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Liturgie - Page 4

  • Lundi de la troisième semaine de carême

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    Plaque de retable, bronze doré et émaux, vallée de la Meuse, XIIe sicle, British Museum.

    La messe de ce jour est étroitement liée à la catéchèse baptismale des catéchumènes. La première lecture raconte comment le général syrien Naaman a été guéri de sa lèpre : le prophète Elisée lui demande de se baigner sept fois dans le Jourdain, et il est purifié.

    On insiste généralement sur le fait que Naaman doit se dépouiller de son orgueil pour être guéri : il est un grand personnage, et il croit qu’il va être reçu par Elisée avec tous les honneurs, et qu’Elisée va accomplir un miracle spectaculaire à la hauteur de son rang. Or Elisée ne le reçoit même pas et lui fait dire qu’il doit se baigner dans le fleuve – comme s’il n’y avait pas des fleuves en Syrie… Après un dernier mouvement d’orgueil, Naaman obéit au prophète (et à ses esclaves...), et il est purifié.

    Mais l’humilité requise de l’homme qui veut être guéri de sa lèpre (du péché) a son pendant (préalable) dans l’humilité de Dieu qui, de façon habituelle, ne fait pas de miracles éclatants, mais se sert des éléments les plus courants de la création pour faire passer sa grâce – sa vie éternelle et bienheureuse : l’eau du baptême, l’huile des diverses onctions, le pain de l’eucharistie… Ce qui est la suite logique de l’incarnation.

    C’est ce que Jésus tente de faire comprendre à ses concitoyens de Nazareth qui voudraient le voir accomplir un miracle, comme s’il était sur une scène de cabaret, ou sur une piste de cirque. Non seulement il ne fera pas de miracle devant des gens qui refusent de comprendre qui il est (alors qu’il vient de leur expliquer qu’il est le Messie dont Isaïe a prophétisé la venue), mais il leur déclare de façon à peine voilée, notamment par l’exemple de Naaman, que le salut sera apporté aux païens puisque les juifs refusent de croire.

    Alors on passe du baptême à une annonce de la Passion : les habitants de Nazareth sont en colère, ils se lèvent, ils le jettent « en dehors de la ville », et ils le conduisent « au sommet de la montagne » pour le précipiter en bas. Mais ce n’est pas encore son heure. Et l’évangile se termine par une affirmation de la toute-puissance divine de Jésus : « Mais lui, passant au milieu d’eux, allait. » L’imparfait montre la divine sérénité et majesté de Celui qui, à travers un assaut ponctuel, continue son chemin. Pourtant ils l’ont saisi, et ils vont le tuer. Mais il leur glisse entre les mains, en fait il disparaît. Et c’est la fin de la 22e section de l’évangile de saint Luc selon la numérotation d’Eusèbe de Césarée.

  • Troisième dimanche de carême

    L’évangile de ce dimanche paraît composite. Il y a d’abord Jésus qui chasse un « démon muet », et se fait accuser de chasser les démons par le prince des démons. Après la réponse de Jésus, qui clôt la discussion (« Mais si c’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, assurément le royaume de Dieu est arrivé jusqu’à vous ») il y a la parabole de l’homme fort et du plus fort qui le vainc, avec la conclusion, ou une sentence séparée : « Celui qui n’est point avec moi est contre moi, et celui qui ne recueille pas avec moi dissipe. » Puis il y a la parabole de l’esprit impur qui, chassé de sa « maison », revient avec sept autres esprits et reprend possession de la maison. Enfin il y a l’épisode de cette femme qui dit bienheureuse la mère de Jésus, et à qui il répond que bienheureux sont plutôt ceux qui gardent sa parole.

    En fait, ce dernier passage ne doit pas être lu dans la perspective qu’on lui donne dans les fêtes de la Sainte Vierge, mais comme la conclusion de tout ce qui précède : heureux celui qui écoute et met en pratique tout cet enseignement sur le démon.

    Après l’expulsion du démon muet et la controverse qui suit, Jésus souligne qu’il est, lui seul, plus fort que le démon, alors que l’homme confiant en ses propres forces succombe. C’est au milieu de l’évangile de ce dimanche qu’il y a le « plus fort » qui vainc le « fort armé ». C’est le seul emploi du verbe “nikao” (vaincre) dans les évangiles, avec le passage de saint Jean où Jésus dit : « J’ai vaincu le monde. »

    C’est ce verbe, dans la forme qu’il a dans cet évangile, au présent, à la troisième personne du singulier : NIKA, qui figure autour de la croix sur la prosphore, le pain qui va servir à l’eucharistie dans la liturgie byzantine.

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    IS XS NIKA : Jésus-Christ vainc. Le prêtre découpe la partie où figure cette inscription, et le cube ainsi obtenu s’appelle l’Agneau : c’est ce qui deviendra le corps du Christ. Voici comment le prêtre et le diacre procède, c’est d’une grande beauté.

    Avec la lance le prêtre fait par trois fois un signe de croix sur la prosphore, en disant à chaque fois :

    En mémoire de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ.

    Et le diacre ajoute à chaque fois :

    En tout temps, maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen.

    Puis avant chacune des incisions qui suivent, le diacre élève l'orarion et dit :

    Prions le Seigneur.

    Le prêtre incise la prosphore autour de l'empreinte pour en découper, en forme de cube, la partie centrale, appelée "Agneau" : il coupe d'abord le côté droit de l'empreinte (pour le prêtre, c'est le côté gauche) en disant :

    Comme une brebis, Il a été mené à l'immolation. Is 53,7

    Il coupe ensuite le côté opposé en disant :

    Et comme un agneau sans tache, muet devant celui qui le tond, ainsi Il n'ouvre pas la bouche. cf. Is 53,7

    Il coupe le côté supérieur en disant :

    Dans son abaissement, son jugement a été rendu. (Is 53,8)

    Il coupe enfin le côté inférieur en disant :

    Et son origine, qui la dira ? Is 53,8

    Le diacre dit ensuite :

    Enlève, maître.

    Le prêtre enfonce la lance du côté gauche de la prosphore (côté droit pour le prêtre), enlève l'Agneau après l'avoir détaché de la partie inférieure de la prosphore et le met sur la patène en disant :

    Car sa vie a été enlevée de la terre. Is 53,8

    Il retourne l'Agneau et le place l'empreinte contre la patène.

    Le diacre dit :

    Immole, maître.

    Le prêtre incise assez profondément l'Agneau en forme de croix, en disant :

    Il est immolé, l'Agneau de Dieu qui prend le péché du monde pour la vie et le salut du monde. (cf. Jn 1,29)

    Ensuite il retourne l'Agneau, l'empreinte au-dessus, et le place au milieu de la patène.

    Le diacre dit :

    Transperce, maître.

    Le prêtre, au moyen de la lance, fait une incision sur le côté droit de l'Agneau (côté gauche pour le prêtre) en disant :

    L'un des soldats, de sa lance, Lui transperça le côté, et aussitôt il en jaillit du sang et de l'eau. Et celui qui l'a vu en a rendu témoignage et son témoignage est véridique. (Jn 19,34-35)

    (Cela se passe sur la table de la Prothèse avant le début de partie publique de la divine liturgie. On aura une pensée pour les sinistres "experts" qui ont supprimé l'offertoire de la messe latine parce qu'il faisait "double emploi" avec la "prière eucharistique"...)

  • Une perle

    Ce soir, aux grandes vêpres byzantines du dimanche de la vénération de la Sainte Croix :

    Venez couple des premières créatures - déchu de la danse d'en-haut sous le plaisir amer du fruit de l'Arbre - que jadis par la jalousie du meurtrier de l'homme vous avez mangé - Voici que nous est donné l'Arbre tout vénérable en vérité - Venez l'embrasser dans la joie et dites lui avec foi - Tu es notre secours, croix toute digne d'être vénérée - Nous avons pris de ton fruit, nous avons découvert l'incorruptibilité - Nous avons reçu la certitude du premier Eden et le grand Amour.

  • Samedi de la deuxième semaine de carême

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    Commentaire de saint Ambroise sur l’évangile de l’enfant prodigue, leçon des matines.

    Vous voyez que le divin patrimoine est accordé à ceux qui le demandent. Ne croyez pas qu’il y ait faute chez le père, parce qu’il a accédé au désir de son plus jeune fils. Aucun âge n’est trop faible pour le royaume de Dieu ; et la foi n’est pas alourdie par le poids des années. En demandant sa part, le jeune homme se jugeait capable de la gérer ; et plût à Dieu, cependant, qu’il ne se fût pas éloigné de son père, il n'eût pas connu l’inexpérience de son âge. C’est après qu’il eut déserté la maison paternelle et fut parti à l’étranger, qu’il commença à manquer. On a bien raison de dire qu’il a dissipé son patrimoine, celui qui s’est éloigné de l’Église.

    Il partit à l’étranger pour une région lointaine. Quel pire éloignement que de s’éloigner de soi-même, d’être séparé de sa propre vie, non par l’espace, mais par les mœurs ; d’en rester distant, non par des étendues de terre, mais par des passions, et d’être en divorce avec les Saints, par la barrière brûlante de la luxure mondaine. En effet, qui se sépare du Christ est un exilé de la patrie ; c’est un citoyen du monde. Mais nous, nous ne sommes pas des étrangers et des gens du dehors, mais nous sommes les concitoyens des Saints, et les familiers de Dieu. Car nous qui étions éloignés, nous avons été rapprochés par le sang du Christ. Ne jalousons pas ceux qui reviennent d’une région lointaine, parce que, nous aussi, nous avons vécu dans une région lointaine, comme l’enseigne Isaïe, car voici ce que vous y lisez : « Pour ceux qui demeuraient dans la région de l'ombre de la mort, une lumière s'est levée. » La région lointaine, c’est donc l’ombre de la mort.

    Mais pour nous, dont la face a reçu un esprit qui est le Christ Seigneur, nous vivons à l’ombre du Christ. Et c’est pourquoi l’Église dit : « A son ombre, j'ai désiré et me suis reposée. » L’enfant prodigue, en vivant dans la luxure, a consumé tout ce qui faisait la beauté de sa nature ; toi donc qui as reçu l’image de Dieu, qui as sa ressemblance, ne la détruis pas par une laideur contraire à la raison. Tu es l’œuvre de Dieu, ne dis pas au bois : Mon Père, c’est toi, pour ne pas devenir semblable au bois. En effet il est écrit : « Qu’ils leur deviennent semblables, ceux qui font » (ces idoles).

  • Au Kremlin

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    La divine liturgie patriarcale russe de ce matin était retransmise par Soyouz depuis la cathédrale de la Dormition du Kremlin. C’est l’occasion de voir cette église, la première construite en pierre à Moscou, au XVe siècle (dans le plus pur style médiéval russe par un architecte... italien), son iconostase de 16 mètres et 69 icônes et ses peintures murales, du XVIIe siècle.

    (Fête de saint Hermogène, patriarche de Moscou de 1606 à 1612, dont le tombeau se trouve dans cette cathédrale.)

  • Vendredi de la deuxième semaine de carême

    Le capitule, le répons et le verset des heures de tierce, sexte et none au temps du carême. Les répons et les versets sont tous pris du psaume 90, le grand psaume du carême.

    TIERCE

    Convertímini ad me in toto corde vestro, in jejúnio, et fletu, et planctu. Et scíndite corda vestra, et non vestiménta vestra, ait Dóminus omnípotens.
    ℟. Deo grátias.

    Maintenant donc, dit le Seigneur, convertissez-vous à Moi de tout votre cœur, dans le jeûne, et dans les larmes, et dans les lamentations. Déchirez vos cœurs et non vos vêtements, et convertissez-vous au Seigneur votre Dieu. (Joël 2,12-13)

    ℟.br. Ipse liberávit me * De láqueo venántium.
    ℟. Ipse liberávit me * De láqueo venántium.
    ℣. Et a verbo áspero.
    ℟. De láqueo venántium.
    ℣. Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.
    ℟. Ipse liberávit me * De láqueo venántium.

    C’est lui qui m’a délivré du filet des chasseurs. Et de la parole meurtrière.

    ℣. Scápulis suis obumbrábit tibi.
    ℟. Et sub pennis ejus sperábis.

    De ses épaules il te couvrira. Et sous ses ailes, tu espéreras.

    SEXTE

    Derelínquat ímpius viam suam, et vir iníquus cogitatiónes suas, et revertátur ad Dóminum, et miserébitur ejus, et ad Deum nostrum, quóniam multus est ad ignoscéndum. (Isaïe 55,7)
    ℟. Deo grátias.

    Que l'impie abandonne sa voie et l'homme d'iniquité ses pensées, et qu'il revienne au Seigneur, car Il aura pitié de lui ; et à notre Dieu, parce qu'Il est large pour pardonner.

    ℟.br. Scápulis suis * Obumbrábit tibi.
    ℟. Scápulis suis * Obumbrábit tibi.
    ℣. Et sub pennis ejus sperábis.
    ℟. Obumbrábit tibi.
    ℣. Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.
    ℟. Scápulis suis * Obumbrábit tibi.

    De ses épaules, Il te couvrira. Et sous ses ailes, tu espéreras.

    ℣. Scuto circúmdabit te véritas ejus.
    ℟. Non timébis a timóre noctúrno.

    Sa vérité t’entourera d’un bouclier. Tu ne craindras pas les terreurs de la nuit.

    NONE

    Frange esuriénti panem tuum, et egénos vagósque induc in domum tuam: cum víderis nudum, óperi eum, et carnem tuam ne despéxeris.
    ℟. Deo grátias.

    partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les pauvres et ceux qui n'ont pas d'asile ; lorsque tu verras un homme nu, couvre-le, et ne méprise pas ta propre chair. (Isaïe 58,7)

    ℟.br. Scuto circúmdabit te * Véritas ejus.
    ℟. Scuto circúmdabit te * Véritas ejus.
    ℣. Non timébis a timóre noctúrno.
    ℟. Véritas ejus.
    ℣. Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.
    ℟. Scuto circúmdabit te * Véritas ejus.

    Sa vérité t’entourera d’un bouclier. Tu ne craindras pas les terreurs de la nuit.

    ℣. Ángelis suis Deus mandávit de te.
    ℟. Ut custódiant te in ómnibus viis tuis.

    Dieu a ordonné à ses anges de te garder dans toutes tes voies.

  • Saint Cassien

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    Le 29 février, dans le calendrier byzantin, c’est saint Jean Cassien. En russe saint Kassian. Les Russes racontent qu’un jour saint Cassien et saint Nicolas, descendus du paradis, se promenaient dans la campagne. Ils rencontrent un moujik dont la charrette est embourbée et qui leur demandent de l’aider. Saint Cassien lui répond qu’il ne peut pas, parce qu’il salirait son vêtement céleste et qu’il ne pourrait pas se présenter devant le Seigneur avec un vêtement maculé. Saint Nicolas descend dans la boue, met son épaule sous la charrette, et la dégage.

    A la fin de leur promenade, ils retournent au paradis. Le Seigneur dit à saint Nicolas : Comment oses-tu te présenter devant moi avec un vêtement plein de boue ? Saint Nicolas explique ce qui s’est passé. Alors le Seigneur, en colère contre saint Cassien, décide que sa fête ne sera célébrée que tous les quatre ans, et celle de saint Nicolas deux fois par an (6 décembre et 9 mai).

    *

    Jean Cassien n’est pas saint selon l’Eglise de Rome, parce que « saint » Prosper d’Aquitaine le poursuivait de sa vindicte et en faisait le héraut du « semi-pélagianisme », ce qui est proprement absurde, sauf à être comme Prosper un augustiniste extrémiste. S’il y a chez lui une formule qui peut être comprise comme semi-pélagienne, le contexte ne l’est pas du tout.

    Il se trouve que Jean Cassien est le seul auteur nommément cité par saint Benoît dans sa Règle : le seul auteur dont il recommande explicitement la lecture. Parce que, en effet, les Conférences de Cassien sont un sublime résumé de l’enseignement des pères du désert, et qu’elles continuent d’être lues aujourd’hui alors que les écrits de Prosper n’intéressent personne.

    On peut faire confiance à saint Benoît, comme à saint Grégoire le Grand qui voyait évidemment Jean Cassien comme un saint.

  • Jeudi de la deuxième semaine de carême

    Les deux lectures forment un parallèle voulu, et nous montrent les deux camps : le bien et le mal. Dans la leçon nous entendons Jérémie, le prédicateur du Carême : « Maudit soit le méchant qui met sa confiance dans le monde, il ressemble à l’arbre aride du désert ; béni soit le bon, il ressemble à l’arbre vert, planté sur les bords du ruisseau. » L’image de l’arbre est une image très aimée. Sur les anciennes mosaïques, l’olivier et le palmier symbolisent les enfants de Dieu ; les textes liturgiques comparent souvent le juste au palmier, au cèdre, à l’olivier. Le Prophète gémit sur le cœur pervers et inconnaissable de l’homme. Mais ce cœur impénétrable, quelqu’un le pénètre, un seul, celui qui sonde les reins et les cœurs.

    Le Graduel est l’écho de la leçon : « Aie pitié, ô Dieu ! »

    L’Évangile nous présente la même image dans la magnifique parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare. Cet Évangile peut nous enseigner beaucoup de choses :

    1. La véritable valeur du malheur et du bonheur terrestres. N’est-ce pas précisément le bonheur et le malheur qui constituent pour beaucoup un terrible écueil ? Nous devons nous rendre compte de ceci : une vie remplie de joie terrestre, de richesse et de jouissance, quelle que soit sa durée et l’abondance de ses plaisirs, n’est qu’un bonheur apparent, si elle doit être suivie de l’enfer éternel ; une vie chargée de privations, de souffrances, de maladies, d’humiliations, est une vie heureuse, si elle conduit à l’éternel bonheur. Deux classes d’hommes, surtout, ont besoin de la protection de la foi : les fortunés et les infortunés du monde. (« Ne me donne pas la richesse, ni la pauvreté, donne-moi juste autant qu’il me faut »). Les premiers chrétiens ne pensaient pas comme les hommes d’aujourd’hui. Ils vivaient dans l’au-delà, ils étaient des étrangers, leur patrie était dans le ciel. Le martyre était la conclusion désirée d’une vie de privations.

    2. Celui qui n’emploie pas les moyens ordinaires de la foi et de la piété n’a pas à espérer de conversion ; il ne doit pas attendre que Dieu fasse un miracle en sa faveur. « Ils ne croient pas l’Église ; ils ne croiront pas, même si quelqu’un ressuscite des morts. »

    3. L’Église nous fait jeter un regard sur le triste séjour de l’enfer. Il y a un enfer et il nous menace tous, il me menace, il vous menace. Terrible vérité ! Le Christ ne veut pas nous effrayer, mais nous avertir.

    Dom Pius Parsch

  • Le Triduum interdit

    Le cardinal Nichols, archevêque de Westminster, interdit la célébration du Triduum pascal selon la tradition liturgique latine dans tout son diocèse (donc dans le grand Londres au nord de la Tamise).

    Il a déclaré qu'il avait pris sa décision conformément aux « paramètres fixés par le Saint-Siège ». Car ce sont des « paramètres » qui règlent la liturgie de la néo-Eglise…

    Le cardinal Nichols avait déjà supprimé les confirmations dans le rite traditionnel.

  • Mercredi de la deuxième semaine de carême

    La station romaine est en la basilique Sainte Cécile.

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    Cécile, qui parée de bracelets d’or et de gemmes byzantines resplendit sur la mosaïque absidale de Paschal Ier, évoque le souvenir d’Esther demandant au roi persan le salut de sa propre nation. La prière de Mardochée, rapportée dans la lecture de ce jour (Esth., XIII, 8-17), décrit au vif les préoccupations des Romains du VIIe siècle, quand la ville éternelle fut assiégée plusieurs fois, en sorte que, les cimetières des martyrs ayant été abandonnés au saccage des Lombards, et les basiliques suburbaines ayant été délaissées, il semblait que la douleur et les larmes étouffaient dans la gorge les joyeux chants psalmodiques qui, en d’autres temps, avaient réjoui la liturgie. On trouvait son compte à répéter la prière de Mardochée : « Ne fermez pas la bouche de ceux qui vous chantent un hymne de louange » ; ces paroles éclairent aussi la position de Cécile — la céleste patronne du chant sacré — quand, au son des cithares, durant le banquet nuptial, elle chantait intérieurement au Seigneur : « Gardez mon cœur sans tache, afin que je ne sois pas outragée. »

    Bienheureux cardinal Schuster.

    La mosaïque commandée par Pascal Ier (817-825) montre à la droite du Christ saint Paul puis sainte Cécile qui pose son bras sur l’épaule du pape (lequel a une « auréole » carrée montrant que la mosaïque est réalisée de son vivant). Sainte Cécile est couronnée pour montrer qu’elle est la patronne de l’église. (A la gauche du Christ il y a saint Pierre, puis saint Valérien, l’époux de Cécile, et sainte Agathe.)