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  • La Lettonie dans la zone

    « Latvia douze points is my message to Riga. »

    C’est ainsi, à la manière de l’Eurovision, que le sinistre Olli Rehn, qui se croyait drôle, a annoncé que la Commission européenne, dans son nouveau rapport sur la Lettonie, concluait que ce pays était prêt pour entrer dans la zone euro.

    De fait, le pays correspond haut la main à tous les critères, notamment aux critères de Maastricht, contrairement à la plupart des pays qui font partie de la zone… Ainsi son déficit public est-il de 1,2 % du PIB (en France 5%, selon les critères de Maastricht ne doit pas dépasser 3%) et sa dette de 40,7% du PIB (en France 90%, selon les critères de Maastricht ne doit pas dépasser 60%).

    Officiellement, ce n’est pas la Commission qui décide, mais le Conseil. Celui-ci donnera son feu vert lors de la réunion des ministres des Finances de juillet.

    La Lettonie va donc entrer dans la zone alors que le peuple letton ne veut pas de la monnaie unique : tous les sondages montrent que plus de 60% de la population y est opposée.

    Mais en matière européenne on ne se risque plus à demander l’avis des peuples. Et si l’Union européenne était une démocratie, ça se saurait…

  • Centrafrique: un diocèse dévasté (parmi d’autres)

    « Ils nous ont tout volé : 28 voitures, 3 motocyclettes, l’ensemble des médicaments de la pharmacie. Par ailleurs ont été saccagé la pédiatrie, la maison des religieuses franciscaines, celle des Pères spiritains… la liste est longue… Nous n’en faisons pas un drame parce que ce n’est pas la première fois que se passent des choses de ce genre. Ce qui importe est de demeurer ici, aux côtés des pauvres, pour évangéliser. Nous n’avons pas été les premiers à faire l’expérience de moments de violence et de douleur aussi grands et nous ne serons pas les derniers. Nous résistons comme les Apôtres qui disaient que c’est un honneur de recevoir des coups pour le Seigneur ».

    Ces propos sont de Mgr Juan José Aguirre Muños, évêque de Bagassou, en République Centrafricaine. « Ils », ce sont les « rebelles de la Seleka », comme on continue d’appeler ces milices islamistes alors qu’elles ont pris le pouvoir et mettent ce pays chrétien à feu et à sang, dans l’indifférence la plus totale de la communauté internationale.

    (Fides)

  • « Chrétiennes anti-Femen »

    C’est sur Facebook :

    « Dans le sillage des femmes catholiques Polonaises “Christian Women Against Femen”, nous défendons notre spécificité féminine et notre attachement à notre religion. »

    Pour leur « description », elles citent ce beau texte :

    « Vous femmes, vous avez toujours en partage la garde du foyer, l’amour des sources, le sens des berceaux. Vous êtes présentes au mystère de la vie qui commence. Vous consolez dans le départ de la mort. Notre technique risque de devenir inhumaine. Réconciliez les hommes avec la vie. Et surtout veillez, nous vous en supplions, sur l’avenir de notre espèce. Retenez la main de l’homme qui, dans un moment de folie, tenterait de détruire la civilisation humaine.
    Paul VI »

    Ce m’est l’occasion de découvrir une curiosité. La citation est signée Paul VI. Il s’agit d’un des « messages » publiés à la fin du concile Vatican II. Ils furent alors publiés comme « messages du concile » (comme en témoigne l’édition classique des textes du concile aux éditions du Centurion), et c’est ainsi que je les commente dans mes Notules sur un concile. Mais je découvre qu’en effet, sur le site du Vatican, ces messages sont attribués à Paul VI, et ne figurent pas parmi les textes du concile. Si quelqu’un sait depuis quand la paternité des messages a été transférée du concile au pape, ça m’intéresse (mais ça n’a pas grande importance…).

  • Saint Norbert

    En octobre 1119, Norbert est à Reims où Calixte II vient de réunir un concile. L'affluence est telle que Norbert renonce à saluer le nouveau pape quand Barthélemy de Joux, évêque de Laon et parent du pape, vient le chercher pour le présenter et lui obtenir le renouvellement des pouvoirs concédés par Gélase II. Avec Barthélemy de Joux, Norbert gagne Laon, ville alors célèbre par ses écoles où il perfectionne ses connaissances de dialectique, de grammaire et de théologie. Lorsque Calixte II visite Laon, il demande à Norbert de prendre la tête des chanoines réguliers de l'abbaye Saint-Martin de Laon que l’évêque veut réformer. Après quelques échecs, Norbert veut reprendre sa liberté pour chercher une voie conciliable avec sa vocation apostolique, mais Barthélemy de Joux qui entend le garder dans son diocèse, le conduit près de Coucy-le-Château, dans une clairière jadis essartée par les moines de Saint-Vincent de Laon où, après une nuit de prières, Norbert décide de s'établir (1120).

    Le nouvel ordre va rivaliser avec Cîteaux et saint Norbert apparaîtra comme l'émule de saint Bernard. Prémontré est-il une allusion à la vision que Norbert eut durant la nuit qu'il passa en prière, ou bien cette clairière portait-elle déjà ce nom ? Il est difficile d'en décider. En tout cas, aussitôt son dessein arrêté, le saint se met en devoir de le réaliser. Il passe l'hiver confiné dans une modeste cellule, mais aux beaux jours il prêche à Laon et dans les provinces du Nord : sa parole enflammée conquit de nombreux adeptes à son nouveau genre de vie et quand il rentre à Prémontré, il est accompagné de quarante disciples. Il n'est pas facile de préciser le dessein du fondateur qui a été arraché à son œuvre dès 1126 pour être placé sur le siège épiscopal de Magdebourg. Le travail d'organisation est l'œuvre de son successeur, Hugues de Fosses, qui s'inspire beaucoup des us de Cîteaux et de la charte de charité. On sait les liens étroits qui unissent Cîteaux et Prémontré, Bernard et Norbert, ce qui a déterminé les emprunts de Hugues. Norbert sollicité tout à la fois par la vie bénédictine à Siegburg, la vie érémitique et la vie canoniale à Rolduc ; c'est cette dernière forme et la règle de saint Augustin, qu'il adopte, avec beaucoup de réminiscences monastiques. Son attrait pour la vie érémitique détermine son choix du site sauvage et écarté de Prémontré. Celui-ci, dans l'esprit du fondateur est une pépinière de missionnaires pour régénérer le clergé et évangéliser le peuple. De nombreuses filiales sont créées : la première est Floreffe, près de Namur. En 1124, ce fut Anvers, fief de l'hérétique Tanchelin que les disciples du saint défient. L'extension prend les proportions de celles de Cîteaux et, du vivant d'Hugues de Fosses, premier successeur de Norbert, on compte une centaine de monastères répartis en vingt-neuf circaries ou provinces. Parmi les postulants figurent les plus grands noms, tel Godefroy de Cappenberg, riche seigneur westphalien, qui légue son château pour en faire un monastère, entraîne au cloître son frère, sa femme et ses deux sœurs qui fondent à leur tour d'autres abbayes. Thibaut, comte de Champagne, sollicite son admission à Prémontré, mais Norbert le renvoie dans le monde, le marie à la nièce de l’évêque de Ratisbonne, mais crée à son intention le tiers ordre. À l'ordre proprement dit s'ajoute de bonne heure, une branche féminine, qui faisait de Prémontré un monastère double ; plus tard, les norbertines vécurent dans des monastères isolés et s'adonnèrent à la vie contemplative, selon l'esprit de leur fondateur.

    (Source et contexte)

  • Mariton s’enfonce

    Hervé Mariton, le faux héros du combat parlementaire contre la loi Taubira, vient de virer une de ses collaboratrices à l’Assemblée nationale, parce que le corbeau électronique Mediapart a « révélé » qu’elle avait « des liens » avec « l’extrême droite ». Notamment avec les terroristes de la Manif pour tous qui avaient tenté de déployer une banderole contre la loi Taubira dans les tribunes de l’Assemblée nationale…

    Et Mariton fait semblant de tomber des nues, disant qu’elle venait de Contribuables associés qui n’est « pas d’extrême droite ».

    Ce serait à se rouler par terre, si le fond de l’affaire était plus léger…

    (Puisque personne ne le dira à ma place, je m’honore d’avoir été le premier et le seul à mettre en cause la détermination d’Hervé Mariton, au moment de l’examen du projet de loi, alors que tout le monde s’extasiait devant le héros. Il est vrai que je connais depuis longtemps, hélas, ce genre de politicien.)

  • Quand le président de la CEDH dit absolument n’importe quoi

    Excédé de la résistance britannique aux diktats de la Cour européenne des droits de l’homme, assortie de menaces de quitter l’institution, le nouveau président de la Cour, le Luxembourgeois Dean Spielmann, fait savoir aux Anglais que s’ils quittent la Cour européenne des droits de l’homme, donc le Conseil de l’Europe, ils doivent également quitter l’Union européenne.

    On a rarement vu une affirmation aussi débile. A la limite, cela pourrait provoquer un clash entre l’Union européenne et le Conseil de l’Europe, suivi d’un limogeage fracassant de Dean Spielmann… si ces institutions ne s’entendaient comme larrons en foire.

    Le Conseil de l’Europe et l’Union européenne sont deux institutions totalement différentes. Un chef de l’une ne peut absolument pas s’engager pour l’autre. Le retrait d’un pays de l’une est sans rapport avec son retrait ou non de l’autre.

    Le pire est que Dean Spielmann prétend argumenter son affirmation. Son argument, c’est qu’aucun membre de l’UE ne l’est devenu sans avoir été d’abord membre du Conseil de l’Europe.

    Ce qui n’a aucun sens. Evidemment, tous les membres de l’UE ont été d’abord membres du Conseil de l’Europe, qui existait longtemps avant l’UE. Et aussi les anciens pays du bloc communiste, puisqu’il est beaucoup plus facile de faire partie du Conseil de l’Europe que de l’UE. Mais cela n’empêche en rien qu’un pays puisse faire partie d’une institution sans faire partie de l’autre. De même que plusieurs pays européens font partie du Conseil de l’Europe mais pas de l’UE, de même un pays peut, a priori, faire partie de l’UE sans faire partie du Conseil de l’Europe.

    Dean Spielmann a ajouté : « Tout Etat membre qui quitterait le Conseil de l’Europe, qui dénoncerait la Convention (des droits de l’homme), perdrait sa crédibilité quand il en viendrait à promouvoir les droits de l’homme dans divers endroits du monde. »

    Un député conservateur, Dominic Raab, a commenté : « S’il y a une chose qui sape la crédibilité de la Cour de Strasbourg, ce sont les jugements à la Mickey Mouse qu’elle crache. Lui et les autres juges devraient se regarder longuement dans le miroir avant de se plaindre de la démocratie britannique… Si M. Spielmann croit que sa menace de nous expulser de l’UE va persuader quiconque en Grande-Bretagne de faire des courbettes devant les décisions perverses de la Cour de Strasbourg, il se met le doigt dans l’œil. »

    D’autant qu’il n’y a vraiment pas besoin de pousser les Britanniques pour qu’ils partent d’eux-mêmes de l’UE…

    (Daily Mail)

  • La Lituanie présidente

    La Lituanie va présider l’UE, pour la première fois, à partir du 1er juillet.

    Le gouvernement de ce petit pays de 3 millions d’habitants ne cache pas qu’il est un peu effrayé de la tâche qui l’attend : il est censé faire aboutir, dans ses six mois de présidence, quelque 563 dossiers. Un record. Pourquoi ? Premièrement, parce que comme toute dictature bureaucratique, l’UE connaît une irrésistible inflation législative (qui à elle seule donne une idée de ce qu’elle entend par principe de subsidiarité…). Deuxièmement, parce qu’il y a les élections du Parlement européen l’an prochain, et que le Parlement actuel ne pourra travailler que trois mois en 2014 avant ces élections, et qu’il faut donc faire aboutir un maximum de dossiers avant la fin de cette année. Dont celui du budget de l’UE, qui doit être bouclé de façon à être opérationnel le 1er janvier : à lui seul il représente 75 lois différentes.

    Ce sera une présidence « bruxelloise », dit le vice-ministre des Affaires étrangères en charge de la présidence européenne. Il veut dire par là que bien entendu c’est la Commission européenne qui décide de tout. Il a néanmoins fallu que la Lituanie triple ses effectifs à Bruxelles : ils vont être 200 Lituaniens, venus des ministères de Vilnius, pour faire ce que Bruxelles leur dit de faire…

  • Un rapport sur le jihad français

    Le rapport parlementaire « fait au nom de la commission d’enquête sur le fonctionnement des services de renseignement français dans le suivi et la surveillance des mouvements radicaux armés » paraît n’avoir guère suscité l’attention des médias. Sans doute à cause de son titre politiquement correct, qui refuse l’« amalgame » et la « stigmatisation ». Il pousse même l’hypocrisie jusqu’à commencer par une analyse des menaces terroristes de « l’ultra-gauche », de « l’extrême droite radicale », des « mouvances corses et basques », en trois paragraphes, alors que tout le reste du rapport concerne bien évidemment le terrorisme islamique, qui était le seul objet réel de l’enquête. (On notera que le seul acte terroriste imputé à « l’extrême droite radicale » est la brève occupation du toit d’une mosquée en construction à Poitiers…)

    La Croix a néanmoins interrogé le rapporteur, Jean-Jacques Urvoas, et ses propos reproduits par l’Observatoire de l’islamisation ne sont pas sans intérêt. Ainsi souligne-t-il que la surveillance de « l’islam de France » ne peut qu’être très superficielle, puisque sur le plan national cinq agents des services de renseignement en sont chargés, et que sur le plan local il en est de même : ainsi à Marseille deux policiers sont chargés de la surveillance des mosquées... « On est très loin d’écouter tous les prêches des imams de France chaque vendredi ! » Au détour de l’entretien on apprend aussi que les « prières de rue » sont « encore nombreuses, contrairement à ce que l’on dit parfois ».

    Dans le rapport lui-même, on peut lire par exemple ceci :

    « Il convient de ne pas écarter le risque d’un attentat sur le territoire national commandité de l’étranger, réalisé par une cellule terroriste extérieure ou par des individus résidant en France et formés à l’étranger. Ancien directeur du contre-terrorisme puis directeur adjoint de la DST jusqu’en février 2007, Jean-François Clair souligne que ce type d’action est « de plus en plus le fait de jeunes qui sont nés ou ont grandi en France, sont extrêmement réactifs et prêts à aller combattre ou s’entraîner au combat dans les pays musulmans où se déroulent des conflits : l’Afghanistan […], la Tchétchénie, l’Irak, la Somalie […], la Syrie et le Sahel ».

    « À l’appui de cette thèse, on constate le développement très préoccupant des filières djihadistes à destination des zones d’instabilité. Si l’opération Serval au Mali a endigué un mouvement vers le Sahel qui tendait à s’amorcer à la faveur de la sanctuarisation des groupes (katibates) djihadistes, la Syrie est devenue dans le même temps un enjeu d’implantation des groupes de cette mouvance, dont Jabhat al Nousra est le porte-étendard local. À ce sujet, une personne entendue par la commission d’enquête a qualifié d’« exponentiel » le nombre de jeunes allant « faire le djihad » dans ce pays. Le phénomène n’est d’ailleurs pas propre à la France : des effectifs de volontaires convergent vers la Syrie depuis toute l’Europe. Plusieurs dizaines de Français ou de résidents français combattent dans les rangs des groupes islamistes dans ce pays, groupes dont les objectifs et les méthodes sont clairement terroristes. L’allégeance récente du groupe Jabhat al Nousra à Al-Qaida a en ce sens levé toute ambiguïté. À tout moment, ces hommes peuvent être amenés à tenter de commettre des attentats sur notre territoire.

    « L’attrait pour la Syrie s’explique aussi pour partie par le fait qu’il s’agit d’une terre de djihad qu’il est aisé de rallier depuis l’Europe. La plupart des candidats djihadistes prennent un vol pour Istanbul puis rejoignent en car ou en voiture la frontière turco-syrienne, dénuée de contrôles efficaces.

    « Par ailleurs, les conséquences du Printemps arabe ont plus encore brouillé les cartes. Non seulement le contexte est favorable aux mouvements islamistes, mais la montée des risques djihadistes dans certains pays, comme la Tunisie, contribue à rapprocher la menace terroriste de nos frontières.

    « De surcroît, la Libye et l’Égypte sont en proie à des difficultés sécuritaires très importantes. Le salafisme violent s’y développe. Des réseaux de trafic d’armes (en provenance notamment des stocks de l’armée libyenne de l’ancien régime) et des réseaux de transit de volontaires sont particulièrement actifs dans cette région. »

    Comme quoi même nos députés peuvent dire des vérités. Entre eux.

  • Une nouvelle salve de martyrs espagnols du communisme

    Le Pape François a autorisé la promulgation de plusieurs décrets de la Congrégation pour les causes des saints qui concernent surtout des martyrs de la foi durant la guerre civile espagnole: notamment la reconnaissance du martyre

    - du serviteur de Dieu Abel Angel Palazuelos Maruri (Dom Mauro, OSB) et ses 17 compagnons bénédictins espagnols, tués en haine de la foi en 1936 ;

    du serviteur de Dieu Joan Vilaregut Ferrer (Frère Juan de Jesús, OFM.Carm), de ses 3 compagnons carmes espagnols et de Pau Segalá Solé, prêtre diocésain, tués en haine de la foi en 1936 ;

    - des serviteurs de Dieu Crisanto, Aquilino, Cipriano, José et leurs 63 compagnons maristes espagnols, et de deux laïcs, tués en haine de la foi entre 1936 et 1939 ;

    - de la servante de Dieu Clementina Arambarri Fuente (Soeur Aurelia) et de ses 3 consœurs religieuses espagnoles de l'ordre des Servantes de Marie ministres des infirmes, tuées en haine de la foi en 1936.

  • Saint Boniface

    Bien qu’il fût déjà assez âgé - il était proche de 80 ans - il se prépara à une nouvelle mission évangélisatrice : avec une cinquantaine de moines il revint en Frise, où il avait commencé son œuvre. Comme un présage de sa mort imminente, faisant allusion au voyage de la vie, il écrivait à son disciple et successeur sur le siège de Mayence, l’évêque Lullo : « Je désire mener à bien l’objectif de ce voyage ; je ne peux en aucune façon renoncer au désir de partir. Le jour de ma fin est proche et le temps de ma mort s’approche ; une fois déposée ma dépouille mortelle, je monterai vers la récompense éternelle. Mais toi, fils très cher, rappelle sans cesse le peuple de la confusion de l’erreur, mène à bien l’édification de la basilique de Fulda déjà commencée et, en ce lieu, tu déposeras mon corps vieilli par les longues années de vie. » Alors que commençait la célébration de la messe à Dokkum (aujourd’hui dans la Hollande du nord), le 5 juin 754 il fut assailli par une bande de païens. Alors, s’étant avancé, le visage serein, « il interdit à ses hommes de combattre en disant : "Mes fils, cessez les combats, abandonnez la guerre, car le témoignage de l’Écriture nous exhorte à ne pas rendre le mal pour le mal, mais le bien pour le mal. Voilà le jour depuis longtemps désiré, voilà que le temps de notre fin est venu ; courage dans le Seigneur !" » Ce furent ses dernières paroles avant de tomber sous les coups de ses agresseurs. La dépouille mortelle de l’évêque martyr fut ensuite portée dans le monastère de Fulda, où il reçut une digne sépulture. L’un de ses premiers biographes s’exprime déjà sur lui avec le jugement suivant : « Le saint évêque Boniface peut se dire le père de tous les habitants de la Germanie, car il a été le premier à les engendrer au Christ avec la parole de sa sainte prédication, il les a confirmés par l’exemple et, enfin, il a donné sa vie pour eux, un signe de charité qui ne pourrait pas être plus grand. »

    Benoît XVI