Deus, in adjutórium meum inténde : Dómine, ad adjuvándum me festína : confundántur et revereántur inimíci mei, qui quærunt ánimam meam.
Avertántur retrórsum et erubéscant : qui cógitant mihi mala.
O Dieu, venez à mon aide ; Seigneur, hâtez-vous de me secourir : que mes ennemis, ceux qui cherchent à m’ôter la vie, soient confondus et couverts de honte.
Qu’ils soient contraints de retourner en arrière et réduits à rougir, ceux qui méditent de me faire du mal.
L’introït de la messe de ce dimanche est composé sur le début du psaume 69. Le premier verset, « Deus in adjutorium meum intende, Domine ad adjuvandum me festina », est le début de toutes les heures du bréviaire. Cela vient des pères du désert. Cette formule, dit l’abbé Isaac dans la 10e conférence de Jean Cassien, est « un secret que les rares survivants des pères du premier âge nous ont appris », c’est le modèle de prière qu’il faut répéter et méditer sans cesse. Il poursuit :
Ce verset, choisi dans toute l'Écriture, renferme tous les sentiments que peut concevoir la nature humaine; il convient parfaitement à tous les états et à toutes les tentations. On y trouve l'invocation de Dieu contre tous les dangers, l'humilité d'une sincère confession, la vigilance de la sollicitude et de la crainte, la considération de notre faiblesse, l'espérance d'être exaucé, la confiance en un secours présent et certain; car celui qui invoque son protecteur est toujours certain de sa présence. On y trouve l'ardeur de l'amour et de la charité, la vigilance contre les pièges qui nous environnent et contre les ennemis qui nous attaquent nuit et jour, et l'âme confesse qu'elle ne peut en triompher sans le secours de son défenseur. Ce verset, pour ceux que les démons tourmentent, est un rempart inexpugnable, une cuirasse impénétrable, un bouclier qui nous couvrira toujours lorsque la paresse, l'ennui, la tristesse, le découragement nous accablent; il nous empêche de désespérer de notre salut, en nous montrant Celui que nous invoquons présent à nos combats et entendant nos supplications.
Voici cette supplication, qui fait monter la mélodie grégorienne jusqu’en haut de la gamme du 7e mode.
12th Sunday after Pentecost: Introit from Corpus Christi Watershed on Vimeo.
On trouvera ci-après la suite du texte de Cassien, qui détaille les situations où ce verset de psaume peut être utile. (Dans la traduction de « E. Cartier », 1868, qui me paraît bonne, à ceci près qu’il met curieusement au futur ce qui dans le texte est au présent).
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