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  • 24e dimanche après la Pentecôte

    L’évangile, comme l’épître et les oraisons, est celui du 5e dimanche après l’Epiphanie, qui n’a pas été célébré cette année. C’est l’évangile du bon grain et de l’ivraie (Matthieu 13, 24-30), sans son explication donnée par Jésus lui-même, ensuite, à ses disciples. Il peut paraître bizarre, d’ailleurs, que les disciples demandent cette explication, puisque d’une part la parabole n’est pas difficile à comprendre, et que, surtout, Jésus vient déjà de leur donner l’explication de la parabole de la semence semée sur le chemin, sur les pierres, dans les épines, et dans la bonne terre.

    Mais son explication souligne le côté eschatologique de la parabole, qui devient une prophétie sur la fin du monde : « Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité : et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. »

    C’est ce qui donne tout son poids à la parabole en cette saison. Car après l’Epiphanie, on y voit surtout le développement de l’Eglise, au sein de laquelle vont cohabiter des bons et des méchants ; mais en cette fin d’année liturgique c’est l’épilogue qui nous presse, et qui fait de la parabole un enseignement qui ne concerne plus seulement l’Eglise, mais chacun de nous individuellement. Ce champ est aussi notre âme, dans laquelle poussent le bon grain des vertus et l’ivraie du diable. Après avoir semé il ne faut pas dormir, mais veiller toujours, car l’esprit est prompt mais la chair est faible, comme dira Jésus à ses apôtres à Gethsémani. La différence est que si dans l’Eglise on ne doit pas tenter d’éradiquer l’ivraie avec une violence qui nuirait au froment, dans notre âme il en va tout autrement : c’est même un labeur constant, et ce sont les violents qui s’emparent du royaume des cieux.

  • Le Missel des ordinariats anglicans

    rm19 divine worship missal[clip].jpgLa Constitution apostolique Anglicanorum coetibus a été édictée il y a six ans (le 4 novembre 2009), et voici que va être publié, dans les prochains jours, le Missel qui sera officiellement en usage, à partir du premier dimanche de l’Avent, dans les ordinariats issus de l’anglicanisme.

    Ce missel a été élaboré par une commission intitulée Anglicanae Traditiones, présidée par Mgr Di Noia, secrétaire adjoint de la Congrégation pour la doctrine de la foi. En font partie notamment des représentants des différents ordinariats (Angleterre, Etats-Unis, Australie) ainsi que le P. Uwe Michael Lang de l’Oratoire de Londres. Afin que « soient maintenues au sein de l'Eglise catholique les traditions liturgiques, spirituelles et pastorales de la Communion anglicane, comme un don précieux qui nourrit la foi des membres de l'ordinariat et comme un trésor à partager », comme dit la Constitution de Benoît XVI.

    Un premier livre, « Occasional Services », qui est le rituel pour le baptême, le mariage, les funérailles, avait déjà été publié fin avril.

    En bref il s’agit d’une adaptation catholique de la liturgie anglicane, qui avait développé une forme particulière, y compris pour la messe, quant au chant, mais aussi quant au rite. Par exemple les prières préparatoires (avec notamment le Décalogue) ne comprennent pas de rite pénitentiel : celui-ci a lieu avant la Préface eucharistique.

    L’une des questions qui ont été posées, et qui se sont posées, à la commission est de savoir si la langue serait l’anglais de la Renaissance utilisé jusque dans les années 60, ou l’anglais moderne utilisé depuis cette époque dans de nombreuses églises anglicanes.

    La réponse a été que si l’on voulait perpétuer les traditions liturgiques anglicanes il fallait garder l’ancien anglais, et que si des prêtres voulaient célébrer en anglais moderne ils devraient prendre le nouveau Missel romain. Un aveu de plus, émanant de Rome, que la Constitution de Vatican II pour la liturgie n’était qu’un chiffon de papier quand elle édictait que la langue propre de la liturgie latine était le latin…

    On constate d’autre part que, dans ce missel des ordinariats, la prière eucharistique normale est le canon romain. C’est lui qui est utilisé pour la grand-messe. Le missel comporte aussi ce qui est la prière eucharistique II du nouveau Missel romain, mais c’est éventuellement pour les messes de semaine ou les messes avec des enfants. Alors que dans la plupart de nos paroisses c’est la très brève prière eucharistique II qui est devenue la norme, le canon romain ayant quasiment disparu.

    On notera aussi que l’année liturgique conserve la Septuagésime, les Quatre-Temps, les Rogations, et qu’on n’y trouve pas de « temps ordinaire » : il y a un temps après l’Epiphanie, et un temps « après la Trinité ».

    Bref, c’est une sorte de « forme extraordinaire »… issue d’un protestantisme plus traditionnel que la néo-liturgie catholique… (Mais le cycle des lectures sur trois ans n'est pas issu des "traditions anglicanes...)

  • Accessi, inquit, ad prophétissam

    Accessi, inquit, ad prophétissam, et in útero accépit et péperit fílium (Isaïe 8, 3). Quod Maria prophétissa fúerit, ad quam proxime accessit Isaías per prænotiónem spíritus, nemo contradixerit, qui sit memor verbórum Maríæ, quæ prophetico affláta spíritu elocuta est. Quid enim ait? Magníficat ánima mea Dóminum: et exsultávit spíritus meus in Deo, salutári meo. Quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ: ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes. Quod si animum accommodáveris univérsis eius verbis, non útique per dissídium negáveris eam fuisse prophétissam, quod Dómini Spíritus in eam supervénerit, et virtus Altíssimi obumbráverit ei.

    « Je m'approchai de la prophétesse, et elle conçut et enfanta un fils » (Isaïe, 8,3). Que Marie fût la prophétesse, dont s’est approché Isaïe par une prédiction de l’esprit, personne ne dira le contraire, si l’on se souvient des paroles de Marie, qui a parlé sous l’inspiration de l’Esprit. Car que dit-elle ? « Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit exulte en Dieu mon sauveur. Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante, voici en effet que désormais toutes les générations me diront bienheureuse. » Si tu appliques ton attention à toutes ces paroles, tu ne peux absolument pas nier qu’elle fût la prophétesse, car l’Esprit du Seigneur vint sur elle, et la puissance du Très-Haut la prit sous son ombre.

    Saint Basile, traité sur Isaïe. (Lecture des matines de l’office de la Sainte Vierge le samedi en novembre.)

  • LGBT ce n’est pas ukrainien…

    Les députés ukrainiens ont rejeté hier à une très large majorité un amendement au code du travail interdisant les « discriminations fondées sur la préférence sexuelle ».

    Selon une technique propre à la dictature de l’UE, le vote de cet amendement était une condition sine qua non pour que les Ukrainiens puissent se passer de visa pour circuler dans l’UE. Vous ne voyez pas le rapport ? Moi non plus. Et les députés ukrainiens non plus, manifestement, puisqu’ils ont rejeté l’amendement alors que le président Porochenko venait de faire un discours à la télévision pour annoncer qu’un oui à l’amendement permettrait aux citoyens ukrainiens de visiter l’UE sans visa dès l’année prochaine.

    L’amendement a même été rejeté par des députés du parti pro-UE du Premier ministre Arseni Iatseniouk, et l’un d’eux a déclaré : « En tant que pays ayant une histoire chrétienne millénaire, nous ne pouvons tout simplement pas permettre cela… un statut spécial pour les minorités sexuelles est simplement inacceptable. »

    Cela dit, Jean-Claude Juncker, le même jour, écrivait à Porochenko pour lui dire que « les progrès dans la lutte contre la corruption demeurent une priorité clé pour permettre des voyages sans visa dans l’UE. »…

  • Pauvres Belges

    Le pape a nommé Mgr Jozef de Kesel archevêque de Malines-Bruxelles, primat de Belgique, et ordinaire militaire pour la Belgique.

    Il succède à Mgr André Léonard, qui n’a pas été fait cardinal…

    « Ils ont aimé Danneels, ils adoreront De Kesel », dit l’éditorialiste du Soir, soulignant que Jozef de Kesel est « considéré comme le prolongement naturel et une sorte de fils spirituel » du cardinal Danneels, dont il fut un temps l’auxiliaire à Bruxelles avant de devenir évêque de Bruges. Ainsi est refermée la « parenthèse » ouverte par Benoît XVI avec la nomination de Mgr Léonard, ainsi est mis « fin à une chape de plomb de plusieurs années » (sic).

    Jozef De Kesel est favorable à la fin du célibat sacerdotal, à l’ordination des femmes, et quand il était auxiliaire de Bruxelles il avait soutenu les prêtres qui disaient des messes spécifiques pour les participants à la gay pride.

    Cela fait, en quelques jours, trois nominations d'archevêques "bergogliens" qui seront bientôt cardinaux...

  • Super muros tuos Jerusalem

    ℟. Super muros tuos Jerusalem constitui custodes: * Tota die et nocte non tacebunt laudare nomen Domini.
    ℣. Prædicabunt populis fortitudinem meam, et annuntiabunt Gentibus gloriam meam.
    ℟. Tota die et nocte non tacebunt laudare nomen Domini.

    Sur tes murs, Jérusalem, j’ai posté des gardes ; tout au long du jour et de la nuit ils ne cesseront de louer le nom du Seigneur. Ils prêcheront aux peuples ma force, et annonceront aux païens ma gloire.

    Répons des matines, d’après Isaïe 27, 6 ou 62, 6, et 66, 19.

    La lecture des matines est Ezéchiel, mais le répons est d’Isaïe, qui pourtant ne figure pas dans les lectures des prophètes assignés au mois de novembre.

    L’antiphonaire de Marseille, du XIIIe siècle, est l’un des rares manuscrits (en tout cas parmi ceux qu’on peut voir sur internet) qui aient ce verset. La plupart ont comme verset la fin d’Isaïe 27,6 et le début de 27,7 (ou 62,6-7 qui est identique) : « Qui reminiscimini Domini, ne taceatis et ne detis silentium ei. » (Vous qui vous souvenez du Seigneur, ne vous taisez pas et ne faites pas silence. »

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  • Trois millions de plus

    Dans un discret encadré de la livraison automne 2015 de ses prévisions économiques (uniquement en anglais, bien sûr), la Commission européenne dit qu’elle prévoit l’arrivée de trois millions de « demandeurs d’asile » supplémentaires dans l’UE d’ici 2017 (en plus de ceux qui sont déjà arrivés).

    Elle bavarde ensuite, longuement, sur les conséquences économiques de cet afflux, qui ne peuvent pas encore être mesurées, mais dont on sait déjà… qu’elles ne peuvent qu’être bénéfiques, même si dans l’immédiat l’effet est limité.

    Ainsi, on peut déjà s’attendre à une hausse du PIB de 0,2% pour les pays de « transit » des migrants, et plus élevée dans les pays de « destination » : 0,5% pour la Suède. Dès 2015 !

    Comment est-ce possible ? Mais c’est que toute hausse de la consommation et des investissements se traduit par une hausse du PIB, et aussi parce que les pays en question reçoivent de l’argent du Fonds asile, migration et intégration de l’UE, et des Fonds structurels et d’investissement européens…

    Pour la suite, on ne sait pas : ça dépendra de l’intégration des migrants dans le marché du travail… On nous répète que « l’immigration n’a pas d’impact évident, ou un faible impact, sur les niveaux de chômage », mais qu’il faut tenir compte du fait qu’un important afflux de main d’œuvre fait baisser les salaires, surtout dans le bas de l’échelle… Et cela c’est mécanique, on n’y peut rien, semblent dire les experts du commissaire socialiste Moscovici…

  • Mgr Negri et Poutine

    Mgr Luigi Negri, l’évêque de Ferrare, est connu pour son franc parler politiquement incorrect, y compris dans l’Eglise (notamment sur l'islam, l'immigration, etc.).

    Dans une interview a magazine italien Panorama qui paraît aujourd’hui (mais dont on il ne nous donne qu’une très brève présentation), Mgr Negri dit à propos de l’Etat islamique :

    Nous devrions chercher à désarticuler le sommet de l’Etat islamique par une action vigoureuse et ciblée, mais pour la mettre en œuvre il faut avoir une tête et des couilles. Et le seul qui ait ces attributs, je dois l’admettre avec une profonde honte, c’est Vladimir Poutine.

    A propos du synode, il dit : « C’est un organe consultatif, et à Ferrare tout reste comme avant ».

  • Alors là…

    Aujourd’hui c’est pire qu’hier. Sur BFM il n’y a plus que l’affaire Exéma. La simple mise en examen de ce monsieur pour une histoire débile est un événement mondial plus important que n’importe quelle guerre ou n’importe quelle catastrophe.

    Mais, vraiment, c’est si important, et ça intéresse tant les gens, que ce monsieur Examen soit mis en exéma pour une présumée tentative de chantage à propos d’un mauvais film ?

  • Sinisation

    Du 19 au 24 octobre, un groupe de 25 évêques, prêtres, religieuses et responsables laïques de l’Eglise officielle de la province du Guizhou ont pris part à un de ces « voyage d’études » qui consistent à entendre les consignes du pouvoir.

    Ils ont ainsi entendu un discours de Chen Zhongrong, vice-directeur des Affaires religieuses : « Aujourd’hui, aimer l’Eglise et aimer la patrie se traduit par une insistance renouvelée quant à la sinisation et au renforcement du management démocratique de l’Eglise. »

    Management démocratique, cela veut dire soumission absolue au parti communiste et à ses organes dirigeants.

    Sinisation, cela veut dire que l’Eglise (et les autres religions) doivent être strictement chinoises (selon le sens du management démocratique) et ne dépendre en rien d’institutions étrangères.

    En conclusion, Chen Zhongrong a dit qu’il espérait que les responsables de l’Eglise catholique « continueraient à progresser avec une volonté forte pour une Eglise indépendante ». Indépendante… de Rome, bien sûr.

    C’est lors d’un discours tenu en mai dernier devant le Front uni (structure qui supervise les relations du parti avec les groupes de la société civile) que le président Xi Jinping avait évoqué cette politique de sinisation, qui implique de « prévenir » toute implication étrangère dans les activités religieuses des Chinois.

    Le 8 octobre, le Zhongguo Minzubao, journal traitant des minorités nationales (dont font partie les religions…) a souligné que le président prenait « au sérieux » ces questions, précisant que toutes les institutions religieuses présentes dans le pays devaient être gérées depuis la Chine. « Personne ni aucune institution en-dehors de Chine ne doit se faire d’illusion à ce propos », pouvait-on lire dans l’article. Aucune religion en particulier n’était citée, mais l’article parlait des églises, du clergé et des diocèses…

    Pendant le voyage d’études des responsables de l’Eglise officielle, les évêques du Guizhou en communion avec Rome ont été obligés de concélébrer avec les évêques illégitimes.

    (Eglises d’Asie)