Hymne de saint Odon de Cluny, par les moines de l’abbaye Sainte Marie Madeleine du Barroux (la mélodie est celle de l'hymne des vêpres des vierges Jesu corona virginum).
Lauda mater Ecclesia
Lauda Christi cleméntiam
Qui septem purgat vítia
Per septifórmem grátiam.
Loue, Eglise notre mère
Loue la clémence du Christ
Qui purifie des sept péchés
Par la grâce septiforme.
María soror Lázari
Quæ tot commísit crímina
Ab ipsa fauce tártari
Redit ad vitæ límina.
Marie, sœur de Lazare,
Coupable de tant de fautes,
De la gueule même de l’enfer
Revient au seuil de la vie.
Ægra currit ad médicum
Vas ferens aromáticum
Et a morbo multíplici
Verbo curátur médici.
Malade elle court au médecin,
Portant un vase de parfum,
Et de sa multiple maladie
La parole du médecin la guérit.
Contríti cordis púnctio
Cum lacrimárum flúvio
Et pietátis áctio
Ream solvit a vítio.
La blessure du cœur contrit,
Un torrent de larmes
Et un acte d’amour
Absolvent la coupable de son vice.
Surgéntem cum victória
Jesum vidit ab inferis
Prima merétur gaudia
Quæ plus ardébat céteris.
Elle voit Jésus sorti de la mort,
Ressuscité et victorieux,
Cette joie lui était due en premier,
Car elle aimait plus que les autres.
Uni Deo sit glória
Pro multifórmi gratia
Qui culpas et supplícia
Remíttit, et dat prǽmia. Amen.
Gloire au Dieu unique
Pour sa grâce multiple :
Fautes et supplices il les remet,
Et donne les récompenses. Amen.
Commentaires
Surpris, cher Yves, de voir le grand ami de l'Orient chrétien que vous êtes reproduire une hymne donnant en plein dans l'amalgame latin entre Marie de Béthanie et Marie de Magdala :)
Étonnant aussi que le Saint-Siège ait concédé, de mémoire vers 1995, à l'abbaye Sainte-Madeleine du Barroux un office propre allant dans le même sens.
Pour ce qui est de cette hymne de saint Odon, je me permets de préciser qu'elle figurait dans le Bréviaire romain de 1568 puis fut remplacée par une hymne de saint Robert Bellarmin : Pater supérni lúminis.
L'hymne de saint Odon, telle que la reproduit la Patrologie latine (PL 133, 514C-515A) comporte 7 strophes. Le Bréviaire de 1568 omettait la 5° alors que celle du Barroux n'a pas conservé la 3° :
Post fluxæ carnis scándala,
Fit ex lebéte phíala,
In vas transláta glóriæ,
De vase contuméliæ.
De plus, petite variante entre le Brév. 1568 et la PL : Jesum videt (Br. au présent) et Jesum vidit (PL, au parfait)...
C'est pour cela que je ne l'avais pas encore publiée sur mon blog...
L'amalgame est de nécessité au Barroux, mais la Marie qui est arrivée en Provence ne peut pas être celle de Magdala. C'est forcément la sœur de Lazare et de Marthe. J'ai beau avoir la plus grande sympathie pour le regretté père Bruck, et avoir lu avec la plus grande bienveillance son livre sur Marie-Madeleine, il ne me convainc pas du tout...
Marie arrivée en Provence l'a été avec Lazare et Marthe et Maximin et X et Y. Qu'elle soit la Marie de Magdala ou non est une autre question. On sera fixés au Paradis, rien ne presse.
Tous les esprits forts qui niaient la venue en Provence des amis de Jésus sont en pleine déconfiture. Même les Dominicains de la Ste Baume, très critiques dans le passé, n'ont plus aucun doute sur la véracité de la Tradition sur cette question.
Sainte Marie Madeleine 22 juillet
Sainte Marthe 29 juillet à Tarascon.