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23e dimanche après la Pentecôte

Les chants du 23e dimanche sont ceux de tous les dimanches à partir de celui-ci jusqu’à l’Avent. Cette année il y en a trois.

L’introït annonce déjà discrètement la venue du Sauveur, par la voix de Jérémie : la venue du Berger qui au dernier jour, après la tribulation, rassemblera ses brebis dispersées.

Dicit Dóminus : Ego cógito cogitatiónes pacis, et non afflictiónis : invocábitis me, et ego exáudiam vos : et redúcam captivitátem vestram de cunctis locis.
Benedixísti, Dómine, terram tuam : avertísti captivitátem Iacob.

Moi, j’ai des pensées de paix et non d’affliction, dit le Seigneur ; vous m’invoquerez et je vous exaucerai, et je ramènerai vos captifs de tous les lieux.
Vous avez béni, Seigneur, votre terre, vous ayez délivré Jacob de la captivité.

Voici le texte de Jérémie d’où est tirée l’antienne d’introït, avec en gras ce qui se trouve dans le chant (traduction Fillion).

Ego enim scio cogitationes quas ego cogito super vos, ait Dominus, cogitationes pacis et non afflictionis, ut dem vobis finem et patientiam. Et invocabitis me, et ibitis : et orabitis me, et ego exaudiam vos. Quæretis me, et invenietis, cum quæsieritis me in toto corde vestro. Et inveniar a vobis, ait Dominus : et reducam captivitatem vestram, et congregabo vos de universis gentibus et de cunctis locis ad quæ expuli vos, dicit Dominus, et reverti vos faciam de loco ad quem transmigrare vos feci.

Car Je connais les pensées que J'ai sur vous, dit le Seigneur, pensées de paix et non d'affliction, afin de vous donner la fin de vos maux et la patience. Vous M'invoquerez, et vous partirez; vous Me prierez, et Je vous exaucerai. Vous Me chercherez, et vous Me trouverez, lorsque vous M'aurez cherché de tout votre cœur. Alors Je serai trouvé par vous, dit le Seigneur, et Je ramènerai vos captifs, et Je vous rassemblerai du milieu de tous les peuples et de tous les lieux où Je vous aurai chassés, dit le Seigneur, et Je vous ferai revenir du lieu où Je vous aurai fait déporter

Le commentaire de Dom Baron :

LE TEXTE   Il dit, le Seigneur : Moi, je pense des pensées De paix et non d'affliction.  Vous m'invoquerez et je vous exaucerai. Et je ramènerai votre captivité de tous lieux.   Ps. - Tu as béni, Seigneur, ta terre.  Tu as fait rentrer la captivité de Jacob.    Jérémie XXIX. 11-12.  Ps. LXXIV. 2.   

Ainsi parlait le Seigneur par son prophète aux captifs de Babylone. Paroles d'espoir qui, par delà les années d'exil si longues, faisaient luire à leurs yeux la suprême consolation de la paix divine et du retour dans la patrie.

Ainsi continue-t-il de parler aux chrétiens à la veille des derniers jours. Les épreuves ne dureront pas, elles doivent être, elles sont nécessaires pour fortifier les âmes et les purifier, mais il ne les veut pas positivement. Ce qu'il veut pour les hommes, c'est la paix, le repos dans sa béatitude. Qu'ils continuent de le prier et, de tous les lieux et de tous les âges où la captivité les a tenus, il les ramènera au Paradis retrouvé. Et l'Eglise qui entend cette voix de la Miséricordieuse Bonté chante sa gratitude : « Tu as béni, Seigneur, ta terre, tu as ramené les captifs de Jacob. »    

LA MÉLODIE  

Sitôt après l'intonation, qui est comme le prélude de cette communication divine, la voix du seigneur s'élève sur ego cogito, douce, aimable, avec un accent très particulier de sympathie qui comprend, de tendresse réconfortante. Ce n'est rien, ces quelques  notes sur le fa, ce torculus qui brode au la en s‘élargissant un peu sur l'accent, et cette dernière syllabe de cogito qui se pose longue et souple sur la tonique, mais il y passe quelque chose de si spontané, de si naturellement attirant que se trouve tout de suite établie entre Dieu et nous une atmosphère de bonté, plus que cela : d'intimité et d'intimité familiale. C'est vraiment le Père, notre Père qui est au cieux, qui, pour nous rassurer, en ces moments d'effroi, nous livre ce qu'il pense de nous au fond de son cœur : cogitationes pacis ; des pensées de paix... Y croyons-nous assez à la veille du cataclysme, au soir de notre vie, si lourde sur nous de péchés et d'ingratitudes ? Ecoutons donc sa voix qui monte et qui insiste tout le long de la montée, appuyée sur les notes longues, les répercussions, le salicus, la clivis allongée, le pressus du sommet et qui s'épanouit et qui descend pleine de bonheur, comme s'il prenait joie à nous faire entendre, en ces heures pénibles, le mot qui est sur nous depuis notre baptême et remplira notre éternité : Pax. Ce n'est pas fini, il renouvelle l'insistance : et, non afflictionis, c'est la même chose, mais l'idée est ainsi plus enfoncée en nous et un peu plus de tendresse à travers ces notes qui se balancent, aimables et douces, passe de son cœur dans notre cœur.   Il y a plus de mouvement dans la deuxième phrase. C'est une recommandation et le Seigneur la fait pressante, mais on y décèle la même tendresse notamment sur la cadence si gracieuse de me et plus encore sur exaudiam vos où la nuance d'intimité est vraiment exquise.   Cette nuance s'accentue sur reducam captivitatem, qui est comme un murmure confidentiel, mais où passe une assurance si ferme et forte ! C'est cette force qui monte sur de cunctis imposante, irrésistible, couronnant, de toute l'autorité de la puissance divine, cette parole d'amour.   L'Eglise, réconfortée et toute confiante, chante alors dans la joie sa gratitude : Benedixisti Domine térram tuam...

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