Il est regrettable que la fête de ces deux saints, les deux premiers martyrs de Perse (vers 250), ne soit plus qu’une commémoraison dans le calendrier de 1962 (avant de disparaître du nouveau calendrier).
« Les Actes des deux martyrs ont subi de telles interpolations de faits légendaires qu’ils n’inspirent pas confiance », disait le bienheureux cardinal Schuster, qui ajoutait aussitôt : « Cependant les antiques monuments du cimetière de Pontien y suppléent ; là, en effet, dans la crypte sépulcrale d’Abdon et Sennen, nous voyons encore représentés ces martyrs dans leurs habits persans, recevant les couronnes du Sauveur. »
En outre, soulignait le même cardinal Schuster, le calendrier philocalien (ou Chronographe de 354) évoque la mise au tombeau, ce jour, des saints Abdon et Sennen, dans le cimetière de Pontien, au lieu dit « ad ursum pileatum » (à l’ours coiffé).
« Au VIIe siècle, leurs reliques furent transportées du souterrain dans une basilique supérieure. Cependant l’hypogée où était le tombeau primitif demeura toujours en grande vénération ; on y creusa même un baptistère où l’on voit peinte la croix gemmée sortant des eaux. Plus tard, Grégoire IV (826) transféra les corps des saints Abdon et Sennen dans le titulus Marci [la basilique Saint-Marc]. »