Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liturgie - Page 3

  • Pâques

    Capture d’écran 2024-03-29 à 12.40.12.png

    Allelúia, allelúia. Pascha nostrum immolátus est Christus.
    Alléluia, alléluia. Le Christ, notre Pâque, a été immolé.

    « La plus frappante pensée de l’épître de ce jour a été appelée à devenir l’une des plus belles créations du chant choral », comme dit dom Dominic Johner. C’est le pendant de l’introït, qui est aussi « une des plus belles créations du chant choral », et peut-être la plus belle. L’introït est la contemplation divine du huitième jour, des retrouvailles éternelles du Père et du Fils dans le Saint-Esprit, l’alléluia est le chant de victoire du Fils de l’Homme immolé pour être notre Pâque (non exempt de très haute contemplation).

    A la fin on ne reprend pas l’alléluia parce qu’on poursuit aussitôt avec la séquence.

    Víctimæ pascháli laudes ímmolent Christiáni.
    A la victime pascale, que les Chrétiens immolent des louanges.

    Agnus rédemit oves : Christus ínnocens Patri reconciliávit peccatóres.
    L’Agneau a racheté les brebis : le Christ innocent a réconcilié les pécheurs avec son Père.

    Mors et vita duéllo conflixére mirándo : dux vitæ mórtuus regnat vivus.
    La vie et la mort se sont affronté en un duel prodigieux : l’Auteur de la vie était mort, il règne vivant.

    Dic nobis, María, quid vidísti in via ?
    Dis-nous, Marie, qu’as-tu vu en chemin ?

    Sepúlcrum Christi vivéntis et glóriam vidi
    resurgéntis,
    J’ai vu le tombeau du Christ vivant, et la gloire du ressuscité,

    Angélicos testes, sudárium et vestes.
    les témoins angéliques, le suaire et les linceuls.

    Surréxit Christus, spes mea : præcédet vos in Galilǽam.
    Il est ressuscité, le Christ, mon espérance : il vous précèdera en Galilée.

    Scimus Christum surrexísse a mórtuis vere : tu nobis, victor Rex, miserére.
    Nous le savons : le Christ est ressuscité des morts : ô Vous, Roi vainqueur, ayez pitié de nous.

  • Samedi Saint

    Capture d’écran 2024-03-28 à 15.08.14.pngCapture d’écran 2024-03-28 à 15.07.20.png

    Que fasse silence toute chair mortelle, quelle se tienne immobile, avec crainte et tremblement, et que rien de terrestre n’occupe sa pensée, car le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, s’avance pour être immolé et donné en nourriture aux fidèles, précédé des chœurs angéliques, avec toutes les Principautés et les Puissances des Cieux, les chérubins aux yeux innombrables et les séraphins aux six ailes, qui se couvrent la face, et qui chantent l’hymne : Alléluia, Alléluia, Alléluia.

    C'est le chant qui remplace l'hymne des chérubins lors de la célébration de la divine liturgie de saint Basile pendant la vigile pascale (généralement célébrée le samedi matin). Par le chœur des moniales de Minsk, et par le chœur du monastère Stretenski de Moscou.

    Cf. Zacharie 2,17 : "Que toute chair craigne devant la face du Seigneur, car il s'éveille depuis ses nuées saintes." (Avec le verbe que le Nouveau Testament utilise pour la résurrection.)

    Au XVIe siècle, cette hymne a fait l’objet d’une icône illustrant ce moment de la liturgie, avec tous les participants, des anges aux fidèles en passant par les saints. Avec sur les portes royales le tsar et le patriarche. A l’autel sont les « trois hiérarques » : saint Basile, saint Jean Chrysostome et saint Grégoire le Théologien.

    img_icons_4135.jpeg

    img_icons_4130.jpeg

    Celle-ci est du XVIIe siècle. Les anges déposent sur l’autel l’enfant Jésus qui a été porté en procession.

    img_icons_4169.jpeg

  • Vendredi Saint

    Crucifixion_of_Jesus,_Russian_icon_by_Dionisius,_1500.jpg

    Dionisius, 1500. Pour les deux groupes de personnages il s'était manifestement inspiré de l'icône du monastère de la Trinité Saint Serge, attribuée à André Roublev, et pour le Christ de celle de Prokhor de Gorodetz, à la cathédrale de l'Annonciation de Moscou.

    Crucifixion_(1420s,_Sergiev_Posad).jpg

    Распятие_Прохор_с_Городца_Благовещенский_собор.jpg

    La Passion selon saint Jean.

  • Jeudi Saint

    ℟. Una hora non potuístis vigiláre mecum, qui exhortabámini mori pro me ? * Vel Judam non vidétis, quómodo non dormit, sed festínat trádere me Iudǽis.
    ℣. Quid dormítis ? súrgite, et oráte, ne intrétis in tentatiónem.
    ℟. Vel Judam non vidétis, quómodo non dormit, sed festínat trádere me Iudǽis.

    Vous n'avez pu veiller une heure avec Moi, vous qui vous exhortiez à mourir avec Moi ? Ne voyez-vous donc pas Judas, comment il ne dort pas mais se hâte de Me livrer aux Juifs ?
    Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et prier de peur d'entrer en tentation.
    Ne voyez-vous donc pas Judas, comment il ne dort pas mais se hâte de Me livrer aux Juifs ?

    Le 8e répons des matines, par les moines de Solesmes, direction dom Gajard.

  • Maintenant les puissances célestes

    A la divine liturgie des dons présanctifiés, ce matin à l’église du Grand Chrysostome de Iekaterinbourg : le chant qui remplace l’hymne des chérubins lors de l’entrée des dons, qui sont déjà consacrés comme le souligne le texte.

    A 1h35’30” :

    Ны́не Си́лы Небе́сныя с на́ми неви́димо слу́жат, / се бо вхо́дит Ца́рь Сла́вы, се́ Же́ртва та́йная соверше́на дорино́сится. / - / Ве́рою и Любо́вию присту́пим, / да причастницы Жи́зни ве́чныя бу́дем. / Аллилу́иа, аллилу́иа, аллилу́иа.

    Maintenant les puissances célestes célèbrent invisiblement avec nous. Car voici que s'avance le Roi de gloire. Voici avec son escorte, le Sacrifice mystique déjà accompli.
    Approchons-nous avec foi et amour, afin de devenir participants de la vie éternelle. Alléluia, alléluia, alléluia.

    *

    Suivi à 1h40 de la Prière de saint Ephrem :

    Seigneur et Maître de ma vie, 
    l'esprit d'oisiveté, de domination, 
    de découragement et de paroles faciles, 
    éloigne de moi. (Prosternation)

    L'esprit de pureté, d'humilité,
    de patience et de charité,
    donne à ton serviteur. (Prosternation)

    Oui, Seigneur et Roi, 
    donne-moi de voir mes fautes
    et de ne pas juger mon frère, 
    car tu es béni dans les siècles des siècles. Amen.
    (Prosternation)

  • Mercredi Saint

    Capture d’écran 2024-03-26 à 14.59.53.png

    In nómine Jesu omne genu flectátur, cæléstium, terréstrium et infernórum : quia Dóminus factus est obœdiens usque ad mortem, mortem autem crucis : ideo Dóminus Iesus Christus in glória est Dei Patris.
    Dómine, exáudi oratiónem meam : et clamor meus ad te véniat.

    Qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers ; car le Seigneur s’est fait obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix : c’est pourquoi le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père.
    Seigneur, écoutez ma prière, et que mon cri parvienne jusqu’à vous.

    A la veille de la Passion, l’Église veut nous confirmer dans la foi par ce splendide cantique triomphal, afin que demain, voyant Jésus crucifié entre deux voleurs, nous nous souvenions que c’est précisément par son obéissance et son humiliation qu’il a mérité le triomphe de la résurrection et la destruction du règne de Satan. (Cardinal Schuster)

    Ce « cantique triomphal » est paradoxalement en mode 3, un mode contemplatif. La mélodie est d’abord rythmée par les finales identiques sur flectatur, infernorum et ad mortem, qui sont comme des conclusions du troisième mode à la quinte supérieure. Juste après, la mélodie descend pour la première fois à la tonique, en fait c’est une chute brutale, sur crucis, qui ne donne pas du tout l’impression d’une finale. Mais on a ensuite la belle et vraie finale développée sur Dei Patris, rappelant cette fois l’aspect contemplatif du mode.

    Fort bien chanté par Dominic Bevan, qui est ténor quand il n’est pas cantor.

  • "Voici l’Époux"

    Les matines des premiers Jours Saints sont dans la liturgie byzantine l'Office de l'Époux, en référence aux cinq vierge sages et cinq vierges folles : les premières participeront aux Noces, les autres trouveront porte close. Voici le « tropaire de l’Époux », chanté hier soir en l’église de l’Assomption de Palazzo Adriano (Sicile).

    Ἰδοὺ ὁ Νυμφίος ἔρχεται ἐν τῷ μέσῳ τῆς νυκτός, καὶ μακάριος ὁ δοῦλος, ὃν εὑρήσει γρηγοροῦντα, ἀνάξιος δὲ πάλιν, ὃν εὑρήσει ῥαθυμοῦντα. Βλέπε οὖν ψυχή μου, μὴ τῷ ὕπνῳ κατενεχθής, ἵνα μῄ τῷ θανάτῳ παραδοθῇς, καὶ τῆς βασιλείας ἔξω κλεισθῇς, ἀλλὰ ἀνάνηψον κράζουσα· Ἅγιος, Ἅγιος, Ἅγιος εἶ ὁ Θεός, διὰ τῆς Θεοτόκου ἐλέησον ἡμᾶς.

    Voici, l'Epoux arrive au milieu de la nuit. Et bienheureux le serviteur qu'Il trouvera veillant. Mais indigne celui qu'Il trouvera nonchalant. Veille donc, mon âme à ne pas sombrer dans le sommeil, afin de n'être pas livrée à la mort et enfermée hors du Royaume. Mais reviens à toi et chante : Tu es Saint, Saint, Saint, notre Dieu. Par la Mère de Dieu aie pitié de nous.

  • Mardi Saint

    ℟. Synagóga populórum circumdedérunt me : et non réddidi retribuéntibus mihi mala. * Consumétur, Dómine, nequítia peccatórum, et díriges justum.
    ℣. Júdica me, Dómine, secúndum justítiam meam, et secúndum innocéntiam meam super me.
    ℟. Consumétur, Dómine, nequítia peccatórum, et díriges justum.

    La synagogue des peuples m’a encerclé, ; et je n’ai pas rendu le mal à ceux qui m’en faisaient. La méchanceté des pécheurs sera anéantie, Seigneur, et du dirigeras le juste.
    Juge-moi, Seigneur, selon ma justice, et selon l’innocence qui est en moi.

    Tel est le troisième répons des matines de ce jour. Il vient du psaume 7 mais, comme on le voit, par bouts et dans le désordre, comme c'est souvent le cas dans la composition des anciens répons :

    8 et synagoga populorum circumdabit te :
    et propter hanc in altum regredere :
    5 si reddidi retribuentibus mihi mala,
    decidam merito ab inimicis meis inanis.
    9 Dominus judicat populos.
    Judica me, Domine, secundum justitiam meam,
    et secundum innocentiam meam super me.
    10 Consumetur nequitia peccatorum, et diriges justum,
    scrutans corda et renes, Deus.

    Dans les psaumes le mot « synagogue » est toujours (à une exception près) utilisé pour désigner l’assemblée des méchants (l’assemblée des justes se dit « ecclesia »). Le stique s’applique à l’évidence à la Passion. Dans le psaume c’est David qui s’adresse au Seigneur : « Lève-toi, Seigneur mon Dieu, suivant le précepte que tu as établi ; et la synagogue des peuples t’encerclera, à cause d’elle retourne dans les hauteurs. » Dans le répons c’est le Christ qui s’exprime, donc le pronom est mis à la première personne.

    Ensuite on prend une expression du verset 5. David (qui représente le Christ dans sa Passion) dit : « Si j’ai rendu le mal à ceux qui m’en avaient fait, que je succombe, justement et dénué de tout, devant mes ennemis. » Dans le répons la conjonction conditionnelle est supprimée : le Christ affirme simplement qu’il n'a pas rendu le mal pour le mal. C’est bien ce que dit le psaume, avec cette tournure du serment hébraïque « Qu’il m’arrive ceci et cela si… » Le répons supprime l'imprécation, qui était souvent supprimée du discours, et qui est inopportune quand c'est le Christ qui parle.

    Puis on va au verset 9, dont les stiques 2 et 3 sont repris tels quels, puis on termine par le début du verset 10, en ajoutant « Seigneur ».

    e-codices_csg-0390_172_medium.jpg

    Antiphonaire de Saint-Gall, fin du Xe siècle (le répons est le seul qui commenc par un S, un peu après la moitié de la page).

    Au moyen âge, le verset (℣.) du répons n’était pas, en général, le verset 9 du psaume 7, mais le verset 4 du psaume 3 :

    Tu autem Domine susceptor meus es, gloria mea, et exaltans caput meum.

    Mais toi Seigneur tu es mon soutien et tu élèves ma tête.

  • Lundi Saint

    « Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie… » Ainsi commence l’évangile de la messe de ce jour, qui ouvre les jours Saints. Historiquement, l’épisode de l’onction de nard par Marie a eu lieu la veille des Rameaux. Et c’était en effet six jours avant la Pâque juive. La liturgie latine, faisant de cet épisode l’évangile de ce jour, annonce la Pâque chrétienne : la veillée pascale aura lieu dans six jours.

    Donc, six jours avant la Pâque, Marie annonce la mort du Seigneur en embaumant ses pieds par une onction de nard « pistique » : le parfum de la foi.

    Tous les manuscrits grecs ont « πιστικῆς », génitif de pisticos, et tous les manuscrits latins ont « pistici », génitif de pisticos. Or ce mot n’existe pas en latin. On a gardé le mot grec pour être sûr de ne pas mal le traduire, et pour souligner le mystère. Le mot grec vient de pistis, la foi. Pisticos, c’est ce qui relève de la foi. Le nard pistique est donc le parfum de la foi. Versé par Marie de Béthanie, il répand sa bonne odeur dans toute la maison, et dans l’évangile de saint Marc Jésus dit que partout où l’on prêchera l’Evangile on racontera ce qu’elle a fait : « in universo mundo », dans l’univers entier se répandra l’odeur de ce parfum, la foi.

    Or par sa mort le 6e jour le Seigneur nous laissera son corps et son sang sous la forme d’un sacrement de la foi.

    Voici que nous passons à un plan supérieur, par rapport au début de l’évangile de saint Jean.

    Aux noces de Cana, Jésus annonce la transsubstantiation du vin. C’est « le troisième jour », dit l’évangéliste (suggérant évidemment un autre « troisième jour »). Le jour avant ces trois jours, Jésus trouvait Philippe et Nathanaël. Le jour précédent, Pierre et André étaient déjà devenus des disciples. Le jour précédent, Jean avait baptisé Jésus et avait témoigné avoir vu l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.

    Donc, six jours avant les noces de Cana, c’était le baptême de Jésus : l’onction du Saint-Esprit. Qui annonçait « le calice que je dois boire, le baptême dont je dois être baptisé », au sixième jour après l’onction de Béthanie. Pour recréer l’homme, qui avait été créé le sixième jour.

  • Dimanche des Rameaux

    Dans la liturgie byzantine on chante l’hirmos de lé 9e ode des matines pendant la bénédiction des Rameaux :

    Бог Госпо́дь, и яви́ся нам, / соста́вите пра́здник, / и веселя́щеся прииди́те, / возвели́чим Христа́, / с ва́иями и ве́твьми, пе́сньми зову́ще: / благослове́н Гряды́й // во и́мя Го́спода Спа́са на́шего.

    Le Seigneur est Dieu et Il nous est apparu. Célébrez la fête, venez, réjouissez-vous. Exaltons le Christ avec les rameaux et les palmes en chantant : Béni est Celui qui vient au Nom du Seigneur, notre Sauveur.

    Ici par le chœur des frères du monastère (féminin) Sainte-Elisabeth de Minsk.

    *

    Les deux tropaires et le kondak, dans l’église d’un village de Crimée, Mysovoïe, en 2019.

    О́бщее воскресе́ние/ пре́жде Твоея́ стра́сти уверя́я/ из ме́ртвых воздви́гл еси́ Ла́заря, Христе́ Бо́же./ Те́мже и мы, я́ко о́троцы побе́ды зна́мения нося́ще,/ Тебе́ Победи́телю сме́рти вопие́м:/ оса́нна в вы́шних,// благослове́н Гряды́й во и́мя Госпо́дне.

    Confirmant la Résurrection commune avant Ta Passion, Christ Dieu, Tu as relevé Lazare des morts. Et nous, portant comme les enfants les signes de la victoire, Dieu qui as vaincu la mort, nous Te disons : Hosanna au plus haut des cieux, Béni est Celui qui vient au Nom du Seigneur.

    Спогребшеся Тебе крещением, Христе Боже наш,/ безсмертныя жизни сподобихомся Воскресением Твоим,/ и воспевающе зовем:/ осанна в вышних,// благословен Грядый во имя Господне.

    Ensevelis avec Toi dans le baptême, Christ notre Dieu, rendus dignes de la vie immortelle par Ta Résurrection, nous Te chantons : Hosanna au plus haut des cieux, Béni est Celui qui vient au Nom du Seigneur.

    На престоле на небеси, на жребяти на земли носимый Христе Боже, ангелов хваление, и детей воспевание приял еси зовущих Ти: благословен еси грядый Адама воззвати.

    Ô Christ, Dieu sur le Trône dans le ciel, et porté par un petit âne sur la terre, Tu as reçu la louange des Anges et la célébration des enfants qui Te disent : Tu es béni, Toi qui viens rappeler Adam.