Extrait de la Relation finale du synode, plus précisément des paragraphes qui ont recueilli le moins de signatures... sur les « divorcés remariés » bien sûr… (Ma traduction en attendant l'officielle):
« Tout en soutenant une règle générale, il faut reconnaître que la responsabilité face à certains actes ou certaines décisions ne sont pas les mêmes dans tous les cas. Le discernement pastoral, tout en tenant compte de la conscience bien formée de la personne, doit assumer ces situations. Les conséquences des actes ne sont pas nécessairement les mêmes dans tous les cas. »
« Le processus d’accompagnement et de discernement oriente ces fidèles vers la prise de conscience de leur situation devant Dieu. L’entretien avec le prêtre, au for interne, contribue à la formation d’un jugement correct sur ce qui fait obstacle à la possibilité d’une plus pleine participation à la vie de l’Eglise et de mesures qui peuvent la favoriser et la faire grandir. »
Oh non, on ne dit pas que les « divorcés remariés » peuvent communier, mais on ne voit pas de quoi d’autre il peut s’agir, au terme de l’entretien en conscience au for interne…
Cette irruption du « for interne » était la dernière cartouche du clan Kasper. Elle figure donc dans le texte. Ils ont gagné, même s’il reste à l’expliciter, mais ça ce sera le travail du pape, en relation avec la décentralisation de l’Eglise synodale…
On manipule sournoisement les mots « discernement », « conscience », « for interne » et l’on retourne à la fin des années 60, quand les « théologiens » qui bataillaient contre Humanae vitae avaient brandi le « for interne » pour expliquer que l’on pouvait passer outre l’interdiction de la contraception. L’idée était de Bernhard Häring, et elle a été reprise au synode explicitement comme venant de Bernhard Häring. Lequel ne peut pas savourer sa victoire, puisqu’il est mort en 1998.
Pour une analyse générale du document, voir le blog de Jeanne Smits. On relèvera notamment ceci:
(…) il n’est nullement question du caractère peccamineux de l’acte homosexuel, du devoir d’aider les personnes à sortir du style de vie « gay » et du danger de l’activité homosexuelle, dommageable pour la santé et mortelle pour l’âme.
C’est d’ailleurs une caractéristique du texte : il ne parle de péché et de pécheurs que de manière générale, toujours en rapport avec la rédemption mais sans jamais rappeler que le salut des âmes est mis en cause dans les situations objectivement désordonnées comme l’union civile ou le remariage après divorce.
(…)
Accueil, accompagnement : ce sont les mots clefs du document où manque cruellement en revanche le rappel des fins dernières.