Le gouvernement hongrois vient de créer un sous-secrétariat d’Etat aux chrétiens persécutés. Il est sous l’autorité du ministre des « capacités humaines », Zoltan Balog. (Il y a très peu de ministres dans le gouvernement hongrois, qui là aussi donne l’exemple. Le grand ministère des « capacités humaines » englobe la culture, la science, l’université, le social, la santé, les Eglises et les minorités.) Le sous-secrétariat est confié à Tamas Török, qui travaillait jusqu’ici à l’ambassade de Hongrie à Rome. Il aura un budget de 930 millions de forints, soit 3 millions d’euros.
La décision a été prise par Viktor Orban et Zoltan Balog lors de leur visite à Rome il y a quelques jours. Les deux hommes ont rencontré le pape au Vatican, mais aussi le patriarche syriaque catholique S.B. Ignace Youssef III, le patriarche maronite S.B. Bechara Boutros Rai, l’archevêque grec-melkite catholique d’Alep Mgr Jean-Clément Jeanbart, le patriarche syro-orthodoxe S.B Ignace Ephrem II, l’évêque copte de Vienne Mgr Gabriel, à la réunion annuelle du « Réseau international catholique de législateurs » (ICLN, créé en 2010 à Vienne sous le patronage du cardinal Schönborn), particulièrement consacrée cette année à la persécution des chrétiens au Proche Orient. (Viktor Orban et Zoltan Balog, tous deux calvinistes, sont les deux seuls non-catholiques régulièrement invités à cette réunion de quatre jours qui se tient à huis clos.)
Edouard de Habsbourg, l’ambassadeur de Hongrie auprès du Saint-Siège, a déclaré que la création de ce département ministériel est la suite logique de l’action du gouvernement hongrois en faveur des chrétiens persécutés, par exemple en leur facilitant l’obtention de visas. Mais, ajoute-t-il, la philosophie du gouvernement hongrois est que la meilleure façon de donner une chance à ces chrétiens est de les aider à rester chez eux. C’est pourquoi par exemple le gouvernement hongrois a déjà participé à la construction d’une école à Erbil, où s’entassent les réfugiés de la plaine de Ninive.