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• O Anna, bonorum radix omnium, et O Anna Mamm Mari
• Stichères des vêpres byzantines
• Sainte Anne byzantine en Sicile
• Dom Guéranger, sainte Anne et Vannes : Lucis beatæ gaudiis
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• Dom Guéranger, sainte Anne et Vannes : Lucis beatæ gaudiis
Emmanuel Tzanes, Venise, 1683. (Addendum : mais c'est l'autre saint Jacques, voir les commentaires.)
Que personne ne se trouble, si nous disons qu’il y avait tant d’imperfection chez les Apôtres. Car le mystère de la croix n’était pas encore consommé, et la grâce du Saint-Esprit n’avait pas encore été répandue dans leurs âmes. Si vous voulez savoir qu’elle a été leur vertu, considérez ce qu’ils furent après avoir reçu la grâce du Saint-Esprit et vous les trouverez vainqueurs de toute inclination mauvaise. Leur imperfection n’est ignorée de personne aujourd’hui, afin qu’on apprécie mieux à quel point la grâce les a tout d’un coup transformés.
Qu’ils n’aient rien sollicité de spirituel, et qu’ils n’aient pas même eu la pensée du royaume céleste, cela est évident. Mais examinons comment ils abordent Jésus-Christ, et lui adressent la parole. « Nous voudrions, disent-ils, que tout ce que nous vous demanderons, vous le fissiez pour nous. Mais le Christ leur répondit : Que voulez-vous ? » Non qu’il l’ignorât, certes, mais pour les obliger à s’expliquer, afin de mettre à nu leur plaie et d’être ainsi à même d’y appliquer le remède.
Mais eux, rougissant de honte et confus, parce qu’ils en étaient venus à des sentiments humains, ayant pris Jésus en particulier, lui firent en secret leur demande. Ils marchèrent en effet devant les autres, comme l’insinue l’Évangéliste, à dessein de n’être pas entendus. Et c’est ainsi qu’ils exprimèrent enfin ce qu’ils voulaient. Or, ce qu’ils voulaient, le voici, je présume. Comme ils lui avaient ouï dire que ses Apôtres seraient assis sur douze trônes, ils désiraient occuper les premiers de ces trônes. Sans doute ils savaient que Jésus les avait en prédilection ; mais redoutant que Pierre ne leur fût préféré, ils eurent la hardiesse de dire : « Ordonnez que nous soyons assis, l’un à votre droite et l’autre à votre gauche », ils le pressent par ce mot : ordonnez. Que va-t-il donc répondre ? Pour leur faire entendre qu’ils ne demandaient rien de spirituel, et qu’ils ne savaient pas même ce qu’ils sollicitaient, car s’ils le savaient, ils n’oseraient pas le demander, il leur fait cette réponse : « Vous ne savez pas ce que vous demandez » : vous ignorez combien cette chose est grande, combien elle est admirable, et dépassant même les plus hautes Vertus des cieux.
Et Il ajouta : « Pouvez-vous boire le calice que je vais boire », et être baptisé du baptême dont je suis baptisé ? Remarquez comment, tout en les entretenant de choses bien opposées, il les éloigne aussitôt de cette espérance. Vous me parlez, dit-il, d’honneur et de couronnes ; et moi, je vous parle de combats et de travaux. Ce n’est point ici le temps des récompenses, et cette gloire, qui m’appartient, n’apparaîtra pas de sitôt ; c’est à présent le temps de la persécution et des périls. Mais observez comme, par cette interrogation même, il les exhorte et les attire. Il ne leur dit point : Pouvez-vous endurer les mauvais traitements ? pouvez-vous verser votre sang ? il dit seulement : « Pouvez-vous boire le calice ? » et pour les attirer, il ajoute : « que je vais boire » afin de les mieux disposer à souffrir, par la perspective même de partager ses souffrances.
Saint Jean Chrysostome, leçons des matines (Homélie 65 sur saint Matthieu).
C’était en l’église de l’Assomption à Aichach, diocèse d’Augsbourg, non loin de Munich, le 13 juillet, pour la « messe anticipée » du dimanche. Une « messe du vélo » (Fahrradgottesdienst), avec démonstration d’acrobaties en VTT dans la nef, le chœur, autour de l’autel, aux applaudissements nourris de l’assistance.
Le curé est très fier de publier sur la page Facebook de la paroisse des photos, et même une vidéo :
Peut-on faire pire ? Oui : le rite d’onction des chaînes de vélo. Ce n’est malheureusement pas une blague. La photo est explicite, et le commentaire du curé plus encore :
Dans notre Eglise, il y a différentes huiles qui aident à maîtriser les situations de la vie. Cela a été clairement comparé à l’huilage d'une suspension ou d'une chaîne de vélo lors de la prédication. Un grand merci à tous pour votre participation.
(Le mot allemand est Ölung, qui veut dire lubrification, mais aussi onction, notamment pour l’extrême onction.)
Naturellement, les enfants concélèbrent :
Et le lendemain dimanche :
Le curé : « De la folie ! 1000 participants à la messe lors de la fête populaire d'Aichach, merci pour ce témoignage impressionnant de notre foi. »
Le pire est que les gens, les ex-fidèles catholiques, sont très contents, totalement inconscients d’avoir renié leur religion…
Dans le calendrier romain de 1962 c’est aujourd’hui une férie, avec mémoire de sainte Christine. Dans mon bréviaire monastique d’avant 1955 c’est la vigile de saint Jacques.
Il y a deux sainte Christine martyres vénérées ce jour. A l’origine c’est celle de Tyr, qui a fini par être confondue avec celle de Bolsène. (Voir ici et là.)
Voici l’apolytikion de la mégalomartyre de Tyr, par Georges Fanaras, protopsalte de l’église Saint Georges de Thessalonique.
Τοῦ πατρός σου τὴν πλάνην λιποῦσα ένδοξε, τῆς εὐσεβείας ἐδέξω τὴν θείαν ἔλλαμψιν, καὶ νενύμφευσαι Χριστῷ ὡς καλλιπάρθενος. ὅθεν ἠγώνισαι στερρῶς, καὶ καθεῖλες τὸν ἐχθρόν, Χριστίνα Μεγαλομάρτυς. Καὶ νῦν ἀπαύστως δυσώπει, ἐλεηθήναι τᾶς ψυχᾶς ἠμῶν.
Tu as abandonné l’erreur de ton père et tu as reçu l’illumination divine comme vierge glorieuse fiancée au Christ. Tu as combattu courageusement et tu as détruit l’ennemi, ô grande martyre Christine. Et maintenant importune sans cesse pour qu’à nos âmes soit fait miséricorde.
Dans l’abside de la basilique [Saint-Apollinaire] de Ravenne, une mosaïque représente saint Apollinaire au ciel en évêque au milieu de son troupeau. Voici qu’il se tourne aussi vers les simples fidèles pour leur recommander instamment l’obéissance, l’humilité, la sobriété, la vigilance et la résistance au démon.
Hymne de saint Odon de Cluny, par les moines de l’abbaye Sainte Marie Madeleine du Barroux (la mélodie est celle de l'hymne des vêpres des vierges Jesu corona virginum).
Lauda mater Ecclesia
Lauda Christi cleméntiam
Qui septem purgat vítia
Per septifórmem grátiam.
Loue, Eglise notre mère
Loue la clémence du Christ
Qui purifie des sept péchés
Par la grâce septiforme.
María soror Lázari
Quæ tot commísit crímina
Ab ipsa fauce tártari
Redit ad vitæ límina.
Marie, sœur de Lazare,
Coupable de tant de fautes,
De la gueule même de l’enfer
Revient au seuil de la vie.
Ægra currit ad médicum
Vas ferens aromáticum
Et a morbo multíplici
Verbo curátur médici.
Malade elle court au médecin,
Portant un vase de parfum,
Et de sa multiple maladie
La parole du médecin la guérit.
Contríti cordis púnctio
Cum lacrimárum flúvio
Et pietátis áctio
Ream solvit a vítio.
La blessure du cœur contrit,
Un torrent de larmes
Et un acte d’amour
Absolvent la coupable de son vice.
Surgéntem cum victória
Jesum vidit ab inferis
Prima merétur gaudia
Quæ plus ardébat céteris.
Elle voit Jésus sorti de la mort,
Ressuscité et victorieux,
Cette joie lui était due en premier,
Car elle aimait plus que les autres.
Uni Deo sit glória
Pro multifórmi gratia
Qui culpas et supplícia
Remíttit, et dat prǽmia. Amen.
Gloire au Dieu unique
Pour sa grâce multiple :
Fautes et supplices il les remet,
Et donne les récompenses. Amen.
Le 21 juillet est dans le calendrier orthodoxe russe (8 juillet du calendrier grégorien) la fête de l’icône de la Mère de Dieu de Kazan, la plus populaire icône mariale de Russie. La divine liturgie retransmise par Soyouz TV l'était donc de la cathédrale de l’icône de la Mère de Dieu de Kazan à Kazan, capitale du Tatarstan, qui est l’une des républiques de la Fédération de Russie à majorité musulmane.
La cathédrale avait été dynamité en 1932. En 2015, le président du Tatarstan prit un décret par lequel il créait une Académie islamique à Bolgar (ancienne capitale du khanat bulgare de la Volga), et ordonnait la reconstruction de la cathédrale. Laquelle a été reconstruite dans son style « classique » d’origine (toute fin du XVIIIe siècle), et consacrée en 2011.
Il y avait là une bonne vingtaine d’évêques autour du métropolite de Kazan et du Tatarstan Cyrille, avec une nuée de prêtres et de diacres.
Paradoxalement on ne voit pas d’icône de Kazan pendant la divine liturgie, sauf fugitivement (à 38’37) : c’est elle pourtant qui est comme il se doit à gauche des portes royale.
Comme c’est le cas presque général, l’icône originale a disparu. Les « copies » les plus anciennes se trouvent à Moscou. Une version du XVIIIe siècle, achetée par des catholiques dévots de Notre Dame de Fatima, avait été offerte à Jean-Paul II, qui l’a remise à l’Eglise orthodoxe russe en 2004. Elle a été exposée à la cathédrale de l’Annonciation de Kazan. Car la cathédrale de l’icône n’avait pas encore été reconstruite.
Sur le plan le plus large on voit en haut à droite les fidèles qui font la queue pour se confesser (en gros plan à 2h10).
Les chœurs sont particulièrement somptueux, et il y a un diacre phénoménal (par exemple à 1h56’51, alors qu’il rappelle simplement la hiérarchie ecclésiastique).
L'icône de la cathédrale de Kazan de Moscou :
L'icône de la cathédrale de la Théophanie de Moscou :
Celle qui fut offerte à Jean-Paul II et qui se trouve aujourd'hui à Kazan :
La mienne :
« L’ancienne préface romaine de ce jour ne s’éloigne pas du même ordre de considérations », nous dit L’Année liturgique, à savoir la méditation de l’épitre et de l’évangile de ce jour.
Vere dignum tibi gratias agere, æterne Deus : et tuam misericordiam totis nisibus exorare, ne pro nostra nos iniquitate condemnes, sed pro tua pietate in via recta semper disponas. Nec sicut meremur delinquentibus irascaris, sed fragilitati nostrae invicta bonitate subvenias. Per Christum.
C’est une chose vraiment digne de vous rendre grâces, Dieu éternel, et d’implorer votre miséricorde de toutes les forces de notre âme, afin que nous ne soyons pas condamnés pour notre iniquité, mais mis et maintenus par votre bonté dans la voie droite. Ainsi n’aurons-nous pas à subir la colère méritée pour nos crimes, mais à bénéficier du secours que notre faiblesse tiendra de votre invincible bonté.
Telle est en effet la préface assignée au 9e dimanche après la Pentecôte dans le sacramentaire de saint Grégoire le Grand.
Saint Jérôme Émilien commençait souvent ses prédications aux paysans par ce texte du psalmiste : Hodie si vocem ejus audieritis, nolite obdurare corda vestra [Ps 94,8 : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, gardez-vous d’endurcir vos cœurs] ; il voulait dire par là que celui qui ne correspond pas à la grâce contracte une grave responsabilité. Ainsi, parce que l’Épouse des Cantiques avait tardé quelque peu à répondre à l’Époux frappant à la porte, celui-ci avait déjà passé outre quand elle ouvrit [Cantique des cantiques, 5, 2-6].
Hymne des deuxièmes vêpres de l’office de Paris et des bréviaires qui le suivaient (l’hymne des premières vêpres est ici).
Qui novus caelis agitur triumphus ?
Caelitum plausum comitentur hymni ;
Ecce lux cleri, Pater indigentum
Aethere splendet.
Quel triomphe réjouit le ciel ?
Unissons nos cantiques aux voix de esprits célestes :
le père des pauvres, la lumière du clergé,
brille au séjour de la gloire.
Facta, Vincenti, tua te perornant :
Caritas aptat capiti coronam ;
Teque, quam terris humilis parasti,
Gloria vestit.
Vos vertus, ô Vincent, sont votre parure :
la charité couronne votre tête,
et votre humilité sur la terre
est le vêtement de votre gloire.
Quam rudes olim populos docebas,
Veritas nunc se tibi tota pandit ;
Pauperi quidquid pia dextra fudit
Reddit Olympus.
La vérité que vous prêchiez aux peuples ignorants,
se montre maintenant à vous sans voiles ;
les biens que votre main charitable versa dans le sein des pauvres,
le Ciel vous les rend.
Te sacerdotes vel adhuc magistro,
Optimum Christi referunt odorem :
Pullulat per te sacra laetiori
Vinea foetu.
Les prêtres, formés à votre école,
répandent la bonne odeur du Christ :
par vous, l'Eglise, la vigne sainte,
a la joie de produire des fruits plus abondants.
Sed tibi quantum decus elaborant
Virgines castae sociaeque matres !
Pauperum gaudent, duce te fideles
Esse ministrae.
Mais quelle gloire ne recevez-vous pas de ces chastes vierges,
de ces mères réunies en société !
A votre exemple, elles se glorifient d'être
les fidèles servantes des pauvres.
Corde qui puro miseros levabas,
Disce nunc votis hominum rogari,
Te suum clamant inopes, amica
Turba, patronum.
Vous qui, d'un cœur si aimant, soulagiez les malheureux,
ne soyez pas insensible à nos vœux :
les pauvres, vos anciens amis,
vous proclament leur patron.
Summus aeterno sit honos Parenti ;
Par decus Nato miseros levanti ;
Sancte, sit compar tibi laus per omne,
Spiritus, aevum.Amen.
Gloire au Père éternel ;
gloire au Fils, qui soulage les malheureux ;
gloire au Saint Esprit,
pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.