Selon les chiffres de l’ONU, 1.045 personnes ont été tuées, et 2.397 blessées, au cours du mois de mai, dans des attentats, en Irak.
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Erdogan écrit l’histoire
Le 29 mai est chaque année jour de fête et de célébrations nationales en Turquie : c’est l’anniversaire de la prise de Constantinople et du massacre de sa population chrétienne par les Ottomans, le 29 mai 1453.
Parmi les événements du 29 mai 2013, la pose de la première pierre (ou plutôt la première coulée de ciment) d’un troisième pont à Istanbul pour une nouvelle autoroute traversant le Bosphore.
Avec la conquête de Constantinople, les musulmans ottomans avaient ouvert la voie à un « âge des lumières » (sic), et « aujourd’hui encore nous écrivons l’histoire », a déclaré le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Tandis que le président Abdullah Güll indiquait que le pont porterait le nom de Sélim Ier Yavuz, le premier Ottoman à porter le titre de calife, et qui fit donc d’Istanbul le centre du califat.
« Selim Yavuz meurt le 20 septembre 1520 d'un cancer à cinquante ans alors qu'il prépare une expédition contre l'île de Rhodes. Il laisse à son fils Süleyman, futur Soliman le Magnifique, un empire en pleine expansion qui s'étend sur l'Europe, l'Asie et l'Afrique. » (Wikipedia)
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Les digues sont rompues
Le cardinal Bagnasco, archevêque de Gênes et président de la conférence des évêques d’Italie, a voulu célébrer lui-même, le 25 mai dernier, les funérailles de Don Andrea Gallo, grande figure de l’extrême gauche italienne, favorable à l’avortement, au « mariage » homosexuel, etc., qui se disait « prêtre de trottoir », évangélisé par les prostituées, les drogués, les clochards. Il y avait là des centaines de communistes, d’anarchistes et de gauchistes, qui ont copieusement hué le cardinal et ont interrompu son sermon avec le Bella Ciao. Car le cardinal Bagnasco s’est fait remarquer par ses fermes prises de position contre les unions et les pratiques homosexuelles. Le pire sans doute est que l’archevêque de Gênes, croyant sans doute montrer que l’Eglise est une grande famille où chacun a sa place, a (involontairement, mais fatalement) fait siffler le cardinal Siri quand il a dit que Don Gallo considérait l’ancien archevêque comme son « père et bienfaiteur », alors qu’il était la bête noire de la gauche et le type même de l’évêque « conservateur ».
Huées et sifflets pour Bagnasco, applaudissements pour Luxuria, soulignait la presse italienne. « Luxuria », c’est la personne qui se fait appeler « Vladimir Luxuria ». Un(e) transsexuel(le) très connu(e), qui a été député communiste, et qui était un(e) ami(e) de Don Gallo. Et le scandale des scandales a été que le cardinal Bagnasco a ostensiblement donné la communion à cette personne qui se fait appeler Vladimir Luxuria. Et il est inutile de bafouiller que peut-être Luxuria s’est récemment converti(e). Car il-elle a reçu la communion après avoir prononcé près du cercueil de Don Gallo (dûment orné de son écharpe rouge et de son bonnet noir) une allocution qui était un manifeste LGBT, longuement applaudi par l’assistance.
Franchement, je ne crois pas qu’on aurait vu cela Benedicto regnante.
(Benoît et moi, Corriere avec deux vidéos)
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Notules sur un concile
La première réunion (« congrégation générale ») devait se tenir le 13 octobre 1962. Ce jour-là furent distribuées aux pères conciliaires trois brochures : la liste des participants, la liste de ceux qui avaient participé à l’élaboration des schémas qui allaient être soumis au concile, et dix pages blanches, correspondant aux dix commissions de travail, avec 16 espaces numérotés : autant dire que les pères n’avaient plus qu’à recopier dans les espaces blancs les noms des auteurs des schémas. C’est ce que la curie attendait, contrairement à ce qui fut dit par la suite. Car au Vatican on s’attendait à ce que le concile dure quelques semaines : tout devait être fini avant Noël. Pour que ce fût le cas, il fallait que les pères conciliaires avalisent la composition des commissions et acceptent les schémas préparés, ne les modifiant qu’à la marge. Mais ce n’était plus un concile…
Ayant appris ce qui allait se passer, le cardinal Liénart, président de l’Assemblée des cardinaux et archevêques de France, et le cardinal Frings, président de la conférence des évêques allemands, décidèrent de faire en sorte que les choses ne se déroulent pas ainsi. Et ce fut ce que certains ont appelé « la révolution d’octobre dans l’Église ». Le 13 octobre, alors que seul le cardinal Felici, secrétaire du concile, avait théoriquement la parole, et que la séance devait consister en l’exercice de recopiage des noms des membres des commissions, le cardinal Liénart éleva la voix pour dire que les pères conciliaires avaient besoin de temps pour étudier les candidatures aux diverses commissions. Il fut applaudi. Le cardinal Frings se leva à son tour, et appuya la proposition du cardinal Liénart. Il fut également applaudi. La séance prit fin ainsi.
Les élections eurent lieu le 16, et ainsi furent élus nombre de candidats étiquetés par les « traditionalistes » comme « libéraux » ou « progressistes », présentés par le groupe que Ralph Wiltgen a appelé « l’alliance européenne », où figuraient de nombreux évêques germaniques, d’où le titre de son livre : Le Rhin se jette dans le Tibre.
Comme on pouvait s’en douter, le sort des schémas était dès lors compromis : ils allaient être beaucoup plus discutés que prévu, voire même rejetés.
De ce fait, quand arriva la fin de la session, non seulement le concile n’était pas terminé, mais aucun texte n’avait été voté. Selon Ralph Wiltgen, qui s’en étrangle, « le théologien allemand Ratzinger » (expert du cardinal Frings) déclara que cela constituait « le grand, l'étonnant résultat, véritablement positif, de la première session », car c’était la preuve d'une « forte réaction contre l'esprit qui avait sous-tendu le travail préparatoire », et c’était «la note véritablement caractéristique, et qui ferait époque, de la première session du Concile ».
Ainsi pouvait-on voir le fossé entre les « traditionalistes », qui se désolaient de voir le concile préparé par la curie saboté par les « libéraux » et « progressistes », et ces dits « libéraux » qui s’en réjouissaient…
Il y a derrière tout cela un grand malentendu.
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Sainte Angèle Merici
Cette peinture de Pietro Rizieri Calcinardi (1834), dans l’église paroissiale de Decenzano qui avait été celle d’Angèle Merici dans sa jeunesse, est censée représenter la vision de la sainte. Elle disait avoir vu des jeunes filles monter au ciel sur une échelle, soutenues par des anges (en « paires alternées », selon une version), au son de la musique d’anges musiciens. La peinture montre surtout l’ignorance du peintre. La vision est évidemment l’une des résurgences de l’échelle de Jacob. Or le peintre a cru sans doute moins "paysan", donc plus convenable, de montrer un escalier (de marbre ?)… dont on ne voit pas comment il peut tenir…
Si l’on jette un œil sur la biographie de sainte Angèle Merici, on peut garder l’impression qu’elle a eu cette vision dans sa jeunesse (c’est même ce que l’on peut lire ici ou là), et que pour obéir à l’inspiration céleste elle a fondé l’ordre des ursulines, voué à l’éducation chrétienne des jeunes filles pauvres.
En fait, et c’est une chose très rare, me semble-t-il, dans l’histoire des fondations religieuses, sainte Angèle a eu sa vision alors qu’elle avait déjà 30 ans, et ce n’est que 30 ans plus tard qu’elle fonde les ursulines. Elle a donc alors 60 ans. Et elle meurt cinq ans plus tard. Elle aura en fait passé la plus grande partie de sa vie en tertiaire franciscaine…