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  • Pas en phase…

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    Un groupe de mouvements pro-vie a fait circuler aujourd’hui à Rome un camion publicitaire avec une photo de Jean-Paul II accompagnée d’un texte sur le mariage, et un hommage au cardinal Caffara, récemment décédé, principal auteur des « Dubia » et premier président de l'Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille.

    Le camion a été arrêté par la police près de la place Saint-Pierre. Récit de ProVita :

    Sur la via della Conciliazione – incroyable mais vrai – le camion publicitaire a été arrêté par la police en civil et la police en tenue. Un commissaire du quartier de Borgo a demandé à Toni Brandi (le chef de ProVita) par téléphone quel était le but de cette initiative car, a-t-il dit : « le Cardinal Caffarra n’était pas en phase avec le pape François ». Brandi a répondu qu’ils commémoraient un saint homme, un prince de l’Eglise, et non un hérétique ou quelqu’un de séparé du pape régnant.

    Le camion a été arrêté pendant deux heures. Un interrogatoire a suivi, qui se poursuivra demain à midi au commissariat, où Brandi doit aller expliquer les raisons de son initiative. Le commissaire a dit qu’il était inquiet pour l’ordre public et interdisait que de nouvelles photos soient prises.

    Voici l’affiche incriminée. Quel message subversif contient-elle ? En quoi trouble-t-elle l’ordre public ? Est-il possible que dans un pays civilisé et démocratique, où existe la liberté de pensée et d’expression, on ne puisse pas commémorer un saint homme qui avec le pape alors régnant, Jean-Paul II, passa sa vie à défendre la vie depuis la conception et la famille fondée sur le mariage ?

    Jugez par vous-mêmes :

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    (Sur la photo de Jean-Paul II à Washington le 7 octobre 1979 : « NOUS NOUS LÈVERONS quand l’institution du mariage sera abandonnée à l’égoïsme humain ou réduit à un accord temporaire et conditionnel qui peut être facilement rompu, nous réagirons pour affirmer l’indissolubilité du lien du mariage. »)

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  • Le Liban dans l’œil du cyclone

    Thamer al Sabhan, le ministre saoudien des Affaires du Golfe, a déclaré que les actes d’agression (non définis et non identifiés) commis par le Hezbollah libanais soutenu par l’Iran feront que le gouvernement libanais sera « traité comme un gouvernement qui a déclaré la guerre à l'Arabie saoudite ». Le ministre a ajouté que le message avait été transmis à Saad Hariri. Lequel, en annonçant sa démission du poste de Premier ministre du Liban, évoquait des un complot du Hezbollah et de l’Iran pour l’éliminer.

    Saad Hariri (qui a aussi la nationalité saoudienne) a été reçu hier par le roi Salmane pour évoquer la situation libanaise, et il est allé ce midi évoquer la même situation libanaise à Dubaï avec le prince héritier d’Abou Dhabi. Sans doute pour démentir son assignation à résidence, puis il est retourné à Riyad.

    Le président libanais Michel Aoun attend que Saad Hariri revienne à Beyrouth pour accepter éventuellement sa démission. Jusque-là il reste Premier ministre en titre.

    Dimanche, dans son homélie, le cardinal Bechara Boutros Raï n’a pas caché son inquiétude. Il a appelé à « soutenir l’appel lancé par le Président libanais, Michel Aoun, afin que soit protégée et renforcée l’unité nationale, en faisant preuve de patience et de discernement dans les choix à prendre pour empêcher que le pays ne soit englouti dans la spirale des conflits qui continuent à tourmenter le Proche-Orient », selon le résumé de l’agence Fides. Le Liban, a ajouté le patriarche maronite, ne doit pas être poussé à s’aligner de manière coercitive sur « des axes régionaux ou internationaux qui ne correspondent pas à sa nature, à ses valeurs et au rôle qu’il joue en tant qu’élément de coopération, de stabilité et de coexistence dans la région ».

    Il est clair que l’Arabie saoudite s’irrite de voir l’importance qu’a prise le Hezbollah depuis la guerre en Syrie, et le renforcement du pôle iranien tant en Irak qu’en Syrie et au Liban. Mais on ne voit pas à quoi la déstabilisation du Liban (ou une guerre contre le Liban ?!) pourrait lui servir, et l’on ne voit pas non plus à quoi peut lui servir une humiliation de la minorité sunnite du Liban en la personne de son chef de file Hariri.

  • Consors paterni luminis

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    "Les hymnes du bréviaire", traduites par le P. Louis Gladu, Québec, 1913

  • UE

    Le Spiegel fait état d’une étude de l’armée allemande intitulée « Perspective stratégique 2040 » qui élabore six scénarios d’évolution de l’UE qui seraient « plausibles à l’horizon 2040 ».

    Parmi ces scénarios, il en est un qui juge donc « plausible » que l’élargissement de l’UE ait été abandonné et que d’autres Etats que le Royaume-Uni aient quitté la communauté, qui a perdu sa compétitivité. Un autre scénario juge « plausible » une UE divisée Est contre Ouest, avec un groupe de pays de l’Est qui réussissent à geler l’intégration européenne et qui sont rejoints par des pays de l’Ouest, certains des pays de l’Est adoptant même le « modèle politique de la Russie ».

    Dans les deux cas l'UE s'effondre.

    Ce qui est étonnant n’est assurément pas l’élaboration de ce genre de scénarios, mais que ce soit le fait d’une organisation aussi politiquement et européennement correcte que l’armée allemande.

  • Euthanasie

    Dans certains pays qui interdisent l’euthanasie ou le suicide assisté, la pratique d’arrêt d’alimentation et d’hydratation est considérée comme « éthiquement et légalement accessible ». Mais Ralf J Jox, de l’université de Munich, explique dans un article de BMC Medicine que l’arrêt d’alimentation et d’hydratation comporte non seulement l’intention de provoquer la mort, mais la provoque effectivement. Aussi, un médecin qui la pratique ou l’encourage se fait « instrument de la mort de ses patients », car la mort ne se produirait pas sans eux. Par conséquent, la position largement répandue y compris au sein des sociétés de soins palliatifs de désapprouver le suicide assisté, mais d’approuver l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation est « incohérente ».

    Donc la loi Leonetti a légalisé le « suicide assisté ». Donc l’euthanasie. C’est une évidence, mais quand on fait semblant de nier les évidences, il est bon parfois de les souligner.

  • Quand on ne connaît pas la musique…

    Dans le torrent des accusations d’agressions sexuelles, il y a celle de la soi-disant « écrivaine » Ariane Fornia (qui a 28 ans et n’a rien publié depuis dix ans…) à l’encontre de Pierre Joxe.

    Le hiérarque de la mitterrandie, qui est défendu par une vingtaine de ses anciennes collaboratrices, vient de répondre, en demandant des excuses publiques à cette « écrivaine » qui est la fille d’Eric Besson, comme le soulignent les gazettes, mais aussi de Sylvie Brunel (qui a quant à elle publié une bonne trentaine de livres, notamment pour défendre l’élevage industriel et les OGM…).

    Alexandra Besson, dite Ariane Fornia, a donc raconté sur son blog (ce qui a fait assurément exploser le nombre de ses lecteurs) que Pierre Joxe, un soir, à l’Opéra Bastille, l’avait sexuellement agressée. Qu’elle avait été sauvée, en quelque sorte, par l’arrivée de son père à l’entracte, mais qu’ensuite elle était tellement bouleversée qu’elle n’avait pas pu se « concentrer sur la mort des Dieux et les vocalises de la cantatrice ».

    « Ariane Fornia » aurait au moins pu faire l’effort de raconter quelque chose de crédible. Il est facile pour Pierre Joxe, qui, lui, connaît la musique, de faire remarquer qu’il s’agit de L’Or du Rhin, de Wagner, que cet opéra, qui est le prologue de la Tétralogie, est toujours joué sans entracte, qu’il n’y est pas question de la mort des dieux, et qu’on n’y trouve pas de vocalise de « la » cantatrice (qui sont trois sans compter les Filles du Rhin)…

    Ayant aperçu quelquefois l’imposante figure de Pierre Joxe à l’Opéra, je peux ajouter que ces gens-là se déplacent avec leur « cour », ce qui rend quelque peu difficile l’exercice d’une agression sexuelle…

  • En Arabie saoudite

    Samedi soir, quelques heures après la création par le roi Salmane d’une commission anticorruption dirigée par le prince héritier (et vice-Premier ministre etc.) Mohammed ben Salmane, 11 princes et 38 autres notables (ministres, anciens ministres, hommes d’affaires, dont le PDG du groupe Ben Laden) ont été arrêtés.

    Le conseil des oulémas a aussitôt réagi sur son compte Twitter que la lutte contre la corruption était aussi importante que le combat contre le terrorisme. (En septembre, ce sont plusieurs dizaines d’imams qui ont été arrêtés, notamment pour « extrémisme », mais certains pour libéralisme.)

    Parmi les personnalités arrêtées figure le fameux prince al-Walid ben Talal (20e fortune mondiale), que Jacques Chirac avait fait commandeur de la Légion d’honneur parce qu’il finançait des salles des « arts de l’islam » au Louvre – et il recevra ensuite la médaille de Grand Mécène et de Grand Donateur : « Grâce à vous, le Louvre, institution à vocation universelle, musée le plus visité sur la planète, mettra en lumière l’apport essentiel de l’Islam à notre culture, et à la longue épopée de l’humanité », dira Christine Albanel, ministre de la Culture, qui l’appelle « Monseigneur ».

    On ne sait pas ce que cache tout ce remue-ménage, ni d’ailleurs la démission surprise de Saad Hariri, mais ce qui est sûr est que le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane assoit son pouvoir, avec l’aval de son père, de façon spectaculaire.

    La démission de Saad Hariri inquiète au Liban, car elle peut remettre en cause le fragile équilibre politique. Elle a d’ailleurs été refusée par le président de la République jusqu’à son retour au Liban. Et elle peut remettre en cause la visite à Riyad du patriarche maronite, qui risque d’apparaître du coup comme une manœuvre politique.

    On ne peut que suivre les faits. Les questions trouveront des réponses quand d’autres faits les éclaireront…

  • Rosaire musulman ?

    Il devrait y avoir des limites au délire du « vivre ensemble ». On comprend qu’en Indonésie les catholiques marchent sur des œufs et fassent des efforts désespérés pour montrer aux musulmans qu’ils sont eux aussi des êtres humains, ce n’est pas une raison pour dire n’importe quoi. Surtout quand on est évêque.

    Selon l’agence Fides, l’archevêque de Djakarta, Mgr Ignazio Suharyo, a déclaré que le Rosaire est une prière appréciée également par les musulmans.

    Mais « Sainte Marie, Mère de Dieu », c’est le blasphème le plus épouvantable pour un musulman. Laisser entendre qu’un musulman pourrait invoquer 153 fois la « Mère de Dieu » est une imposture. Non seulement stupide, mais évidemment dangereuse en raison d’éventuelles représailles, dans un pays où 23% des étudiants jugent que « l’Etat islamique vaut la peine de se battre pour lui afin que soient mis en œuvre des enseignements islamiques plus cohérents ».

    Ou alors les mots n’ont plus de sens.

  • Misit Dominus Angelum suum

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    Antiphonaire des cordeliers de Fribourg, vers 1300.

    ℟. Misit Dóminus Angelum suum et conclúsit ora leónum,
    * Et non contaminavérunt, quia coram eo iniustítia invénta non est in me.
    ℣. Misit Deus misericórdiam suam et veritátem suam: ánimam meam erípuit de médio catulórum leónum.
    ℟. Et non contaminavérunt, quia coram eo iniustítia invénta non est in me.

    Ce répons des matines, en ce mois de novembre où la lecture liturgique est celle des prophètes qui n’ont pas encore été lus, évoque Daniel dans la fosse aux lions. Le roi vient en pleurant constater que les lions ont dévoré le prophète, et celui-ci répond que le Seigneur a envoyé son ange qui a fermé la gueule des lions. Le verset a été choisi dans le psaume 56 où non seulement le psalmiste dit aussi qu’il a été délivré du milieu des lions, mais commence par la même expression : « Dieu a envoyé… » L’ange est remplacé par « la miséricorde et la vérité », mais comme le dit un autre psaume, « toutes les voies du Seigneur sont miséricorde et vérité », donc il s’agit de la même réalité.

    Ce qui est très étrange dans ce répons est « Et non contaminaverunt ». Et ils n’ont pas souillé. La Vulgate dit : « Et ils ne m’ont pas fait de mal ». Non nocuerunt mihi. C’est ce que disait le texte araméen traduit par saint Jérôme. Le texte grec emploie un verbe qui veut dire également « faire du mal », « maltraiter », et c’est ainsi qu’on le comprend naturellement dans ce contexte. Ce verbe peut vouloir dire aussi « souiller », et c’est ce que dit le répons. On ne s’étonne pas qu’il en soit ainsi dès le Liber responsalis de saint Grégoire le Grand. Mais on ne trouve cette traduction nulle part ailleurs. Il est étonnant d’imaginer que Daniel soit heureux, non pas de ne pas avoir été dévoré, mais de ne pas avoir été « souillé » par les lions.

    En fait, il s’agit d’une traduction liturgique, donc à usage spirituel, commandée par la suite : « parce que devant lui il n’a pas été trouvé d’injustice en moi ». Devant lui, devant l’ange, qui représente Dieu, avec ensuite le passif divin qui insiste sur le fait que Dieu n’a trouvé aucune injustice en moi. Et cela explique que les lions ne m’ont pas souillé : les lions qui sont les démons acharnés à me « dévorer », c’est-à-dire à me souiller du péché.

  • 22e dimanche après la Pentecôte

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    Graduel d'Einsiedeln, Xe siècle (le plus ancien graduel noté)

    L’introït de ce dimanche, qui chante le De profundis, est bien à sa place entre la commémoraison des défunts et la fin de l’année liturgique qui évoque notre mort. Dans sa brièveté il est un exemple de l’expressivité du plain chant. Il commence par un cri, élevé, et qui monte encore avec angoisse sur la note ré répétée, tandis que les deux membres de la phrase se terminent par une question plaintive, comme si elle était coupée dans un sanglot : « Si tu regardes les iniquités, Seigneur ?... Seigneur, qui tiendra ? ». Puis vient le chant de confiance en la miséricorde, dans une grande paix qui s’installe : « Car auprès de toi est la propitiation, Dieu d’Israël ». Et cela se termine dans la pure contemplation typique du troisième mode…

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