En de nombreux diocèses on célèbre ce jour – ou le dimanche après la Toussaint - les Saintes Reliques. (Le calendrier monastique a conservé pur sa part la date du 13 mai, qui est celle de la dédicace de la basilique Sainte Marie aux Martyrs, l’ancien Panthéon, où le pape Boniface venait de transférer de nombreuses reliques des martyrs romains.) L’Année liturgique publie une hymne qui a fait partie de l’office de ce jour en certains endroits, que l’on doit à Claude Santeul (ou Santeuil), frère de Jean-Baptiste Santeul (ou Santeuil), l’hymnographe janséniste du « Bréviaire de Cluny », dénoncé par dom Guéranger dans ses Institutions liturgiques (traduction de l’Année liturgique).
Sanctorum meritis inclyta gaudia
Pangamus socii, gestaque fortia:
Gliscens fert animus promere cantibus
Victorum genus optimum.
Célébrons dans nos chœurs les sublimes récompenses qu'ont méritées les Saints, leurs exploits héroïques : mon âme brûle d'exalter dans ses chants leur triomphe et leur noblesse insigne.
Hi sunt, quos fatue mundus abhorruit;
Hunc fructu vacuum, floribus aridum
Contempsere tui nominis asseclae
Jesu Rex bone coelitum.
Voilà donc ceux qu'eut en aversion la folie du monde ! monde stérile, monde sans fleurs, méprisé de ces fidèles attachés à ton nom, Jésus, doux Roi des cieux.
Hi pro te furias, atque minas truces
Calcarunt hominum, saevaque verbera:
His cessit lacerans fortiter ungula,
Nec carpsit penetralia.
Pour toi ils se rirent des fureurs humaines, des farouches menaces, des fouets sanglants ; vaincue, la griffe de fer qui labourait le corps n'atteignit point leur cœur.
Caeduntur gladiis more bidentium:
Non murmur resonat, non querimonia;
Sed corde impavido mens bene conscia
Conservat patientiam.
Ils se présentent comme des brebis au glaive : ni plainte aux lèvres, ni murmure ; le cœur tranquille, l'âme sûre d'elle reste patiente.
Quae vox, quae poterit lingua retexere,
Quae tu Martyribus munera praeparas?
Rubri nam fluido sanguine fulgidis
Cingunt tempora laureis.
Quelle voix, quelle langue pourra dire les dons que tu réserves à tes Martyrs? Empourprés de leur sang, ils ceignent glorieux le laurier des vainqueurs.
Te summa o Deitas, unaque poscimus;
Ut culpas abigas, noxia subtrahas,
Des pacem famulis, ut tibi gloriam
Annorum in seriem canant. Amen.
Déité une et souveraine, écoutez nos prières : effacez nos fautes, écartez tout danger ; donnez la paix à vos serviteurs, pour qu'ils chantent votre gloire dans toute la suite des âges. Amen.