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Famille - Page 11

  • Les tordus

    Extrait de la Relation finale du synode, plus précisément des paragraphes qui ont recueilli le moins de signatures... sur les « divorcés remariés » bien sûr… (Ma traduction en attendant l'officielle):

    « Tout en soutenant une règle générale, il faut reconnaître que la responsabilité face à certains actes ou certaines décisions ne sont pas les mêmes dans tous les cas. Le discernement pastoral, tout en tenant compte de la conscience bien formée de la personne, doit assumer ces situations. Les conséquences des actes ne sont pas nécessairement les mêmes dans tous les cas. »

    « Le processus d’accompagnement et de discernement oriente ces fidèles vers la prise de conscience de leur situation devant Dieu. L’entretien avec le prêtre, au for interne, contribue à la formation d’un jugement correct sur ce qui fait obstacle à la possibilité d’une plus pleine participation à la vie de l’Eglise et de mesures qui peuvent la favoriser et la faire grandir. »

    Oh non, on ne dit pas que les « divorcés remariés » peuvent communier, mais on ne voit pas de quoi d’autre il peut s’agir, au terme de l’entretien en conscience au for interne…

    Cette irruption du « for interne » était la dernière cartouche du clan Kasper. Elle figure donc dans le texte. Ils ont gagné, même s’il reste à l’expliciter, mais ça ce sera le travail du pape, en relation avec la décentralisation de l’Eglise synodale…

    On manipule sournoisement les mots « discernement », « conscience », « for interne » et l’on retourne à la fin des années 60, quand les « théologiens » qui bataillaient contre Humanae vitae avaient brandi le « for interne » pour expliquer que l’on pouvait passer outre l’interdiction de la contraception. L’idée était de Bernhard Häring, et elle a été reprise au synode explicitement comme venant de Bernhard Häring. Lequel ne peut pas savourer sa victoire, puisqu’il est mort en 1998.

    Pour une analyse générale du document, voir le blog de Jeanne Smits. On relèvera notamment ceci:

    (…) il n’est nullement question du caractère peccamineux de l’acte homosexuel, du devoir d’aider les personnes à sortir du style de vie « gay » et du danger de l’activité homosexuelle, dommageable pour la santé et mortelle pour l’âme.

     C’est d’ailleurs une caractéristique du texte : il ne parle de péché et de pécheurs que de manière générale, toujours en rapport avec la rédemption mais sans jamais rappeler que le salut des âmes est mis en cause dans les situations objectivement désordonnées comme l’union civile ou le remariage après divorce.

     (…)

    Accueil, accompagnement : ce sont les mots clefs du document où manque cruellement en revanche le rappel des fins dernières.

  • Changer sans changer...

    Avant-hier, lors de la conférence de presse quotidienne de la Pravda vaticane sur ce qui se passe au synode, le cardinal Gracias, membre du G9 du pape, membre du comité nommé par le pape pour rédiger la relation finale du synode :

    « Familiaris consortio a abordé de nombreux problèmes, mais il date du temps de saint Jean-Paul II. Le monde a changé, et même beaucoup. C’est pourquoi les défis eux-mêmes ont changé. (…) C’est toute l’idée du synode : comment faire face à ce défi d’aujourd’hui [les « divorcés remariés »], la doctrine restant la même, le principe de la foi restant le même, (…) comment pouvons-nous cependant aider les gens dans un nouveau climat sociologique, économique, politique, et aussi idéologique : comment y répondre ? Ce ne sera pas la même chose, mais la doctrine, naturellement, ne sera pas changée. »

    François, hier, dans l’homélie de la messe :

    « Les temps changent et nous, les chrétiens, nous devons changer continuellement. Nous devons changer, solides dans la foi en Jésus-Christ, solides dans la vérité de l’Évangile, mais notre attitude doit bouger continuellement selon les signes des temps. »

    Et pour cela, bien sûr, « nous devons nous ouvrir à la force de l’Esprit ».

    En confondant le Saint-Esprit avec l’esprit du monde qui demande à l’Eglise de changer la signification des paroles du Verbe.

  • L’holocauste

    Extrait d’une interview de Mgr Krzysztof Białasik, évêque (polonais) d’Oruro en Bolivie, délégué au synode, à Radio Vatican. (On a déjà rencontré Mgr Białasik ici.)

    Il y a différentes influences qui promeuvent les idéologies contre la famille. L’une d’elles est le gender. Cette idéologie, qui détruit la vie et soutient l’avortement, les unions homosexuelles et l’adoption d’enfants par eux, l’euthanasie – donc cela promeut la mort. Comme Jean-Paul II l’a dit, c’est une culture de mort. Dieu est le seigneur de la vie et non de la mort. Par conséquent, nous travaillons pour que la famille trouve de nouvelles impulsions de vie.

    Aujourd’hui l’avortement est un problème très grave. Dans de nombreux endroits, comme en Bolivie, certains médecins disent que l’avortement n’est pas un problème, mais juste une petite opération, la suppression de « grosseurs composées de quelques cellules ». Mais nous savons bien, et l’Eglise l'enseigne : l’être humain doit être protégé à partir du moment de la conception. On pensait autrefois que le sein de la mère était l’endroit le plus sûr, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Beaucoup de femmes pensent : « C’est mon corps ! » Mais ce n’est pas leur corps, c’est une autre personne. Les parents n’ont pas le droit de tuer, parce que c’est un assassinat. Aujourd’hui l’avortement est un holocauste à l’échelle mondiale. Je l’appelle la troisième guerre mondiale. Elle se fait avec des gants blancs, mais c’est un holocauste.

  • Berk

    Extrait du VIS de ce jour :

    Les Circuli Minores ont analysé les besoins particuliers des familles en situation irrégulière ou délicate, reconnaissant selon le groupe anglophone présidé par Mgr Mark Benedict Coleridge (Australie) que les personnes qui cohabitent sont dans une situation différente des divorcés remariés civilement. Tout en affirmant que la pratique du vivre ensemble, si répandue dans de nombreuses cultures contemporaines ne peut être considérée comme un bien en soi, on doit reconnaître qu'il peut y avoir le bien parmi ceux qui vivent en couple hors mariage.

    Nous savons, a établi le groupe francophone présidé par Mgr.Laurent Ulrich (France), "qu'il existe tant d'autres familles qui s'estiment souvent elles-mêmes éloignées de cet idéal, et d'autres qui ne pensent même pas qu'il soit peu ou prou fait pour elles. Familles divisées, familles recomposées, familles monoparentales, familles sans mariage même civil. Ces familles réelles nous ne pouvons pas les tenir à l'écart, nous ne voulons pas penser que leur chemin ne les rapproche pas du Dieu, qui aime et attire à lui tous les hommes. Nous croyons qu'en elles vit l'Esprit du Seigneur qui inspire bien des comportements de leur vie. Cela ne retire rien aux familles chrétiennes que nous soutenons et encourageons".

    Ce qui était la vie normale, vécue par d’innombrables familles, est maintenant qualifié d’« idéal » quasiment inatteignable, et ce qui compte pour l’Eglise c’est de reconnaître la présence du Saint-Esprit dans les couples vivant en état d’adultère, de fornication, de relations contre-nature…

  • Les mariages de l’invasion islamique

    1181588922.jpgLe P. Boulos Garas, curé de Charm el-Cheikh, dans son intervention au synode, a mis en garde contre les mariages mixtes, à savoir entre un musulman et une chrétienne. Ces mariages ne servent que l’islam et finissent souvent mal. En ce temps où se multiplient les « réfugiés » en Occident, ils sont un vecteur de l’invasion islamique. (Ma traduction du texte anglais.)

    Je tiens à exprimer ma profonde inquiétude et préoccupation face à une large tendance socio-culturelle dans les zones touristiques, comme Charm el-Cheikh, celle des mariages mixtes entre femmes chrétiennes de Russie et d’Europe avec des musulmans. (Sous la loi islamique, seuls les hommes musulmans peuvent se marier avec des femmes d’autre religion.)

    Cette tendance, qui va avec les déplacements massifs de population, le nombre croissant de réfugiés et de migrants en Europe, ne touche pas seulement les pays musulmans ou les zones touristiques. Elle affecte aussi l’Occident. De ce fait, elle mérite d’être sérieusement examinée et étudiée. Nous parlons de familles, de différentes notions de morale, et de la double appartenance culturelle et religieuse.

    A cet effet, permettez-moi de mentionner un excellent document de la Conférence épiscopale italienne, publié en 1990, qui décourage comme il faut les mariages mixtes, particulièrement avec les musulmans, à cause de « profondes différences ».

    Nous ne devons pas oublier que la loi islamique autorise la polygamie et que le Coran exige que les pères donnent à leurs enfants une éducation islamique.

    En bref, il y a une « anthropologie culturelle et religieuse profondément différente », qui peut facilement se transformer en une crise majeure pour les couples mixtes et conduire à une rupture, avec des déchirements irréparables, qui rejaillissent gravement sur les enfants.

    Dans le même temps, je me demande souvent avec stupéfaction et tristesse pourquoi la « partie chrétienne » abandonne si facilement son affiliation culturelle, sa foi et son identité, pour réaliser le plan islamique d’« invasion démographique ».

    La question que nous devons maintenant poser est de savoir ce que l’Eglise peut faire pour aider ces familles et ces femmes, qui sont souvent trompées et abusées. Ce qu’elle peut faire pour aider leurs enfants, qui sont souvent à la dérive et en détresse. Je confie cette sollicitude paternelle à Votre Sainteté et leur cause aux pères du Synode.

  • La famille...

    Dans La Croix de ce jour (via Le Salon Beige):

    La Croix.jpg

  • L’avertissement du P. Spadaro

    Le P. Antonio Spadaro est le directeur de la revue jésuite Civilta cattolica, il est un des principaux confidents et conseillers du pape (et même celui qu’on voit le plus à Sainte-Marthe), et il a été nommé par le pape membre de l’assemblée synodale sur la famille.

    Il a donné hier une interview à Radio Vatican.

    Ce synode est un « moment très délicat », dit-il, car « ce qui est en jeu c’est la relation entre l’Eglise et le monde ». Et il le répète : « Ce qui est vraiment en jeu ici, dans ce synode, c’est voir comment l’Eglise doit vivre sa relation avec la réalité d’aujourd’hui, qui a de grands défis, de grands changements, et qui est très diverse selon les endroits de la terre. »

    Alors on lui demande quel est le rapport entre ce synode et le Jubilé de la Miséricorde. Réponse :

    - Ce thème a émergé dans les groupes… En fait c’est le pape lui-même qui a établi cette forte connexion : il l’a fait explicitement le 6 juillet, dans son homélie à Guyaquil, au cours de sa visite apostolique en Equateur. Fondamentalement, ce que nous sommes en train de vivre, ce n’est pas seulement un synode, qui a débuté en 2013 avec le fameux questionnaire, puis a passé la première étape synodale et maintenant nous vivons la seconde. Mais cela aboutira au Jubilé de la Miséricorde, et ça ne finira pas là… Il faut comprendre que nous vivons un processus ecclésial de grande ampleur. Il n’est donc pas étonnant qu’il y ait des moments de fatigue, des blocages, des difficultés et des tensions… Mais il y a aussi la joie de construire l’histoire ensemble…

    Bref, il faut s’attendre au pire, mais pas tout de suite. C’est au nom de la « miséricorde », donc en son jubilé, que seront prises les (premières) décisions.

    On lui dit ensuite que certains demandent qu’on redécouvre le sens du péché, et on lui demande quelle est la relation entre le péché et la miséricorde.

    — La proclamation de l’Evangile, qui est que le Seigneur est mort pour nous, est mort pour moi, n’est pas l’annonce du péché. Il faut bien comprendre que la réalité de l’annonce de l’Evangile est une annonce de la miséricorde : à la lumière de la miséricorde du pardon du Seigneur, je comprends mon péché, parce que le risque est de tomber dans une sorte de grand sentiment de culpabilité. Alors, s’il n’y a pas la perception du Dieu miséricordieux, le sentiment du péché est seulement un sentiment de culpabilité, qui est souvent inutile.

    Et encore, sur la relation entre vérité et miséricorde :

    La miséricorde est la vérité de l'Evangile. Ainsi, toute opposition entre doctrine et pastorale, entre miséricorde et vérité, n'a pas de sens. La doctrine de l'Évangile, qui est l'enseignement du Seigneur, est l'enseignement de la miséricorde. Tout découle de là.

  • Une pendule à l’heure

    Si nous oublions de situer les exigences de l’Evangile dans la perspective de la Vie éternelle, elles nous paraissent hors de portée (cf. Mt 19,25) voire inhumaines. Nous faisons comme si l’amour conjugal, ou revendiqué comme tel, était la finalité de notre existence. Or le mariage vécu selon l’Evangile n’est que le chemin ordinaire pour avancer vers le Royaume des Cieux, là où « on ne se marie pas ». Il n’est pas le but mais un signe et un chemin. Le but n’est pas le mariage mais l’Alliance. Si certains ne peuvent se marier (cf. Mt 19,12), tous peuvent entrer dans l’Alliance.

    Extrait d’un texte de Mgr de Germay, évêque d’Ajaccio, à lire sur le site de la CEF.

  • "Gravement défectueux"

    « Nous croyons que le texte de l’Instrumentum laboris est gravement défectueux. Il semble se mettre directement en opposition avec les enseignements du Magistère contenus dans Humanæ Vitæ et dans Veritatis Splendor. Le paragraphe 137 se présente lui-même en effet comme une explication de la signification d’Humanæ Vitæ, mais en réalité la vide de son enseignement central. »

    David Crawford, professeur associé de théologie morale et de loi de la famille de l’Institut pontifical Jean-Paul II à Washington, et Stephan Kampowski, professeur d’anthropologie philosophique à l’Institut pontifical Jean-Paul II à Rome, ont publié un texte montrant de façon profonde et détaillée en quoi le pragraphe 137 de l’Instrumentum laboris du synode dit le contraire de ce qu’il prétend dire.

    Ce texte, publié en français sur le blog de l'Homme Nouveau, est tout à fait remarquable, et son intérêt dépasse de loin le cadre du synode, en ce qu’il fait comprendre de façon précise ce qu’est la conscience et ce que sont les rapports entre la conscience et la vérité, entre la personne et le magistère :

    En présentant la conscience comme une faculté subjective qui se trouve en opposition dialectique avec la loi, l’Instrumentum laboris en propose une conception qui est incompatible avec les enseignements du Magistère de l’Église et qui porte atteinte à la dignité spirituelle de la personne humaine en tant qu’elle est capable de conformer ses propres actions à la vérité objective.

    Et il pointe l’un des défauts majeurs des deux synodes sur la famille :

    De manière regrettable, l’Instrumentum ne s’appuie pas sur la profonde théologie du corps de Jean-Paul II, une théologie qui refuse de considérer les normes morales objectives comme étant en tension avec le bien de l’homme ou avec la conscience de la bonté de l’acte conjugal.

    On se souvient qu’au premier synode n’avait été invité aucun représentant de l’Institut pontifical Jean-Paul II d’études sur le mariage et la famille… C’était tellement énorme que le pape a quand même nommé son vice-président parmi les nombreux « experts » du second synode.

    Ce texte est signé par de nombreux universitaires, dont quelques personnalités de l’univers intellectuel de Joseph Ratzinger…

  • Insupportable

    Lors du « briefing » quotidien de la Pravda vaticane sur le synode, le porte-parole de langue espagnole a raconté un moment « bouleversant » des interventions devant l’assemblée plénière, selon La Repubblica, dont le journaliste Antonello Guerrera dit même sur twitter que c’est « l’histoire qui a fait pleurer le Synode ». (C'est aussi sur Vatican Insider, qui rapporte des « paroles émotionnellement fortes ».)

    Comme chacun sait, depuis hier après-midi le synode ne parle plus, une fois de plus, que des « divorcés remariés »… Alors, un évêque (dont on ne nous dit pas le nom) a raconté que lors d’une messe de première communion, un petit garçon, recevant l’hostie dans la main, l’a cassée en deux pour en donner la moitié à son père, parce que celui-ci est divorcé et remarié et qu’il ne peut donc pas communier des mains du prêtre…

    Quand est-ce qu’on touche le fond, pour qu’on puisse remonter ?

    Addendum

    Cet évêque est Mgr Alonso Garza, de Piedras Negras, au Mexique. Il a expliqué que l'enfant avait bien compris son catéchisme, que Jésus est présent dans toute partie de l'hostie, et qu'on ne doit pas garder Jésus pour soi mais l'apporter à ses amis et à sa famille...