Aujourd’hui c’est la fête de saint Didace, c’est-à-dire Diego, Diègue, que j’ai évoqué plusieurs fois (taper Didace dans “Rechercher” en haut à gauche). C’est aussi la fête de saint Stanislas Kostka, en certains lieux, notamment en Pologne puisqu’il est un des patrons de ce pays, et, je le suppose, chez les Jésuites, puisqu’il mourut novice jésuite à l’âge de 18 ans, le jour de l’Assomption. Voici un extrait de sa vie publiée sans nom d’auteur à Lyon en 1836.
Cette union si intime qu’avait Stanislas avec Dieu, et les grâces visibles qu’il en recevait, donnaient tant de confiance en ses prières à ceux qui le connaissaient, qu’il n’y avait point de tentation si rude, ni si opiniâtre, dont on ne se tînt assuré d’être délivré, quand on lui avait fait promettre qu’il le demanderait à notre Seigneur. Un novice nommé Mario Franchi, se trouvant accablé de tristesse et de peines intérieures, qui lui donnaient du dégoût pour la vertu, et qui lui causaient un grand trouble, se sentit un jour inspiré de découvrir à Stanislas ce qui se passait dans son cœur, et de le prier de s’employer auprès de Dieu pour lui faire obtenir délivrance de cette tentation. (…) Stanislas, touché de compassion pour ce pauvre affligé, le consola le mieux qu’il put, et l’ayant conduit à l’heure même dans l’église, il se mit en prières avec lui, et supplia ardemment notre Seigneur de donner quelque soulagement à cette âme. Pendant qu’il priait, Franchi sentit tout d’un coup les agitations de son cœur calmées, et les nuages qui l’avaient rempli de tant de troubles, entièrement dissipés.
On a appris cette merveille de la personne même à qui elle est arrivée, par un témoignage authentique qu’elle en a donné ; et l’on a su de plusieurs autres qu’elles avaient été délivrées de dangereuses tentations d’impureté, en le regardant seulement, et depuis sa mort, en jetant les yeux sur son image.
Ce privilège était sans doute un effet de la ressemblance qu’il avait avec la Reine des vierges, ayant conservé son corps pur, et son âme exempte du péché mortel jusqu’au dernier soupir de sa vie. Ses compagnons estimaient le pouvoir qu’il avait auprès d’elle si grand qu’on leur a souvent ouï dire qu’ils ne savaient point de moyen d’obtenir de la sainte Vierge ce que l’on en souhaitait, que d’employer auprès d’elle l’intercession de Stanislas. Il était si passionné pour sa gloire, qu’il avait fait une étude particulière de tout ce que les auteurs en on dit de plus sublime et de plus propre à donner de hautes idées de sa grandeur. C’était un des plus ordinaires sujets de ses conversations, non seulement avec les autres novices, mais encore avec les Pères les plus graves de la maison, qui prenaient à tâche de le mettre là-dessus, parce qu’il mêlait à ce qu’il avait appris par son étude sur cette matière, des pensées si pleines d’esprit, et des expressions si vives, qu’il ne donnait pas moins de plaisir à ceux qui l’écoutaient, qu’il ne leur inspirait de dévotion. La tendresse qu’il avait pour la Mère de Dieu était égale à son zèle; il l’appelait sa Mère, et il prononçait ce nom si doux d’une manière si affectueuse, qu’un grand homme en fut un jour tout surpris, et dit à saint François de Borgia qu’il avait cru voir quelque chose de plus qu’humain dans l’air dont Stanislas lui avait parlé de la sainte Vierge.
Parmi les pratiques de piété par lesquelles le saint Novice lui marquait sa dévotion, une des plus remarquables était qu’au commencement de ses actions il se tournait vers quelque église, où il savait qu’elle était particulièrement honorée, pour lui offrir ce qu’il allait faire. Et c’est de là qu’est venue la coutume que les novices de la Compagnie observent si religieusement à Rome, de se tourner vers l’église de Sainte Marie Majeure, le matin aussitôt qu’ils sont levés, et le soir avant qu’ils se couchent, et de saluer la sainte Vierge par une inclination profonde, pour lui demander sa bénédiction dans toutes leurs actions, et pour la prier de les protéger pendant le repos de la nuit.