barbaries, il faut planter le mystère de la Croix.

    De La force du silence, Fayard, chapitre 4.

  • Asia Bibi

    L’audience de la Cour Suprême du Pakistan concernant le procès d’Asia Bibi a été fixée à jeudi prochain 13 octobre.

    « C’est un moment décisif qui demande la prière constante de tous les chrétiens et de tous les hommes de bonne volonté afin qu’Asia soit libérée », dit Joseph Nadeem, directeur de la « Renaissance Education Foundation », qui s’occupe notamment des enfants chrétiens déshérités de Lahore, et qui risque sa vie en permanence en s’occupant de la famille d’Asia Bibi.

  • Sainte Brigitte de Suède

    Je suis votre Dieu, qui, crucifié sur la croix, vrai Dieu et vrai homme en une personne, suis tous les jours dans les mains des prêtres. Quand vous me faites quelque prière, finissez-la toujours ainsi : Que votre volonté soit faite, et non la mienne. Car quand vous me priez pour les damnés, je ne vous exauce pas. Quelquefois aussi vous désirez ce qui est contre votre salut, partant, il est nécessaire que vous soumettiez votre volonté à la mienne, car je sais tout et je pourvois à tout ce qui vous est utile. Certes, plusieurs me prient, mais non avec une droite intention, et partant, ils ne méritent pas d'être exaucés.

    Vraiment, il y a trois sortes de gens qui me servent en ce monde : les premiers sont ceux qui me croient Dieu, auteur de tout bien et puissant sur toutes choses. Ceux-là me servent avec l'intention d'obtenir les honneurs et les choses temporelles, mais les choses célestes leur sont comme rien ; ils les abandonnent avec joie, afin d'obtenir les choses présentes ; à ceux-là la prospérité du siècle leur sourit en tout selon leurs désirs. Et puisqu'ils ont ainsi omis les biens éternels, je récompense tout le bien qu'ils ont fait pour moi, jusqu'à la dernière maille et au dernier point, d'une récompense mondaine et temporelle.

    Les deuxièmes sont ceux qui me croient tout-puissant et juge sévère. Ceux-ci me servent par crainte du châtiment, non par amour de la gloire céleste, car s'ils ne craignaient pas, ils ne me serviraient pas.

    Les troisièmes sont ceux qui me croient créateur de toutes choses, vrai Dieu, miséricordieux et juste. Ceux-ci me servent, non par la crainte de quelque châtiment, mais par dilection, par amour. Ils aimeraient mieux souffrir toutes les peines, s'ils pouvaient, que de provoquer une seule fois ma colère.

    Les prières de ceux-ci méritent d'être exaucées, car leur volonté est selon ma volonté. Les premiers ne sortiront jamais du supplice et ne verront jamais ma face ; les seconds n'auront pas de si grands supplices, mais ne verront jamais ma face, à moins que la pénitence les corrige de cette crainte trop servile.

    Révélations, I, 14 (traduction Jacques Febraige, 1850)

  • Silence et liturgie

    Le chant grégorien n’est pas contraire au silence. Il en est issu et il y conduit. Je dirais même qu’il est comme tissé de silence.

    Le silence est l’étoffe dans laquelle devraient être taillées toutes nos liturgies. Rien dans ces dernières ne devrait rompre l’atmosphère silencieuse qui est son climat naturel.

    Ces propos sont du cardinal Robert Sarah, dans son livre qui vient de paraître. On ne peut qu’être surpris, après les avoir lus (et ce ne sont que deux petits extraits de pages superbes) de le voir redire ce qu’il a déjà dit dans plusieurs interviews, à savoir que dans la messe de Paul VI il faut savoir aménager des temps de silence, qui sont d’ailleurs prescrits dans le Missel. Or ces temps de silence sont le contraire de ce qu’il vient d’expliquer. Il s’agit d’un silence a-liturgique, anti-liturgique. Un silence qui renvoie le fidèle à son être psychologique alors qu’il doit être sans cesse orienté vers Dieu. (Tel est aussi le problème de l’orientation du célébrant.)

    Comme il le dit si bien, la liturgie est tissée de silence, du silence divin. Ce silence s’exprime par des rites, des paroles rituelles et des gestes rituels. Si on brise le flux liturgique par un « silence » impromptu, c’est précisément le silence divin que l’on brise. Si l'on doit introduire des moments de silence dans la liturgie, c'est qu'elle n'exprime plus le silence divin.

    Le cardinal Sarah sait bien, et il le dit, que dans la liturgie byzantine (comme d’ailleurs toutes les liturgies orientales), il n’y a pas le moindre moment de silence. La divine liturgie est un chant continu, du début à la fin, qui ne doit pas s’interrompre. Parce qu’elle est l’image de la liturgie céleste et que celle-ci est par définition un chant permanent. C’est au point que, quelle que soit la longueur du temps de la communion, la chorale doit toujours chanter, autant de fois qu’il le faut, l’antienne « Tou dipnou sou tou mysticou… » Lorsque j’allais à Saint-Julien le Pauvre, le chantre, le P. Fahmé, devait parfois officier comme célébrant, et donc distribuer la communion. Et je revois toujours son regard noir vers la chorale quand celle-ci pensait avoir rempli son contrat en ayant chanté trois fois l’antienne (deux fois en polyphonie grecque encadrant la monodie en arabe), regard accompagné d’un geste sans équivoque : il fallait immédiatement reprendre le chant.

    Le chant liturgique exprime le chant céleste. Celui-ci est silence. Le chant liturgique, rituel, est le chant qui exprime ce silence. Il ne doit pas s’interrompre, parce que ce serait interrompre le silence divin. Le silence psychique de l’homme, qui est du vide, ne doit pas interrompre le silence divin, qui est plénitude.

    En fait il n’y a pas non plus de silence dans la liturgie latine traditionnelle, bien que le silence en enveloppe la partie essentielle. Les rares moments où le prêtre ne dit pas quelque chose, il fait quelque chose. Il n’y a jamais de moment « libre » de paroles (rituelles) ou de gestes (rituels).

    Parce que de tels moments ne sont pas, ne peuvent pas être liturgiques, même s’ils sont prescrits par un missel (déviant). On ne va pas à la messe pour réfléchir sur le sermon ou méditer sur une antienne, mais pour rendre un culte à Dieu. C’est pourquoi il n’y a jamais eu, dans aucune liturgie authentique, avant 1970, de « moments de silence » où le célébrant et l’assemblée sont assis face à face sans rien dire et sans rien faire en attendant que ça se passe. Le cardinal Sarah a beau faire de gros efforts, son discours est manifestement bancal. Il n’y a pas de lien possible entres ses si profondes considérations sur le silence pendant les 200 pages précédentes et les pages sur la liturgie, et tout à coup le recours à des « moments de silence » qui ne doivent pas être des « pauses »… mais qui le sont fatalement.

    La contradiction explose dans le paragraphe dont j’ai cité une phrase en commençant, si on le lit intégralement :

    Le silence est une attitude de l’âme. Il ne se décrète pas, sous peine d’apparaître surfait, vide et artificiel. Dans les liturgies de l’Eglise, le silence ne peut pas être une pause entre deux rites ; il est lui-même pleinement un rite, il enveloppe tout. Le silence est l’étoffe dans laquelle devraient être taillées toutes nos liturgies. Rien dans ces dernières ne devrait rompre l’atmosphère silencieuse qui est son climat naturel.

    Difficile de dire plus clairement que les pauses silencieuses inventées dans la néo-liturgie sont antiliturgiques.

    C’est là une partie du problème de la « réforme de la réforme ». Comme on constate que la néo-liturgie est un bavardage, on veut lui imposer des moments de « silence » qui ne sont pas du silence liturgique. Comme le sens de l’offertoire a disparu, on pourrait reprendre les anciennes prières de l’offertoire. Et peut-être aussi les prières au bas de l’autel… Et il faut retrouver le sens de l’orientation… et le latin, et le grégorien… et le silence du canon… Finalement on pourrait… inventer la messe de saint Pie V… (On se souvient de cette interview de Mgr Athanasius Schneider où sur « l’enrichissement réciproque des deux formes du rite romain », il répondait en 50 lignes sur l’enrichissement de la nouvelle forme par l’ancienne, et en 7 lignes sur l’enrichissement de l’ancienne par la nouvelle…)

    Le cardinal Sarah dit que « la réforme de la réforme se fera », « malgré les grincements de dents », « car il en va de l’avenir de l’Eglise ». Mais il formule cela comme une « espérance », « si Dieu le veut, quand Il voudra et comme Il le voudra », sans même citer la congrégation dont il est le préfet, et comme si cela dépendait du Saint-Père (ce qui est donc exclu avec celui-ci, qui montre assez son mépris pour la liturgie en général, et la liturgie traditionnelle en particulier). Et l’on a vu que le théoricien même de la réforme de la réforme, devenu pape, n’a pas esquissé le moindre geste en ce sens…

    Je ne crois pas qu’il y aura de réforme de la réforme, parce qu’il n’y a pas de « clients ». Et l’affaire des « silences » à introduire artificiellement dans la liturgie mais qui ne doivent pas apparaître comme tels montre que c’est sans doute une impasse. Il y a une liturgie traditionnelle, et un ersatz qui disparaîtra à (très long) terme.

  • Du cardinal Robert Sarah (3)

    Sans une humilité radicale qui s’exprime en gestes d’adoration et en rites sacrés, il n’y a pas d’amitié possible avec Dieu.
    Le silence manifeste ce lien de façon évidente. Le vrai silence chrétien pour devenir silence de communion se fait d’abord silence sacré.

    *

    Sous prétexte de chercher à rendre l’accès à Dieu facile et abordable, certains ont voulu que tout, dans la liturgie, soit immédiatement intelligible. Cette intention égalitaire peut sembler louable. Mais en réduisant ainsi le mystère sacré à de bons sentiments, nous interdisons aux fidèles de s’approcher du vrai Dieu.

    *

    Beaucoup de chrétiens fervents touchés par la Passion et la mort du Christ sur la Croix n’ont plus la force de pleurer ou de lancer un cri douloureux en direction des prêtres et des évêques qui se présentent en animateurs de spectacles et s’érigent en protagonistes principaux de l’Eucharistie. Ces fidèles nous disent pourtant : « Nous ne voulons pas nous réunir avec des hommes autour d’un homme ! Nous voulons voir Jésus ! Montrez-Le nous dans le silence et l’humilité de votre prière ! »

    *

    Souvent, les mots portent avec eux l’illusion de la transparence, comme s’ils nous permettaient de tout comprendre, de tout maîtriser, de tout ordonner. La modernité est bavarde car elle est orgueilleuse, à moins que ce ne soit l’inverse. Peut-être est-ce notre incessant bavardage qui nous rend orgueilleux ?

     *

    Souvent je me demande si la tristesse des sociétés urbaines occidentales, emplies de tant de dépressions, de suicides et de détresses morales, ne vient pas de la perte du sens du mystère. En perdant la capacité du silence devant le mystère, les hommes se coupent des sources de la joie. En effet, ils se retrouvent seuls au monde, sans rien qui les dépasse et les soutienne. Je ne connais rien de plus effrayant !

    De La force du silence, chapitre 3.

  • Fous furieux

    Les Etats-Unis font face à de très sérieuses menaces venant d’Etats « agissant de façon agressive », a affirmé le lieutenant-général Joseph Anderson, vice-chef de l’état-major, intervenant lors d'une conférence sur l’avenir de l’armée américaine qui s’est tenue le 4 octobre.

    Le premier de ces Etats est la Russie, et un conflit militaire avec ce pays est « quasiment certain », selon le chef de l’état-major de l’armée Mark Milley. L’autre est la Chine.

    Le géneral Hix a informé que les Etats-Unis ont été contraints de se préparer à une « violence d'une ampleur que l’armée américaine n’a pas connue depuis la guerre de Corée ».

    Ce sera « extrêmement meurtrier et bref ».

    Le pire est que si Hillary Clinton devient présidente ce n’est pas elle qui empêchera cette folie, au contraire.

    Et pour faire bonne mesure, le général Hix ajoute que les énormes avancées technologiques dans l’armement vont « mettre à l’épreuve nos capacités humaines » : « La vitesse à laquelle les machines pourront prendre des décisions justifiera le développement d’une nouvelle relation entre l’homme et la machine. » Sic.

  • Surréaliste

    Discriminations dans les entreprises : le fait religieux redouté par les salariés

    Il a fallu que je lise l’article pour comprendre ce titre. Il veut dire, non pas que les salariés redouteraient « le fait religieux » (nom correct de l’islam), comme le laisserait penser la seule deuxième partie, mais que les salariés redoutent la discrimination qui résulte du « fait religieux ». Ce que souligne ensuite un intertitre : Une forte montée des craintes liées à la religion. La crainte de la discrimination en raison de la religion. En clair, les salariés ont de plus en plus peur d’être discriminés parce qu’ils affichent de plus en plus leur croyance islamique…

    Mais oui. C’est vrai, puisque c’est une étude du… Medef. C’est son baromètre annuel qui « permet de mettre à jour les craintes des salariés en matière de discriminations »…

    Euh, non, "Medef" ne veut pas dire « Musulmans des entreprises de France ». Du moins pas encore.